Millénium : Les hommes qui n'aimaient pas les femmes, de David Fincher (2011) L'histoire : Mikael Blomkvist, journaliste tombé en disgrâce, enquête sur une disparition à la demande d'un riche industriel. Il se fait bientôt aider par Lisbeth Salander, une jeune femme atypique...A une époque où l’on qualifie un film comme
Wonder Woman de féministe, il peut être salutaire de revenir quelques années en arrière et de (re)découvrir un autre long-métrage américain qui
lui mérite ce qualificatif... On le sait depuis
Seven et
Zodiac : l’enquête, chez David Fincher, se révèle toujours secondaire lorsqu'il s'intéresse à la figure du tueur en série. John Doe se rend ainsi au début du troisième acte et le Zodiac reste en liberté : il ne s’agit pas de rassurer le spectateur avec une victoire du bien sur le mal, mais de se servir de cette figure pour traiter certains thèmes, comme la solitude dans
Seven ou l’obsession dans
Zodiac, et illustrer une vision sombre de l’humanité... En adaptant
Millénium : Les hommes qui n'aimaient pas les femmes, trois ans seulement après
Niels Arden Oplev, Fincher conserve cette logique : la traque d'un tueur en série n'est qu'un prétexte, balayé là encore bien avant la fin du dernier acte... Il s'agit ici de mettre en scène une icône féministe, Lisbeth Salander, victime de la violence des hommes (son père, son second tuteur) mais toujours capable de se relever et de reprendre le contrôle. Lisbeth, plus encore que dans le roman ou la précédente adaptation, domine ainsi Mikael Blomkvist, son partenaire masculin, et ce n'est pas un hasard si elle initie toujours l'acte sexuel et le domine physiquement : après des années de soumission sur grand écran, du moins dans des grosses productions hollywoodiennes, la femme peut enfin profiter, à son tour, du repos de la guerrière.
Note : 10/10