[Cad'] Mes critiques en 2017

Modérateur: Dunandan

Sweet Virginia - 6,75/10

Messagepar caducia » Mer 13 Sep 2017, 20:49

Sweet Virginia

Réalisé par Jamie M. Dagg
Avec
Jon Bernthal, Christopher Abbott
Long-métrage : USA
Genre : drame
Durée : 02h02min
2017

6.75/10




Image


Synopsis[/center]


Le gérant d'un motel côtoie sans le savoir un dangereux tueur responsable d'un récent massacre dans une ville voisine...



Critique

Un titre qui sent bon les Rolling Stones, mais qui peut être trompeur car Sweet Virginia ne se déroule pas dans l'état de la Virginie mais en Alaska. La Virginie faisant référence aux origines du héros incarné par Jon Bernthal, ancien champion de rodéo, abîmé par la vie et par les tournois qui se retrouve dans une vie plutôt posée et paisible de gérant de motel.

Sam (Jon Bernthal) est installé depuis longtemps et bien intégré à la population, toujours prêt à rendre service, droit dans ses bottes, mais n'hésite pas à aller à la confrontation pour régler un conflit, même s'il n'a pas forcément le dessus à cause de ses séquelles physiques.

Sweet Virginia est comme une bombe à retardement à l'image de son bad guy aux allures tout à fait banales mais qui déménage sévère si besoin. Jamie M. Dagg prend son temps pour poser ses personnages et nous décrire leurs relations. Bien entendu dans ces coins perdus, il n'y a pas grand monde et croiser une connaissance, un voisin est fréquent, c'est là le point de départ du film. Un script basé sur les coïncidences, les mauvaises rencontres et le microcosme de cette contrée.

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Meme si Sweet Virginia se déroule dans l'Amérique profonde, on est loin des rednecks qui dégainent au quart de tour, ne vous attendez pas à des pétarades incessantes, mais le rythme est plutôt lancinant sans beaucoup d'action, ce qui laisse le soin au spectateur d'imaginer le déroulement des événements et attendre que l'épée de Damoclès tombe à la Hitchock parfois. Les quelques scènes de violence pure feront vibrer les fauteuils de vos voisins (jump scares garantis) néanmoins aucune scène ne sort des sentiers battus.

Jamie M. Dagg ne multiplie pas sa galerie de personnages avec 4 protagonistes pivots: Jon Bernthal,Rosemarie DeWitt , Christopher Abbott et Imogen Poots.

Christopher Abbott qu'on a pu voir dans "it comes at night" dans un rôle plutôt mineur, se révèle un acteur subtil dans un rôle explosif de badguy névrosé. On notera aussi la belle performance de Rosemarie DeWitt qui est toujours subtile et crédible.

Sweet Virginia ne tombe pas dans les clichés qui pourraient affecter des habitants d'un bled isolé comme la violence conjugale, l'alcoolisme, les secrets de famille mais offre une histoire simple et efficace avec une empathie pour ses héros qui fonctionne.
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Redoutable (Le) - 3,5/10

Messagepar caducia » Dim 17 Sep 2017, 16:58

Le redoutable

Réalisé par Michel Hazanavicius
avec
Louis Garrel, Stacy Martin, Bérénice Bejo
Long-métrage : France
Genre : biopic
Durée : 01h47min
2017

3.5/10




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Synopsis[/center]


Paris 1967. Jean-Luc Godard, le cinéaste le plus en vue de sa génération, tourne La Chinoise avec la femme qu'il aime, Anne Wiazemsky, de 20 ans sa cadette. Ils sont heureux, amoureux, séduisants, ils se marient. Mais la réception du film à sa sortie enclenche chez Jean-Luc une remise en question profonde.
Mai 68 va amplifier le processus, et la crise que traverse Jean-Luc va le transformer profondément passant de cinéaste star en artiste maoiste hors système aussi incompris qu'incompréhensible.



Critique

Meme si je n'ai pas accroché au film, il faut saluer l'originalité du projet qui change par rapport au cinéma français contemporain. Michel Hazanavicius ose des choses et tombe juste parfois avec des plans ou idées inédites. Par exemple, un travelling interminable sur un graffiti mural, une alternance de plans couleurs et en négatifs, des sous-titres correspondant aux pensées des persos pas toujours en accord avec les dialogues, déshabiller ses acteurs sans justification. Le but de ces extravagances visuelles n'est pas forcément de choquer son public mais plutôt de le déstabiliser.

Malgré ces plans décalés et osés, le sujet Godard n'est pas du plus distrayant surtout que le réalisateur a souhaiter à la fois parler du cinéaste, de l'homme mais aussi du militant en se basant sur l'année 1968.
L’ambiguïté de Godard c'est d’être un bourgeois, un cinéaste reconnu mais de vouloir faire la révolution. Sa solution est d'assister aux réunions étudiantes, aux manifs et d'y exposer ses idées. Hélas, Godard restera incompris, avec des propos très extrêmes... un décalage de pensée avec ses proches, sa compagne et ses camarades politiques.
A vouloir traiter toutes les facettes de Godard, le film s'éparpille trop et devient répétitif.

L'idylle avec Anne Wiazemsky (Stacy Martin) est très présente mais les dialogues font que chaque élan de passion s'amenuise, et l'amour réciproque est peu palpable où crédible, Godard délaisse peu à peu sa muse faisant d'elle une simple potiche ou une béquille physique ou intellectuelle.
Hazanavicius filme la jeune femme de façon très esthétique, un régal pour les yeux et il est clair que " le redoutable" sera un tremplin pour la carrière de Stacy Martin, même si son personnage n'est pas très épanoui dans le film et aurait mérité un autre traitement.

J'ai vraiment détesté la partie politique, vraiment ennuyeuse avec des débats vains, aucun argumentaire concret, que des paroles en l'air...et une dénouement décevant pour le cinéaste.
Godard se veut proche des prolétaires mais dès qu'un quidam veut lui toucher deux mots pour lui confier son admiration, il les envoient systématiquement sur les roses alors qu'il tombe en pâmoison devant le 1er intello de service.

Malgré les touches satiriques et ludiques, la crise existentielle de Jean-Luc Godard est au quotidien d'un grand ennui, les exercices de styles d'Hazanavicius ne parviennent pas à sauver le redoutable du naufrage.
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Barry Seal : American Traffic - 5,25/10

Messagepar caducia » Mar 19 Sep 2017, 19:51

Barry Seal : American Traffic

Réalisé par Doug Liman
avec
Tom Cruise, Sarah Wright, Domhnall Gleeson
Long-métrage : USA
Genre : biopic
Durée : 01h55min
2017

5.25/10



Image


Synopsis[/center]


histoire vraie de Barry Seal, un pilote arnaqueur recruté de manière inattendue par la CIA afin de mener à bien l'une des plus grosses opérations secrètes de l'histoire des Etats-Unis.



Critique

Encore une collaboration entre Tom Cruise et Doug Liman, Barry Seal est inspiré d'une histoire vraie et incroyable d'un aviateur qui a été engagé comme espion pour la CIA mais aussi comme trafiquant de drogue par le Cartel de Medellin. On se croirait dans un épisode d'agences tous risque où le plan se déroule sans accro sauf qu'ici le héros n'a pas vraiment de plan au départ et se laisse prendre dans l'engrenage sans vraiment le vouloir.
Il serait intéressant de connaitre les éléments de ficiton et les faits réels, car le script reste hélas assez peu documenté et flou sur les relations entre Seal et les autorités US.

"Barry Seal : American Traffic" pèche sur le ton employé qui n'assume jamais son coté comique ni le coté dramatique, un résultat en demi-teinte avec un personnage à la vie dilettante qui brûle la vie par les 2 bouts et profite de chaque occasion pour s'enrichir sans penser aux conséquences.

Le ton peut parfois ressembler aux films de mafia...comme dans "Casino" où on observe la vie des trafiquants, des tueurs avoir un train de vie dingue, jouissant du luxe absolu grâce à leurs montagnes d'argent. Chez Scorsese, les conséquences dramatiques sont traitées de façon à ce que le spectateur soit choqué et réalise que même s'ils ont eu des moments joyeux, leurs actes les mènent indéniablement à la mort ou à la prison. Dans le film de Liman, le coté tragique est survolé, voir bâclé avec une ode pour ce genre de personnage et une morale douteuse.

Ce héros totalement amoral et je m'en foutiste passe du clan des colombiens à celui de gentils gringos semble s'amuser de A à Z, ce ne sont que les 15 dernières minutes que l'étau se resserre et qu'il semble réaliser la gravité de la situation. On lui préférera dans le même genre, Lord of War qui possède un équilibre parfait entre drame et situations improbable avec justesse et ose montrer les conséquences des trafics.

Tom Cruise a l'air de s'éclater à jouer cette tête brûlée mais en fait des caisses, d'un autre coté, ça colle avec le ton voulu par le cinéaste.
Doug Liman semble ne jamais vouloir montrer la noirceur du cartel de Medellin pour un portrait de potes colombiens cools fêtards lambda qui font des blagues ou des paris absurdes sans jamais lever le voile sur les massacres.
Chaque méfait est traité de façon légère, funky...malgré le nombre d'armes présentes à l'écran on ne voit jamais une goutte de sang, ils sont transformés en sorte de jouets qu'on s'échange comme des billes, des paninis...L'émotion se fait rarissime et les personnages peu attachants, le frère toxico et paumé (Caleb Landry Jones) sera le seul qui nous tirera une mini-larmichette, qui fait tache dans cet univers paradisiaque caricatural. Domhnall Gleeson est relégué à un rôle monocorde sans saveur.

Liman tente d'égratigner les présidents ou les autorités de l'époque mais le ton employé demeure identique, blagueur. Un parallèle entre Barry Seal et Ronald Reagan qui montre que sur un malentendu ça peut marcher en ressortant les archives des westerns du président qui montre qu'un simple acteur peut pousser les portes de la maison blanche et tirer les ficelles.

Là où Spielberg a réussi à sublimer les méfaits de Frank Abagnale sur un ton léger, Liman ne donne pas assez de détails pour rendre son histoire crédible, les mécanismes de cette descente vers l'illégalité demeurent inexpliqués, l'apologie du Hors-la-loi au train de vie bling-bling n'est jamais contre-balancé par la triste réalité.

Un destin hors du commun se métamorphose en trip surréaliste délirant au rythme soutenu, amoral à souhait.
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My friend Dahmer - 5/10

Messagepar caducia » Mer 20 Sep 2017, 20:07

My Friend Dahmer

Réalisé par Marc Meyers
avec
Ross Lynch, Anne Heche, Alex Wolff
Long-métrage : USA
Genre : biopic
Durée : 01h47min
2017

5/10




Image


Synopsis[/center]


L'histoire du tueur en série américain Jeffrey Dahmer, de sa dernière année de lycée à deux semaines après la fin des cours, qui l'amène à commettre son premier meurtre. (Jeffrey Dahmer a assassiné dix-sept personnes dans le Midwest américain entre 1978 et 1991, avant d'être arrêté, puis condamné pour ses crimes.)



Critique

Le film relate l'adolescence du cannibale de Milwaukee, célèbre sérial killer des années 70, alias Jeff Dahmer. "my friend Dahmer" est très documenté et basé sur la BD publiée par un camarade de classe de celui-ci (Derf Backderf). Si vous voulez voir des meurtres en séries, passez votre chemin car ici le film s’arrête juste avant le basculement dans les meurtres humains pour décrire les origines du mal absolu.

A savoir que la partie adulte a aussi été traitée avec "Dahmer" où le cannibale était interprété par Jeremy Renner mais traité de façon très édulcorée.

L'adolescence de Jeff n'a rien d'idyllique avec une famille dysfonctionnelle qui se déchire, des copains de classe qui se moquent de lui et en font la tete de turc du collège. Puis, un déclic se produit dans la tete du héros et il décide volontairement de grossir son coté weird en mimant des crises d'épilepsies imaginaires, faisant des bruits étranges ou en gesticulant dans tous les sens. Il devient rapidement un mec bourré de talent et trouve rapidement de nouveaux camarades de jeux qui souhaitent ambiancer les couloirs du lycée, voire plus.

Marc Meyers tente de dépiauter le passé trouble de l'adolescent et de trouver les éléments qui l'ont fait passé de l'autre coté: son homosexualité refoulée, son caractère asocial, son gout pour les animaux morts et l'anatomie, le carcan familial sévère qui se disloque au fil du temps.
Le groupe d'amis qui gravite autour de lui soit disant pour le mettre en avant, sont en fait une bande d'hypocrites manipulateurs qui continuent à se moquer de lui dans son dos et le traitent comme un pantin.

Ross Lynch est un acteur qui provient des studios Disney, et incarne l'ado perturbé de façon convaincante avec un physique déroutant aidé par des accessoires (lunettes et vêtements). Une coupe de cheveux qui ne l’embellit pas, une posture bossue accentuent son aspect terrifiant.

Meme si Jeff Dahmer n'a pas vraiment subit de violences physiques pouvant expliquer ses futures idées meurtrières, on verra que c'est surtout la torture psychologique, sa mise à l’écart de la société, l'hypocrisie des autres qui l'ont amené à faire éclater ses pulsions au grand jour.

On pourra comparer "my friend Dahmer" à "Elephant" avec l’opposition entre la coté paisible d'un milieu universitaire qui bascule dans l'horreur sauf que pour Dahmer ce 'est pas une déflagration de violence avec une montée de la tension plus sournoise.

Peut-être que le psychopathe a commit tous ces crimes en quête d'une reconnaissance qu'il n'a jamais vraiment eu lors de ses années lycée comme une revanche sur la vie.

"My friend Dahmer" demeure ambigu de A à Z avec le coté potache et bon enfant des ados qui sont prêts à faire n'importe quelle connerie pour tuer le temps et le coté malsain sous jascent qui ne demande qu'à éclater sans tomber dans le gore. On pourra lui reprocher une certaine répétitivité, mais les jeunes interprètes assurent et l'histoire intrigante.
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Submergence - 5,75/10

Messagepar caducia » Ven 22 Sep 2017, 12:48

Submergence

Réalisé par Wim Wenders
avec
James McAvoy, Alicia Vikander
Long-métrage : USA
Genre : drame
Durée : 01h55min
2017

5.75/10



Image


Synopsis[/center]


Un couple est séparé par des milliers de kilomètres. Alors que l'un est prisonnier de djihadistes, l'autre, océanologue, travaille sur les mers. Pour tenir, ils se souviennent de leur histoire commune.



Critique

Submergence est un mélange entre love story et film dramatique, une sorte de film choral où le fil conducteur est l'eau, signe de vie ou de mort.
Wim Wenders met à l'écran deux acteurs hype du moment mais l'alchimie romantique fonctionne même si le coup de foudre est très rapide et difficile à croire au début.
Elle est océanographe, de nature plutôt discrète et passionnée par son métier d'océanographe. Malgré un portrait flatteur au premier abord, Danny (Alicia Vikander) est à la recherche de reconnaissance dans son domaine et a un peu des œillères qui la coupe du reste du monde.

James (James McAvoy) travaille officiellement pour l'état britannique pour trouver de l'eau en Afrique et aider les populations locales, mais en réalité c'est un agent de CIA qui doit s'infiltrer dans les populations et démanteler les réseaux terroristes.

Leur rencontre sur la cote Atlantique française est idyllique, avec des décors sublimes que ce soit les plages, les décors des villas luxueuses, à l'opposé de leur train train quotidien. Cette love story fait très caricaturale dans le style pictural de "the Holiday", le cadre, le couple exempt de défauts (ah si Alicia est scotchée à sa tablelle, c'est pas très poli) mais les dialogues sont bien philosophiques et peu à propos à première vue.

Hélas, chacun doit reprendre sa vie et son métier pour mieux se retrouver, mais tout ne va pas se dérouler comme prévu.
Les personnages se trouvent comme point commun l'eau qui est une passion pour l'une et une simple couverture pour l'autre.
L'eau vitale pour tous mais non acquise dans certains lieux en Afrique est source de conflits localement, alors que pour l'héroïne ça représente le point de départ de toute vie sur Terre et souhaite explorer les fonds marins inexplorés à tout prix, non sans risque.

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Submergence est un peu déséquilibré car le personnage d'Alicia Vikander possède un intérêt moindre par rapport à celui de McAvoy, même si leurs vies sont mises en danger. A moins d'être aussi passionné que l'héroïne par les secrets des fonds marins, on la voit plutôt comme une personnage hors de son temps, un peu égoïste qui ne cherche que la notoriété alors que James souhaite faire bouger les choses, c'est un homme d'action et de terrain qui aimerait que des têtes bien pleines s'activent pour solutionner des problèmes majeurs plutôt que de faire mumuse avec ses microorganismes qui dans l'immédiat n'apporteront rien à l'humanité.

Submergence oscille en permanence entre son tandem de façon brillante. Danny est perplexe de ne pas avoir de nouvelles de James, elle ne sait pas si c'est du à une défaillance technique ou qu'il ne répond pas et ignore les raisons de ce refus de communication.

Wim Wenders a choisit délibérément d'hachurer le récit initial avec des séquences concernant le futur du héros, donc aucun effet de surprise, on sait très bien que ce qui s'annonce sera noir, mais le public a toujours une lueur d'espoir que les lovers vont se retrouver malgré les évènements.


Wenders s'attaque au thème du djihadisme, son personnage est entre les mains d'un groupe terroriste qui l'ont démasqué, le mettent en prison pour lui soutirer des informations, puis tentent de le rallier à leur cause et surtout à leur religion. Wenders ne va pas au bout des choses. Les tortures physiques sont presque inexistantes, des débats intellectuels entre le prisonnier et ses geôliers somaliens peu crédibles. Pas assez de noirceur dans ses images ou dans les propos.


Le titre Submergence (Immersion) est donc à plusieurs lectures faisant référence à l'élément aqueux, le dénominateur commun du couple mais au fait que le héros est un agent infiltré qui s'enfonce malgré lui dans la noirceur terroriste.
On pourra reprocher à Submergence un manque de cohésion entre les histoires, malgré l'implication palpable de ses interprètes, la brève chronologie rend la passion difficile à avaler. Wenders soulève des problèmes sociétaux, celui de l'écologie, celui de la guerre de religion, de l'accès à l'eau pour tous avec un questionnement sur les priorités selon lesquelles l'humanité doit les gérer, les moyens à employer sans vraiment donner de réponse à travers un couple parfait, trop lisse et attendu.
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Au revoir là-haut - 7,25/10

Messagepar caducia » Sam 23 Sep 2017, 20:01

Au revoir là-haut

Réalisé par Albert Dupontel
avec
Nahuel Perez Biscayart, Albert Dupontel
Long-métrage : France
Genre : comédie dramatique
Durée : 01h57min
2017

7.25/10



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Synopsis[/center]


Novembre 1919. Deux rescapés des tranchées, l'un dessinateur de génie, l'autre modeste comptable, décident de monter une arnaque aux monuments aux morts. Dans la France des années folles, l'entreprise va se révéler aussi dangereuse que spectaculaire..



Critique

Un Dupontel qui fait plaisir, un cinéaste français qui ose avec des projets qui n'ont pas à rougir en comparaison des productions US car la mise en scène est de qualité. D'après l'adaptation du Goncourt de Pierre Lemaitre, "Au revoir là haut" est un subtil mélange entre du Jean-Pierre Jeunet, de la bande dessinée mélodramatique. On retrouve les inspirations de Jeunet surtout par le style narratif similaire à Un Dimanche de Fiançailles où le héros conte ses aventures à des étrangers, c'est aussi la présence constante d'un enfant à l'écran et de la complicité avec des adultes qui évoque l'univers du cinéaste.

Visuellement, Dupontel a réellement assuré sans jamais abuser de filtres colorés pour intensifier les couleurs ou embellir des décors de façon trop forcée, chaque plan même insignifiant offre un voyage visuel, une caméra qui flotte avec des effets de passe muraille à travers des objets à la David Fincher et des travellings aux petits oignons.
La scène d'ouverture à travers les tranchées et ce survol sans fin est un avant-gout de cette merveille visuelle.
Dupontel ne choisit pas la carte Amélie Poulain en multipliant de façon inutile les accessoires, mais il va droit au but se concentre sur ses personnages centraux pour une clarté narrative indéniable.

Dupontel divise, je n'adhère pas à tous ses films, mais ici il demeure fidèle à lui-même et assume l'auto dérision pour passer pour l'idiot de service qui cache en fait un brave type plein de courage et d'astuce. Dans sa filmo, l'humour pouvait parfois être trop forcé et de mauvais gout, ici aucune fausse note.
Nahuel Perez Biscayart, la valeur montante du ciné français (déjà vu dans 120 battements par minute) a un rôle délicat, celui de la gueule cassée (Edouard Péricourt) qui a aussi le cœur brisé par son passé tumultueux avec sa famille. Il est quasiment tout le temps grimé de masques imposants pour camoufler le fait qu'il soit défiguré, mais à cause de son regard expressif et de sa gestuelle, l'émotion est bien vivante. Faute de pouvoir sortir au grand jour, il s'exprime artistiquement avec le peu de moyens à sa disposition.
En revanche, il est flanquée d'une gamine qui est digne d'un perroquet et qui n'a surement pas beaucoup d'avenir sur grand écran, sans saveur.

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Pour mettre des bâtons dans les roues à notre trio, deux bad guys de haut niveau : Niels Arestrup et Laurent Lafitte.
La grosse surprise d' "au-revoir la haut" c'est Laurent Lafitte que je n'apprécie pas plus que ça, qui offre une belle partition avec une ordure de première, qui a une jolie répartie et arrive à se sortir de presque toutes les embrouilles en usant des pires subterfuges.
Dommage que les rôles féminins soit peu présents et valorisés, mais on ne peut pas développer tous les persos non plus, c'est compréhensible.

"Au revoir là-haut" n'est pas d'une grande finesse du point de vue des jeux de Dupontel ou Lafitte, c'est ce qui donne l'aspect BD et caricatural (qui colle à l'époque). Les images ne sont pas trop léchées mais d'une fluidité folle, j'ai moins aimé la séquence qu'on voit dans la BA avec les politiques en carton pate sans intérêt. La noirceur est présente mais plus dans la suggestion, les descriptions plutôt que dans les images crues, l'humour noir est là pour détendre l'atmosphère.
Critiques similaires
Film: Au revoir là-haut
Note: 5/10
Auteur: Scalp
Film: Au revoir là-haut
Note: 8/10
Auteur: Alegas

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Sens de la fête (Le) - 7/10

Messagepar caducia » Dim 24 Sep 2017, 21:42

Le Sens de la fête

Réalisé par Eric Toledano et Olivier Nakache
avec
Jean-Pierre Bacri, Jean-Paul Rouve
Long-métrage : France
Genre : comédie
Durée : 01h57min
2017

7/10



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Synopsis[/center]


Max est traiteur depuis trente ans. Des fêtes il en a organisé des centaines, il est même un peu au bout du parcours. Aujourd'hui c'est un sublime mariage dans un château du 17ème siècle, un de plus, celui de Pierre et Héléna. Comme d'habitude, Max a tout coordonné : il a recruté sa brigade de serveurs, de cuisiniers, de plongeurs, il a conseillé un photographe, réservé l'orchestre, arrangé la décoration florale, bref tous les ingrédients sont réunis pour que cette fête soit réussie...



Critique

Des films sur les mariages et surtout ceux qui tournent mal sont légion, mais traitent en général des tourments sentimentaux des mariés, ici le tandem Toledano Nakache préfère nous montrer ce qui passe en coulisse pour monter tout ce barnum pour que tout se passe bien, en principe!
C'est Jean-Pierre Bacri qui est le wedding planner et coordonne ainsi une trentaine de personnes : cuisiniers, commis, maitres d'hôtel...
Son rôle pourrait sembler similaire à celui qu'il tenait dans son dernier film "Grand froid", celui d'une personne lassé par son métier au point de vouloir tout quitter, en tout cas son personnage possède un état d'esprit similaire même si leurs branches professionnelles sont différentes. Ne vous attendez pas à voir JP Bacri changer de registre, il excelle encore une fois en bougon, râleur qui a un bon cœur quand même.
Bacri est comme le chef d'orchestre de la brigade qui doit mener tout ce petit monde à la baguette, sauf que les temps sur durs et pour diminuer les factures, il choisit d'employer des non professionnels, des gens inexpérimentés, non déclarés ou des gens de seconde zone.

L'humour est bien présent et fonctionne alors que celui d'intouchables m'avait laissé de marbre malgré son succès populaire inattendu à l'époque. Les cinéastes usent de running gags, de situations décalées, de personnages de loosers parachutés dans un milieu ultra bourgeois ou au contraire d'aristos qui ont l'habitude de se faire servir et qui voient leur rêve de journée idyllique voler en éclat.
De ce point de vue, les réals soulignent que leurs films représentent la mixité de la population française, sauf qu'ici le mariage a lieu dans un château dans une famille aisée (dans la même veine que la famille de Valérie Lemercier dans "les visiteurs") mais aucun des convives n'est de couleur, c'est 100% blanc, un peu caricatural.

On soulignera le fait que le public aura rarement l'occasion de s'ennuyer de part le foisonnement de situations, le rythme bien géré. Dès qu'un dialogue s'achève dans une scène, on passe tout de suite à un autre groupe d'acteurs et tout cela s'enchaine à merveille d'où une fluidité narrative remarquable.
Le divertissement est au rendez-vous, malgré la lourdeur de certains gags répétitifs, on rit de bon cœur.
"Le sens de la fête" ne mise pas dans l'humour délirant pour un résultat assez réaliste.
Dommage qu'aucune réplique ne se démarque vraiment des autres pour devenir culte, et que tout devienne polissé et que quelque soit le personnage ils aient tous de la bonne volonté et une certaine forme d' honnêteté (pas de vilain petit canard). Un esprit peut-être un peu trop bon enfant qui manque de dialogues cassants et incisifs.
Dans toute cette galerie de protagonistes, on reconnaître forcément un trait de caractère d'un proche, d'une connaissance, "le sens de la fête" égratigne sans jamais faire mal, plein de bonhomie et d'empathie pour sa troupe.

Un bon moment de comédie potache en perspective qui vous entrainera forcément dans ses gentilles péripéties mais qui ne sera surement pas culte.
Critiques similaires
Film: Sens de la fête (Le)
Note: 7/10
Auteur: pabelbaba

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El Presidente - 4,75/10

Messagepar caducia » Mar 26 Sep 2017, 12:12

El presidente

Réalisé par Santiago Mitre
avec
Ricardo Darín, Dolores Fonzi, Erica Rivas
Long-métrage : Argentine
Genre : drame
Durée : 01h54min
2017

4.75/10



Image


Synopsis[/center]


Au cours d’un sommet rassemblant l’ensemble des chefs d’état latino-américains dans un hôtel isolé de la Cordillère des Andes, Hernán Blanco, le président argentin, est rattrapé par une affaire de corruption impliquant sa fille. Alors qu’il se démène pour échapper au scandale qui menace sa carrière et sa famille, il doit aussi se battre pour des intérêts politiques et économiques à l’échelle d'un continent.



Critique

El presidente (La Cordillera) nous plonge dans les arcanes du pouvoir et plus particulièrement sur le déroulement d'un sommet réunissant les états d'Amérique du Sud pour dédider de créer une union de pays ayant un potentiel pétrolier pour signer des accords économiques.
Santiago Mitre choisit l'acteur Ricardo Darin pour incarner le président argentin (Hernán Blanco), personnage atypique car en tant que chef d'état installé, personne n'a réussi à lui trouver de scandale politique ou personnel et on le considère comme un citoyen moyen, un mec normal (non sans nous rappeler un certain F Hollande).
Le comédien assure le job avec prestance et persuasion et a les épaules de la fonction, rien à redire sur les prestations de comédiens.

L'introduction des différents protagonistes du sommet avec les présidents des différents pays, leurs conseillers et ministres avec pour décor la cordillère des Andes. Dans ces arcanes du pouvoir, les chefs d'état feignent de connaître tous les gens présents mais ils ont en fait des souffleurs qui leur donnent des informations à la dernière minute pour leur fournir les identités, des anecdotes pour ne pas avoir d'incident diplomatique et que le protocole soit respecté.

El presidente joue à la fois sur le tableau officiel, les coulisses politiciennes mais aussi l'intime avec les secrets d'Hernán Blanco qui après tout est humain et malgré son apparence de président normal cache quelque chose de peu avouable. Le cinéaste Santiago Mitre ne souhaite pas révéler au public le coté sombre de son héros et trouve une astuce en passant par le biais de sa fille.
Puis, le personnage de Christian Slater qui incarne un mystérieux conseiller US vient à la rencontre de Blanco pour lui faire une proposition qu'il ne peut refuser qui va avoir des conséquences sur le déroulement du sommet.

Image



Le film manque de saveur avec des dialogues entre politiques qui demeurent gentillets sans vraies piques et répliques qui font mouche alors que les politiques sont censés dominer ce sujet (ou du moins les conseillers).

El presidente ne nous apprend pas grand chose, tout ce qui est révélé se sait sans se l'avouer, malgré les belles performances des comédiens, le sujet reste ennuyeux, il y a juste la séquence entre Darin et Slater qui arriver à sortir du lot, pleine de cynisme, le reste du film est fade ,manque d'originalité et ne nous emportera pas au sommet.
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Musée des merveilles (Le) - 7/10

Messagepar caducia » Mar 26 Sep 2017, 21:32

Le musée des merveilles

Réalisé par Todd Haynes
avec
Oakes Fegley, Millicent Simmonds, Julianne Moore
Long-métrage : USA
Genre : drame
Durée : 01h57min
2017

7/10




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Synopsis[/center]


Sur deux époques distinctes, les parcours de Ben et Rose. Ces deux enfants souhaitent secrètement que leur vie soit différente ; Ben rêve du père qu'il n'a jamais connu, tandis que Rose, isolée par sa surdité, se passionne pour la carrière d'une mystérieuse actrice. Lorsque Ben découvre dans les affaires de sa mère l’indice qui pourrait le conduire à son père et que Rose apprend que son idole sera bientôt sur scène, les deux enfants se lancent dans une quête à la symétrie fascinante qui va les mener à New York.



Critique

Le musée des merveilles est un titre légèrement trompeur car même si les musées ont une place prépondérante et une sorte de fil directeur ils ne constituent pas le cadre principal du film. "Wonderstruck" est un film choral qui suit le destin de deux enfants à différentes époques. Au départ, leurs histoires n'ont rien à voir, mais peu à peu elles viennent se rejoindre.
L'un fuit son présent à la recherche d'une vie meilleure, l'autre veut creuser dans son passé familial.
Wonderstruck est avant tout une expérience sensorielle unique à la fois visuelle et sonore pour narrer un joli conte. Todd Haynes ose les silences rendant certains bruits encore plus agressifs. Ces moments sans son permettent au regard du spectateur de se focaliser sur les expressions et soulignent que parfois des dialogues sont inutiles: bel hommage et référence au cinéma muet.

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Haynes propose de suivre une fillette sourde (Rose) dans les années 30 usant d'images en noir et blanc, qui nous plonge sur l'ile de Manhattan.
Ben évolue à la fin des années 70 dans l' univers funky et coloré du Queens.
Wonderstruck offre une alternance permanente entre leurs deux histoires qui ont pour point commun la fuite de leur foyer pour des raisons différentes.
On découvre ainsi New York city à travers les yeux d'un enfant perdu qui découvre les rues grouillantes, bruyantes, dangereuses, les gratte-ciels, Broadway et bien sur ses musées. Une mise en scène efficace, des changements d'ambiance et d'environnements qui fonctionnent, les sonorités et la musique ont une place prépondérante apportant rythme et émotions.

Entre poésie et enquête policière, Wonderstruck a des moments de grâce lorsque les deux gamins reproduisent les mêmes gestes à deux époques différentes, une osmose palpable qui sera expliquée en conclusion.
De nos jours, les musées n'ont plus trop la cote qui préfèrent un bon jeu vidéo qu'une sortie intellectuelle ou de découverte. Pourtant Haynes ne choisit pas un lieu froid mais un endroit didactique, ambigu, un cabinet de curiosité qui distrait adultes et grands.
Cette course dans des dédales du musée permet d'en découvrir les recoins et ses habitants qui peuvent épouvanter ou émerveiller.
Les adultes n'ont pas forcément le beau rôle où ils sont soit indifférents, soit directifs ou autoritaires alors qu'au contraire, les enfants sont spontanés, plein de vie. D'ailleurs, les acteurs adultes (Julianne Moore et Michelle Williams) possède un faible temps de présence à l'écran, la part belle étant gardée pour les plus jeunes.

Un film Trans générationnel bienveillant sur l'amitié, la famille qui sublime New York City qui transporte le voyageur visuellement et émotionnellement, il est dommage que la conclusion soit un peu trop mielleuse. Une histoire simple mais un voyage sensoriel riche plein de naïveté et d'innocence.
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Marrowbone - 7,75/10

Messagepar caducia » Mer 27 Sep 2017, 22:24

Le Secret Des Marrowbone

Réalisé par Sergio G. Sanchez
avec
Anya Taylor-Joy, George MacKay
Long-métrage : Espagne
Genre : fantastique, horreur
Durée : 01h50min
2017

7.75/10



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Synopsis


Quatre enfants se cachent dans une ferme après la mort de leur mère. Mais la ferme a un terrible secret...



Critique

Produit par JA Bayona, Marrowbone (correspond au nom d'emprunt de la famille) sera surement accueilli de façon différente selon les spectateurs de part les réactions diverses dans la salle. Il est clair que si vous n'êtes pas fan du cinéma fantastique de Shyamalan, cette production ne sera surement pas à votre gout car les inspirations y sont grandes.
Mélangeant les genres de l'horreur et du fantastique, la famille est au cœur de la narration et surtout cette fratrie atypique de 3 frères et une sœur soudés coute que coute évoluant dans une bâtisse isolée.

Marrowbone ne recherche pas l'action à tout prix et prend le temps de poser son histoire, le public comprendra que chaque détail peut avoir son importance pour mieux capter le dénouement. Le casting des enfants/adolescents est excellent, de part leurs physiques singuliers et leurs justesses de jeu, leur lien fraternel puissant est bien palpable. On retrouve comme personnage principal George MacKay, déjà vu dans Pride ou Capitaine fantastique qui tient le rôle de père de substitution de ces jeunes orphelins, le destin de tous ces survivants et toutes les responsabilités reposent sur ses frêles épaules.
Mia Goth reprend le rôle d'une frêle jeune fille innocente comme dans a cure for life, mais ne fait pas d'étincelles.
Charlie Heaton (stranger things) joue le frère cadet rebelle qui souhaiterai s'émanciper et adepte de la gâchette.
De jeunes comédiens au teint cachet d'aspirine et aux traits Burtoniens (surtout Mia Goth) qui respirent la fragilité, la mélancolie et le malheur.
Seul le plus jeune garçonnet fait plus normal, spontané, plein de vie contraste avec ses frères et sœur.
Anya Taylor-Joy a un rôle à part mais quand on arrive à la conclusion, on se dit qu'elle est abonnée à cette thématique.

A l'étrangeté de la famille se rajoute celle de la maison qui ressemble à une ruine, aux peintures défraichies, planchers détériorés ou décoration poussiéreuse. La lumière naturelle a été utilisée le plus souvent possible pour un esthétisme travaillé aux teintes grisâtres ou pastel. Idéal pour un film d'horreur car ses recoins sombres et ses pièces inexplorées seront le cadre de phénomènes inhabituels.
La calme y règne en général car cette demeure campagnarde isolée est difficilement accessible mais l'ambiance est rarement bucolique.

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Marrowbone ne fait pas claquer des portes ni provoquer des jump scares à gogo, se veut plus subtil et avance ses pions avec habileté. La forte cohésion fraternelle est touchante et crédible. Sergio G. Sanchez joue sur les peurs enfantines (le croque mitaine, les contes...) et la maison proche de l'abandon et similaire à un vieux manoir renforce cette sensation d'entité embusquée et de passé dramatique.

Un script énigmatique et plein de surprises; les petits cailloux semés deci delà par le réalisateur permettront au public de retomber sur ses pattes. Une révélation qui peut prêter à rire ou qui respire l'ingéniosité (j'opte pour l'option N°2 pour ma part, même si quelques plans paraissent maladroits et peuvent prêter à sourire).
Critiques similaires
Film: Secret des Marrowbone (Le)
Note: 3/10
Auteur: Scalp

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Disaster artist (The) - 6,5/10

Messagepar caducia » Ven 29 Sep 2017, 14:40

The disaster artist

Réalisé par Sergio G. Sanchez
avec
James Franco, Dave Franco, Seth Rogen
Long-métrage : USA
Genre : comédie
Durée : 01h38min
2017

6.5/10



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Synopsis


Adaptation du livre "The Disaster Artist: My Life Inside The Room", qui revient sur la création du film "The Room", réalisé par Tommy Wiseau en 2003.



Critique

Le film vaut le détour et attise la curiosité du spectateur, rien que par son thème. The disaster artist traite de la production du plus mauvais film sorti en salles "The Room". Le personnage principal Tommy Wiseau interprété par un James Franco grimé pour l'occasion, se veut un acteur inspiré et talentueux que personne ne veut embaucher. Un look à la Francis Lalanne, un accent indéfinissable, des délires récurrents, un marginal qu'Hollywood ne veut pas faire travailler.
Ce qui va sauver Tommy c'est qu'il a un paquet d'argent à dépenser dont personne ne connaît l'origine, et comme les productions classiques lui font barrage, il décide de faire son propre film avec plusieurs millions de dollars dépensés. Au final, "the room" sortira bien en salles pour devenir culte et le film le plus nul de l'histoire (avec des jeux de comédiens digne de scripted reality et des décors amateurs).


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"The disaster artist" a un ton ambigu à la fois comique par ses situations, ses dialogues, sa galerie de personnage mais à la fois dramatique car Tommy n'a aucun recul sur lui même et est donc pathétique en artiste incompris.
On se délectera des multiples caméos qui donne encore plus de piment au métrage avec les habitués de la bande de James Franco/Seth Rogen mais aussi des figurants de grande classe.
On aime détester tous ces artistes en devenir qui rêvent d'avoir leur étoile sur Hollywood Boulevard, mais la gloire n'est pas proportionnelle au talent c'est aussi une question de chance et de piston.
"The disaster artist" dévoile les arcanes du monde du cinéma injuste et cruel.

Dans la même veine que Ed Wood, Wiseau peine à élaborer son film malgré les moyens financiers employés, sa production qui se veut sérieuse et au premier degré sera finalement accueillie en salles comme une comédie irrésistible.
L'histoire est très sympathique à suivre avec beaucoup de loosers attachants, le film perd cependant de l'intérêt dans son dernier tiers où le coté dramatique prend le dessus.

Tommy Wiseau devient rapidement un réalisateur tyrannique sur le tournage qui "torture" ses comédiens, son équipe technique qui doivent se plier à tous ses désirs et ses volontés délirantes.

Une découverte agréable qui donne envie de voir l'original, dommage que le film s'essouffle un peu sur la fin.
Critiques similaires
Film: Disaster artist (The)
Note: 7/10
Auteur: Alegas

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Happy end (2017) - 3/10

Messagepar caducia » Lun 02 Oct 2017, 13:01

Happy end

Réalisé par Michael Haneke
Avec
Isabelle Huppert, Jean-Louis Trintignant.
Long-métrage : Autriche,FR
Genre : drame
Durée : 01h48min
2017

3/10



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Synopsis[/center]


"Tout autour le Monde et nous au milieu, aveugles." Instantané d’une famille bourgeoise européenne.



Critique

Michael Haneke dépeint le portrait d'une famille aristocrate vivant à Calais, mais de nos jours, même les gens de la haute divorcent et les familles se recomposent. Happy End aborde les liens parentaux, l'éducation, le sens de la vie et de la mort à travers les Laurent, une famille dysfonctionnelle sous ses apparats de grande bourgeoisie.

Happy end est difficile à avaler avec le style Haneke qui ronronne, hyper contemplatif; Malick offre des images du même style mais au moins l'esthétisme est là dans Happy end, les plans fixes sont légion mais ne portent même pas sur un élément phare de l'intrigue, c'est juste pour faire intello et cramer de la péloche.
A notre époque, les grands-parents sont souvent contraints de jouer les baby-sitters pour leurs petits-enfants, en revanche dès que papi et mamie ont des soucis de santé nécessitant des soins quotidiens, ils finissent en maison de retraite.
Chez les Laurent, le grand-père n'a pas fini en établissement de fin de vie et demeure encore dans la belle bâtisse Calaisienne, mis à part quelques troubles de la mémoire, il pète la forme. Jean-Louis Trintignant arrive à sauver "Happy end" par sa prestation admirable et infiniment touchante, qui aura un retentissement encore supérieur si vous avez eu la chance de connaître votre grands-parents.

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Fantine Harduin est la jeune Eve et est une pièce rapportée de la famille, obligée de déménager pour rejoindre la demeure ancestrale, contrainte et forcée. Pour une jeune comédienne, elle est aussi tout à fait convaincante (mis à part quelques scènes où ça sonne un peu faux, mais c'est pas sa faute). Malgré son âge, elle est atteinte d'une forme de dépression mélancolique et a des agissements étranges.
Elle incarne la nouvelle génération dans toute sa splendeur et derrière son air candide elle cache des pensées noires. Michael Haneke a voulu marquer le coup et montrer qu'il est bien un cinéaste du 21eme siècle avec cette gamine qui use et abuse des nouvelles technologies. Le metteur en scène nous impose des vidéos de téléphones mobiles sans fin, commentées en live par la gamine, qui mériteraient de gros plans de coupes. Niveau crédibilité, c'est zéro car les messages inscrits à l'écran mixent langage sms avec des mots d'adultes alors que c'est censé venir d'une gosse, une idée catastrophique.
Comme l'action se passe à Calais, Haneke tente d'aborder ce thème pour le balayer en l'espace de quelques secondes.

Autour de ces deux personnages principaux gravitent d'autres membres de la famille qui font presque officie de figurants car leurs rôles ne servent pas l'intrigue et sont dénués d'intérêt avec des jeux très approximatifs (la palme pour Franz Rogowski, acteur allemand qu'il a fallu doubler).

Mis à part une face à face déchirant entre Trintignant et la gamine, Happy End se perd dans les méandres de sa narration et des effets de mise en scène superflus. Au final, on se rend compte que les parents ne prennent pas le temps de s'occuper ou de discuter avec leurs progénitures ni de leurs ainés, accaparés par leur travail ou leurs pulsions sexuelles et ne font que le minimum d'efforts pour préserver les apparences.
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Florida project (The) - 6,5/10

Messagepar caducia » Mar 03 Oct 2017, 21:18

The Florida Project

Réalisé par Sean Baker
avec
Willem Dafoe, Bria Vinaite, Caleb Landry Jones
Long-métrage : USA
Genre : comédie dramatique
Durée : 01h52min
2017

6.5/10




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Synopsis[/center]


Moonee a 6 ans et un sacré caractère.
Lâchée en toute liberté dans un motel de la banlieue de Disney world, elle y fait les 400 coups avec sa petite bande de gamins insolents.
Ses incartades ne semblent pas trop inquiéter Halley, sa très jeune mère.
En situation précaire comme tous les habitants du motel, celle-ci est en effet trop concentrée sur des plans plus ou moins honnêtes pour assurer leur quotidien…



Critique

"The Florida project" est une sorte de feel good movie dans un premier temps, l'action se passe du coté d'Orlando en Floride connu pour ses parcs à thème multiples qui fleurissent et font le bonheur des touristes, mais les entrées coûtent un bras et ce ne sont que les riches touristes qui peuvent y accéder.
En périphérie des parcs célèbres, des marchands et hôteliers tentent de profiter de cette ambiance festive pour recréer "le monde féerique" avec des boulevards qui alignent des boutiques ou des motels à thèmes (un peu comme à Las Vegas ou les love hôtels japonais). Le problème c'est qu'ils n'ont pas les mêmes moyens que la célèbre souris et que c'est une concentration de mauvais gout, carton pâte, avec des objets au rabais, des imitations etc...au moins celà permet aux personnes aux moyens plus réduits de profiter de l'ambiance et de prolonger le rêve. Pour attirer le chaland, les habitants rivalisent d'imagination pour faire encore plus voyant que le voisin à coup de logos, panneaux publicitaires, effigies monstrueuses.

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La mise en scène se base énormément sur le kitsch de cette zone avec des mascottes géantes peu ressemblantes, ces couleurs ultra-flashy qui vous dégomment la rétine, ces motels aux façades peinturlurées qui cachent la misère. Il y a donc des motels dans la mouvance du roi Arthur avec un château violet, un autre qui rend hommage à l'univers spatial...
Willem Dafoe est le gérant d'un de ces motels, droit dans ses bottes, bosseur et surtout très humain, capable de pousser des coups de gueule mais aussi de pardonner. Il doit constamment supporter une ribambelle de gamins qui traînent toute la sainte journée à la recherche de la moindre distraction, de la plus insignifiante à la plus dangereuse.

The Florida project souligne la lutte des classes aux USA, entre ceux qui peuvent adhérer au clubs hypés de golf et ceux qui se payent un motel au rabais pour se croire dans un vrai parc d'attraction. Le film parle aussi énormément d'éducation, car ces gosses ne vont pas à l'école et ne sont pas encadrés par leurs parents et livrés à eux-mêmes entre les chambres, les couloirs de l’hôtel et l'extérieur.
On ressent beaucoup de spontanéité à la fois des gosses mais aussi des mères qui semblent totalement larguées, tout le temps en pyjamas ou street wear très courtement vêtues, faisant plus ou moins des choses illégales pour payer le loyer et la bouffe, claquant le moindre centime gagné dans la seconde. Aucun projet d'avenir, une surveillance minimale de leurs rejetons, une recherche des plaisirs immédiats et aucun respect ou reconnaissance pour son prochain. Bria Vinaite dont c'est le premier rôle semble toute droit sortie de Spring breakers, en mère paumée qui n'enseigne à sa fille que les pires insultes ou les gestes les plus déplacés. Un triste portrait d'une partie de la population US exclues du système qui profite de la vie au jour le jour sans souci du lendemain.

Les bêtises perpétrées par les enfants peuvent prêter à sourire et nous rappellent forcément des épisodes de notre propre passé, mais celles-ci vont dévier jusqu'à commettre des délits graves, c'est là que se pose le problème de la non-éducation et que la noirceur se pointe à l'écran de façon insidieuse et que le personnage de manager du motel devient un père de substitution.
Quelle est la limite entre la volonté de nuire et l'innocence de ces gamins, sont-ils conscients de leurs actes car personne ne leur a vraiment montré la vie réelle et non cette existence fictive dans laquelle ils sont.
Le plus choquant dans "the florida project" c'est de voir de si jeunes enfants être aussi vulgaires reprenant des expressions d’adultes, on se demande là aussi si c'est juste du mimétisme ou si cela reflète le fond de leur pensée. En tous cas, ils ne se demandent jamais si leurs mots ont pu blesser la personne. A la fois dégoûtants, attachants, ces gamins en furie font penser aux petites canailles qui tuent le temps à moindre frais dans l'illusion de vivre dans un parc 24h/24h.

Une critique de la société de consommation qui délaisse les plus précaires invisibles sur les bas cotés de cette autoroute du mauvais gout, obligés de subir le système D ou la délinquance pour survivre qui n'auront peut-être jamais le golden ticket pour Disneyland.
The Florida project montre aussi une administration ultra-défaillante et un système embourbé dans son absurdité. Insolence et naïveté côtoient misère et décrépitude des murs ripolinés.
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Film: Florida project (The)
Note: 8,5/10
Auteur: Moviewar

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Blade Runner 2049 - 2/10

Messagepar caducia » Mer 04 Oct 2017, 20:09

Blade Runner 2049

Réalisé par Denis Villeneuve
Avec
an Gosling, Harrison Ford, Jared Leto
Long-métrage : USA
Genre : SF
Durée : 02h43min
2017

2/10




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Synopsis[/center]


En 2049, la société est fragilisée par les nombreuses tensions entre les humains et leurs esclaves créés par bioingénierie. L’officier K est un Blade Runner : il fait partie d’une force d’intervention d’élite chargée de trouver et d’éliminer ceux qui n’obéissent pas aux ordres des humains. Lorsqu’il découvre un secret enfoui depuis longtemps et capable de changer le monde, les plus hautes instances décident que c’est à son tour d’être traqué et éliminé. Son seul espoir est de retrouver Rick Deckard, un ancien Blade Runner qui a disparu depuis des décennies...



Critique

Quelle immense déception que cette suite, 30 ans après la référence du film de SF de Ridley Scott qui a été depuis copié et recopié à cause de ses trouvailles visuelles et scénaristiques, on ne peut que constater que la version 2049 est catastrophique.
C'est le sentiment de léthargie qui résume Blade Runner 2049, où on observe le déroulement des images impuissant, en attendant en vain qu'il se passe quelque chose de croustillant à se mettre sous la dent.
Un des gros malus c'est Ryan Gosling que je n'aimais pas vraiment au début de sa carrière puis qui a tenté de diversifier ses rôles puis est allé carrément sur le terrain de l'autodérision dans The Nice guys et dévoiler que son personnage ne se limitait pas à un sex symbol.

Ryan bat notre cher Jake Gyllenhaal à plat de couture dans le rôle de Droopy et plombe littéralement toute l'histoire basée à 90 % sur ce héros en quête d'identité.
Dans le film originel, il s'agissait bien sur de parler des réplicants avec une possibilité que Deckard en soit lui-même un; ici, le problème est inversé mais la quête semble identique, le talent, les décors, les enjeux et l'émotion en moins.
K (le personnage de Gosling) mène donc une enquête à 2 à l'heure dont les indices le mènent à une piste qui croise sa propre histoire, ce qui complique un peu l'affaire. Aucune énergie, aucun brin de sentiment ne se dégage de son personnage, ce n'est que lors des affrontements qu'il se transforme en bête surhumaine à la force herculéenne (un terminator de seconde zone).
Rick Deckard (Harrison Ford)) n’apparaît que très tardivement dans l'intrigue et a perdu de sa superbe, se laisse ballotter par le script malgré lui.



Visuellement, là où Ridley Scott avait eu de riches idées à l'époque, Denis Villeneuve ne fait pas des étincelles, use de la météo pour que certains plans aient de la gueule (pluie, neige, inondation, etc...), il récupère aussi les décors futuristes d'inspiration asiatiques avec les illuminations géantes et autres panneaux (sony en profite pour faire son autopromotion), mais tout celà est aseptisé au possible. L'animation existante avec les commerçants aux gueules cassées, le coté souk un peu bordélique n'existe plus du tout.
Aucun humour, pas de second degré, un univers froid où évoluent humains et répliquants aussi froids les uns que les autres qu'on ne les distinguent plus.

Ana de Armas et Mackenzie Davis sont reléguées à des rôles de poupées gonflables ou de potiches. Mise à part le personnage de Luv (Sylvia Hoeks) qui est l'alter ego féminin de Gosling, Villeneuve joue le coté femme objet à fond, ce qui a déjà été fait dans d'autres films de SF mais avec du second degré et une pointe d'humour, ici ça fait vraiment putassier et dépassé.
Enfin, Villeneuve ose faire connaitre un personnage façon Princesse Leia , c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
Le cinéaste s'inspire aussi de Demolition Man ou de Matrix avec ses clones sous cellophanes.
Les séquences d'action sont presque inexistantes ou du moins peu percutantes.

Une oeuvre insipide au possible qui manque cruellement d'enjeux, à l'émotionogramme plat, à l'image du regard vide de son détective en perdition.
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Note: 9/10
Auteur: Alegas
Film: Blade Runner 2049
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Auteur: Dionycos

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Re: [Cad'] Mes critiques en 2017

Messagepar Chuck Chan » Sam 07 Oct 2017, 21:42

Eh ben dis donc... aïe !
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