Mark Chopper a écrit: cet enfermement des programmes scolaires dans les classiques français des XVIIIe et XIX siècles est assommant.
Ajoute l'Antiquité, le Moyen-Âge, le XVIè, le XVIIè, le XXè, le XXIè et rien n'interdit à un prof d'aller voir dans la littérature étrangère, l'enfermement est donc très relatif.
Mark Chopper a écrit:Le problème, c'est que ça ne parle pas du tout aux collégiens / lycéens et qu'il faudrait d'autres textes, moins poussiéreux, pour que la lecture ne leur semble pas rébarbative.
Voilà, tu pars du principe que cette littérature, c'est "poussiéreux", "rébarbatif" et que ça ne peut "pas parler aux collégiens". Collégien, j'ai pu être ennuyé par l'étude de
Madame Bovary, c'est vrai. Ça ne m'a pas traumatisé pour autant, le prof (qui était plutôt un bon prof dans mes souvenirs) a essayé, a raté avec moi mais pas complètement puisque je l'ai relu bien après et l'ai adoré. Et pour ce qui est de la lectures d'autres classiques, je pourrais multiplier la lecture d'exemples où pour le coup ça a fonctionné du feu de Dieu. Je me souviens d'une heure où le prof nous a lu
Le Chat noir d'Edgar Poe, on entendait les mouches voler. Quant à
la Parure (de Maupassant), elle était très loin de nous avoir donné le sentiment d'avoir été assommé par une histoire située à une époque lointaine et qui forcément ne nous parlait pas (pour reprendre une idée plus haut). Comme quelqu'un l'a remarqué, ça dépend du talent du prof, du choix de ses extraits, et alors tout est possible. Bon, peut-être pas non plus jusqu'à faire aimer passionnément
l'Astrée d'Honoré d'Urfé mais je pense que pas mal de choses sont possibles. Et franchement, à l'heure du crétinisme de masse, ouais, que des noms comme Hugo, Dickens ou Dostoievski continuent d'être entendus dans des salles de classe, je kiffe. Et si les élèves ne trouvent rien de mieux à faire à la sortie de leur bac d'aller twitter des merdes sur ces auteurs, eh bien franchement, comme eût dit feu le professeur Choron : "qu'ils crèvent !".
Par contre, pour
l'Attrape-coeurs , je ne serais pas aussi sûr que toi de son succès évident chez un public d'élèves. Et ton exemple semble sous-entendre qu'il faudrait donner à lire ce genre d'oeuvres initiatiques en phase avec l'âge des élèves. Pour le coup ça risquerait d'être un poil rébarbatif au bout d'un moment, non ?