[Alegas] Mes Critiques en 2017

Modérateur: Dunandan

Singe en hiver (Un) - 8,5/10

Messagepar Alegas » Mar 29 Aoû 2017, 17:31

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Un Singe en hiver de Henri Verneuil
(1962)


Seconde vision et je revois clairement le film à la hausse. Autant la première fois, le rythme et le script m'avaient surpris, et je trouvais le film juste bien, autant là c'est clairement le film de Verneuil que je préfère avec I comme Icare, et c'est un de mes films français favoris de cette période bénie où on savait encore faire de vrais bons films dans notre pays. Comme j'ai pu le constater à la découverte, c'est un film assez spécial à appréhender, dans le sens où toute la base du film va se poser sur une ambiance mélancolique, et sur un script qui est un peu une sorte de requiem pour alcooliques. Dis comme ça, c'est guère encourageant, mais au final Verneuil livre à l'arrivée son plus beau film.

Dès le début, le film étonne par la qualité de ses dialogues et son scope (il me semble que c'est le second film de Verneuil dans ce format, et le bonhomme savait déjà l'utiliser comme peu de réalisateurs savent le faire, il suffit de voir le générique), mais aussi par sa direction d'écriture, car mine de rien toute l'introduction ne sert qu'à poser les bases du personnage de Gabin, et à strictement rien d'autre. Vient ensuite la rencontre avec le personnage de Belmondo, et à partir de là le film décolle pour ne plus jamais redescendre. La rencontre entre ces deux géants de cinéma est pour le moins mythique, Gabin jouant le registre mélancolique qu'il a toujours bien su retranscrire dans ses films d'avant-guerre, pendant que Belmondo joue exactement le type de rôle que son aîné aurait pu jouer quelques décennies plus tôt. Du coup, l'histoire qui pourrait être ennuyeuse dans les mains de mecs sans talent se révèle ici magnifiée à la fois par son casting, son écriture et la façon d'être retranscrite à l'écran.

Sans réel climax (au mieux, on a un feu d'artifice), Un singe en hiver se trouve passionnant uniquement via son ambiance douce-amère et l'évolution de ses personnages, où l'un a encore toute la vie devant lui pendant que l'autre a tout laissé dans un autre pays. Au centre du récit, un troisième acteur : l'alcool, ici loin d'être traité négativement puisqu'il permet au contraire de libérer les personnages pour mieux leur faire exprimer leur vision du monde et de la vie. Et là encore, toute la subtilité du film va se jouer sur l'opposition entre Belmondo et Gabin, l'un buvant pour oublier l'avenir pendant que l'autre boit pour mieux se souvenir du passé. A côté de ça, le film est bourré d'idées formelles (l'ellipse avec le panneau, pour passer de la France occupée à la France libérée, la composition des plans dans le bunker, etc...) et me conforte dans l'idée que Verneuil était plus un réal de la trempe d'un Melville (avec une vraie patte) que d'un Lautner (au style plus passe-partout). Un très beau film (cette dernière scène !! :| ) à regarder idéalement devant un picon de bière, et clairement l'un de mes films français favoris ever.


8,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar pabelbaba » Mar 29 Aoû 2017, 17:31

:super:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Dragons Forever - 5,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 31 Aoû 2017, 15:59

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Dragons Forever de Sammo Hung
(1988)


C'est pas avec ce film que je vais être convaincu par la réputation de Sammo Hung. Autant en tant que chorégraphe je n'ai rien à redire, autant en tant que metteur en scène pur, j'ai déjà bien plus de réserves, surtout quand il s'agit de captiver le spectateur entre deux fights. Pour le coup, je dois avouer être plutôt surpris par le ton du film, surtout après la vision de Pedicab driver. Contrairement à ce dernier, on nage ici dans la comédie HK pure et simple, et quand bien même l'humour particulier n'a pas beaucoup provoqué d'éclats de rire de ma part, je reconnais un certain talent quand il s'agit de mettre en scène des séquences où le spectateur est omniscient pendant que les personnages se cachent des choses tout en se mettant sur la tronche (le passage du rencard de l’appartement est, à ce titre, assez brillante, et vraiment drôle avec Jackie Chan qui revient à la porte avec à chaque fois une nouvelle blessure). Pour le coup, je sens bien qu'il y a un problème de réception de l'humour de mon côté, car les situations sont là, mais alors impossible de rire devant ce jeu d'acteur ultra-forcé, et où ça hurle sans jamais s'arrêter.

Surtout qu'à côté de ça, le film est pas si généreux que ça en fights, pendant un bon moment il y a un gros ventre mou où il ne se passe pas grand chose, et vu le peu d'intérêt que je portais à l'histoire ça a vraiment été longuet de mon côté. Heureusement, le film se rattrape et termine sur une bonne note avec un climax final de fou furieux. Pour le coup, rien à redire : les duels s'enchaînent à une vitesse monstre, sont tous très intelligents dans leur utilisation du décor, et la mise en scène de Hung sait mettre en valeur les capacités martiales de chacun (le seul bémol que j'aurais serait l'utilisation d'accélérations de plusieurs plans à un moment, ça donne un côté méchamment kitsch), bref c'est du climax qui défonce. Mais bon, vingt minutes de bonheur pour plus d'une heure d'histoire sans grand intérêt, c'est pas spécialement ce que j'appelle un bon équilibre, et ça joue clairement en défaveur du film.


5,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar osorojo » Jeu 31 Aoû 2017, 16:12

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Ah ben ça valait le coup de souffrir, tsssssss.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Jed_Trigado » Jeu 31 Aoû 2017, 16:36

Les notes pétées qu'il se tape dans la base. :shock:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mark Chopper » Jeu 31 Aoû 2017, 17:01

C'est pas avec ce film que je vais être convaincu par la réputation de Sammo Hung.


Cette intro :(
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar pabelbaba » Jeu 31 Aoû 2017, 17:51

Les comédies sont mal reçues ici. :mrgreen:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Girl Next Door (2004) (The) - 5/10

Messagepar Alegas » Ven 01 Sep 2017, 17:48

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The Girl Next Door (Girl Next Door) de Luke Greenfield
(2004)


J'avais pas spécialement envie de me prendre la tête à choisir un film, et celui là est apparu sur mon compte Netflix. Ayant le souvenir de la bande-annonce d'époque, mais ne l'ayant jamais découvert, le choix était vite fait. Alors globalement le film arrive à me surprendre et me décevoir à la fois, chose étrange de la part d'un film dont je n'attendais pourtant pas grand chose. Si c'est clairement pas un grand film, ni même un teen-movie que je recommanderais spécialement, je dois avouer être plutôt étonné par la direction que prend le film. Avec son sujet (un lycéen découvre que sa voisine, la girl next door idéale, est une pornstar), on aurait pu aisément tomber dans la production qui va tout miser sur le cul et l'humour graveleux, et de façon étonnante le film va toujours réussir à éviter de tomber dans ce piège, pour livrer quelque chose de plus sérieux, avec une vraie réflexion sur la manic pixie dream girl (même si le perso de Cuthbert n'en est pas vraiment un, il a la même utilité) et sur le passage à l'âge adulte, à travers les responsabilités à prendre et la prise au sérieux de la sexualité.

Là où le film est moins bien géré, ça va être du côté du rythme et des rebondissements. On arrive trop vite à la scène qui va tout bouleverser (avant même la fin de la première heure, la voisine sait déjà qu'elle est démasquée) et tout ce qui suit après, avec le personnage d'Olyphant, est pas spécialement des plus passionnants à suivre, même si ça permet d'avoir une vision du monde pornographique éloignée des dénonciations et moqueries habituelles. Du coup, le film s'avère être vraiment intéressant dans ses intentions, mais beaucoup moins convaincant dans sa tentative de raconter une histoire captivante. Reste que ça se regarde sans peine à partir du moment où on en attend pas une comédie à la American Pie, et le casting est franchement sympa avec Cuthbert très bien utilisée, Emile Hirsch à l'époque où il jouait encore dans des bons films, et même les apparitions des jeunes Paul Dano et Olivia Wilde.


5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mark Chopper » Ven 01 Sep 2017, 18:06

on aurait pu aisément tomber dans la production qui va tout miser sur le cul et l'humour graveleux, et de façon étonnante le film va toujours réussir à éviter de tomber dans ce piège


Hélas :(
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mr Jack » Sam 02 Sep 2017, 12:42

Vu ce que tu en dis je te trouve même un peu sévère sur la note. Le film a de vraies qualités que tu reconnais d'ailleurs : le fait de prendre une direction originale de vraiment bien manier le trope de MPDG, son humour, son cast. De plus grosses qualités que ses défauts dont le principal qui est le rythme, vu le genre.
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Vache et le prisonnier (La) - 2/10

Messagepar Alegas » Dim 03 Sep 2017, 20:28

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La vache et le prisonnier de Henri Verneuil
(1959)


Alors je veux bien croire que je suis plutôt difficile en comédie, et que j'ai un peu de mal avec ce que j'appellerais la comédie à papa que les films humoristiques de Fernandel représentent plutôt bien, mais là sois je n'ai pas vu le même film que des millions d'autres spectateurs, soit c'est l'hallucination collective sur la réputation de celui-là. Car bon, pour prendre l'exemple d'un film comme La Grande Vadrouille, à la limite là je peux comprendre le succès, de par le travail des comédiens, de la mise en scène, la construction des gags, etc... mais là sérieusement j'ai un peu eu l'impression de voir le degré zéro de la comédie, ce qui me chagrine d'autant plus que c'est Verneuil qui le signe, réalisateur dont je n'avais vu jusqu'ici aucun mauvais film. Même si je me doutais d'avance que le film ne correspondrait pas forcément à mes critères de comédie, j'espérais un minimum de rires, de situations cocasses, de répliques bien senties. Au final, que dalle, La vache et le prisonnier c'est 1H40 de Fernandel qui fait de la randonnée avec une vache, qui se retrouve coincé à un endroit, puis à un autre, le tout évidemment avec l'acteur principal qui joue décidément le seul rôle qu'il est capable de jouer, à savoir lui-même.

Je n'ai jamais eu l'impression de voir une quelconque évolution de personnage, ou même de gags travaillés, et autant les Don Camillo j'y voyais un minimum de boulot, autant là je me demande sérieusement ce qu'on peut y trouver à rire. Cerise sur le gâteau, c'est filmé avec une platitude la plus totale, Verneuil se contente juste de mettre en image de façon fonctionnelle, et c'est tout. Et pour gâcher encore plus la vision du film, mon dvd ne proposait que la version colorisée (belle idée de merde ce truc), du coup je me suis retrouvé devant un film aux couleurs pastels, une horreur à regarder. Sauf indication contraire, je crois que ça va être l'unique collaboration Verneuil/Fernandel que je regarderais, car si c'est pour se retrouver devant de la comédie pas drôle, non merci.


2/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Val » Dim 03 Sep 2017, 20:45

Personnellement, je n'ai jamais vu le film comme une comédie.

On est plus du côté du récit tragi-comique où l'humour est au second plan, et effectivement, la version colorisée est atroce d'autant que la photographie du noir et blanc est très belle. C'est un film pour lequel j'ai beaucoup d'affection, l'ayant régulièrement vu enfant et l'ayant revu il y a quelques années en prenant conscience de toute sa dimension tragique.
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Maître chinois (Le) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Lun 04 Sep 2017, 21:14

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Le Maître chinois (Drunken Master) de Yuen Woo-ping
(1978)


Voilà un bon moment que je cherchais à découvrir les classiques de Jackie Chan, et forcément la réputation des Drunken Master a joué dans le choix de la vision de ce film, même si je dois avouer qu'il y avait aussi la perspective de découvrir un film réalisé par Yuen Woo-ping, dont je ne connaissais jusqu'ici que le travail de chorégraphe. A l'arrivée, c'est plutôt une bonne surprise, et pourtant ça partait mal car vu les premières minutes, je craignais le délire bien nanardesque, ce qui n'était pas arrangé par la version que propose Netflix (à savoir une version originale où, d'une scène sur l'autre, on passe des voix cantonaises au doublage anglais des plus ridicules). Heureusement, ce côté là est vite oublié, ne serait-ce que par la grande générosité du film en terme de combats.

De ce côté là, rien à redire : il ne se passe rarement cinq minutes sans que Jackie Chan décide de mettre ses poings dans la tronche des autres, et à ma grande surprise ça n'a jamais un côté répétitif, d'une part parce que chaque affrontement découle d'une évolution scénaristique, mais aussi et surtout parce que chaque combat s'avère ludique à souhait, profitant au maximum de l'environnement et des talents martiaux des acteurs. C'est encore plus frappant dès que le personnage du vieux maître rentre en scène, car autant le début fait figure de présentation un peu longuette, autant dès que l'ivrogne montre sa trogne, le récit décolle pour ne plus redescendre, et les scènes de combat balancent plusieurs idées de mise en scène à la minute. Mon seul regret au final viendrait du climax final, car à la limite qu'il soit prévisible n'est pas un vrai problème (le film entier est prévisible sans que ce soit particulièrement gênant à la vision) mais alors le faire se dérouler au beau milieu d'une clairière m'apparaît comme une belle idée de merde, tant ça limite les interactions entre personnages et décor. Du coup, ce qui aurait du être le clou du spectacle s'avère être la scène de combat la moins intéressante du métrage, et je ne suis pas sûr que c'était l'intention.

Pour le reste, ce qui m'a le plus surpris dans ce Drunken Master, c'est vraiment l'humour qui, à défaut d'être toujours hilarant, fonctionne sur quasiment chacune des scènes. Forcément, ça doit beaucoup au jeu de Jackie Chan qui est à la limite entre la gestuelle subtile et les grimaces surjouées, mais de mon point de vue ça doit beaucoup à la construction scénaristique et visuelle des gags, le premier exemple me venant en tête étant la séquence du restaurant où le héros tente de manger à l’œil, et je ne parle même pas des différentes phases d'entraînement. Côté mise en scène, comme chez Sammo Hung j'y vois pas de la grande réalisation, mais encore une fois je ne peux que m'incliner devant cette volonté de mettre en avant les acteurs, et de privilégier le long plan d'ensemble à quelque chose de plus découpé, ça ferait du bien à certains réalisateurs actuels de voir ce film. Du coup maintenant, vu la réputation du second volet, j'avoue être assez curieux de ce que je vais y trouver.


6,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar pabelbaba » Lun 04 Sep 2017, 21:16

Le second volet n'a plus grand chose à voir en terme d'ambitions et de moyens.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Alegas » Lun 04 Sep 2017, 21:30

Ouais j'ai cru comprendre que le level grimpait de quelques crans dans la suite.
Mais par contre, c'est une vraie suite, ou simplement un film qui reprend le concept du combattant bourré ?
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