[angel.heart] Mes critiques en 2017

[angel.heart]

Un seul deviendra invincible : Boyka - Todor Chapkanov (2017)

Bon, c'est pas du niveau des 2 grosses claques livrées par Florentine, mais ça reste bien sympa.
Bien évidemment c'est pas le scénar de l'année, mais le gros de l'intrigue n'est pas déplaisant, celui-ci s'inscrit dans la continuité logique du volet précédent sans être trop redondant, joue la carte émotive sans toutefois franchir la limite du lacrymal et propose même un peu d'innovation dans les fights (bonne idée le 1 vs 2 sur le ring exécuté à la façon d'un jeu vidéo de baston).

Niveau réal, ça n'est donc pas du Florentine mais son style est plutôt bien imité, les fights sont vifs et bien cadrés, les combattants se chargent du reste. Par-contre je suis moins fan de quelques effets de mise en scène un poil abusif et inutilement tape à l'oeil lors de scènes dialoguées, à base de travelings et zooms brusques. Rien de bien méchant, mais juste de l'inutile...

Mais dans l'ensemble ce Boyka est tout à fait recommandable et, bien qu'il en soit le moins bon volet, s'avère une honnête conclusion à la saga, en espérant que celle-ci se limite à une trilogie (je ne compte pas le Walter Hill), car, même si c'est toujours un plaisir de voir Scott Adkins distribuer du coup de tatane, je pense qu'on a fait le tour du sujet et qu'un épisode supplémentaire serait de trop.

6,5/10

[Alegas]

Pour faire plaisir à Alegas (mais je te préviens, je me suis pas foulé, j'ai vu le film il y a quelques semaines maintenant, donc juste un ptit ressenti rapidos et de mémoire ) :

Le jour se lève - Marcel Carné (1939)

Ma deuxième incursion dans le cinéma de Marcel Carné me conforte dans l'envie d'explorer d'avantage la filmo du bonhomme, car si Le quai des brumes était déjà très bon, là on est selon moi encore un cran au dessus.

L'ambiance est surprenante, c'est à la fois terre à terre (de par le fond et la façon de dépeindre cette France populaire et ouvrière) et onirique, ce qui apporte à l'ensemble un réaliste poétique assez surprenant, sensation renforcée par la narration vaporeuse avec son utilisation de flashbacks et fondus enchaînés. Cela en serait presque apaisant, si les premières minutes de métrage ne nous avaient pas indiqué l'inéluctable fatalité du récit (dans le genre mélancolique, le final se pose là).

Bien qu'il doive beaucoup à l'intelligence de sa mise en scène et la justesse de son écriture, le film ne serait pas ce qu'il est sans l'implication sans faille des ses interprètes, avec une mention spéciale à Jean Gabin, qui, en plus de sa légendaire prestance habituelle, provoque immédiatement l'identification et la compassion chez le spectateur. C'est, de ce que j'ai vu pour le moment, le rôle le plus touchant de sa carrière.

On sort du film à la fois abattu par la dureté du propos, mais également galvanisé par le plaisir d'avoir découvert une pièce maîtresse du patrimoine cinématographique français. L'expression "c'était mieux avant" est pour le coup loin d'être galvaudée.

9/10

[Alegas]

[angel.heart]

Wolf Guy - Kazuhiko Yamaguchi (1975)

Bien bis comme il faut.

L'intrigue est un poil bordélique et part dans tous les sens, à base de dernier descendent d'une race de loup-garous, de malédiction provoquant les attaques d'un tigre invisible, de gang de yakuzas et complot gouvernemental, le tout est mixé en un grand melting-pot des différents genres/styles du bis nippon de l'époque, ce qui fait qu'une scène caméra au poing explorant le bitume façon Fukasaku peut précéder des envolés baroques et colorés à la Seijun Suzuki. On a aussi droit à une meuf motarde et son cuire moulant Pinky' style et une tite touche de sadisme gore à la Teruo Ishii. Idem pour ce qui concerne la zik, c'est du pop-jazzy tirant sur le psychédélique, typique de l'époque.

Tout ça est plutôt cool et se suit avec plaisir, du fait que le rythme est bon, que le sang coule et les tétons pointent, mais y a quand-même un peu tromperie sur la marchandise, en tout cas le titre du film peut facilement induire en erreur, car ceux qui s'attendent à voir le bourrin Sonny Chiba se métamorphoser en loup-garous les soirs de pleine lune risquent de déchanter, la particularité de son pouvoir se limitant à lui conférer une aura bestial qui fait craquer les ptites pépées...

Tout ce bordel se clos dans un final explosif flirtant méchamment avec l'incestueux, c'est d'un gout exquis.

7/10

[osorojo]

Tu le vends bien, je le note dans un coin !

[angel.heart]

[Mark Chopper]

Je suis agréablement surpris de ta note à Still Walking. Je pensais que tu trouverais ça chiant à crever

[angel.heart]

Bah non, du tout. Avec le recul j'aurais même tendance à augmenter ma note.

Il n'y a pas que les bisseries nippones qui m'intéressent.

[Mark Chopper]

Du coup tu apprécieras sans doute Après la tempête

[angel.heart]

Il est sur ma liste.

[angel.heart]

Etat d'urgence - Frédéric Forestier (1997)

Ça démarre super bien avec une première demi-heure bien fiévreuse qui n'a rien à envier aux plus généreuses des prod' PM : punchlines savoureuses, gun's fights bien nerveux, explosions en rafale, taule froissée et course poursuite en voiture qui commence sur le bitume et se poursuit sur les toits d'immeubles... Le plaisir est total et on se dit qu'on est devant une petite perle méconnue de la filmo du grand suédois.

Malheureusement la suite des événements laisse penser que le gros du budget est passé dans cette excellente mise en place tant le rythme débande sévère pendant l'heure qui suit où le film devient un sous Die Hard mollasson, à base de mallette nucléaire et grands méchants terrostistes, plus porté sur le blabla et l'exploration de couloirs que sur l'action.
Si ça reste regardable et occasionnellement plaisant (l'acteur a fait bien plus honteux), cette grosse baisse de rythme provoque obligatoirement la frustration et on se dit que l'énergie et la générosité des premières minutes appliqués à tout le film aurait sans problème donné un des meilleurs films de la filmo de Dolph.

Dommage...

5/10

[angel.heart]

Frankenstein conquiert le monde - Ishirō Honda (1965)

La créature du sacrilège Dr. Frankenstein est de retour : durant la Seconde Guerre mondiale, son coeur immortel est transporté à Hiroshima, au Japon, afin d'être transplanté dans un cadavre. Après l'explosion de la bombe atomique, la créature grandit démesurément jusqu'à atteindre la taille d'un monstre. Bientôt, elle devra affronter une autre bête légendaire : le lézard géant Baragon...

Ah, Ishirō Honda et ses monstres... Quand on y pense, le mec a un parcours comparable à celui d'un Romero, au sens où il est quand-même un ptit peu resté prisonnier d'un genre qu'il avait lui-même crée et qu'il s'est souvent servi de celui-ci pour dresser un état de lieux de de son pays.

Sauf que là où Romero aura régulièrement pu se renouveler, Honda, lui, reste avant tout un artisan de studio avec les contraintes que cela impliquent, dont les films se ressemblent un peu tous (à quelques exceptions près, comme le sympathique Matango) et dont ce Frankenstein conquiert le monde est à classer dans la catégorie nanardesque de sa filmo.

La faute à son monstre qui, bien plus qu'à la créature de Frankenstein, ressemble quand-même méchamment à un bon gros trisomique (perso j'ai pas mal pensé au Billy Crawford de Dominion: Prequel to the Exorcist, les connaisseurs auront une idée du carnage... ). M'enfin, gueule de triso, où pas, on ne peut pas dire que l'ensemble vol haut, le film n'étant jamais spectaculaire (là où des films comme Godzilla ou Rodan nous en mettaient plein la vu avec pas grand chose), on ne sort jamais des clichés du genre et quelques minutes suffisent à savoir où tout ça va nous mener.

Pas bien haut donc...

2/10

[angel.heart]

Phantasm - Don Coscarelli (1979)

Je dois avouer que j'en avais un meilleur souvenir et pourtant mon unique visionnage remonte à une bonne dizaine d'années, lors d'une séance Youtube, qualité de merde et VO sans sous-titre.

En fait, je n'avais pas le souvenir d'un film aussi mal foutu, mal joué, blindé de faux-raccords et d'un enchaînement de plans (2 mecs qui en cherchent un troisième dans une tempête de vent avant de le récupérer couché au sol à quelques centimètres deux... ) ou de scènes (qui semblent trop souvent balancées de façon totalement aléatoire) aussi approximatif.
Et c'est là la grosse faiblesse du film, ne jamais parvenir à instaurer un récit crédible sur la durée.

Si c'est loin d'être un cas isolé dans le cinoche horrifique, cette lacune se doit d'être contrebalancée par des images fortes, poétiques, d'une puissance évocatrice ou réflexif hautement marquante/pertinente pour faire passer la pilule (on s'en bat les couilles de la cohérence chez un Fulci à partir du moment où son cinéma se savoure comme un poème macabre, atmosphérique et viscéral), ce qui n'est pas totalement le cas ici malgré quelques qualités qui me semblent indéniables.

Car, malgré tous les défauts que j'ai cités, le film ne manque pas de points forts et jouit d'une aura immédiatement prenante, pour son concept (ça pourrait être de la prod' Amblin avant l'heure à la sauce horrifique), son contexte (le groupe famille/ami dans une petite bourgade, uni contre les forces du mal), son bogeyman (qui doit bien plus à sa prestance physique qu'à son jeu d'acteur) sa zik au synthé (envoûtante au possible) et quelques trouvailles visuelles et scénaristiques franchement cool et plutôt originale (pour l'époque).

Si cela ne suffira pas au cinéphile lambda pour apprécier la séance, les bons gros bisseux devraient quant à eux y trouver leurs comptes. A ceux-là je conseille de jeter un oeil aux 2 premières suites (jamais apprécié l'episode 4 et pas encore eu le courage de me taper le 5ème...) qui auront eu le mérite de variés les plaisirs (plus bourrin ou plus drôle).

7/10