[lvri] Mes petits avis en 2017

[Dunandan]

Hormis le fait que sa mère lui dise que Versailles est différent, rien dans l'ouverture du film ne prévoit la difficile intégration de la Reine. On le sait, mais elle n'est pas retranscrite.

Désolé de te contredire, mais on peut quand même en avoir une petite idée, à commencer par la princesse qu'on fout à poil pour la mettre dans ses nouveaux vêtements (sans oublier l'angle de vue choisi et une photo qui annoncent une certaine noirceur dans ce qui va suivre)

Sinon pour la révolution française et la période de la terreur qui a suivi, on a quand même au moins ce film là, mais bon c'est pour moi un film noir avant d'être un film proprement historique : Le livre noir de Anthony Mann.

[lvri]

Ne t'excuse pas de me contredire

Quand je parlais de la vie en dehors de Versailles, je ne pensais qu'aux scènes d'ouverture en Autriche.
Le film aurait commencé à la frontière (avec cette scène de passage en France), cela m'aurait peut-être moins "choqué" par rapport à la fin. Quoique... Comme dis plus tôt, j'attendais plus sur la fin (l'arrestation, le jugement, ....). Le choix de Coppola n'est en soit pas un défaut. Mais je le trouve discutable par rapport à une attente personnelle.

[Eikichi Onizuka]

3h10 pour Yuma
James Mangold

"I ain't never been no hero, Wade. The only battle I seen, we was in retreat. My foot got shot off by one of my own men. You try telling that story to your boy. See how he he looks at you then"

Je ne suis pas un grand fan de Western. Mais ce 3h10 pour Yuma (remake d'un film de 1957) est une bonne surprise. Certains diront que ce n'est pas un vrai western ... Peut-être, mais peut importe au final ! 3h10 pour Yuma nous raconte l'histoire d'un fermier, Dan Evans, pauvre et boiteux, qui va faire équipe avec d'autres hommes pour escorter un dangereux criminel nommé Ben Wade à Contention City afin de le déposer dans le train de 3h10 en direction de Yuma où il sera emprisonné (résumé simplifié).

3h10 pour Yuma propose un face à face assez atypique entre les deux personnages principaux. D'un côté, un père souhaitant mettre sa famille à l'abri du besoin, mais surtout, être admiré par son fils. De l'autre, un bandit qui respectera au fur et à mesure son geôlier, au point de lui donner un coup de main dans sa mission. Et force est de constaté que les deux acteurs font superbement le boulot. D'un côté Christian Bale, de l'autre Russell Crowe.

Le casting est d'ailleurs un des gros points fort du film. Au delà des deux têtes d'affiches, les autres acteurs sont vraiment excellent. A commencer par Ben Foster, incroyable chien fou qui ne pense qu'à aider son Maître qu'il admire, voire même qu'il aime. Logan Lerman, qui joue le fils de Christian Bale, et qui n'a qu'un but : aider son père. Peter Fonda, un vieux cow boy tenace qui ne pense qu'à pendre haut et court Ben Wade ....

Mangold fait le boulot niveau réalisation. Le film est bien rythmée, et les 2h passent sans aucun ennui. Pas de tunnel de dialogues inutiles, et une fin peu conventionnelle. Par contre, gros bémol sur les scènes de gunfight, aussi bien lors de l'attaque de la diligence que l'assaut final. Elles sont bien foutues en soit, pas de souci, mais ce serait bien que les mecs sachent un minimum tirer ! La cavalerie de 10 tireurs face à la diligence, plusieurs coups de feu, tous à côté ! Peter Fonda prend le temps de charger son fusil comme si de rien n'était ... Dommage, car on ne ressent pas vraiment le danger. Par contre, un gros coup de chapeau à l'ambiance sonore ! Un vrai travail sur toutes les scènes, aussi bien d'action que celles plus calme. La bande originale n'est pas en reste !

3h10 pour Yuma reste une bonne surprise. Quelques défauts sur les scènes d'actions, mais globalement, le film se suit sans aucun ennui. Un film où l'admiration de l'autre est au cœur de l’histoire, poussant à la repentance, le pardon ou la folie.

7.75/10

[Moviewar]

Alien
Ridley Scott

"In space, no one can hear you scream"

Tout a déjà été dit sur Alien. Le film est culte et mérite amplement ce statut. Jamais lassé de le revoir, on retrouve toujours avec autant de plaisir ce vieux Nostromo et son équipage de vieux routards.

Ridley Scott sait y faire, il n’y a aucun doute (même s’il a tendance à se perdre depuis quelques temps). Toute sa mise en scène est efficace. Que ce soit de simples conversations autour d’un repas ou avançant dans des couloirs illuminés au stromboscope, rien ne semble fait au hasard. On vit au milieu des passagers.

La découverte de la planète LV-426 est prenante. L’univers sorti tout droit de l’imaginaire fertile de Giger fait son effet. Et que dire du bestiaire ! Tout est classe, même si, bien évidemment avec le temps, les effets ont pris un coup … mais ça reste vraiment efficace ! Le film possède également un paquet de plan magnifique (ce sera d’ailleurs le cas de tous les films de la saga, à croire qu’un concours avait lieu entre les réalisateurs).

Côté casting, aucune erreur. Une lead inconnue du grand publique qui va devenir un des personnages les plus connus de la SF ! Sigourney Weaver fait superbement le job. Scott n’hésitera pas à pousser l’actrice dans ces derniers retranchements lorsqu’il demandera à Veronica Cartwright (Lambert dans le film) de la gifler franchement. Efficace ! Sans compter Yaphet Kotto qui poussera l’actrice dans ces derniers retranchements lors de la scène où tous cherchent une solution pour se débarrasser de l’Alien. Sigourney Weaver se met alors en colère et s’impose comme la leader du groupe.

Alien est sans conteste l’un des plus grands chef-d’œuvre de la SF. Souvent copié, jamais égalé.

9,5/10

[lvri]

Aliens
James Cameron

"Get away from her, you bitch !"

Il fallait oser se présenter pour réaliser la suite d’un film culte. Cameron n’hésitera pas et se paiera de luxe de réussir son pari. Tout en respectant le film de Scott, il y apporte sa touche et se lance dans un film tout aussi stressant, mais surtout plus guerrier.

On retrouve Sigourney Weaver dans le rôle de Ripley, 57 ans après les évènements du premier opus. Ripley est la seule survivante du Nostromo qu’elle a fait exploser, provoquant la colère des huiles de la Weyland-Yutani Company qui ignorent sa version des faits. Après une mise à pied, Ripley est finalement rappelé pour retourner sur LV-426 (colonisée par l’homme). Elle rejoint alors une bande de militaire surentrainée à bord du Sulaco

Contrairement au film de Scott, l’Alien ne sera pas seul à hanter un lieu. Ripley et ses acolytes vont devoir faire face à des centaines de monstres. Et Cameron sort la grosse artillerie (peut-être trop diront certains). Explosions dans tous les sens, tirs de mitraillettes à volonté, lance-flammes à gogo, et même un véhicule militaire qui, avec sa garde au sol n’irait pas loin sur un sol aussi rocailleux …. Hicks, Vasquez, Hudson …. Autant de militaires sur d’eux qui finiront par perdre leur sang-froid face à la horde d’Alien qui ne faiblit pas.

Mais Cameron ne se contente pas de faire le bourrin. Il sait aussi jouer avec nos nerfs. Entre les décomptes de munitions des mitraillettes automatiques, l’enfermement de Rypley et Newt dans l’infirmerie, la poursuite dans les conduits d’air, il y a de quoi se ronger les ongles. Et Cameron n’oublie de travailler sa mise en scène. Lui aussi se permet quelques scènes cultes ! Et que dire de sa Reine Mère Alien !

James Cameron a réussi son pari. Même si le côté boum boum la guerre peut paraitre un poil too much, le film reste franchement efficace. La version longue apporte pas mal de scènes intéressantes, en particulier sur Ripley et sa fille.

8.5/10

[Alegas]

Alien 3
David Fincher

"You’ve been in my life so long, I can’t remember anything else"

Cameron prenait déjà un risque en faisant une suite, mais que dire sur ce 3e opus ! Le pari semble impossible à tenir, et la pré-production n’arrange rien ! Un scénario qui met du temps à sortir, une production qui commence trop vite, des mésententes, des conflits, et sûrement quelques égos un peu trop surdimensionnés … Alien 3 finira par être complètement rejeté par Fincher. Hélas, car le film est loin d’être aussi mauvais que certains le disent.

Ripley atterri sur une planète prison à bord dans son vaisseau de sauvetage (suite aux évènements de Aliens). Elle est la seule survivante (au grand dam de Michael Biehn qui aurait aimé reprendre son rôle, mais qui gagnera quand même plus que sur Aliens en autorisant l’utilisation de sa photo sur un écran d’ordinateur !), et ne sait pas encore qu’elle porte en elle le monstre qui lui gâche la vie depuis quelques temps maintenant.

Le film a une ambiance clairement pesante, voire presque malsaine en fait. Alien 3 se rapproche plus du premier opus, avec un Monstre semant la terreur. Fini les explosions à tout va du deux, il faut mettre en place un piège pour se débarrasser de l’Alien. Les prisonniers jouant les appâts au milieu d’une sorte de labyrinthe pour pousser leur ennemi vers un cul-de-sac : quelle scène ! Une caméra qui court, tourne, au même rythme que les pas, les cris et hurlements ! Mais Fincher réalisera la scène emblématique de la saga : le face à face de l’Alien et de Ripley. La domination de l’un, la peur de l’autre … Superbe !

Alien 3 ne me semble pas être un mauvais film. Il a juste souffert de sa production. Le casting est efficace, de même que la BO (qui était plus décevante sur le second film). Et Fincher démontre son savoir-faire. Une redécouverte très positive !

7,5/10

[Dunandan]

Alien 4 – La résurrection
Jean-Pierre Jeunet

"I’m the Monster’s mother"

Alien 4 est-il le film de trop ? Sigourney Weaver elle-même avait insisté pour que son personnage meurt dans le précédent film … Et pourtant, les dollars ont sûrement eu raison de tout ça.

Alien 4 n’est clairement pas aussi bon que ces illustres prédécesseurs. Néanmoins, ça se laisse regarder entre deux regards jetés sur son smartphone …. Jeunet fait le job, et ne peut s’empêcher de mettre en avant des personnages qui ont de sacrés gueules ! Ron Perlman et Dominique Pinon en tête ! Mais hélas, la partie monstre dénote. On retrouve les habituels Aliens, mais le fiston hybride me semble ne pas correspondre à l’univers. Dommage.

Le problème de ce 4e opus, c’est qu’il me donne l’impression de regarder « l’Aventure du Poséidon meets Alien ». Le film ne fait jamais sursauter, nos ongles restent saufs, et même les passages de bravoures sont loupés. Les acteurs semblent en partie démotivés, et Ripley donne l’impression d’être jouée par une nouvelle actrice à côté de la plaque.

Bref, l’idée de départ n’était pas forcément idiote. Jouer avec les expériences scientifiques pour créer un monstre aurait pu donner quelque chose d’intéressant (et le côté apprentissage des Aliens étaient bien vu !). Mais le film semble tomber dans l’action-comique non voulu….. Dommage.

4.5/10

[Alegas]

Comment tu fais plaisir là.

Bon par contre pour Alien 4 l'humour est carrément voulu, il y a un côté Delicatessen qui se ressent vachement. Après ouais ça colle pas vraiment à l'univers.

[pabelbaba]

Je me souviens d'avoir flippé au cinoche devant la 4 quand l'Alien se met à nager.

[lvri]

Pour l'humour d'Alien 4, c'est plus le décalage avec l'univers qui me donne cette impression. Ma phrase est pas très clair....

[Dunandan]

Perso, je l'ai toujours bien apprécié celui là. La touche Jeunet quoi.

[lvri]

Le film ne ferait pas parti de la saga Alien, peut-être que je le verrai autrement.

[Dunandan]

Ben je vois ça différemment : pour moi, chacun des films est avant tout marqué par la personnalité de son réalisateur, et de ce point de vue, chacun est une réussite.

[Jed_Trigado]

Enfin sauf que la donne a changé depuis Alien 3, entre le choix d'un réal/technicien encore "malléable" au vu des studios ricains et une date de sortie déjà fixée, on peut davantage parler d'accident heureux a mon sens.

[Dunandan]

Prometheus

Ridley Scott

"Big things have small beginnings"

Dans mes souvenirs, Prometheus était un film plutôt sympa, mais sans plus. Sa révision a clairement fait évoluer mon avis, et ce, positivement. Il me semble que le film peut avoir un paquet d’interprétation (dont certaines me semblent un peu capilotracté), mais c’est aussi ça son intérêt : pouvoir faire jouer son imagination face aux différents mystères laissés en suspens. Avec Lindelof au scénario, c’est d’ailleurs peu étonnant (très Lostien tout ça ! Et ce n’est pas pour me déplaire !).

Prometheus se déroule dans l’univers d’Alien mais n’est pas une préquelle au premier film de la saga. On suit un couple de chercheurs découvrant la possible origine de l’humanité. La fameuse Weyland Company met alors en place une expédition vers une planète nommée LV-223, afin de retrouver la trace de ces « créateurs ».

Le film tourne autour de la création, l’évolution et la destruction. Et on se rend rapidement compte que les trois sont intimement liés, mais surtout, qu’elles ne sont pas maitrisées. Ce « créateur », père de l’humanité qui décide par déception (?) de détruire ses enfants en mettant au point une arme de destruction. Une arme qui s’avère capable d’évoluer seule (tout comme l’humanité l’a fait elle aussi). Une évolution non maitrisée qui, elle aussi, apprendra rapidement à détruire pour créer. Bon, expliquer comme ça, ça semble un peu idiot, mais je trouve que le film démontre plutôt bien qu’une espèce jouant à « Dieu » perd toujours le contrôle de ces créations (qu’elle soit vivante ou non d’ailleurs, comme des armes).

Ridley Scott, même s’il se perd un peu depuis ces dernières années sur des films plutôt moyen (Seul Sur Mars ou Exodus par exemple), livre un film franchement chouette. Les décors très « Gigerien » sont superbes. Côté casting, ça fonctionne, mais ce n’est pas non plus parfait. Noomi Rapace fait le job, mais on se rend vite compte qu’atteindre le niveau d’une Weaver / Ripley n’est pas simple. Par contre, Fassbender fait admirablement le job ! Un défaut selon moi : le thème principal. La BO en soit est chouette, mais ce thème principal ne colle pas à l’ambiance du film (par contre, ça le ferait sur ID4 ou Armageddon)

Loin d’être parfait, Prometheus a au moins le courage de proposer quelque chose et de ne pas juste se contenter de refaire un Alien. On retrouve les classiques de ce genre de film (les personnages ne servant qu’à mourir, les vilains qui pensent qu’à eux, …), mais ça fonctionne. A voir si sa suite Alien Covenant continue sur la même lancée (c’est moins sûr …).

7.5/10