Jiang Hu aka
The Bride With White Hair de Ronny Yu - 1993
Je ne suis pas méga fan des WXP volants, le genre est ultra codifié et propose généralement des intrigues fumeuses et peu claires, agrémentées de combats bordéliques à souhait.
Ici c'est très différent. En premier lieu parce que l'histoire est simple et est racontée simplement. Pas besoin de rester vigilant au point de ne plus cligner des yeux pour savoir qui est qui et qui fait quoi. Sur la base d'une intrigue classique, proche de
Roméo et Juliette, Ronny Yu peut dérouler ses décors et ses costumes de WXP fantastique. Sans doute que le montage y est pour beaucoup, et quand on voit que c'est David Wu qui s'en est chargé, on comprend pourquoi tout est si limpide.
Mais ce n'est pas tout, les fights sont tout aussi clairs et lisibles. Toujours la touche David Wu je pense. Ca a beau castagner entre 15 bretteurs, on pige ce qu'il se passe. D'ailleurs cet effet
image par image, qui donne un sentiment d'accéléré ralenti, est une super trouvaille. Ca va vite, mais on voit bien les mouvements décomposés. Du super taf. En plus ça ne nuit pas à la sauvagerie des combats. Là-dessus, Yu s'est lâché et les corps sont tranchés, mutilés, transpercés, sans ménagement. Ca charcle vraiment beaucoup, mais ça n'empêche pas les chorégraphies d'être relativement gracieuses. Du coup assiste à de vrais ballets sanglants avec une identité forte.
Pourtant, il n'y a quasiment aucun acteur martial. Entre Leslie Cheung, Brigitte Lin et Francis Ng, c'est pas du cascadeur de compète. Mais avec des fils, de bonnes doublures et un tournage majoritairement dans la pénombre, ça passe au poil.
Du coup on apprécie sans peine cette romance furieuse, qui a le bon goût de ne pas s'éterniser.
7,5/10