Speed le bon temps du cinéma d'action, les 90's, où le genre arrivait encore a se creuser la tête pour proposer des concepts originaux. Mais ce film a quelque chose en plus qui le rend unique a mes yeux, Jan De Bont, ancien collaborateur de Paul Verhoeven et désormais installé aux States parmi les chefs op' les plus demandés de l'époque décide de passer a la mise en scène, alors il est bien connu que sa filmo est plus constituée de bas que de hauts (son remake de
La Maison du Diable et son
Tomb Raider faut se les farcir), pourtant
Speed a tout de l’œuvre miraculeuse, le bon script passé entre les mains du bon metteur en scène. Pourquoi je dis cela ? Car j'ai souvenir d'un commentaire audio (celui de Turkish Delight il me semble) où Verhoeven parle en profondeur du travail de De Bont et de sa manie toute particulière a vouloir faire bouger la caméra dès que possible, effectivement en regardant attentivement nombre de films qu'il a photographié (et cadré, il aime filmer lui-même en général), on s'aperçoit qu'il n'a pas abandonné ce travers, même a Hollywood. Alors quand un script tombe sur son bureau, basé sur la vitesse et le mouvement perpétuel, il ne pouvait que convenir a son style de filmage vif.
On reproche souvent a tort au ciné d'action, d'être simpliste ou mal écrit,
Speed est ce genre de film qui serait capable de faire changer d'avis les sceptiques par sa construction maline : 3 actes, soit autant de climax, le tout basé sur une forme de jeu du chat et de la souris orchestré par un maniaque qui va embrigader un flic tête brûlée dans son jeu, cela ne vous dit rien ? Effectivement impossible de ne pas penser au monumental
Une Journée en Enfer qui sortira l'année suivante qui reprendra ce concept ludique a souhait. Tout est au diapason pour servir du mieux possible ce script quasi-parfait (je suis moins fan du climax final, surtout qu'il passe après la très longue séquence du bus piégé) : la caméra semble aller aussi vite que l'action, se permet des idées stylisées (la scène de la cage d'ascenseur multiplie les plans de folie) et bien entendu le montage ne s’embarrasse d'aucun bout de gras, les rares séquences où l'on quitte Keanu Reeves sont brèves et arrivent a faire avancer l'intrigue. Aidé par un casting efficace, notamment Dennis Hopper qui prouve depuis
Blue Velvet qu'il adore jouer les gros bad guys et une BO culte signée Mark Mancina (le thème m'en file des frissons a chaque fois que je le réecoute),
Speed est un indispensable dont le temps n'a pas absolument pas affadi ses qualités et mieux s'avère autant voire plus moderne que pas mal de productions actuelles.
9/10