[oso] 2017, critiques de mauviette & avis express...

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Re: [oso] 2017, critiques de mauviette & avis express...

Messagepar osorojo » Lun 10 Juil 2017, 10:45

Moi qui pensais que tu allais me soutenir face à l'adversité sur La vengeance est à moi ... (j'ai lu ton billet dont j'ai apprécié le clin d'oeil à Mitsuko Baisho :mrgreen: ).

Bon bah je vais me contenter du vendeur de beignets alors, même si c'est pas encore tout à fait moi (j'suis plutôt blanc cachet d'aspririne) :eheh:
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Re: [oso] 2017, critiques de mauviette & avis express...

Messagepar Olrik » Lun 10 Juil 2017, 12:26

osorojo a écrit:Moi qui pensais que tu allais me soutenir face à l'adversité sur La vengeance est à moi ... (j'ai lu ton billet dont j'ai apprécié le clin d'oeil à Mitsuko Baisho ).

Ha ha ! J'ai lu la discussion mais franchement mon souvenir de cet Imamura était trop lointain pour y mettre mon grain de sel. Un peu comme Mark, j'ai peut-être le souvenir d'un film un brin long, mais je suis moins sévère que lui sur Imamura en général.
Sinon l'Eté du démon est effectivement une tuerie (à égalité avec le vase de sable).
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Re: [oso] 2017, critiques de mauviette & avis express...

Messagepar Mark Chopper » Lun 10 Juil 2017, 12:32

Un peu comme Mark, j'ai peut-être le souvenir d'un film un brin long, mais je suis moins sévère que lui sur Imamura en général.


Surtout quand il y a des nibards :chut:
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Messagepar Olrik » Lun 10 Juil 2017, 13:03

Bien placée, une scène de nibards permet facilement de repartir pour une demi-heure d'Imamura supplémentaire (voire une heure s'ils sont gros et que la scène se passe dans un onsen).
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Re: [oso] 2017, critiques de mauviette & avis express...

Messagepar osorojo » Lun 10 Juil 2017, 13:10

Je valide :mrgreen:
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Messagepar Mark Chopper » Lun 10 Juil 2017, 13:15

Bizarrement c'est l'une des seules scènes que j'ai retenues :mrgreen:
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Fin du jour (La) - 7/10

Messagepar osorojo » Ven 14 Juil 2017, 11:33

LA FIN DU JOUR
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
Julien Duvivier / 1939 ............................. 7/10
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••

Image

De la même manière qu'il pimentait plus que de raison les ressorts dramatiques de La belle équipe, Julien Duvivier rappelle qu'il a la main lourde quand il s'agit de faire crouler sous le poids des larmes les paupières de son audience. L'intention est compréhensible, marquer les esprits en évitant le consensuel, mais une fois encore, l'âpreté du final tombe comme un cheveu sur la soupe. Difficile, alors, d'y adhérer complètement, et c'est bien dommage, parce qu'en soi, il est empreint d'une belle émotion.

Ne serait-ce parce qu'il clôt un portrait touchant, celui d'une famille de grandes gueules entraînées à torturer le verbe en toute circonstance. Un bal d'acteurs, passés maîtres dans l'art de faire vivre des dialogue délicieux, qui font de La fin du jour un film à part, une séance particulière dont on se souvient sans doute. Quand ce n'est pas Michel Simon qui lâche sauvagement la pleine expression de ses puissantes cordes vocales et son élocution si singulière, c'est Louis Jouvet qui avale le cadre en faux Don Juan insouciant dont la complexité ne se révèle que dans les dernières minutes.

Autour des deux lascars, les autres personnages n'existent, par contre, que très peu. Trop nombreux, sans réel temps d'antenne, alors qu'ils sont nécessaires à la pleine expression des deux protagonistes, on ne les considère pas vraiment. Pire, on les subit pour certains : quid de la jeune Jeanette, caractérisée sans finesse, un personnage pourtant important auquel il est difficile d'accorder du crédit.

Rien de dommageable cependant, c'est le cœur mi-lourd, mi-léger que l'on finit la séance. La fin du jour est un film habité, qui parvient à divertir puis émouvoir dans le même temps, dirigé par un metteur en scène qui connaît son affaire et porté par deux grands tempéraments – même s'il y a fort à parier que les détracteurs de Michel Simon risquent de grincer des dents- . Dommage qu'au moment de lier tout ça, Julien Duvivier se laisse aller aux ellipses et à la facilité, dans la dernière demi-heure notamment, qui donne l'impression d'être un peu trop vite expédiée, alors que les autres actes ont été considérablement, et sans doute un peu trop longuement, explorés.
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Re: [oso] 2017, critiques de mauviette & avis express...

Messagepar Alegas » Ven 14 Juil 2017, 14:52

Tu comptes mater Pépé le moko ? Je pense qu'il te plaira plus.
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Re: [oso] 2017, critiques de mauviette & avis express...

Messagepar osorojo » Ven 14 Juil 2017, 16:49

Déjà vu Pépé le Moko, de mémoire je mets 6.5, j'avais apprécié, mais sur la distance, je trouvais que ça avait du mal à se maintenir.
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Love - 5/10

Messagepar osorojo » Sam 15 Juil 2017, 12:36

LOVE
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
Gaspar Noe / 2015 ............................. 5/10
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••

Image

On ne pourra jamais enlever à Gaspar Noe son sens de l'image insolent, Love est visuellement une tuerie, une démonstration photographique qui inspire un profond respect.

Pour le reste, je suis plus embêté. Sous ses airs de porno chic provoc Love donne simplement l'impression d'être le film d'un bon élève qui s'essaye à la crapulerie. Les dialogues sont surappuyés, les séquences clés prémâchées au spectateur, Noe veut tellement qu'on le comprenne qu'il passe son temps à analyser pour nous ses images afin de ne laisser aucune place à l’ambiguïté.
L'intro a par exemple des allures de court-métrage ultra scolaire à base de je t'explique CLAIREMENT la situation en deux trois séquences type spot de pub pour Durex (l'enchainement "j'ai envie d'un plan à 3", "conversation autour d'une boîte aux lettres", "forniquage avec une mineure", "déception" est d'une inspiration triste).
Autre exemple, le protagoniste s'appelle Murphy, Noe prend la peine de t'expliquer en grosse typo la référence, genre on est trop con pour la saisir, la base d'un symbolisme assassin. Le genre de truc qui me saoule bien comme il faut.

Du coup, il y a une sorte de didactisme scolaire qui prend le pas sur l'intention de départ, qui à mon sens, désamorce toute authenticité au propos. La preuve en est qu'à la fin aucune émotion n'a réellement pu germer, on coupe le film sans laisser le générique dérouler, parce qu'on s'est fait endormir par la thèse pompeuse autour de l'amour que l'auteur se tue à mettre en images et tout son discours presque universitaire qui essaye laborieusement de mettre des mots sur un concept que personne n'a réussi à définir clairement. Mais Noe, lui, se gausse tout le film de pouvoir, ENFIN, PARCE QUE PERSONNE N'A JAMAIS FAIT CA AU CINOCHE AVANT LUI, capturer cette bête sauvage qui frappe l'humanité depuis son premier souffle, pour la livrer au monde sur grand écran.

L'effort est bien là, rien à dire la dessus, on le subit tellement qu'on ne peut pas remettre en question son investissement. Mais d'un point de vue impact, c'est pas vraiment la fête. Sa comédie romantique softcore universitaire filmée du plafond (damn, le nombre de plans en vue de dessus, au bout d'un moment ça gave, il y avait quand même mieux à trouver pour filmer les scènes explicites...) manque à mon sens d'un brin d'humilité.

Reste qu'on peut quasiment encadrer tout son film et en tapisser ses murs. Mais bon, ça ne fait pas tout.
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Marie-Octobre - 7,5/10

Messagepar osorojo » Jeu 20 Juil 2017, 22:10

MARIE-OCTOBRE
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
Julien Duvivier / 1959 ............................. 7.5/10
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••

Image

Quand Duvivier flirte avec l'espace restreint d'un luxueux salon pour composer une chasse au salaud que n'aurait pas renié Agatha Christie, il ne fait pas les choses à moitié. Jugez plutôt.

Pour mener son ballet mortuaire qui consiste en un jeu d'hommes de fort tempérament, anciens résistants bien décidés à démasquer le traître qui boit dans le même verre qu'eux, le cinéaste rassemble des gueules de prestige. Meurisse, Ventura, Blier, Reggiani, Darrieux, n'en jetez plus, la coupe est pleine, et je l'ai pour ma part sirotée jusqu'à la lie. En bon gourmand, j'en aurais même bien repris une rasade quand bien même mon équilibre commençait à devenir hésitant au moment où le denier acte, un peu manqué, me laissait penaud dans mon canapé.

Parce qu'il n'y a pas à tortiller, une péloche de cette trempe, aussi imparfaite soit-elle dans son ensemble, apporte de l'eau au moulin de tous les aigris qui regrettent le temps ou le cinéma français était le terrain de jeu d'une belle galerie de fortes têtes impossible, ou presque, à mettre en échec. Des bonhommes au verbe clair, des femmes qui donnent envie de tomber amoureux, des acteurs, tout simplement, qui inspirent un profond respect. Quand Blier, seul contre tous, saisit ses cordes vocales pour une plaidoirie au tranchant sponsorisé par Hattori Hanzo, les poils se dressent. Quand Meurisse met dos au mur la belle Marie-Octobre, incisant les esprits de sa diction parfaite et son regard profond, seul le silence daigne s'exprimer quand il se trouve à court de mots.

Le grand film n'est pas loin. Dommage que la fin, précipitée et appelée à grand renfort de choix narratifs discutables, fasse retomber le soufflet. La mise en scène également, solide à n'en pas douter, mais un peu paresseuse sur la durée, peut décevoir : Duvivier, à ce niveau là, a fait beaucoup mieux, même si sa gestion de l'espace, vu l'exercice de style qu'il relève, est assez remarquable.

Quelques petits gestes manqués qui ne sauraient éteindre l'enthousiasme sincère qui fut le mien pendant une bonne heure et demie. Emballé à un rythme parfaitement géré, marqué par une direction d'acteurs étincelante, Marie-Octobre voit Duvivier relever sans coup férir l'exercice pourtant périlleux du huis clos.
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Sous le ciel de Paris - 6,5/10

Messagepar osorojo » Sam 29 Juil 2017, 11:58

SOUS LE CIEL DE PARIS
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
Julien Duvivier / 1951 ............................. 6.5/10
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••

Image

C'est en grande partie pour son dernier quart d'heure que Sous le ciel de Paris ne manque pas d'être cité quand il s'agit de faire la lumière sur la filmographie de Julien Duvivier. Les différents destins, contés à l'ombre de la tour Eiffel dans un noir et blanc somptueux qui rappelle tout le talent de l'orfèvre aux commandes, s'y rencontrent enfin dans une espèce de paradoxe brutal, reflet d'une réalité rendue presque banale en dépit du sensationnalisme des faits divers qui la construise. Malgré les gros titres qui concluent les différentes trames, la balance s'équilibre : Duvivier fait se côtoyer entre les lignes de la presse à scandale qui relate les drames, tristesse, misère, optimisme et espoir.

Une belle manière de mettre un terme à deux heures d'une masterclasse photographique virtuose dans les rues de Paris. 120 minutes un poil longues, toutefois, quand elles sont relatées par un objectif qui contemple, s'attarde, prend un malin plaisir à faire durer la moindre séquence. D'autant plus, et c'est le risque de l'exercice de style qu'il relève, que Duvivier met en mouvement des personnages dont le potentiel est plus ou moins là, s'attardant trop à mon sens sur les vecteurs de lieux communs soporifiques (la gamine, le père de famille, l'ingénue en quête d'amour), alors qu'il en délaisse d'autres qui auraient mérité qu'on les mette davantage en lumière (le toubib et l'inquiétant Matias surtout).

Il réserve par exemple un temps d'antenne conséquent à la petite Colette, gamine égarée dans les rues de Paris, embarquée pour une route du Rhum sur la Seine dans l'imaginaire de son copain Pirate, quand il délaisse totalement le tueur, seul personnage insaisissable, car correctement servi par un acteur qui ne se fait pas engloutir par un script avare en idées.

Voici la limite de cette épopée dont la mise en scène impressionne, cette manière qu'a Duvivier de l'inscrire au sein d'un devoir de mémoire, dans une espèce de témoignage sans prise de position de ce que pouvait être la vie quotidienne dans le Paris des années 50. Un fil rouge si léger qu'il oblige l'auteur à tordre plus que de raison ses différents fils narratifs pour les faire se rencontrer. L'opportunisme qui annonce le final, aussi intense soit-il, fait ainsi grincer des dents, d'autant plus qu'on l'anticipe en grande partie dès le premier quart d'heure.

C'est sans aucun doute souhaité ainsi, sans surprise, ni mystère, davantage un coup du sort, ce n'est d'ailleurs pas pour rien que tout est révélé par une chiromancienne de pacotille qui se révèle être étonnament précise. Choix discutable à mon avis, puisqu'il ôte une part non-négligeable d'implication au spectateur, ce denier n'ayant même plus besoin de relier les différents points des histoires croisées qui se construisent dans un didactisme scolaire un brin anesthésiant. Un peu frustrant quand on considère le talent et les moyens mis en œuvre pour raconter tout ça.
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Re: [oso] 2017, critiques de mauviette & avis express...

Messagepar Alegas » Sam 29 Juil 2017, 12:39

Tu donnes envie là. :D
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Re: [oso] 2017, critiques de mauviette & avis express...

Messagepar osorojo » Sam 29 Juil 2017, 12:52

Il est pour toi celui-là, j'suis prêt à parier que tu l'apprécieras encore plus ;)
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First Mission - 7/10

Messagepar osorojo » Mar 15 Aoû 2017, 19:01

FIRST MISSION
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
Sammo Hung / 1985 ............................. 7/10
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••

Image

Il faut s'appeler Sammo Hung pour oser tordre le coup à son image de gros bonhomme qui n'a peur de rien en s'affublant un rôle d'homme enfant lent des neurones incapable de se gérer tout seul. L'homme éteint ainsi volontairement ses capacités martiales pour laisser son pote Jackie assurer seul le festival en tatane, lequel ne manque pas à l'appel pour déformer les tarins de tout un tas de sales tronches, non sans une grosse pointe de style : aérien, sec et nerveux, quand Sammo met en scène les corps, il ne fait pas les choses à moitié.

Mais sous ses airs de péloche au sang bouillant, First Mission planque un petit drame intimiste particulièrement inattendu de la part des deux grosses figures des films de stomb sauce HK. Jackie s'essaye à la vraie comédie, délaissant son habituel sourire carnassier pour dompter quelques larmes, histoire de faire comprendre le désarroi du personnage qu'il incarne, lequel étant tiraillé entre son désir d'aventure et l'implication que lui demande, malgré lui, son frangin malade. Soyons honnête, sa prestation est loin d'être à couper le souffle, mais pour une fois, il se défend vraiment. D'autant plus que la seconde d'après, c'est toute son énergie qui s'exprime, pour rappeler où il excelle.

Un tel pitch entre les mains de quelqu'un d'autre aurait pu déboucher sur une bobine bien pompeuse mais on est chez Sammo, tout est traité sans fioriture, de manière directe et souvent avec un second degré pince sans rire qui dédramatise presque tout, y compris la mort quand elle s'invite à la fête.

Du cinoche comme on en fait plus, de la récréation pour les vieux papy aigris, ceux qui aiment les pyjamas jaunes, les rétamages de tronche amorcés sous des prétextes fallacieux et les personnages qui ne s'excusent jamais d'être ce qu'ils sont.
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