Malgré les déceptions qu'a pu enchaîner le DC Universe depuis
Man of Steel, je gardais néanmoins un peu d'espoir pour ce
Wonder Woman dont les images dévoilées m'évoquaient un divertissement dans la lignée du premier
Captain America sorti chez Marvel : quelque chose d'imparfait, mais dont le contexte de Guerre Mondiale permettrait d'avoir quelque chose d'assez sérieux et de raisonnable en terme de déchaînement d'effets visuels. Le résultat, malheureusement, s'avère être un désastre à peu près aussi conséquent que celui de
Suicide Squad, autant dire que ce n'est pas avec ce film qu'on va être rassuré sur l'avenir de cet univers qui partait pourtant avec toutes les cartes en main. Dans
Wonder Woman, c'est bien simple : dès l'introduction longuette du métrage, on a d'emblée le niveau posée pour le reste du récit. Entre la niaiserie totale des dialogues qui essayent de faire prendre au sérieux un contexte aujourd'hui totalement ridicule (les amazones, c'est marrant un moment, mais c'est chaud de voir à quel point il y a une tentative désespérée d'en faire quelque chose de totalement premier degré
), la revisite inutile de la mythologie (tout le passage pour expliquer qui est Arès, c'était typiquement le truc à pas faire) ou l'action filmée n'importe comment (il y a bien quelques plans qui en jettent, mais à côté de ça c'est illisible au possible), autant dire que c'est franchement pas encourageant.
Alors certes, ça s'améliore un poil par la suite, avec le contexte de Première Guerre Mondiale qui donne les séquences les plus potables du film (notamment celle où Diana sort de la tranchée et qui finit par buter des allemands au corps à corps), mais pour ça il faut se taper aussi des dialogues écrits avec les pieds (le passage sur le bateau où ça parle de sexe, sérieusement ?
) et une caution féministe traitée de la façon la moins subtile qui soit (le dialogue sur la secrétaire, et après on lit que c'est le blockbuster féministe par excellence, comme quoi il faut pas grand chose
), et je parle même pas des bad guys en carton qui me font réévaluer Hugo Weaving dans
Captain America. Le pire dans tout ça, c'est que chez DC on ne retient pas la leçon des deux précédents films, et on a donc droit au même climax sur un terrain plat dévasté où l'on recherche le déluge d'effet visuel et où l'on oublie la puissance dramaturgique (et vu le trailer de
Justice League, on l'aura aussi dans ce dernier), le tout avec un bad guy générique as fuck. Je pourrais continuer longtemps sur ce film, ses personnages secondaires inexistants, sa musique ratée, ou tout simplement sur le jeu insipide de Gal Gadot qui récite ses dialogues sans aucune inspiration derrière (il y a un moment, faut arrêter de voir juste son joli minois : actrice c'est pas son métier), mais je pense que je me suis bien fait comprendre.
Wonder Woman est un film qui synthétise plutôt bien les travers du blockbuster actuel, à base de durées excessives et d'univers construits film par film qui finissent par être moins convaincants que certains univers présentés en moins de deux heures (coucou
Mad Max : Fury Road). Si j'ai abandonné de mon côté l'idée de voir n'importe quel futur Marvel dans une salle de cinéma, je me demande sérieusement si je ne vais pas en faire de même pour DC, tant j'ai l'impression de voir finalement la même chose à quelques détails près.