Alphaville - Jean-Luc Godard (1965)
Ben c'est pas demain la veille que l'on sera potes Godard et moi....
J’espérais de son incursion dans la SF quelque d’intéressant du moins sur le plan formel, s'il y a bien un truc a sauver de sa période Nouvelle Vague, c'est bien cela : il brise les conventions et réinvente d'une certaine façon le langage filmique, quand bien même les bonnes intentions sont systématiquement foutues en l'air par un ton pédant, voire prétentieux. Ça loupe pas ici, outre le script complètement nébuleux (j'ai strictement rien compris du début jusqu'a la fin), des idées a la con parasitent le récit (Constantine et sa voix chelou toute forcée qui raconte des conneries OSEF en voix-off pendant une bonne partie du film) et surtout on doit se fader une direction d'acteurs catastrophique, visiblement Godard adore donner l'impression au public que les acteurs récitent leur texte et effectuent leurs actions de la façon la moins naturelle possible, si c'est de l’incompétence pure, je comprends, mais si c'est un partis-pris délibéré de sa part, ça m'inquiète (ça jouait de la même façon dans le Mépris d'ailleurs), déjà que l'Helvète donne l'impression d'être maboul chaque fois qu'il prend la parole. On se consolera devant quelques idées de cadrages et de lumières bien senties, ainsi que des plans séquences parfois bien fichus pour l'époque, mais ça reste assez homéopathique dans l'ensemble pour pleinement convaincre.
Alphaville est a l'image des ideaux de son "auteur", séduisant dans la théorie, mais imbuvable dans les faits, néanmoins on est loin de foutages de gueule absolus comme Adieu au Langage, Godard avait ouvert la voie, désormais il ne fallait plus qu'attendre les réalisateurs de talent pour tirer le meilleur de ses idées.
4/10