[Dunandan] Mes Critiques en 2017

[Jed_Trigado]

Et ça fait titre de film avec Tabata Cash.

Le gars des années 90.

[Scalp]

Et ouais j'ai loué les visiteuses au vidéo club.

[Jed_Trigado]

Jamais vu, ca doit être mieux que la saga merdique de Poiré.

[pabelbaba]

Merdique...

Mais il est drôle le premier.

[Mark Chopper]

C'était un porno campagnard, sans doute tourné chez Ivri. Un gros contraste avec le style bourgeois des Laure Sainclair.

[pabelbaba]

Et de Karen Bach.

[Jed_Trigado]

Merdique...

Mais il est drôle le premier.

Ouais, c'est drôle comme une visite a la morgue.

[pabelbaba]

La punchline en carton.

[Dunandan]

Compartiment tueurs, Costa-Gavras (1965)

Nul besoin d'être un pro des films Costa-Gavras pour reconnaître que sa patte n'était pas encore pleinement définie, loin de ses critiques anti-systèmes. Ici, on suit une enquête de police sur chapeaux de roues rendue peu évidente car portant sur des meurtres apparemment peu reliés au premier qui s'est déroulé dans un compartiment de train.

L'intérêt principal du film, c'est le portrait d'une certaine France qui est dépeinte à travers les personnages, tel un kaléidoscope, dont certains semblent être des coupables en puissance mais qui finalement constituent des fausses pistes, mais sinon j'ai suivi le tout avec un intérêt modéré tant tout ce qui est relié à l'enquête ne m'a pas semblé très passionnant.

On retiendra tout de même un casting prestigieux qui semble bien s'amuser (non mais sérieux Yves Montand en inspecteur enrhumé à l'accent marseillais), mais pour ma part je n'ai pas trop accroché à l'atmosphère (trop) loufoque qui s'en dégage, sans que ce soit particulièrement drôle ni marquant, ainsi qu'un certain sens de l'espace pour filmer les lieux exigus.

Bref, Compartiment tueurs n'est pas forcément le meilleur des choix pour découvrir le style et les thèmes de Costa-Gavras, mais il demeure une petite curiosité dans le paysage des polars français, tentant bon gré mal gré de greffer un ton franchouillard à un script de film noir, tout en offrant une peinture sociale plutôt mordante à défaut d'être captivante.

Note : 5.5/10

[Dunandan]

Ma vie en l'air, Rémi Bezançon (2005)

Dès son premier essai, Rémi Bezançon savait où il allait, ce qui n'a pas que des bons côtés, car jusqu'à présent, il n'a cessé d'approfondir ses thématiques de trentenaires, qui, pour grandir, doivent se libérer de leurs fantômes du passé, au point qu'on a malheureusement un petit sentiment de déjà vu d'un film à l'autre. Mais au moins on ne peut lui reprocher de ne pas être sincère et cohérent dans sa démarche, et surtout d'élever le niveau de la comédie française avec ses histoires bien composées, douces-amères, dotées d'une profondeur inespérée, sans oublier de divertir tout en conservant une légèreté globale bienvenue.

On suit ici un expert en sécurité de l'aviation civile qui a une peur viscérale de monter sur un véritable avion. Une manière symbolique de figurer cette crainte d'aller de l'avant, surtout avec les femmes, donnant l'occasion de séquences bidonnantes avec le simulateur de vol. Le reste est traité avec un bel équilibre, donnant un résultat à la fois drôle, charmant et touchant, d'autant plus que ça sent le vécu à plein nez. Bref, un chouette film, dynamisé par une sympathique direction d'acteurs et une mise en scène non dénuée d'idées (le ralenti avec le pote d'enfance), même si Bezançon fera mieux avec Nos futurs et surtout Le dernier jour de ta vie.

Note : 7/10

[Alegas]

Rémi.
Bezançon.
C'est même écrit sur l'affiche.

[Mark Chopper]

Il est plus à l'aise avec le chinois.

[Dunandan]

Oui, j'en perds mon français .

[Dunandan]

La montagne sacrée, Alejandro Jodorowsky (1973)

Ce film, c'est quelque chose, tant il reflète la vision d'un artiste qui ne s'impose aucune limite pour la mettre en oeuvre. Le résultat est évidemment tangible, mais produit toujours son petit effet à travers une série de plans hallucinants et hallucinés, d'autant plus que Jodorowski ne s'encombre pas d'une narration classique en nous jetant directement dans son imaginaire et ses symboles (et ses personnages ne parlent qu'au bout d'un certain temps, et ce, pour dire souvent des banalités, preuve s'il en est que l'image passe pour lui avant tout), bien que fortement inspirés par le christianisme (on a parfois l'impression d'assister à une adaptation des Évangiles sous LSD) et le courant libertaire des sixties (c'est très sexualisé et les styles vestimentaires et architecturaux se mélangent à l'infini), offrant ainsi une réalité décadente toujours chargée de poésie où même les pires actes de violence deviennent de purs moments de carnaval visuel (du moins dans sa première partie).

Au final, on se retrouve devant une oeuvre fourre-tout constamment surprenante (au risque de perdre le spectateur en route) à la fois mystique, politique, philosophique, initiatique, et artistique. Ça lorgne parfois vers le grotesque, mais le tout sans manquer d'humour, nous faisant suivre des puissants associés à des planètes différentes venus suivre un alchimiste censé leur montrer la voie de l'immortalité, le meilleur étant pour moi l'exhibition de leur écosystème présenté en quelques séquences bien barrées dans le genre, mais en même temps très pénétrant​es sur les démons profonds de l'humain en général. Bref, une expérience filmique bien perchée se dotant d'un sens visuel solide et terriblement singulier, où on retrouve l'amour du réalisateur pour les freaks et l'étrange, que j'ai trouvée finalement moins difficile d'accès que je ne le pensais, même si ça fourmille de petits détails qu'on ne comprend pas tout de suite (je prolongerai sûrement ma séance par les commentaires audio de Jodorowski qui m'ont l'air très généreux sur la question).

Note : 8.5/10

[Val]