[Val] Mes Critiques en 2017

Modérateur: Dunandan

Re: [Val] Mes Critiques en 2017

Messagepar Jed_Trigado » Jeu 08 Juin 2017, 22:59

Méga bonne imitation de Scalp, on dirait le vrai. :mrgreen:
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Re: [Val] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mark Chopper » Jeu 08 Juin 2017, 23:02

Et je peux dire ça pour d'autres films avec Droopy post-Zodiac.

(Nan mais ce truc provoc' à deux balles a sombré dans l'oubli, qui peut le nier ?)
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Re: [Val] Mes Critiques en 2017

Messagepar Val » Jeu 08 Juin 2017, 23:04

Je sens que tu as envie de reparler de Enemy...

(Quelle carrière de merde quand on y pense :eheh: )
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Re: [Val] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mark Chopper » Jeu 08 Juin 2017, 23:07

Le mec est aussi bon pour choisir ses films que Fassbender.
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Re: [Val] Mes Critiques en 2017

Messagepar pabelbaba » Jeu 08 Juin 2017, 23:15

D'un autre côté, pour choisir encore faut avoir du choix. :mrgreen:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Mulholland Drive - 10/10

Messagepar Val » Ven 09 Juin 2017, 00:18

MULHOLLAND DRIVE de David Lynch (2001)

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SPOILERS

Film somme de son auteur, Mulholland Drive fait partie de ces films classés classiques instantanés que le temps ne semble pas affecter. Ayant fasciné et dérouté à sa sortie, le film conserve, alors que s'approche doucement son vingtième anniversaire, un pouvoir intact. Jamais, sans doute, David Lynch n'aura été aussi libre et en pleine possession de ses moyens qu'avec cette énième relecture du Film Noir, aboutissement d'une recherche thématique et formelle de près de quinze ans.

Pourtant, le film aurait pu ne jamais voir le jour. Au départ destiné à être un spin-off de Twin Peaks, le projet Mulholland Drive tombe à l'eau après que la chaîne ABC décida de ne pas commander d'autres épisodes, effaré par le pilote livré par Lynch. Il faudra attendre deux ans pendant lesquels un ami producteur français du cinéaste s'occupera de réunir les fonds nécessaires à transformer le pilote en film de cinéma. D'abord effrayé par cette idée, Lynch, qui avoue avoir été alors pris presque au dépourvu, trouvera le moyen de construire un épilogue à cette histoire qui éclairera rétrospectivement l'ensemble. Découlera de ce qui pourrait s'apparenter à un bricolage sans doute le plus grand film de son auteur.

Mulholland Drive est l'aboutissement de la recherche formelle de Lynch en ce sens où pour profiter au maximum de l'expérience, il faut accepter d'abandonner son besoin de rationalité. Pas besoin de tout comprendre, l'essentiel est de ressentir. Il est d'autant plus facile de se laisser prendre au jeu que l'on sent presque instinctivement que l'on se remet à un cinéaste qui sait ce qu'il fait. La compréhension de tous les tenants et aboutissants du récit compte moins que les émotions provoquées par les différentes scènes de ce récit que Lynch s'amuse à déstructurer. Si l'on veut vraiment tenter de reconstruire le fil des événements, des clés sont laissées à disposition par le cinéaste pour éclairer l'oeuvre. Sommairement, Diane, actrice ratée, a fait assassiner son amante Camilla, actrice en vogue à Hollywood par jalousie. Rongée par le remord, elle rêve de ce qu'aurait pu être sa vie si les choses avaient été différentes et s'imagine en jeune actrice tout fraîchement arrivée dans la cité des anges. Son ancienne amante réapparaît aussi sous les traits d'une amnésique qu'elle va devoir aider à recouvrer la mémoire mais aussi protéger. Après son rêve, ne supportant plus sa culpabilité, elle finit par se suicider.

On pourrait penser que la structure éclatée du film est purement factice et qu'elle ne serait qu'un effet de style. Cela permet pourtant à Lynch d'amener son récit sur un autre terrain en mélangeant rêve, réalité et surtout cauchemar. Ainsi toute la première (longue) partie du film joue sur cette idée d'un Hollywood fantasmé (Naomi Watts est en ce sens exceptionnelle quand elle joue l'actrice fraîchement débarquée de sa campagne natale, un peu gauche et à l'enthousiasme flirtant avec la niaiserie) qui dissimule un autre Hollywood cauchemardesque où la mafia contrôle les artistes et où on fait assassiner des actrices le long d'une route sombre.
Toute cette partie permet à Lynch de s'en donner à cœur joie tant on le sent totalement libre, à l'aise avec toutes les ruptures de ton, capable de livrer une scène tétanisante (le rêve de Patrick Fischler) et d'enchaîner sur une scène semblant sortir d'une screwball comedie (la scène avec le tueur à gage Mark Pellegrino). Ce mélange des genres et des tons culmine lors de la scène au club Silencio qui fonctionne presque comme une mise en abyme du film et de l'oeuvre de Lynch avec cette chanteuse qui nous offre un moment d'émotion d'une beauté renversante mais dont la chute révèle finalement tout l'artifice.

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La seconde partie, par opposition, semblera peut être un peu plus précipitée. Elle permet pourtant d'éclairer rétrospectivement tout ce que nous venons de voir au risque de laisser l'impression d'avoir été « manipulé ». Cette partie n'en demeure pas moins fascinante notamment grâce à cette scène du dîner où Diane semble revoir, en arrière plan, de nombreux personnage de son rêve, comme des esprits venus d'outre-tombe pour la hanter.

Poursuivant son obsession pour le thème de l'innocence pervertie par les forces du mal, Lynch signe à nouveau un portrait de femmes bouleversant, nous rappelant, après Fire Walk With Me, qu'il aura crée quelques uns des personnages féminins les plus marquants du cinéma. Il signe aussi quelques unes des plus belles scènes de sa carrière, comme ces dernières images de Diane/Betty et Camilla/Rita, devenues des figures fantomatiques, régnant enfin sur cette usine à rêve qu'est Hollywood et qui les aura brisée comme tant d'autres avant et après elles.

Après ces 2h30 de maîtrise total, d'émotions contradictoires, le récit se clôt par un dernier détour au club, comme si l'histoire à laquelle nous venions d'assister n'était qu'un conte, comme une métaphore ou un avertissement, qui laisse désormais place au silence.


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10/10
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Re: [Val] Mes Critiques en 2017

Messagepar Dunandan » Ven 09 Juin 2017, 00:29

Mark a eu une idée de génie quand même :mrgreen:.

"Keep up the good work" Val :super:
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Re: [Val] Mes Critiques en 2017

Messagepar Alegas » Ven 09 Juin 2017, 10:42

Et après le mec vient dire qu'il fait des critiques honteuses. :eheh:

Ça fait plaisir de lire ça, surtout que j'ai moi aussi revu le film il y a peu au ciné et je te rejoins sur pas mal de points. :super:
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Re: [Val] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mark Chopper » Ven 09 Juin 2017, 11:34

T'ajoute des captures de la scène lesbienne et c'est bon, t'as le label "critique du mois".
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Re: [Val] Mes Critiques en 2017

Messagepar Val » Ven 09 Juin 2017, 18:46

Alegas a écrit:Et après le mec vient dire qu'il fait des critiques honteuses. :eheh:


:oops:

Critique mise à jour avec quelques screens.^^
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Re: [Val] Mes Critiques en 2017

Messagepar Alegas » Ven 09 Juin 2017, 20:21

Naomi Watts. :love:
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Re: [Val] Mes Critiques en 2017

Messagepar Jed_Trigado » Ven 09 Juin 2017, 21:44

Et les boobs de Laura Harring. :love:
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Re: [Val] Mes Critiques en 2017

Messagepar Val » Ven 09 Juin 2017, 23:19

Il y a d'ailleurs une interview récente de Harring dans les bonus du nouveau BR et elle ressemble maintenant à Jack Nicholson en Joker. :chut:
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Re: [Val] Mes Critiques en 2017

Messagepar Jed_Trigado » Sam 10 Juin 2017, 00:42

:cry:
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Silence - 4/10

Messagepar Val » Sam 10 Juin 2017, 09:59

SILENCE de Martin Scorsese (2016)

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Projet longtemps annoncé puis repoussé par Scorsese, ayant fait fantasmer plus d'un cinéphile lorsqu'il était encore question que Daniel Day-Lewis tienne le rôle finalement échu à Liam Neeson, Silence a finalement débarqué dans les salles en ce début 2017 et le moins que l'on puisse dire est que l'attente n'est pas récompensée. On sait les rapports ambiguës que le cinéaste entretien avec la foi et la chrétienté et l'on pouvait s'attendre à un film dans la lignée de sa Dernière tentation du Christ. Malheureusement, force est de constater que le résultat est loin des espérances.

Difficile de cerner ce qui a bien pu intéresser le cinéaste dans cette histoire tant le film se révèle, au fur et à mesure de son déroulement, avoir la finesse d'un éléphant dans un magasin de porcelaine. Totalement manichéen (les gentils paysans un peu idiots, le très méchant Shogun et les bienfaiteurs missionnaires), le film semble ne jamais parvenir à trouver son équilibre et la complexité que l'on était en droit d'attendre d'un tel cinéaste, d'autant plus pour un projet tant élaboré.
Après tout, un traitement manichéen n'est pas systématiquement un défaut. C'est une construction archétypale qui peut tout à faire se défendre et donner de très bons scénarios. Il me semble toutefois qu'il est beaucoup plus risqué de tenter ce genre de construction pour un film avec une telle thématique au risque de tomber dans le piège d'un film sulpicien, flirtant avec la propagande. Tant est si bien que l'on se demande parfois si l'on est chez Martin Scorsese ou Jean Delannoy.

Pire, on a parfois l'impression d'être dans le musée des tortures japonaises tant Scorsese n'en finit plus de nous montrer que le Shogun est vraiment méchant en empêchant les missionnaires de répandre la vérité. Il y avait pourtant sans doute possibilité d'écrire un scénario beaucoup plus complexe, dépassant son sujet pour amener le film sur un vrai niveau de réflexion sur la religion, la différence entre les cultures, la part d'égo chez les missionnaires,... Finalement, il faudra attendre la toute dernière partie pour que les quelques questions qui fâchent soient évoquées mais cela arrive bien trop tard et Scorsese n'y prête d'ailleurs pas plus attention que cela, le personnage de Garfield n'étant au final guère ébranlé par sa rencontre avec Ferreira.

Il reste bien sûr le talent évident de cinéaste de Scorsese qui signe quelques très beau moments et des scènes marquantes. On note aussi un très beau travail sur le son. Pour ce qui est de l'interprétation, Andrew Garfield n'a pas les épaules pour porter un tel film et il aurait sans doute été plus judicieux que le film se tourne sur Adam Driver plutôt que sur lui. Liam Neeson, très peu présent, n'est pas très inspiré. Heureusement, Issei Ogata vole le film à chacune de ses apparitions.
Silence est au final un film beaucoup trop monolithique pour susciter l'intérêt. Contrairement à sa Dernière Tentation du Christ qui parvenait à captiver quelque soit les convictions du spectateur par sa capacité à poser des questions universelles, ou au Sous le soleil de Satan de Pialat qui parvenait à faire ressentir le trouble de la foi même pour un non croyant, Silence se déroule comme la démonstration laborieuse d'un cinéaste vieillissant qui semble faire un film pour répondre à ses propres interrogations, au risque de laisser le public complètement sur le carreau.


4/10
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