Réalisation: Albert Dupontel
Distribution: Albert Dupontel, Laurent Lafitte, Niels Arestrup, Emilie Dequenne, Mélanie Thierry.
Genre: Comédie dramatique
Origine: France
Sortie: 2017
Synopsis: Deux poilus, Albert et Édouard, après avoir risqué leur vie pour leur pays, se retrouvent démunis dans une société où ils peinent à retrouver leur place. Sentant qu'ils n'ont plus rien à perdre, les deux amis se lancent dans une arnaque qui défie le patriotisme.
Le pitch me plait bien, le cast aussi, Dupontel qui tente de se renouveler et qui fait le projet le plus ambitieux de sa carrière. Il compare cela à du Boardwalk Empire , vu l'intrigue post guerre 14-18 on pense forcément au personnage du tueur défiguré interpété par Jack Huston. Le perso le plus marquant de la série.
Et puis forcément avec Dupontel il va y avoir des touches d'humour. Tournage sous peu donc sortie en 2017.
Albert Dupontel : J’ai fait l’adaptation en trois semaines, alors que c’est un pavé de 500 pages. Je l’ai retravaillé bien sûr, mais c’est venu très rapidement donc ce livre me parlait. Après est-ce qu’on va en faire un truc digeste, je ne sais pas. Il raconte comment deux vétérans rentrant de la première guerre mondiale montent une arnaque aux monuments aux morts. L’un d’eux n’a plus de visage… ça raconte beaucoup de choses, presque trop. Mais est-ce que le film va rendre ça comestible, ça c’est notre travail au jour le jour.
Et tous les jours depuis 4 mois on est dessus, on fait les répétitions, les costumes, c’est très rigolo à faire et intellectuellement exaltant. Avec toujours cette angoisse de savoir si les gens vont adhérer à un film en costumes sans histoire d’amour. Honnêtement je n’en sais rien, je préfère reculer cette angoisse à plus tard…
C'est le sujet qui vous a attiré ?
J’adore le bouquin. On a beaucoup parlé avec la productrice pour savoir si on se lançait là-dedans car je sors de mon créneau habituel du petit film moyen ou petit budget et je n’aime pas me lancer dans une course commerciale. Mais l’histoire est formidable, la démocratisation des effets spéciaux fait que d’après [nos calculs], ça pourrait le faire. Nous sommes en pleine préparation, ça se passe toujours bien. Je croise les doigts (…).
D'ordinaire vos scénarios sont de pures créations originales. Au revoir là-haut sera votre première adaptation d'un roman, cela vous tient donc à coeur ?
A cœur non. Je me suis surtout dit : c’est le moment. J’ai écrit un autre scénario entretemps et je me suis dit "putain c’est toujours pareil", j’ai une sorte de lassitude de ma cage mentale. Et puis l’âge vient, il ne faut plus trop perdre de temps, j’ai encore du jus, donc j’ai dit : "il faut essayer ce coup-là". Mais c’est savamment réfléchi, au niveau de l’image notamment. J’ai vu des images d’archives coloriées et je me suis dit que j’allais faire le film avec ces images coloriées.(...) Avant même d’acheter les droits [du roman], j’ai vu un gars des effets spéciaux qui m’a fait un devis…
Un film très ambitieux, donc.
Oui. Mais ce ne sera réussi que si cela est distractif. Je passe toujours par le nez rouge, mais ma première attention n’est jamais d’être drôle. Je veux raconter quelque chose qui me touche et après de le pervertir. Et là, on a une histoire qui n’est vraiment pas drôle, qui ne sera pas une comédie à l’arrivée, mais qu’on fait tout pour être distractifs. J’ai dit aux investisseurs : "je veux faire un épisode d’HBO très réussi". ça semble modeste, mais certains sont très réussis. Le premier épisode de Boardwalk Empire fait par Scorsese a le même budget que notre film… Le pilote ! (…) Donc je pense qu’on peut faire 1h45 divertissante.
Prix goncourt qui a aussi été adapté en BD en 2015, je vais peut être y jetter un oeil.
«Pour un romancier, voir ses personnages devenir des héros de bande dessinée est un vrai bonheur. Je le souhaite à tous mes confrères. La BD n'est pas ma culture à l'origine, mais j'aime beaucoup cette idée, d'autant qu'elle me permet de travailler avec Christian De Metter. La BD sera fidèle au livre et à l'histoire, mais la narration sera nécessairement resserrée. Ce travail très particulier m'intéresse beaucoup»