Miller's Crossing de Joel Coen - 1990
J'ai encore des trous dans la filmo des frères Coen, du coup je rattrape mon retard.
J'appréhendais un peu celui-là parce que les films de gangsters d'époque, c'est pas vraiment mon truc. Mais là, il faut bien avouer que je suis resté sur le cul devant la fluidité de l'écriture. D'habitude, ce genre d'histoire a le don de me tourner le cerveau et je ne pige plus qui est qui au bout d'un quart d'heure. Là, tout est limpide. Les persos n'ont limite qu'un prénom et ça aide bien, cependant ce n'est pas tout, avec les plans et réflexions de Gabriel Byrne, tout est clair. D'un autre côté, le scénario n'est pas non plus hyper compliqué, on a une variation un peu élaborée de
Yojimbo/
Pour Une Poignée de Dollars/
La Jeunesse de la Bête, avec un perso franc tireur plus expansif qu'à l'accoutumée.
Enfin au delà de l'histoire, l'écriture se démarque aussi par des dialogues particulièrement bien tournés, parfois drôles et toujours bien sentis. Que les personnages soient menaçants ou pathétiques, ça sonne juste. D'ailleurs le casting est très largement à la hauteur. J'ai halluciné devant Albert Finney, dont je pensais que le foie avait explosé après
Au Dessous du Volcan...
La scène où il se la joue John McLane, c'est du génie!
Pareil pour les autres, Turturro fait un magnifique enfoiré cocu, Jon Polito explose l'écran avec sa composition de rital mafieux sous stéroïdes et JE Freeman a l'air de partir pour un interrogatoire au QG de la Gestapo. Et au milieu, Byrne déplace sa carcasse de façon nonchalante et vicieuse.
Pour ne rien gâcher, Joel Coen se fait plaisir avec un tas de plans classieux, vers les cimes des arbres, en s'attardant sur une une main ou un objet du quotidien, en laissant la violence hors-champ, ça fourmille d'idées.
Au final, ça donne un très beau film, magnifiquement écrit et qui se permet d'avoir l'air original alors que le genre est extrêmement balisé.
8,5/10