The Silence of the lambs (Le Silence des agneaux) de Jonathan Demme
(1991)
(1991)
Revision à la hausse pour ce film qui, mine de rien, aura définitivement lancé la mode du film de serial-killer dans les années 90. Alors c'est sûr, c'est pas le meilleur film du genre mais ça reste quand même du haut niveau, le plus étonnant étant de constater le sacre qu'a eu le film à l'époque, avec notamment une grosse pluie de récompenses (pas toujours super méritées à mon sens mais bon). A la découverte aujourd'hui, je pense que c'est un film qui peut créer son lot de déceptions, ne serait-ce que par la grosse réputation du métrage. Au contraire d'un Seven, on est loin d'être devant un film dénué de défauts, et on pourrait même faire pas mal de reproches du côté de la technique, puisque la mise en scène de Demme, bien qu'efficace, ne cherche jamais à faire plus que le job. On a bien quelques jolis plans par-ci par là, mais entre le format d'image et la photographie pas toujours très travaillée (Fujimoto de toute façon hormis Badlands et les Shyamalan, c'est pas spécialement la joie), il faut quand même avouer que le film a un peu aujourd'hui le look d'un téléfilm de luxe. Pour autant, c'est bien un défaut sur lequel j'ai tendance à passer sur ce film, tant les qualités de mise en scène de Demme se trouvent ailleurs.
Tout d'abord, il y a une vraie gestion de l'ambiance. Oui, The Silence of the lambs n'est pas une tuerie visuelle, mais chacune de ses scènes dégagent le petit quelque chose en plus qui va faire toute la différence, souvent grâce à des choix de close-up plutôt ingénieux, en témoigne par exemple la séquence d'autopsie qui ne montre pas grand chose mais qui dégage un vrai malaise. L'autre point fort formel va se trouver du côté des choix de cadre, car là aussi Demme cache plutôt bien son jeu en misant l'efficacité de son film sur des petits choix anodins, et pour le coup il suffit de voir chacune des discussions entre Hannibal Lecter et Clarice Starling pour s'en rendre compte, avec un montage des plus astucieux qui change sans arrêt d'échelle de plans pour en révéler plus sur les personnages, notamment qui prend l'ascendant sur l'autre. On aura beau dire ce qu'on veut sur le film, mais de ce côté là il y a un vrai travail d'orfèvre indéniable, qui s'ajoute à une direction d'acteurs excellente. Si Jodie Foster trouvera sans peine de meilleur rôle par la suite, Hopkins trouve là tout simplement le rôle de sa vie, avec un jeu tout en finesse qui ne vire jamais dans le cabotinage de bas étage. Clairement, il est la force du film, et hante toutes les scènes où il n'apparaît pas. Cerise sur le gâteau : la composition d'Howard Shore, qui annonce à bien des égards celle qu'il signera pour Seven quelques années plus tard. Un très bon film dont le seul gros défaut est d'avoir une réputation un peu trop lourde à porter : c'est bien plus une référence du genre qu'un classique à proprement parler.
Tout d'abord, il y a une vraie gestion de l'ambiance. Oui, The Silence of the lambs n'est pas une tuerie visuelle, mais chacune de ses scènes dégagent le petit quelque chose en plus qui va faire toute la différence, souvent grâce à des choix de close-up plutôt ingénieux, en témoigne par exemple la séquence d'autopsie qui ne montre pas grand chose mais qui dégage un vrai malaise. L'autre point fort formel va se trouver du côté des choix de cadre, car là aussi Demme cache plutôt bien son jeu en misant l'efficacité de son film sur des petits choix anodins, et pour le coup il suffit de voir chacune des discussions entre Hannibal Lecter et Clarice Starling pour s'en rendre compte, avec un montage des plus astucieux qui change sans arrêt d'échelle de plans pour en révéler plus sur les personnages, notamment qui prend l'ascendant sur l'autre. On aura beau dire ce qu'on veut sur le film, mais de ce côté là il y a un vrai travail d'orfèvre indéniable, qui s'ajoute à une direction d'acteurs excellente. Si Jodie Foster trouvera sans peine de meilleur rôle par la suite, Hopkins trouve là tout simplement le rôle de sa vie, avec un jeu tout en finesse qui ne vire jamais dans le cabotinage de bas étage. Clairement, il est la force du film, et hante toutes les scènes où il n'apparaît pas. Cerise sur le gâteau : la composition d'Howard Shore, qui annonce à bien des égards celle qu'il signera pour Seven quelques années plus tard. Un très bon film dont le seul gros défaut est d'avoir une réputation un peu trop lourde à porter : c'est bien plus une référence du genre qu'un classique à proprement parler.
8/10