Les avis de vos dernières lectures

[Jack Spret]

De mémoire, Un carnet taché de vin ou Journal d'un vieux dégueulasse.
Mais Mark à raison, Le Postier c'est top pour débuter avec lui.

[osorojo]

Je pars sur Le postier ouais, mais quitte à me déplacer, je vais m'en prendre 2. Journal d'un vieux dégueulasse me fait de l'oeil, je verrai sur place

[Mark Chopper]

Je peux comprendre qu'un esprit déviant soit intrigué par un titre comme Journal d'un vieux dégueulasse, mais de mémoire il s'agit d'un recueil d'articles pour une revue underground...

Vraiment pas l'idéal pour débuter.

[osorojo]

Ok, merci pour l'info

[Jed_Trigado]

Hollywood (que j'avais reviewé ici) était bien cool, j'avais grave accroché, surtout quand on connait les personnes officieusement citées dans le bouquin.

[Jack Spret]

"Le samouraï virtuel" de Neal Stephenson - 1992

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Quelle déception ! Considéré comme un des meilleurs romans cyberpunk, je n'y ai vu qu'une sorte de parodie juvénile où on ne s'attache jamais aux personnages car trop jeunes et trop déconnectés de la réalité. Même s'il y a des éléments intéressants et des pistes de réflexion sérieuses, tout est éludé par un humour un peu absurde et une avalanche de situations soit grotesques, soit sans queue ni tête. On a vraiment du mal à raccrocher tous les wagons et même Stephenson se perd dans son métavers en bouclant son roman de manière tellement abracadabrantesque et bâclée.
Forcément, on pense assez rapidement à l'influence qu'a pu avoir le roman sur le scénario de Matrix avec ces virus personnifiés, cet univers électronique et cette volonté sinéquanone de vivre en absorbant et digérant le maximum d'informations. Mais c'est trop bordélique pour se suivre avec plaisir (Neuromancien, même si beaucoup plus complexe, était plus clair dans son propos) et on se fout complètement que les personnages survivent ou non.
C'est vraiment dommage car il y a un réel potentiel, des vraies questions de fond mais ça reste toujours en surface et l'auteur s'est fait dépasser par son sujet.

[Val]

En nous la vie des morts, Laurette Nobécourt (2006)

Après le suicide de son meilleur ami, figure complexe, contradictoire et, on le devine, mentor, Nortatem décide de s'isoler dans les forêts du Vermont. Il s'empare au moment de partir d'un livre trouvé chez une amie commune. Pendant près de deux mois, il va, grâce aux récits métaphysiques et spirituels que contient le livre en question, apprendre à grandir, à laisser partir le souvenir de son ami et à se réconcilier avec lui-même et les autres. Ces récits semblent d'ailleurs avoir des répercussions sur la réalité avec l'apparition de personnages étranges dans la vie de Nortatem et qui vont l'aider à se relever.

Difficile de décrire toutes les émotions qu'un tel livre peut provoquer chez le lecteur tant il touche à l'intime. Foisonnant et généreux, s'inspirant aussi bien du soufisme comme de la kabbale, le roman est avant tout une magnifique histoire d'amitié et d'amour. Le livre arrive à produire ce miracle pas si commun : parler du général en partant du particulier. En ce sens, j'ai souvent pensé à ce que j'ai pu ressentir lors de ma lecture de l'Insoutenable légèreté de l'être de Kundera, en plus mystique, avec ce récit parsemé de considérations sur la vie en général et qui bouleverse par sa sensibilité et sa clairvoyance.

Inutile de dire qu'il s'agit d'un livre immense et sans doute d'un des plus grands livres français des 15 dernières années.

[Mark Chopper]

Je l'ai lu il y a longtemps et j'en ai zéro souvenir...

[Jack Spret]

"Pimp" d'Iceberg Slim - 1969

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1969: année érotique ? Pas pour Slim qui décide de fictionner sa vie dans un roman autobiographique pas piqué des vers. "Pimp" est un ouvrage sans filtre de ce que pouvait être la vie d'un Noir américain dans les années 40, pour qui prendre le fric des Blancs devait se faire par tous les moyens possibles. Arnaques et prostitution, voici le quotidien de Robert Beck, le plus célèbre aquereau des Etats-Unis. Véritable phare dans la culture hip-hop, l'homme derrière cette oeuvre crue et sans concessions a passé ses plus jeunes années à tenter de devenir le mac le plus respecté de tout Chicago. De désillusions en désillusions, on avance dans sa vie chaotique et mouvementée, entre passages à tabac et séjours en prisons, drogue et violence.
La traduction n'égratigne en rien le caractère méprisant de l'homme face à la gente féminine, haine viscérale prenant son explication dans les toutes premières lignes du livre. Tel un journal intime complètement fucked-up, on se laisse emporter dans les bas-fonds des quartiers pauvres, s'enfonçant de plus en plus dans les plus vils instincts de l'âme humaine, de telle sorte que les séjours en prison sont synonymes de liberté pour le lecteur, sorte de bouffée d'air frais dans cet univers à l'air vicié. Un indispensable pour celui qui recherche un instantané de cette époque décadente post Seconde Guerre mondiale.

[pabelbaba]

Ca ressemble à du Selby, non?

[Mark Chopper]

Pas de style ampoulé à la Selby, c'est plus brut.

[Jack Spret]

Voila, c'est beaucoup plus cru et frontal. On est vraiment pas dans de la littérature qui a une volonté de défendre un côté social mais bien dans la reproduction de la vie d'un type qui avait un égo surdimensionné et pour qui mettre sur papier ses péripéties s'est révélé être une véritable catharsis.

[Mark Chopper]

Par contre, j'avais été déçu par Mama Black Widow... Du coup, je n'ai pas tenté ses autres romans.

[Jack Spret]

Pas sûr de me jeter dessus.
"Pimp" a pour lui la part autobiographique qui le rend assez sensationnel.
J'ai peur que le reste fasse trop redite de ce qui a déjà largement été exposé dans celui-ci.

[Mark Chopper]

Je relis actuellement La Possibilité d'une île de Houellebecq et, lorsqu'on sait que l'auteur a travaillé sur un disque avec Bertrand Burgalat, un passage m'a fait sourire...

Spéciale dédicace à Pabel :

On m'avait dit le plus grand bien d'une sorte de producteur indépendant, Bertrand Batasuna, qui bidouillait des disques cultes, parce qu'introuvables, dans un label obscur ; je fus amèrement déçu. Non seulement ce type était d'une stérilité créatrice totale - il se contentait, pendant les sessions, de ronfler sur la moquette en pétant tous les quarts d'heure -, mais il était, dans le privé, très désagréable, un vrai nazi - j'appris par la suite qu'il avait effectivement fait partie des Fane. Dieu merci, il n'était pas très bien payé ; mais si c'était tout ce que Virgin pouvait me sortir comme "nouveaux talents français", ils méritaient décidément de se faire bouffer par BMG.