Logan |
Réalisé par James Mangold Avec Hugh Jackman, Patrick Stewart, Dafne Keen
Long-métrage : US Genre : action Durée : 02h17min Année de production : 2017 |
7/10 |
SynopsisDans un futur proche, un certain Logan, épuisé de fatigue, s’occupe d’un Professeur X souffrant, dans un lieu gardé secret à la frontière Mexicaine. Mais les tentatives de Logan pour se retrancher du monde et rompre avec son passé vont s’épuiser lorsqu’une jeune mutante traquée par de sombres individus va se retrouver soudainement face à lui.[/center]
CritiqueAttention : spoilers insideJames Mangold signe les adieux du personnage de Wolverine après 17 ans de loyaux service.
Logan est clairement au dessus du lot en ce qui concerne la mise en scène, s'écartant des effets spéciaux flamboyants ou du coté blockbuster démonstratif s'attachant plus à l'intime et à l'humanité des mutants en voie de disparition.
Même si visuellement, Mangold assure, coté script je trouve que de nombreux éléments issus des précédents X-Men sont à nouveau repris, à croire que la franchise n'arrive pas à se dépêtrer de ses vieux démons. Logan recycle encore et encore les expérimentations génétiques sur les gamins (on y a droit dans chaque épisode), le personnage cloné, la multitude de mutants qui ne viennent faire qu'un apparition pour teaser leur pouvoir et qui s'en vont aussi sec.
Caliban est censé être un personnage pilier mais sa durée de vie sera quand même limitée alors que sa position auprès de Logan était privilégiée, un peu frustrant.
Mangold casse les règles des films de super-héros avec des super-héros vulnérables sans artifices vestimentaires, sans fard quasi réduits à des humains ordinaires pour mieux se fondre dans la foule, créant ainsi des scènes improbables, décalées comme par exemple Wolverine en chauffeur Uber alcoolique.
Le professeur X, figure emblématique de l'univers Marvel en est réduit à un vieillard grabataire qui divague, que Logan protège comme le Graal tant bien que mal. Dans ce tandem d'amis de toujours, vient s'insérer une intruse alias Laura (X 23) qui elle aussi représente une nouvelle génération en marche.
Dafne Keen incarne cette gamine marginale qui découvre le monde de la façon la plus violence possible, un road movie initiatique mouvement mais aussi une rencontre inattendue avec ses racines.
Les thèmes trans-générationnel, de l'héritage et la transmission sont au cœur de Logan. Dommage que la jeune Dafne Keen soit trop monolithique dans son jeu dramatique alors qu'elle assure un max dans les scènes d'action telle une sauvageonne en furie. Elle conserve les mêmes traits durs, un faciès sans expression ou grimaçante à l’extrême lors des attaques mais aucune nuance alors que les enjeux du film se jouent justement dans les rapports du trio d'acteurs.
Certaines séquences peuvent faire penser à Terminator 2 où le jeune John Connor apprend la vie au T-1000 alors qu'ici le rapport est inversé c'est Logan qui initie sa fille aux bases de la civilisation (d'ailleurs elle est aussi inexpressive qu'Arnold).
Les scènes les plus réussies sont celles mettant en scènes Logan et Xavier qui remuent la nostalgie de leur longue amitié et le poids des années qui les frappent tous les deux avec une noir destinée qui plane au dessus de leurs tetes. Il est difficile de ne pas penser à un proche âge en fin de vie (fatigué de vivre) à qui on n'ose pas confier ses vrais sentiments par pudeur, qui représente un poids quotidien au niveau de l'attention et des soins (là aussi Mangold ne censure pas grand chose et est sans concession). Le prof. X est donc un grand père de substitution tout trouvé et tentera d'éduquer Laura jusqu'à son dernier souffle car elle incarne l'avenir mutant pour quelques séquences de complicité attendrissantes.
Hugh Jackman tire définitivement sa révérence, et assume les années et les rides qui vont avec. La caractère de cochon de Wolverine reste immuable d'ou un apprivoisement compliqué de sa progéniture qui a aussi hérité de son entêtement. Un héros en souffrance, perturbé par la rencontre avec sa fille, ses névroses puis la déchéance physique qui lui était inconnue jusqu’alors. Ce loup solitaire et mal léché tel un cow-boy qui doit à chaque fois se rallier aux mutants pour leur sauver les miches ou sauver l'humanité et aller contre sa nature.
Comme dans moule films de super-héros, Logan ne possède de bad guys à la hauteur de nos espérances et sont toujours à peu près de la même veine que dans toute la saga (méchants pétés de thunes alliés à des généticiens).
Mangold livre des scènes d'actions brutes avec un niveau de violence visuelle fort (beaucoup de sang) tout en restant dans le domaine du Comics avec des scènes peu réalistes et furtives (mises à mort ou blessures expéditives). Le cinéaste ose les gros plans et la surenchère de violence mais encore il fait intervenir des enfants (et surtout X 23) dans ces plans emplis d'animosité alors qu'en général le 7ème art réserve celà aux adultes et ça c'est couillu!
Une page se tourne avec ce Logan. Une ambiance post-apocalyptique en accord avec la destinée qui les attend, il est fortement dommage que James Mangold ait utilisé des facilités en réutilisant des éléments de la saga qui donne une sensation de déjà-vu détruisant la réussite dramaturgique.