[Dunandan] Mes Critiques en 2017

Modérateur: Dunandan

Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2017

Messagepar pabelbaba » Jeu 11 Mai 2017, 07:28

Y'avait.

Parce qu'on ne voit plus trop Velvet, Milk ni Nulladies.
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Bras armé de la loi (Le) - 8,5/10

Messagepar Dunandan » Jeu 11 Mai 2017, 07:30

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Le bras armé de la loi, Johnny Mak (1984)

Réputé comme étant le précurseur du polar hong-kongais, de John Woo à Johnnie To, en passant par Ringo Lam, ce film tient bien ses promesses tellement on y retrouve des codes qui seront réutilisés sous différentes façons, mais ce serait bien dommage d'en rester là tant il constitue tout simplement une solide représentation du genre. S'inspirant de l'emblématique French Connection et de L'enfer des armes pour cette façon sèche et rugueuse de nous plonger, caméra à l'épaule, dans les dédales des quartiers pauvres de HK, Le bras armé de la loi n'a de cesse que de déconstruire les airs dangereusement envoûtants de cette terre promise indexée au pays de l'oncle Sam et de ses alliés.

Le premier tour de force, c'est d'avoir rendus sympathiques nos chers compères fraîchement débarqués de la compagne, en les montrant unis par une amitié indéfectible dans une série de séquences qu'on croirait sorties d'un film de Johnnie To par leur aspect bienveillant. Mais rapidement, alors que leur coup de maître semblait clair et limpide comme la roche, le ton va très vite perdre de sa candeur pour les faire évoluer vers une lente mais inexorable descente aux enfers en nous offrant au tournant des séquences gratinées en détails morbides dans leur capacité à semer la mort, comme gangrenés par leur nouvel environnement.

Mais avant d'en arriver là, après une pause forcée, histoire de se remettre des désagréments vécus à la frontière de la ville (genre leur pote qui vient de se faire bouffer par un clébard), preuve s'il en est que la fracture entre les deux milieux est bien réelle, on suit nos ex-campagnards de fortune dans des hôtels de luxe, tout excités d'utiliser leurs biftons, donnant alors lieu à des ruptures de ton pur jus HK qui paraissent d'autant plus décalées qu'on vient de les présenter sous un jour franchement plus sombre, comme ce moment à la fois jubilatoire et malaisant où l'un des mecs force une nana à faire ce qu'il veut au lit, flingue sur la tempe.

Ainsi, plus qu'un polar, ce film devient aussi une critique incendiaire du milieu qu'il dépeint. HK, mère de tous les excès, d'un côté comme de l'autre. Et cela se reflète tout particulièrement dans cette hallucinante scène finale où s'affrontent flics et voleurs à coup de flingues où la licence morale ne vaut plus un clou, où les casualties s'empilent sans vergogne avec force et rage, annonçant furieusement les délires pyrotechniques de John Woo.

Bref, pour tout amateur du polar HK qui se respecte, voici indéniablement l'une de ses incontournables pierres fondatrices, plus encore que L'enfer des armes et probablement Men From the Gutter tant certains plans seront piqués comme tels. Et sans jouer à l'archéologue, ce film est si bourré de qualités qu'il serait dommage de passer à côté, que ce soit au niveau de son casting composé de gueules inoubliables, de son scénario riche en ruptures de ton et en thématiques emblématiques, et de ses séquences d'action bien troussées, le tout enrobé dans une atmosphère qui transpire de plus en plus l'urgence.

Note : 8.5/10
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Messagepar Scalp » Jeu 11 Mai 2017, 07:30

Ça rend sourd, et ptet aveugle qui sait.
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2017

Messagepar Dunandan » Jeu 11 Mai 2017, 07:32

pabelbaba a écrit:Le regarder après un Sammo c'était pas une super idée. :mrgreen:

Mébon, y'a comme une fracture entre les Bomiens sur celui-là. :chut:

Ah mais j'étais très motivé de le voir sinon je me serais endormi très vite, mais je ne comprends pas les bonnes notes du forum. Quel calvaire ce film! Et cette idée de filmer les rideaux m'a traumatisé :mrgreen:!
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2017

Messagepar pabelbaba » Jeu 11 Mai 2017, 07:32

:eheh:
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2017

Messagepar Jed_Trigado » Jeu 11 Mai 2017, 07:55

pabelbaba a écrit:Y'avait.

Parce qu'on ne voit plus trop Velvet, Milk ni Nulladies.

C'est tellement ça. :mrgreen:
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Full Alert - 8/10

Messagepar Dunandan » Jeu 11 Mai 2017, 17:54

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Full Alert, Ringo Lam (1997)

Le chic avec Ringo Lam c'est qu'on ne sait jamais à quoi s'attendre dans ses films. Seul le ton, pessimiste et sombre au possible, demeure d'un bout à l'autre de la bobine. Mais sinon on passe d'un propos quasi métaphysique (géniale du coup l'idée des choeurs pour le fond sonore, et ce serait aussi intéressant de voir maintenant Victim tant les deux films semblent se répondre) sur la mort liée au milieu, à de la chasse du chat et de la souris bien tendue du slip entre cambrioleurs et flics, où s'affrontent à plus ou moins grande distance un flic déterminé et un psychopathe aux motivations floues, le tout nous faisant demander constamment qui est le plus à cran des deux.

Donc aucune crainte de s'ennuyer dans ce bon polar bien nerveux et rugueux, se dotant également d'un superbe travail sur la photo avec des plans qui mettent très bien en valeur son cadre urbain avec ses ruelles poisseuses et ses recoins exigus. À l'aise dans chacun des registres dans lesquels il s'inscrit, Ringo Lam nous propose aussi des séquences d'action assez hallucinantes en termes de réalisme, surgissant d'un coup pour mieux surprendre (évidemment la course-poursuite en bagnoles à la French Connection, mais surtout les casualties), rares mais toujours cash dans leur exécution, contrastant avec le reste qui est lui assez calme sans être pépère pour autant avec une tension de tous les instants.

Une tension rythmée par un compte à rebours implacable autour de l'inéluctable déroulement du plan qui met à l'épreuve la compétence et les nerfs des policiers, mais aussi, par contre-coup, la loyauté qui unit les ingénieux perceurs de coffre-forts. Sans oublier une conclusion sous forme d'épitaphe assez géniale dans le genre en superposant le visage du flic en charge, au bord de la rupture, et le lieu crapsec où il se retrouve, ce qui permet de terminer sur une note bien sombre, en pleine adéquation avec cette période troublée du début de la rétrocession.

Ce film repose aussi sur un casting solide, en tête Lau Ching-wan et Francis Ng, qui nous livrent un duel psychologique de haute tenue. Leurs personnalités sont travaillées au point qu'il est difficile de savoir de quel côté on donne sa préférence, le scénario ayant la bonne idée de les rendre tour à tour attachants et discutables dans leurs agissements (on pense beaucoup à Heat pour ce traitement non manichéen des personnages). À peine regretterions-nous quelques grosses ficelles scénaristiques visant à souligner ce duel en dépit du bon sens, mais lorsqu'on voit le résultat final, noir comme jamais, et la richesse du truc, c'est tout excusé. Bref, Full Alert est un bon gros polar crépusculaire sans concessions qui tourne aussi une page dans l'histoire du genre car plus rien ne sera comme avant à HK.

Note : 8/10
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2017

Messagepar Scalp » Ven 12 Mai 2017, 07:23

Tu donnes envie de refaire un cycle polar la.
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mark Chopper » Ven 12 Mai 2017, 08:20

Tu vas les revoir à la baisse :chut:
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2017

Messagepar Scalp » Ven 12 Mai 2017, 08:34

Mais non
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2017

Messagepar Dunandan » Ven 12 Mai 2017, 08:41

Scalp a écrit:Tu donnes envie de refaire un cycle polar la.

Malheureusement j'en ai déjà presque plus à découvrir de vraiment top apparemment :( (d'après le pano). Les derniers qui me restent en stock : Le bras armé de la loi 2 et Une nuit à Mangkok.

Et les autres qui sont juste en valeur sûre sont généralement aussi difficiles à choper que School on fire.
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Taxi pour Tobrouk (Un) - 8/10

Messagepar Dunandan » Sam 13 Mai 2017, 17:22

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Un taxi pour Tobrouk, Denys de La Patellière (1961)

Vraiment sympathique ce petit film français sur la deuxième guerre mondiale en Lybie, et pourtant il repose sur très peu de choses. Cinq hommes, une jeep, un désert, c'est tout ou presque. On est dans le minimalisme, mais conduit par un scénario habile qui ne fait pas dans la fioriture et ne tombe jamais dans les facilités, sorte de huis-clos survival qui met en avant l'absurdité de la guerre par un ton léger mais non moins réaliste, et des dialogues de Michel Audiard au top (profonds et caustiques, comme d'habitude), le tout mené par un Lino Ventura (mais les autres acteurs ne sont pas en reste) en grande forme dans son rôle habituel d'incontournable râleur aux épaules larges, il en faut parfois peu pour être heureux.

Ça démarre bien avec une courte exposition, histoire de se mettre dans le bain pour faire connaissance avec nos larrons, mais loin de tout nous dire, c'est seulement en cours de route qu'on va découvrir leurs véritables personnalités. Et quelle route puisqu'on les retrouve très vite paumés au milieu du désert essayant de se dépatouiller comme ils peuvent en comptant les uns sur les autres. On imagine un peu la difficulté de tourner dans ces déserts naturels d'ailleurs bien mis en valeur par un joli travail sur les contrastes et la photo, ce qui contribue à donner un air d'authenticité remarquable à l'ensemble.

L'intelligence de la narration repose sur un manichéisme absent et une finesse dans le traitement des personnages que l'on découvre peu à peu, en fonction de cette situation qui les met donc en relation avec un allemand qu'ils détiennent prisonniers. Eux incarnent une certaine tranche de la société bigarrée de la France dont nous avons eu un petit aperçu en introduction, et la réalité de la guerre se fait toujours présente malgré la légèreté ambiante, assemblée autour de cette idée de prisonnier de guerre qui soulève bien des débats. Et lui, c'est un simple mec qui est là au mauvais moment et au mauvais endroit mais qui a aussi plus d'un tour dans son sac. Et au lieu de trop vite l'identifier comme un méchant nazi ou un sympathique camarade, la route sera longue pour mettre à l'épreuve l'identité du groupe.

C'est en passant par des situations plus cocasses les unes que les autres que notre groupe dépareillé va progresser, accompagnées de sueur, de bon pinard, et de franches engueulades tempérées par l'envie de survivre en terrain hostile (malgré un petit moment de latence au début, très drôle d'ailleurs, qui nous annonce que les gros bras n'auront de cesse affaire aux intelligentzia et inversement). La seule voie possible, une bonne délégation des talents de chacun, jusqu'à ce qu'enfin les tensions et les protocoles de guerre s'effritent au profit d'une sincère fraternité. C'est la raison pour laquelle lorsque la réalité revient si sournoisement, au détour de petites séquences aussi courtes que sèches, qu'en un quart de tour on se met à penser comme Dudu, que cette guerre, toutes les guerres (le minimalisme du tout fait qu'on tend encore plus à l'universalité du propos), c'est un peu de la merde, ce qui nous amène à un gros contraste avec cette victoire tonitruante en guise de dénouement.

Bref, Taxi pour Tobrouk déploie, mine de rien, une belle charge antimilitariste, ce qui n'est pas bien nouveau, mais qui arrive comme une belle grosse baffe puisqu'on ne s'y attardait jamais vraiment en se recentrant plutôt autour de notre petit groupe et de ses mésaventures allant plus vers le sens de la comédie que du drame. Je regrette simplement qu'au vu de la camaraderie ainsi formée au gré de situations plus ou moins insolites, mais surtout au prix de l'amour-propre des uns et des autres et de certaines prises de risque qui dénotent un humanisme fragile mais bien présent, on passe aussi vite à cette fin amère, atténuant du coup, à mon goût, l'émotion qui pouvait en ressortir. Mais à part cela (et pour le coup ce n'est qu'un demi défaut si on le met en balance avec l'intensité de la pique finale), j'ai découvert un sacré film, une solide proposition, qui partant de peu, nous offre beaucoup.

Note : 8/10
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Victim (The) - 7/10

Messagepar Dunandan » Lun 15 Mai 2017, 05:12

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The Victim, Ringo Lam (1999)

Après révision, j'apprécie ce film hybride nettement plus, même si j'en retire plus de respect que de véritable "amour". Car après avoir découvert Full Alert, nul doute que Victim s'inscrit dans sa directe continuité, Lam signant une oeuvre, s'il est possible, encore plus noire et pessimiste, voire nihiliste si un bref rappel à la normalité ne venait pas faire signe au flic qu'il va un peu trop loin (la séquence d'anniversaire, sacrément tendue). Mais le plus surprenant est son mélange des genres, faisant passer son film pour un film de fantômes et de possession pour ensuite virer vers un thriller plus terre à terre avec un twist qui paraît un peu pataud. Et pourtant c'est fou de voir comment ces deux registres se chevauchent (à travers notamment une séquence de miroirs) pour se parasiter mutuellement, et enfin rejaillir ou mettre en lumière la personnalité de ces deux âmes perdues et solitaires que sont ce flic déterminé prêt à tout risquer pour son métier et cette mystérieuse personne qu'il poursuit dont on ne comprendra le rôle et les tenants et aboutissants qu'à la toute fin du métrage.

Et même s'il s'agit pour lui d'un premier essai dans le genre, force de constater que Lam s'en tire admirablement pour créer une véritable aura fantastique autour de cette maison soit-disant hantée, et j'aurais presque préféré qu'il continue entièrement vers cette voie tant il sait mettre en forme ses thématiques du double à travers ce genre éculé. Mais avec Lam aux commandes, on peut être sûr qu'il ne peut rester en place dans un seul genre et va démultiplier son récit de manière quasi schizophrénique, à l'image de ses personnages tiraillés de toutes parts par un milieu oppressant, mieux, emblématique, puisqu'on nous rappelle à plusieurs moments la rétrocession récente et le nouveau millénaire qui s'en vient. Autre intérêt du côté histoire de fantômes, c'est la symbolique du temps qui passe trop vite et démolissant tout sur son passage, rajoutant au sentiment d'urgence déjà bien présent. Bref, on ne peut pas dire que ce chaos programmé des genres et du cheminement des personnages soit anodin.

Malgré tout, même si encore une fois j'insiste sur la cohérence globale du métrage, je trouve que par moments ça fait un peu forcé, comme la paranoïa galopante du flic et de son alter-ego, et tout particulièrement tout ce qui tourne autour de leur relation avec les femmes, qu'ils suspectent de manière totalement folle. Et encore une fois, j'ai un peu de mal avec la transition du mec d'abord renfrogné, voire autiste, puis qui se révèle bien plus calculateur par la suite. Alors du coup j'ai eu l'impression de voir deux films en un (fantastique et thriller/enquête réaliste), et ce malgré une contamination inter-genre sur certains aspects du film (les personnages, les ambiances) qui m'ont passionné d'un bout à l'autre et qui en dit beaucoup sur la manière dont Lam perçoit "son" monde et son avenir, ce que vient appuyer cette conclusion qui surligne (même si c'est réussi esthétiquement) une tendance plutôt que l'autre alors que j'aurais préféré qu'on nous laisse davantage dans le flou.

Mais bon, malgré mes griefs, Victim est une oeuvre glaçante, hantée, certainement le constat le plus noir et féroce que Lam a pu laissé sur la nature humaine, conduite par une troupe d'acteurs investis. En tête, les deux protagonistes, l'un interprété par Lau Ching-wan, qui après la perle noire Full Alert, semble incarner, avec un certain talent, le personnage torturé aux motifs ambigus qu'il poursuivait dans ce dernier, et l'autre par Tony Leung Ka-fai, qui rayonne encore une fois par son charisme et m'a encore plus épaté que son comparse dans sa capacité à faire plonger son personnage dans une folie latente de plus en plus prégnante au fur et à mesure que son enquête progresse vers un terrain de plus en plus glissant. Le tout est emballé dans un écrin sobre et pourtant parcouru de séquences dantesques, à l'image de cette course-poursuite en pleine nuit dont Lam a le secret et déjà sacrément tendue en slalomant de près les autres véhicules, et surtout cette avant-dernière séquence qui surprend son monde par son côté expéditif et glauque. Il est d'ailleurs symptomatique que Lam ne reviendra plus jamais vers quelque chose d'aussi sombre dans sa carrière (mais encore une fois, ceci est compensé par une petite mais révélatrice touche d'optimisme qui vient se poindre à travers le personnage du flic).

Note : 7/10
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2017

Messagepar pabelbaba » Lun 15 Mai 2017, 06:43

Du coup c'est Ringo et pas Dante dans ta présentation.

Sinon je m'aperçois que je n'ai plus beaucoup de souvenirs de ses films...
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Pacha (Le) - 8/10

Messagepar Dunandan » Lun 15 Mai 2017, 08:24

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Le pacha, Gérard Lautner (1968)

Le pacha est d'abord remarquable par son statut de film de transition, autant du style de Gérard Lautner que du polar français tout court, notamment à travers son ton et sa mise en scène. Celle-ci se fait sèche, particulièrement durant la préparation d'un (génial) casse, millimétré à la Melville, et dont les règlements de compte qui s'ensuivent sont dignes d'un poliziottesco par leur violence sans état d'âme. Finie la comédie et place donc à une nouvelle ère avec l'arrivée des ordinateurs (à nos yeux des vieilleries) pour les enquêtes et surtout des flics désabusés voulant rendre la pareille à ces voyous où la loyauté n'a plus lieu d'être, obnubilés par l'oseille pure et dure, ce qui est finalement la face sombre du cinéma de Lautner qui s'est souvent attelé à ce genre d'exercice de style opposant anciens et nouveaux du milieu, mais d'une manière généralement plus légère.

Le pacha est tout autant un film d'acteurs, avec en têtes de file Jean Gabin, excellent en vieux flic fatigué mais expérimenté au regard certes désabusé sur la profession mais toujours vif et acéré, et André Pousse, également très bon en truand quasi mutique, perfectionniste et expéditif, dont l'incroyable regard déterminé et glacial est superbement mis en valeur par la caméra de Lautner. Des prestations magnifiées par les dialogues aux petits oignons de Michel Audiard qui trouve toujours le bon mot pour insuffler un peu de légèreté dans ce monde de brutes.

Encore une fois, Lautner fait du bon boulot côté mise en scène, avec de multiples influences esthétiques (marquée entre autres par un intermède yéyé hallucinant qui renforce encore plus le décalage entre cette époque et celle de Gabin) parfaitement digérées, un solide sens du cadre, et un montage efficace insufflant un rythme haletant au métrage, bien que le Requiem pour des cons de Gainsbourg (il y joue son propre rôle, et a une sacrée présence le saligaud) utilisé à toutes les sauces fonctionne plus ou moins bien selon les choix de placement, et que les affrontements, surtout quand trop de monde se met au balcon, tournent parfois un peu court. Je retiens enfin ce final enneigé aux airs funèbres qui assène un bon coup de marteau aux dernières traces de comédie qui pouvaient encore traîner.

Bref, Le pacha est une bobine aux nombreuses qualités, au fond certes classique de cache-cache entre un flic déterminé et un truand qui ne l'est pas moins, mais dont la modernité​ effrontée (on dirait du Dirty Harry avant l'heure dans la vision de la justice véhiculée) et l'alchimie formée par la réalisation, les acteurs, et les dialogues, subliment la formule en inspirant un profond respect, le tout emballé avec une efficacité redoutable en 1h20 et des poussières.

Note : 8/10
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