[Dunandan] Mes Critiques en 2017

[Dunandan]

Hormis ce que j'ai déjà vus (principalement les collaborations avec Jackie Chan comme les Flics de Hong Kong, mais ça date), j'en ai pas mal en stock, mais celui-là me semble quand même à part donc je demande au cas où.

[Mark Chopper]

De (lointaine) mémoire Le Moine d'acier va loin dans les ruptures de ton.

[Scalp]

Toutes ses réal entre 75 et 95 sont à voir, en gros.

[osorojo]

Perso j'adore Le fils prodigue et Le Héros magnifique

[Dunandan]

The Mermaid, Stephen Chow (2016)

Bon, ça passe un peu mieux à la révision, mais je suis toujours fasciné par l'hallucination collective à propos de ce film sur la grande toile où certains le mettent au niveau des meilleures réalisations de Stephen Chow. On y retrouve certes la plupart de ses thématiques, avec un milliardaire ayant perdu ses racines et qui va les retrouver au contact d'une sirène au charme "nature" et démodé chargée à la base de l'assassiner à l'aide de ses amis... Mais ce qui constituait la force de Stephen Chow, ses ruptures de ton, tombe le plus souvent à plat, provoquant davantage des sourires forcés que de franches rigolades en mode WTF (je retiens à la limite les séquences dans le commissariat et la tentative ratée d'assassinat mais ça reste gentillet), le meilleur se trouvant déjà dans le trailer, le montage étant finalement mieux foutu que le film lui-même.

Par contre, là où je ne l'attendais pas au tournant, c'est cette histoire d'amour tirée par les cheveux qui parvient à être touchante (le déclic arrivant avec l'interprétation sympathique, en tandem, d'une chanson populaire du cinoche chinois), mais c'est bien peu face aux nombreux soucis de rythme du film et au manque de personnalité et de mordant de l'entreprise. Un sentiment qui se prolonge jusqu'à la réalisation bling bling (on comprend que ça joue avec le monde artificiel dans lequel sont plongés l'ensemble des personnages, mais alors pourquoi les couleurs sont aussi flashy du côté des sirènes ?) qui me fait regretter ces temps où avec trois bouts de ficelle, Stephen Chow parvenait à composer des séquences non-sensiques tout proprement hilarantes, alors que là ça paraît juste, le plus souvent, grossier et à côté de la plaque (pour relativiser un peu, les CGI sont tout à fait corrects par rapport à ce que nous propose la Chine habituellement, même si on pouvait se passer des séquences de tremplin des sirènes juste là pour justifier la présence de la 3D).

Bref, j'espère que Stephen Chow ne reposera pas trop sur ses lauriers (il s'agit quand même d'un des plus gros blockbusters chinois à ce jour), et qu'il reviendra nous proposer quelque chose du même niveau que le divertissement efficace Journey to the west, sans forcément lui demander de retourner à ce qu'il faisait avant Shaolin Soccer qui incarne, pour tous les amoureux du ciné HK dont je fais parti, tout simplement sa meilleure période comme pour de très nombreux cinéastes de l'ancienne colonie anglaise. Quant à The Mermaid, il s'agit tout simplement d'une oeuvre fadasse et sans prise de risques dont je sauverais à peine le charme des deux acteurs principaux, et un message écolo qui finit par dépasser le stade de la fable pour nous offrir, avec surprise, des moments assez glauques, mais bon sur le fond ça ouvre des portes ouvertes comme jamais.

Note : 4.5/10

[Dunandan]

Toutes ses réal entre 75 et 95 sont à voir, en gros.

Perso j'adore Le fils prodigue et Le Héros magnifique

De (lointaine) mémoire Le Moine d'acier va loin dans les ruptures de ton.

Bref, je pense que je vais me faire une rétro complète du mec ^^. Après la petite déception Blade of fury (que je réévaluerai peut-être plus tard), je suis content de trouver une relève à Stephen Chow et Tsui Hark (dont il ne me reste plus grand chose à découvrir, snif) pour ce talent commun à varier les tons, car effectivement j'ai du voir maximum une demi douzaine de ses réalisations. Ensuite, je vais peut-être m'attaquer aux comédies de John Woo...

[Mark Chopper]

Comparer Sammo à Tsui Hark et à Stephen Chow ça me dépasse totalement.

[Dunandan]

Je les comparais sur un point précis, avec le résultat final de ne pas savoir où je m'en vais. Bon après c'est probablement grossier comme comparaison, et j'en suis conscient.

[Mark Chopper]

Ils sont chinois quoi

[Jed_Trigado]

Tous les mêmes ces bridés.

[Dunandan]

Ce n'est pas faux . Bon après je les comparais aussi par rapport à la qualité de leur filmographie, peu peuvent en dire autant.

[Dunandan]

Le moine d'acier, Sammo Hung (1978)

Dès les premières images, on sait qu'on aura droit à du bon gros Sammo avec les grasses ruptures de ton dont il a le secret. Bon certes, il fera mieux par la suite, mais vraiment, c'est chouette de voir à quel point il avait déjà trouvé ses marques dès sa première réalisation avec un savoir-faire immuable dans les combats et une caractérisation et des motivations de personnages qui, bien qu'elles demeurent très simples, aident le spectateur à s'impliquer, un point parfois oublié dans les films d'arts-martiaux qui peuvent tendre vers de la pure démo technique.

Du coup, les 1h30 de pellicule passent à toute vitesse. Ça commence fort avec un entraînement survitaminé dans un monastère Shaolin où Sammo ne lâchera pas son mentor d'une semelle pour qu'il lui livre tous ses secrets, le tout ponctué par une belle note d'amitié surprenante vu la fouge dont il a fait preuve tout le long (et qui ne la quittera jamais pour notre plus grand plaisir). Mais bon, c'est pour la bonne cause, vu que c'est pour barrer la route aux vilains Mandchous, qui décidément (un classique du genre !) ne peuvent s'empêcher de mettre tout sans dessus-dessous sur leur passage, et dès lors on ne cessera de passer d'un excès à l'autre, du drame intense à des séquences plus légères.

Ainsi, on a droit à un peu de tout entre intimidations méchantasses envers les enfants, roublardises de bâtards, massacres, viols, et j'en passe. Et sur ce dernier point, le gros nous épargne peu de détails, le coquin, mais il ne peut s'empêcher à un moment ou à un autre d'ajouter une petite touche de légèreté qui nous plonge parfois au bord du malaise (comme la petite vieille qui ne semblait pas si farouche au contact de ses ravisseurs, ou des plans d'une saveur grivoise audacieusement placés).

Autre élément sympa, il est accompagné d'un autre moine qui l'a initié à l'expérience Shaolin et qui prône le self-control... mais ce qui ne veut pas dire pas taper... et les éléments à charge sont suffisamment violents pour qu'on n'attende que ce moment où Sammo va tous les dérouiller, et ça ne rate pas avec des chorégraphies plus pêchues et travaillées les unes que les autres, jusqu'à un final qui rompt les amarres de toute retenue, où les affrontements s'enchaînent et se font encore plus énervés et variés (génial le passage où Sammo et le moine changent d'adversaires), le tout entrecoupé des "soyez bénis" du moine qui contribuent à rendre le tout réellement décalé et jouissif.

À la limite pourrait t-on reprocher un certain manichéisme, au fond commun à tous les Sammo que j'ai pu voir, ce qui est aussi un formidable propulseur à nous livrer des séquences sacrément dantesques et parfois dotées d'une noirceur redoutable. En outre, les enchaînements paraissent parfois trop découpés au point que leur aspect comique plus ou moins volontaire tranche avec le cadre dramatique, et l'ingénieur du son abuse aussi un peu trop de ses bruitages à la Benny Hill pour appuyer les impacts de coups. Mais bon c'est aussi manière de nous rappeler qu'il s'agit avant tout d'un divertissement, et sur ce plan là, on nous livre la marchandise sans rechigner.

Note : 7.5/10

[Dunandan]

The Assassin, Hou Hsiao-hsien (2016)

Si vous pensez que Ran, Kagemusha, voire La condition de l'homme constituaient des expériences dignes de se pendre après séance, détrompez-vous, c'est du menu fretin à côté de The Assassin... Et pourtant il y avait moyen de faire quelque chose avec la maîtrise du cadre que déploie Hou Hsiao-hsien dans son film, mais il s'agit malheureusement de la seule qualité que j'en retiens, avec bien sûr les costumes qui semblent avoir fait l'objet d'un gros boulot de reconstitution historique.

Alors voilà, premier gros soucis, les plans s'enchaînent avec une lenteur ahurissante à un point qu'on voudrait flinguer le monteur de nous infliger ça. Un véritable running-gag car il y avait moyen à certains moments de faire plus court, et non là apparemment le défi c'est de faire durer le plaisir le plus longtemps possible, avec des personnages à l'expression figée où il ne se passe rien. Je me suis même demandé parfois si ce n'était pas tourné au ralenti, avec des choix de coupe franchement discutables où on filme parfois les personnages avant qu'ils entrent dans le cadre... Et bon, même si la technique est souvent irréprochable, c'est quoi cette manie de filmer à travers les rideaux pour figurer l'assassin en train d'espionner sa cible. De un c'est moche, ça floute les couleurs, magnifiques en passant, et de deux ils sont transparents donc c'est complètement con pour un assassin.

Alors si c'était le seul problème, le rythme... Non du tout, la plupart du temps les plans semblent s'enchaîner sans aucune logique, si bien qu'on ne savait plus très bien qui faisait quoi par rapport à qui ou quoi (alors que si on creuse un peu, l'histoire est d'une simplicité à pleurer), ce qui en plus de la froideur terrible qui émane d'eux, a pour inconvénient de nous faire passer à côté du dilemme moral de l'assassin. On va me dire que c'est la rigidité des codes de l'époque, blablabla, mais ça me marche pas là justement si l'assassin nourrit des sentiments aussi forts, ce qui est quand même le noyau supposé du film, sans oublier le chef de la maison/sa cible qui semble aussi chaud bouillon, mais dont les pensées et agissements sont du coup également brimés par l'atmosphère, j'allais dire austère, mais ce serait plutôt mortifère, de l'ensemble.

Bon, on se dit qu'on va se rattraper avec les combats, mais avec Hou Hsiao-hsien à la caméra... et les coupes faites n'importe comment qui font apparaître les combats comme un cheveu sur la soupe... ce n'est pas la fête. Et chaque plan fait ressentir le fait que Shu Qi n'est pas experte en la matière avec des enchaînements pas très jojo où elle fait rarement allusion de ses capacités martiales, malgré son look et celui de son adversaire principal qui en jettent.

Bref, The Assassin, à part en prenant un shot de cocaïne pour faire accélérer les images au bon tempo, et/ou, au choix (ou soyons fou, tout ça à la fois), si on aime voir des personnages regarder dans le vide, l'arrière des rideaux, ou une nature tristement silencieuse (à part les chèvres...), c'est chaud de rester éveillé devant un tel déluge de maniérisme dont je sauverais encore une fois la forme, exceptés les affrontements, tout simplement ratés, ce qui est un peu bête pour un film de ce genre.

Note : 2/10

[pabelbaba]

Le regarder après un Sammo c'était pas une super idée.

Mébon, y'a comme une fracture entre les Bomiens sur celui-là.

[Scalp]

C'est parce qu'il y a beaucoup de fan de branlette ici