Une agréable surprise que ce
Get Out qui mérite amplement le joli buzz qu'il a suscité outre-Atlantique. Si on est loin d'être devant un nouveau grand titre du genre, l'originalité qui se dégage de quasiment chaque aspect du projet fait l'effet d'une véritable bouffée d'air frais là où beaucoup de productions du même style tombent dans une tendance se formater, notamment en copiant sur ce que fait le voisin. Bref,
Get Out n'est pas un chef-d’œuvre, loin de là, mais le plaisir qu'il provoque fait largement pardonner ses défauts. Clairement, c'est le genre de film à découvrir vierge de toute information, et je suis persuadé que la surprise aurait été encore plus grande de mon côté si je n'avais pas vu le trailer il y a 3-4 mois, et pour le coup le meilleur conseil que j'aurais à donner pour quelqu'un qui ne l'a pas encore vu serait de foncer, sans forcément en attendre quelque chose de premier degré, au risque de créer une déception. Car au final, bien plus qu'un film d'horreur,
Get Out s'avère être une comédie sociale satirique plus qu'autre chose, sur lequel on intègre, notamment sur le dernier acte, des éléments de fantastique qui finissent de transformer le film en un bon gros délire bis (le coup du couple de grand-parents, c'est le moment où tu finis par te dire que le film assume totalement son concept
, quitte à paraître ridicule pour certains).
Sans vouloir trop en raconter au risque de trop en dévoiler, je dirais que
Get Out surprend de par sa capacité à créer du comique là où on ne s'y attend pas (la partie enquête qui vire peu à peu dans la comédie bien barrée, sex slaves and shit
) mais aussi de par sa volonté de développer un propos pour le moins pertinent, puisqu'on y remet en cause le racisme tel qu'on a tendance à le concevoir aux États-Unis.
Get Out ne va rien révolutionner de ce côté là, mais on est clairement pas devant un film idiot qui n'a rien à dire, loin de là. Puis bon, le film marque peut-être la naissance d'un sympathique talent à suivre, car bon entre la direction d'acteurs nickel et la forme bien léchée (les scènes d'hypnose, super inspirées visuellement
), clairement Jordan Peele montre qu'il a du talent à revendre. Entre ce film et
Split, le studio Blumhouse n'en finit pas de me surprendre, s'éloignant de ses productions types pour aller vers quelque chose de plus ambitieux, et ça, ça fait vraiment plaisir à voir, en espérant que ça se confirme par la suite.