De l'euro au franc
Dans le cas envisagé d’un retour au franc comme monnaie légale et abandon par la France de l’euro, la situation serait bien différente. Si le franc a disparu le 1er janvier 2002, l'euro, lui, continuera d'être utilisé par plusieurs pays, au moins quelques années. Pour les Français, il deviendra une devise étrangère. Les conséquences en sont donc différentes.
Très probablement, par mesure de simplification, il serait convenu que le franc (nouveau) serait égal, à la date de la décision, à un euro. Supposons, pour fixer les idées, que l’opération d’abandon de l’euro intervienne au 1er janvier 2018. À cette date, les billets libellés en euros commenceraient à être retirés de la circulation et seraient progressivement échangés contre des billets en francs (1 euro =1 franc).
La monnaie scripturale suivrait le même schéma au 1er janvier 2018 : les comptes de dépôts et d’épargne, les écritures comptables, les cotations boursières à Paris seraient libellés en Francs sur la base de 1 franc =1 euro, donc sans modification de la valeur faciale.
Qu’en serait-il des créances et dettes non échues ? Le fait que le franc devienne la monnaie légale en France ne change pas la dénomination des créances et des dettes non échues : il n’est pas interdit de détenir des actifs en devises étrangères.
Dans ces conditions, si les titulaires d’une créance en euros choisissent de conserver cette devise, seul le franc ayant cours légal, le remboursement de la dette, au moment contractuellement prévu, devra se faire par la contrepartie en francs du montant en euros. À cette date contractuelle, le taux de change du franc ne sera pas nécessairement de un franc pour un euro...
et hop vous êtes ruiné, sachant que votre salaire, libellé initialement en euros puis converti en francs, il bougera pas.
Sachant qu'initialement, 1€ = 6.55957FF, ça équivaudrait à multiplier ses dettes libellées en euros par 6,5, au mieux. Pour le salaire, je sais pas s'il serait indexé, mais un contrat qui prévoit un certain salaire est un contrat définitif, sauf indexation du SMIC sur les prix à la consommation. Mais sachant que votre patron il a des dettes en euros, donc multipliées par XXXX il pourra pas en plus assumer une multiplication de sa charge salariale.
Le retour au franc ne serait pas une bonne nouvelle pour les emprunteurs, qui pourraient être contraints de continuer à rembourser leur crédit en euros alors qu’ils seraient payés en francs.
Les propriétaires n’ayant pas fini de rembourser leur crédit immobilier n’ont a priori pas franchement intérêt à un retour au franc. «La règle qui prévaut est qu’un emprunt libellé en euros doit être remboursé en euros», explique Jean-Philippe Lambert, associé chez Mayer Brown.
» Lire aussi: Les taux de crédit immobilier attendus autour de 1,7% à la fin de l’année
Dans ce cas de figure, les emprunteurs seraient très exposés au risque de change. Le franc ayant toutes les chances de voir sa valeur chuter par rapport à la devise européenne, les mensualités des emprunteurs risqueraient fort de grever brutalement leur pouvoir d’achat. Une baisse du franc de 10% ou de 20% par rapport à l’euro représenterait en effet une hausse de leur mensualité d’autant, convertie en francs. Nombre d’épargnants verraient leur solvabilité menacée. Il leur serait possible de se couvrir contre ce risque de change, grâce à certains produits financiers, mais ceux-ci seraient d’autant plus chers que les perspectives d’évolution du franc seraient mauvaises.
En moyenne, les Français empruntent sur 17 ans selon Crédit logement. Les banques auraient donc tout intérêt à réduire ce risque, qui court sur toute la durée du prêt. Elles pourraient proposer à leurs clients de racheter leurs prêts en euros et de leur en octroyer de nouveaux, cette fois en francs. «Cela réduirait le risque de change pour tout le monde. Mais là encore, si les perspectives du franc par rapport à l’euro sont mauvaises, l’octroi de ces nouveaux prêts pourraient engendrer un surcoût», explique Julien Martinet, associé chez Jeantet.
Et ça c'est juste le scénario hypothétique d'un retour aux francs, mais il y a deux jours cette méthode de conversion a été confirmée par MLP chez Pujadas.
Je suis pas expert en économie, mais j'y parierais pas les miennes juste pour voir si ça se passe comme ça.
Franchement, ceux qui votent Le Pen, je pige pas. Et là c'est même pas question d'être un gros capitaliste de merde, mais juste question de survivre à un quinquennat irrattrapable.
PS: sources les échos pour le 1er, le Figaro pour le 2nd.