[Pabelbaba] Mes critiques en 2017

[pabelbaba]

Il Boom de Vittorio de Sica - 1963

Achat un peu à l'aveugle, sur la foi de cette affiche énigmatique et de l'envie de connaître un peu mieux la filmo d'Alberto Sordi.

Le résultat est assez étrange. Je m'attendais à une comédie pure et dure alors que le film est une tragédie qui aurait dû virer au glauque. Le thème de l'homme couvert de dettes, qui mène un train de vie qu'il ne peut se payer pour "assurer" en société et satisfaire les goûts de luxe de sa femme dont il est éperdument amoureux, ça n'est pas franchement fun d'un premier abord. A vrai dire, c'est même carrément gênant. Voir Sordi se démener pour essayer de taxer ses relations et se gaufrer systématiquement dans un décor romain du début des 60s qui fleure bon la dolce vita, ça ne pousse pas franchement au rire.

Et pourtant ce n'est pas si dramatique que cela... D'abord parce que la tête de Sordi, même au milieu des pires ennuis, est tellement expressive qu'on dirait un cartoon live et ça fait passer les scènes les plus dures pour des moments badins (sa dégaine avant de partir à l’abattoir avec son lance-harpon! ). Et ce n'est pas tout, ce couple d'industriels, pivots de l'histoire et hauts en couleur, donne un ton étrange aux scènes pourtant graves dans lesquelles ils apparaissent. La discussion autour d'un café est limite surréaliste et celle dans l'hôpital frôle la psychiatrie.

Ce grand écart permanent est assez déstabilisant mais loin d'être désagréable. Limite, ça fait presque du bien d'être bousculé ainsi et de se retrouver devant ce genre d'ovni.

7/10

[Jed_Trigado]

Achat un peu à l'aveugle, sur la foi de cette affiche énigmatique et de l'envie de connaître un peu mieux la filmo d'Alberto Sordi.

De Sordi, il y avait Tutti Dentro qui était passé il y a quelques semaines au Cinéma de Minuit sur France 3, c'était pas mal.

[pabelbaba]

Oh la gueule avec ses cheveux longs.

En plus il est réalisateur sur celui-là. Et y'a Joe Pesci...

[Jed_Trigado]

Oh la gueule avec ses cheveux longs.

On dirait Yves Mourousi avec une moumoute.

[pabelbaba]

Un peu ouais, mais je crois que c'est les lunettes...

[Alegas]

Rogue One de Gareth Edwards - 2016

Première tentative de VOD. Et ça s'est bien passé.

Sinon le film, ben il démoule. Franchement, après SW7, je pensais qu'on pouvait mettre la franchise à la poubelle et qu'elle n'allait accoucher que d'ersatz sans saveur à peine digne des derniers volets de la saga l'Arme Fatale. Ménon.

Apparemment Edwards a lu ma critique du 7 pour corriger le tir et nous a sorti un vrai film DANS l'univers des premiers films. Et qui dit univers, dit DES planèteS. Pas juste trois rochers tout pétés qui ressemblent à un tournage dans le Lubéron. Ici on a un désert classe, avec une ville sainte qui a de la gueule (c'est pas le camping de bédouins du 7), la planète-fonderie (celle du 3 je crois), la planète paradis-océanie avec une forteresse un peu originale, et celle un peu foireuse avec les canyons et les orages. Sans compter le truc urbain louche du début et le truc inca/jungle de la rébellion. D'un coup, on est immergé dans cet univers parce qu'il existe devant nos yeux et qu'il n'est pas juste suggéré ou représenté avec des choses aussi connes qu'une simple forêt de sapins.

Côté scénario, la trame ne bouge pas, c'est encore la mission d'un petit groupe qui finit en bataille rangée. Mais dans le détail, on a des choses sympas et pas trop mal écrites. La justification de la faille dans la protection de l'Etoile de la Mort est bien trouvée. Les nouveaux persos ont de la consistance. La nana a la même prestance que Rey. Le gamin de Y tu Open Range tambien s'est fait pousser des couilles et s'est payé du charisme. Le robot est attachant et marrant sans être nian-nian et les seconds couteaux sont plutôt sympas. Bon, dans le lot y'a Donnie, voilà...

Enfin le truc qui démontre qu'Edwards >>>>>>> Jean-Jacques Abraham, c'est dans les scènes d'action. Elles n'ont rien de folles et les Stormtroopers ont toujours l'air d'être des débiles légers, mais bordel, c'est lisible alors que ça défouraille bien comme il faut.

Au final, avec les clins d’œil (assez légers) ça donne le film de SW que je voulais voir, même s'il y a quelques trucs un peu nases comme les reconstitutions de persos ou même Vador qui n'est pas assez imposant.

7,5/10

[Jed_Trigado]

Ta critique.

Je suis assez d'accord dans l'ensemble, sauf sur Vador, en une scène il est mille fois plus iconique et inébranlable que dans toute la saga de Lucas.

[pabelbaba]

Ben pour Vador, c'est compliqué. Il est censé foutre le boules même en ne faisant rien. Et là, son dialogue avec le directeur, il est nase parce qu'il n'en impose pas assez. Ensuite, un fois en action c'est différent, mais pour moi Vador doit en imposer même sans bouger.

[pabelbaba]

Le Guignolo de Georges Lautner - 1980

Lautner explique très bien ce film dans les bonus du DVD Studio Canal : suite au succès de Flic ou Voyou, Gaumont lui file un paquet de fric et carte blanche pour refaire une comédie avec Bébel. Lautner ne se fait pas prier et part tourner sans scénario.

J'aurais pu arrêter ma critique là je pense.

Ce film n'est qu'un grand partage en couille. Pas d'histoire, juste un personnage de cambrioleur/arnaqueur raté et un vague pitch à base d'espionnage et de vaudeville en carton. C'est vraiment pas bézef. Lautner n'en a que pour Bébel et le laisse faire le con à toute occasion. Ca devient presque insupportable par moment ces gesticulations, ces gamelles, ces cascades aussi dangereuses qu'inutiles, ces coups de pieds dans les roubignoles...

Mais je suis faible et ça arrive parfois à me faire marrer. Parce que malgré tout, il y a Audiard derrière les dialogues, et même si son âge d'or était derrière lui et que ça a dû être bricolé à la va-vite, il y a de la phrase qui claque et de la répartie bien sentie.

Enfin là encore, c'est tout pour Bébel, parce que le reste du casting, c'est la misère. Charles Gérard, Galabru, Guybet, quand ils sont à ce point à la rue, c'est pas beau à voir. Pareil pour les nanas, à la mode des 80s avec des seins ridicules et des cheveux pas permis, ça pique. Heureusement, il y a Géret qui tient à peu près la baraque.

Au final, même pour un inconditionnel, c'est dur.

3/10

[Mark Chopper]

à la mode des 80s avec des seins ridicules

Je me méfie avec toi

[pabelbaba]

Hop Hop Hop

[Mark Chopper]

Bon, d'accord

[Jed_Trigado]

Comment c'est pété comme film, autant se revoir Joyeuses Pâques.

[pabelbaba]

C'est prévu.

[Alegas]

Nausicaä de la Vallée du Vent d'Hayao Miyazaki - 1984

A force de retarder l'échéance pour le découvrir, il fallait bien y plonger un jour...

Je ne suis pourtant pas un énorme fan des films Ghibli, cependant celui-là m'a vraiment plu. Pour une fois on plonge dans un monde étrange mais avec des clés de compréhension assez simples. L'état du monde, les guerres, les menaces sont expliquées. Et c'est bien le minimum dans un film de science-fiction. Ca ne fait pas tout, bien évidemment, mais c'est un gros plus, comparé au Château Ambulant ou Chihiro par exemple, où l'on est complètement largué de ce point de vue. A noter aussi que si le background historique concernant la Terre, la forêt toxique et les insectes a une belle cohérence et amène de belles scènes, notamment celle d'intro et de découverte de la source, en revanche tout ce qui est géopolitique et guerre entre les humains, c'est bien fumeux...

Les réactions des humains en général sont bien trop basiques, avec les gros méchants d'un côté et les gentils de l'autre. Mais ce n'est finalement pas le principal. Il faut un peu se laisser porter par l'univers et sa découverte. La qualité de l'animation y joue pour beaucoup. Pour 1984, c'est une sacrée réussite, avec un paquet de scènes couillues visuellement et une belle recherche artistique. Pas étonnant qu'on rapproche le Starwatcher/Arzak de Moebius avec Nausicaä et son planeur. Pas étonnant non plus que j'ai eu envie à plusieurs reprises de siffloter "il habite Baker Street..." Et la musique de Joe Hisaishi finit de nous transporter, même si son emprunt à la Sarabande n'était pas forcément super heureux. Enfin rien de vraiment gênant.

Au final, enfin un film de Miyazaki qui me parle complètement. En espérant que Mononoké, sur lequel je risque d'enchaîner, me fera au moins le même effet.

8,5/10