The World of Kanako, de Tetsuya Nakashima (2014) L'histoire : Un ancien policier part à la recherche de sa fille, une lycéenne disparue depuis plusieurs jours. Au fur et à mesure de son enquête, il découvre sa double vie et ses dangereuses fréquentations...The World of Kanako n'est pas un film qui ouvre facilement son cœur... Mais comme pour
Confessions, le précédent long-métrage de Tetsuya Nakashima, le spectateur ne doit pas hésiter à sonder sa noirceur. Il pourra ainsi découvrir ce qui se trame au-delà des apparences, de son montage cocaïné, de sa stylisation qui tend parfois vers le maniérisme, de son intrigue inutilement complexe, de son accumulation d'horreurs (torture, viol, pédophilie...) et de ses personnages souvent caricaturaux. Il remarquera alors d'autres personnages, plus humains, qui se débattent pour sauver ou venger ceux qu'ils aiment, quittes à se laisser contaminer à leur tour par la noirceur environnante, à l'image du personnage-titre... Qu'est-ce que le monde de Kanako, Alice postmoderne passée à son tour de l'autre côté du miroir, sinon celui d'une lycéenne qui a en apparence tout pour plaire et être heureuse, mais qui préfère semer le chaos ? Un bourreau, plutôt qu'une victime, qui finit toujours, comme son père, par détruire ceux qu'elle aime. Kanako, si elle demeure insaisissable, cherche à figer une certaine image du bonheur, plutôt que de le voir, lentement et inéluctablement, se désagréger... Formellement bluffant, porté par un casting d'exception et non dénué d'humour malgré sa radicalité (Satoshi Tsumabuki, en flic ripou et hilare accro à la sucette, y est pour beaucoup),
The World of Kanako, véritable descente aux enfers, provoque la fascination ou le rejet, sans possibilité de compromis. Malgré ces nombreux défauts, auxquels il convient d'ajouter une fin qui n'en finit pas de finir, l'auteur de ces lignes a choisi son camp, quitte à s'y sentir seul.
Note : 7,5/10