[Alegas] Mes Critiques en 2017

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar pabelbaba » Jeu 13 Avr 2017, 10:48

8)
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Jed_Trigado » Jeu 13 Avr 2017, 11:20

Le Marginal, je kiffe. La bonne époque. :mrgreen:

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar pabelbaba » Jeu 13 Avr 2017, 11:36

Avec vos conneries j'ai envie de me refaire Les Morfalous et les films avec le mot Flic de Delon des 80s. :evil:
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Bernard et Bianca au pays des kangourous - 7/10

Messagepar Alegas » Sam 15 Avr 2017, 17:31

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The Rescuers Down Under (Bernard et Bianca au pays des kangourous) de Hendel Butoy & Mike Gabriel
(1990)


A l'instar de Oliver & Company, ce Disney fait partie de ces dessins animés qui m'ont laissé un sacré souvenir de jeunesse. Autant je ne me souvenais guère de la majorité du film, si ce n'est quelques détails isolés (la présence d'un varan, la mort du bad-guy, etc...) autant toute l'introduction du film c'est clairement le genre de séquence qui est resté gravé dans ma mémoire, et je suppose que je suis loin d'être le seul dans ce cas. Ce film est un peu une anomalie dans l'histoire du studio, puisque c'est la première fois que Disney tente de donner une suite à l'un de ces précédents films. Même encore aujourd'hui, si l'on excepte les suites à la qualité douteuse sorties directement en vidéo, le phénomène est extrêmement rare, et c'est donc d'autant plus surprenant de voir Disney produire une suite à un film qui avait, certes, plutôt bien marché, mais pas au point de lancer une franchise. Pourtant, dès les premières minutes, le film étonne en proposant rapidement tout ce que le premier opus ne réussissait pas, à savoir livrer un pur film d'aventure, à la fois enthousiasmant et dépaysant (le choix de l'Australie, contrée peu montrée dans les films pour enfants, joue forcément énormément). C'est aussi et surtout un question de rythme : là où le premier film était un récit sacrément inégal, bourré de temps morts, ici on fait face à un film assez court et où il se passe toujours quelque chose, puisque la moindre séquence, même dialoguée, donne lieu à quelque chose de visuellement très ludique (je pourrais citer beaucoup d'exemples, mais le monologue du bad-guy avec le varan qui vole les œufs sous son nez est particulièrement parlant).

ImageImageImage


Tout est question de mise en scène donc, dans ce film qui n'oublie pas de proposer de l'épique (cette ouverture avec l'envol de l'aigle, de loin la meilleure scène du métrage) mais aussi de faire évoluer ses personnages, chose qui manquait cruellement au film original (on a plus d'empathie en cinq minutes pour le couple de souris dans ce film que dans toute la durée du premier film, c'est dire). Si on ajoute à ça le très joli score de Broughton (qui est pourtant pas spécialement un compositeur à la carrière des plus réjouissante) et un travail visuel particulièrement réussi (il y a un vrai gouffre qualitatif avec les précédentes productions Disney, sans doute grâce au fait que le film est le premier du studio a être colorisé entièrement par ordinateur, le seul bémol étant les modélisations 3D qui ont bien mal vieillies de leur côté), on obtient aisément un des films les plus sous-estimés du l'histoire du studio, un pur film d'aventure familial, et qui aurait clairement mérité un succès financier, ne serait-ce que pour avoir un troisième film de la même trempe.


7/10
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Ivre de femmes et de peinture - 2/10

Messagepar Alegas » Dim 16 Avr 2017, 16:53

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Chi-hwa-seon (Ivre de femmes et de peinture) de Im Kwon-taek
(2002)


Acheté à une époque où je prenais tout et n'importe quoi en dvd à partir du moment où c'était coréen. Autant j'ai pu découvrir des films sympas avec cette méthode, autant là j'aurais clairement pu m'abstenir :mrgreen: , surtout que entre le pitch tout naze et le fait que le film soit Cannes-friendly, il y avait de quoi prévoir le film bien chiant au possible, et forcément, ça n'a pas loupé :mrgreen: . Alors concrètement j'ai quasiment tout oublié du film le lendemain de la vision, mais bon c'est plutôt facile de résumer le film, puisqu'en fait c'est juste le biopic sur un mec un peu obsédé sexuellement qui s'avérait être un peintre pas trop mauvais. Du coup, la totalité du film alterne entre les scènes de cul, les discussions sur la sexualité envahissante, et les longues séquences où Choi Min-sik peint et où des gens hallucinent parce qu'il défie les conventions, bref autant dire que c'est passionnant de bout en bout :eheh: . Le pire, c'est de voir qu'un film pareil a pu gagner le prix de la mise en scène à Cannes (ex-æquo avec Punch-Drunk Love), et du coup ça permet de constater ce qui les fait kiffer là-bas : deux heures de plans fixes avec quelques jolis plans dans la nature, on avait jamais vu ça auparavant, c'est sûr que ça fout la misère à Irréversible, lui aussi en compétition la même année :lol: . A la limite, le seul truc à sauver c'est la prestation de Choi Min-sik qui joue bien le mec torturé entre sa teub et son pinceau, mais bon je mentirais si je disais qu'il faisait pas le même numéro d'un bout à l'autre du film. Le mérite du film aura au moins été celui de me faire comprendre que je dois me tenir loin, très loin du cinéma de Im Kwon-taek.


2/10
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Utu - 5,5/10

Messagepar Alegas » Lun 17 Avr 2017, 14:52

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Utu de Geoff Murphy
(1983)


La ressortie du film aura éveillé ma curiosité : un film d'époque néo-zélandais sur une sanglante rébellion maorie, le tout vendu comme un grand film méconnu à cause de sa visibilité réduite, il ne m'en fallait guère plus pour me convaincre. A l'arrivée, je dois avouer ma déception, surtout face à un pitch de départ qui pouvait donner quelque chose d'assez grandiose. Utu reste un film plein de surprises, ne serait-ce que pour son approche qui fait qu'on le rattache automatiquement au western, et pour cause : Geoff Murphy profite des sublimes paysages néo-zéalandais et de la filiation indiens/maoris pour créer un vrai western avec ses codes digérés. Cela donne d'ailleurs la meilleure partie du film, puisque dès que le récit embrasse entièrement le genre, on a le droit à un film assez étonnant, autant dans sa façon de montrer l'action (avec quelques touches surprenantes de comédie, en témoigne la storyline du paysan qui va se créer une arme de plus en plus puissante au fur et à mesure de l'avancée du récit) que dans sa conclusion très mystique, posant un constat pour le moins amère sur la condition maorie et sur l'avenir de ses terres.

Malheureusement, pour arriver à cette partie qui laisse présager un excellent film, il faut se coltiner la grosse première heure du métrage, succession curieuse de séquences détachées scénaristiquement les unes des autres (le seul fil rouge étant l'évocation de la rébellion, et parfois l'apparition du paysan qui veut sa revanche) et qui n'aboutissent sur pas grand chose. Il y a clairement deux parties distinctes dans Utu, mais c'est réellement à partir du raid nocturne sur le village que le film prend son envol, et c'est tout de même bien dommage qu'il faille attendre jusque là pour avoir un film au minimum captivant. Reste des qualités évidentes, comme une réalisation qui arrive à faire beaucoup avec peu (les paysages de Nouvelle-Zélande aident beaucoup), une violence omniprésente et une direction d'acteur globalement réussie, mais j'attendais bien plus de ce film pourtant prometteur.


5,5/10
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Brimstone - 6/10

Messagepar Alegas » Mar 18 Avr 2017, 18:05

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Brimstone de Martin Koolhoven
(2017)


J'entrais dans la salle sans savoir ce que j'allais voir, si ce n'est que c'était un western et avec la connaissance des gros noms du casting, et finalement c'était pas plus mal car pour le coup c'est vraiment un film qui joue énormément sur l'effet de surprise, notamment au niveau de sa construction. Curieux film que ce Brimstone qui, en apparence, a tout l'air d'une production un peu fauchée, et qui se révèle être, sur fond d'histoire de vengeance, une sorte de constat spirituel et existentialiste sur le Grand Ouest, et sur l'adage stipulant que le passé nous rattrape toujours. Je vois d'ici ceux qui crieront au film de petit malin, qui tente de prendre le genre de haut avec sa pose un brin pompeuse, mais pour le coup c'est clairement ce qu'il y a de mieux dans le film, Brimstone n'étant jamais aussi bon que quand il se transforme en requiem macabre à la limite du fantastique. Ça donne du coup un film à la construction pour le moins intrigante, puisque remontant dans le temps pour comprendre l'origine de la vengeance, et avec une utilisation de chapitres de la Bible qui en dit long sur le caractère universel que souhaite donner le réalisateur à son récit.

Malheureusement, Brimstone souffre d'un plutôt gros problème, à savoir celui de l’essoufflement au fur et à mesure que le récit progresse. Forcément, sur un film de presque 2H30, ça se ressent pas mal. Du coup, autant les deux premiers chapitres fonctionnent plutôt bien, autant le reste ne fait qu'énoncer des choses que l'on avait déjà deviné, en plus de rendre le propos de moins en moins subtil, notamment sur ses penchants féministe et anti-religieux, surlignés comme pas possible. Surtout qu'à côté de ça, le final apocalyptique ne porte pas très bien son nom, avec quelque chose de relativement convenu, si on excepte bien sûr la toute fin qui elle, pour le coup, est plutôt couillue dans son genre :shock: (on aura beau dire ce qu'on veut, le film va jusqu'au bout de son propos). Formellement, le film est assez surprenant, surtout de la part d'un mec dont je n'avais jusqu'ici jamais entendu parler. C'est jamais virtuose mais on sent le bonhomme capable de dissimuler un budget assez maigre avec une réelle maîtrise pour livrer des plans bien chiadés. Côté musique, beau boulot de Tom Holkenborg, aka Junkie XL, qui livre un très agréable score qui rappelle pas mal les moments les plus lyriques de Mad Max : Fury Road. Enfin, côté casting, Guy Pearce fait très bien le job en boogeyman bigger than life, mais la réelle surprise vient à mon sens de Dakota Fanning, qui n'avait pas été aussi convaincante depuis plus de dix ans. En revanche, je suis bien moins convaincu par la présence de Kit Harrington, dans un second rôle qui aurait mérité bien plus quelqu'un de moins connu et de plus charismatique. Un film sympathique au demeurant à bien des égards, mais qui s'effondre malheureusement sous le poids de ses ambitions, ainsi que de son manque flagrant de subtilité.


6/10
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Vie est belle (La) (1998) - 8,5/10

Messagepar Alegas » Sam 22 Avr 2017, 12:40

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La vita è bella (La vie est belle) de Roberto Benigni
(1997)


Une œuvre qui a longtemps fait partie de mes films fétiches, et que je n'avais pas revu depuis une bonne décennie, et autant dire que la revision fait du bien, quand bien même les quelques défauts du métrage me sautent désormais aux yeux. S'il y a bien un film sur l'Holocauste que je pourrais conseiller à un public de tout âge, c'est bien celui-ci, et je pense que c'était clairement l'un des objectifs de Benigni que d'être le plus universel possible, à travers une fable qui évoque l'un des pires chapitres de l'histoire de l'humanité. Sur ce point là, on peut difficilement reprocher quoi que ce soit au film tant il réussit tout ce qu'il entreprend, que ce soit son hymne à la vie et à l'espoir, la relation touchante entre un père prêt à toutes les folies et son fils, mais aussi la reconstitution d'une Italie peu à peu gangrenée par le fascisme (le fait que le film commence avant la guerre aide bien). Traiter au premier degré d'un tel sujet est déjà chose difficile, et Benigni cherche clairement la difficulté en cherchant à proposer un juste équilibre entre la reconstitution sérieuse et le décalage principalement amené par son personnage principal. C'est certainement là la plus grande force du film : arriver à se maintenir dans cet entre-deux du début jusqu'à la fin, sans que jamais cela ne donne l'impression d'être à côté de la plaque.

Certains pourront toujours trouver que Benigni, jouant le rôle principal, en fait des caisses, mais c'est justement ce rôle de clown extrême qui donne toute sa puissance au propos et au traitement du métrage, d'autant que quand il faut calmer le jeu pour laisser apparaître des séquences plus percutantes, le bonhomme y arrive avec autant de brio (la storyline du médecin, ou encore la courte séquence où le père voit l'amoncellement de cadavres caché dans le brouillard, c'est d'une noirceur assez extrême). Là où je serais un peu plus critique, ça serait du côte formel, puisque sur toute la durée du film, on sent que Benigni ne cherche jamais à embellir techniquement son œuvre. C'est bien simple : du début jusqu'à la fin la mise en scène est fonctionnelle au possible, voire carrément simpliste, et ce n'est pas la photographie peu inspirée (à deux-trois exceptions près) qui va me faire mentir (et c'est d'autant plus étonnant que le directeur photo a quand même bossé chez Leone et Annaud auparavant). Alors certes, ça n'empêche pas le film de briller du côté de son script, de sa musique et de son interprétation, mais il faut bien reconnaître que le look de téléfilm rend l'objet filmique forcément moins agréable à regarder qu'il n'aurait pu l'être, enfin bon là pour le coup c'est du chipotage d'amateur de belles images. Reste que La vie est belle reste encore aujourd'hui l'un des plus beaux films faits sur le sujet (avec Schindler's List), et rien que pour ça Benigni mérite mes louanges.


8,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Jed_Trigado » Sam 22 Avr 2017, 12:42

Une merveille. :super:
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Serpent aux mille coupures (Le) - 8/10

Messagepar Alegas » Dim 23 Avr 2017, 19:37

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Le serpent aux mille coupures de Éric Valette
(2017)


Comment ça fait plaisir de voir un film pareil à l'heure actuelle. C'est bien simple, c'est ce genre de qualité qu'on est en droit d'attendre lorsqu'on va voir un film de genre français, et malheureusement ça reste finalement trop rare. A l'heure où des mecs doués comme Siri ou Cavayé vont tourner des projets honteux, voir Valette livrer le polar français le plus noir depuis longtemps a quelque chose de bien jouissif, puisqu'il prouve qu'avec de la volonté et un minimum de budget, on peut tout à fait produire un film marquant. Sans trouver le film génial en tout point, j'ai finalement assez peu de réserves devant ce film qui est à mes yeux le meilleur de son auteur so far. Le côté No Country for old men dans la campagne française est forcément très appréciable, et c'est donc d'autant plus surprenant de voir un tel film arriver dans nos salles actuellement, puisqu'il n'écarte ni la violence crue, ni sa vision pessimiste du monde. Valette oblige, on est à mi-chemin entre le polar et le western, sur un récit éclaté en plusieurs storylines qui vont toutes déboucher au même endroit, et la première grande surprise du film est de constater l'ambition, toute proportion gardée, du script qui gère très bien le passage d'un personnage à un autre, sans jamais perdre de l'intérêt. Surtout que le film est particulièrement bien géré côté montage, avec un vrai crescendo avant le climax, et si on ajoute à ça la mise en scène toujours nickel de Valette on obtient sans trop de problème le film français le mieux foutu formellement depuis au moins cinq ans.

Dans les quelques défauts qu'on pourrait reprocher, il y a bien le final un poil décevant côté action (c'est vraiment le seul passage où l'on sent que l'ambition a été revue à la baisse) mais c'est finalement bien peu devant les grandes qualités du film. De l'excellente utilisation de la campagne française (avec les rapports sociaux qui en découlent) à l'interprétation globalement réussie (mention spéciale à Terence Yin, acteur sorti de nulle part qui incarne un bad guy mémorable, dont la présence hante tout le film), en passant par le script jamais manichéen où le moindre personnage peut se révéler être un enfoiré sans vergogne, Le serpent aux mille coupures s'impose à mes yeux comme une franche réussite. De ce fait, je me permet de surnoter un poil sur ce coup là, ne serait-ce que par encouragement, car encore une fois un tel film en 2017 c'est réellement un miracle, et vu l'indifférence dans laquelle a pu se faire la sortie, je doute fort qu'on revoit quelque chose de ce style avant très longtemps.


8/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar osorojo » Dim 23 Avr 2017, 19:40

Comme je n'ai toujours pas de ciné dispo, je n'ai pas pu le voir, mais vous avez quand même été pas mal à lui faire bonne presse ici. Tu confirmes que c'est une bobine à ne pas manquer, dès que c'est dispo, je saute dessus :mrgreen:
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Charrette Fantôme (La) (1939) - 5/10

Messagepar Alegas » Lun 24 Avr 2017, 18:59

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La Charrette Fantôme de Julien Duvivier
(1939)


Première déception de la part de Duvivier, et venant donc du premier film fantastique que je mate du bonhomme. Réadaptation d'un ouvrage ayant déjà donné lieu à un film de Victor Sjöström (on n'est donc pas devant un remake à proprement parler, même si les deux œuvres ont beaucoup de points communs), il est étonnant de constater tout d'abord le réel travail d'adaptation fait sur le récit afin qu'il puisse fonctionner dans un cadre social français, et c'est vraiment à partir de ça que le film de Duvivier va prendre un tournant très différent de la précédente adaptation. Car, et c'est peut-être là ce qui m'a assez déçu au final, nous ne sommes pas vraiment devant un film fantastique, mais plus devant un drame à hauteur d'homme sur lequel va interférer parfois un élément venu d'outre-tombe. Là où le film de Sjöström se consacre entièrement à la revision d'une vie à travers la mort, il est surprenant de constater que Duvivier réserve cette partie pour son tout dernier acte, préférant donc se consacrer sur la vie de l'homme en question avant de le tuer. Une écriture plus linéaire donc, et qui empêche le film de faire aussi fort que Sjöström, car c'était précisément la force du film suédois que d'apprendre à connaître le passé trouble d'un homme sur lequel on avait de l'empathie (puisqu'on l'avait vu mourir) alors qu'ici on le trouve antipathique du début jusqu'à sa mort. Un choix curieux donc, sans doute fait pour empêcher la filiation trop proche, mais qui empêche clairement au film de décoller du côté de l'histoire et de ses personnages (surtout qu'à côté de ça, on se tape un personnage féminin bien cul-cul quand même).

Autres choix curieux : cette volonté de faire le moins possible de séquences fantastiques (alors que ce sont les meilleures du film, je pense notamment à la mort de la vieille dame et de la récupération de son âme) ou encore la rapide disparition du personnage de Louis Jouvet, car bon c'est bien dommage tout de même de voir le meilleur acteur du film sous-utilisé comme ça. Côté réal, rien de spécial à dire, c'est carré mais rarement étonnant, et quand ça l'est c'est souvent grâce à des techniques de surimpression déjà vue chez Sjöström, bref c'est là aussi décevant de ce côté là. Un film pas dénué de qualités, qui se laisse regarder sans ennui mais sans réel intérêt non plus, contrairement à La fin du jour, que Duvivier signera la même année. Pour le coup le film original est beaucoup plus recommandable.


5/10
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Tricheurs (Les) - 6/10

Messagepar Alegas » Mer 26 Avr 2017, 19:05

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Les Tricheurs de Marcel Carné
(1958)


Retour au noir et blanc pour Marcel Carné après Le pays d'où je viens, que l'on tâchera d'oublier. Après un film qui sentait bon la commande impersonnelle, ça fait du bien de revoir Carné sur un projet où on le sent beaucoup plus impliqué, quand bien même Les Tricheurs s'avère être très différent de ce qu'a pu faire le réalisateur jusqu'ici. Se déroulant dans le Paris des années 50, Les tricheurs s'avère vite être un film-constat sur la jeunesse française, qui imite peu à peu son homologue américaine à un âge où débauche et amour se croisent. D'emblée, le sujet est intéressant de par ce que le film dépeint, puisqu'on y voit un peu tout ce qui va amener l'explosion de cette même jeunesse la décennie suivante, avec Mai 68 et la liberté sexuelle, et quand bien même le film est une fiction pure et dure, il est difficile de ne pas y voir un côté très documentaire dans la façon dont Carné filme ces jeunes, cherchant à recréer au mieux une ambiance toute particulière. Le film n'est pas qu'un constat, puisqu'il vire au fur et à mesure dans le drame romantique, avec deux personnages qui s'aiment mais qui vont jouer avec la liberté sexuelle que les autres leur imposent, pour au final partir dans des proportions regrettables.

Une nouvelle fois chez Carné, les personnages malmenés par le destin sont au centre du récit, en témoigne le dernier acte qui rappelle forcément un peu celui de La Marie du port (encore que là où ce dernier ratait le coche, ici on a une fin très noire qui colle avec le propos). En revanche, là où le film est un peu mal foutu, ça va être du côté du rythme : le film est un peu trop long pour ce qu'il raconte, et aurait gagné à s’accélérer sur certains passages. A côté de ça, il y a du bon et du moins bon du côté de l'interprétation, puisque si le casting féminin fonctionne, c'est moins le cas pour les deux têtes d'affiche masculines, notamment à cause d'un débit de parole qui se rapproche trop de la récitation (ça peut marcher dans un film du réalisme poétique, là beaucoup moins). Du coup, on se demande ce qu'aurait pu être le film avec Belmondo dans l'un des deux rôles, comme il l'avait souhaité à la base, pour finalement se retrouver dans un rôle très secondaire (l'un de ses tout premiers, et il était déjà bon). Un film pas désagréable à regarder, loin de là, mais si on excepte le final ainsi que le traitement réussi de la jeunesse, c'est quand même pas spécialement mémorable.


6/10
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Sweatbox (The) - 7/10

Messagepar Alegas » Jeu 27 Avr 2017, 20:30

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The Sweatbox de Trudie Styler & John-Paul Davidson
(2002)


Curieux film que The Sweatbox, documentaire destiné à devenir un bonus de dvd et qui deviendra finalement le document que Disney tente en vain de faire disparaître, puisqu'il dévoile les coulisses chaotiques d'un film d'animation, et du pouvoir des exécutifs sur les artistes, loin donc de l'image toute belle que tente de vendre le studio depuis des décennies. On y suit donc, de la pré-production jusqu'à la sortie du film, les avancées du projet Kingdom of Sun, qui deviendra The Emperor's New Groove, film pour le moins assez particulier puisqu'il est l'un de ces qui enterrera pour de bon l'âge d'or des années 90 chez Disney, et donc quoi de mieux que découvrir comment ce film, auparavant ambitieux et prometteur, allait devenir la comédie sans prise de risque que l'on connaît. Loin d'être comme la plupart des making-of habituels de Disney, on est ici dans quelque chose de beaucoup plus poussé, puisque Sting, collaborateur sur le film, imposera sa femme réalisatrice et une carte blanche pour filmer tout ce qui lui chante.

Il y a donc dans The Sweatbox absolument tout ce que Disney ne souhaite pas que l'on voit, projection-test, brainstormings, remises en question ou encore réunion d'exécutifs qui vont couler le projet en demandant un remaniement total du scénario, et rien que pour ça le film mérite d'être vu par les curieux un tant soit peu intéressés par l'envers du décor au cinéma. Surtout que le documentaire est d'une sincérité de chaque instant, et n'épargne pas les moments difficiles comme l'interview du réalisateur de The Lion King qui voit son projet peu à peu dépouillé de son essence, et qui passera la main à un autre, idem pour le passage où Sting menace carrément de se retirer du projet, ne se retrouvant plus dans le final réécrit. Plus que qu'un journal de bord où Sting est omniprésent, The Sweatbox est surtout la synthèse de ce qu'est la création d'un film à Hollywood, entre ambitions artistiques et décisions purement marketing. Un film passionnant donc mais qui, malheureusement, de par sa nature de document interdit, n'est visible que dans un workprint de piètre qualité. Néanmoins, il serait dommage de passer à côté de quelque chose d'aussi instructif, le jeu en vaut clairement la chandelle.


7/10
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Auteur: Jed_Trigado

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Assurance sur la mort - 6,5/10

Messagepar Alegas » Ven 28 Avr 2017, 21:49

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Double Indemnity (Assurance sur la mort) de Billy Wilder
(1944)


Un peu déçu vu la belle réputation du film, considéré un peu partout comme l'un des meilleurs films noir jamais tournés. Alors que ce soit bien, il n'y a pas de doute là-dessus, c'est clairement un film solide et appréciable, mais jamais je n'ai eu ce petit truc en plus qui me fera dire que c'est un grand film. Faut dire que le film part plutôt mal à partir du moment où l'on voit toute l'histoire se dérouler dans notre esprit avant qu'elle apparaisse à l'écran, et Double Indemnity aura beau être une date du film noir, il n'empêche que son histoire est franchement prévisible (que l'histoire soit un flash-back, je suis pas convaincu de l'utilité, bien au contraire), et grandement sauvée par le contexte dans laquelle elle se déroule (à savoir le milieu des assurances, qui apporte un vent d'originalité sur le récit). La voix-off omniprésente n'aide pas spécialement, et on me dira que c'est un code du genre, ce que je comprend tout à fait, mais bon il y a quand même des limites à son utilisation, et là c'est bien simple c'est un film beaucoup trop bavard où les actions du héros sont souvent surlignées par ses mots, et c'est franchement dommage car ça dessert énormément le travail visuel de Wilder, qui lui est globalement de très bonne tenue.

Double Indemnity tient surtout la route grâce à sa déconstruction habile du crime parfait. Forcément, vu le début du film, on se doute de comment ça va se terminer, mais il y a un réel plaisir à deviner d'où la faille va venir, et c'est clairement la meilleure partie du métrage (c'est limite dommage que Robinson ne soit pas plus présent), avec un jeu du chat et de la souris où tout le monde se méfie de tout le monde. Fred MacMurray, que je découvre, porte le film sur ses épaules avec une certaine classe, par contre je suis moins convaincu par Barbara Stanwyck, qui est très bien en soi, mais à qui il manque un certain sex-appeal pour être réellement convaincante dans ce rôle de femme fatale. Je me doute bien que mon appréciation pas très haute du genre doit jouer, mais à défaut de voir en Double Indemnity un grand film, j'y vois tout de même un honnête film agréable et avec quelques points originaux qui en font toute sa saveur.


6,5/10
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