"La méprise" de Vladimir Nabokov - 1934¤¤¤
Roman qui le fera connaître parmi le lectorat français, "La méprise" est étrange tant dans sa construction que dans sa narration. Il apparaît tout d'abord comme un journal écrit à la volée, un peu sans queue ni tête. Puis vient se greffer un début d'intrigue dont le style prête à penser. Je pensais d'abord qu'il s'agissait d'une mauvaise double traduction (du russe à l'anglais, puis de l'anglais au français) mais j'ai découvert après ma lecture que c'est l'auteur lui-même qui avait traduit son roman en anglais, gardant ainsi ce qui fait le sel de la littérature russe.
En fait, on dirait davantage un premier roman hésitant plutôt que le roman d'un auteur ayant déjà quelques livres à son actif et ayant confronté son style à un recueil de nouvelles. Pris dans sa globalité, l'histoire est quelconque voire même pas très originale, mais c'est dans le personnage principal, sorte d'alter ego vicié de l'auteur, que se trouve l'intérêt. Il a tous les défauts du monde et pourtant, on aimerait le voir se sortir de la situation dans laquelle il s'embarque.
Il sera vite oublié mais je le conseille tout de même pour ceux qui aime DostoIevski (il y a des sonorités qui lui ressemble) ou qui pense que Nabokov = Lolita.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ?
- Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."