[Dunandan] Mes Critiques en 2017

Modérateur: Dunandan

Simetierre - 6,5/10

Messagepar Dunandan » Mer 05 Avr 2017, 05:23

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Simetierre, Mary Lambert (1989)

Simetierre est le bouquin qui m'a fait connaître Stephen King et ouvert à la littérature adulte, je lui ai donc toujours réservé une certaine affection, bien que le genre s'y prête peu à la base. Et l'adaptation est pas si mal, et compte même, selon moi, parmi l'une des meilleures adaptations du romancier avec Misery et bien sûr Les évadés. Alors oui, on perd en densité, mais l'ambiance autour du cimetière est plutôt réussie, les thématiques autour de l'acceptation de la mort sont bien amenées, et il y a surtout ce final de dingue qui a gardé toute son efficacité.

Le seul gros point noir, c'est peut-être la prestation de la famille, hormis les gamins, un peu trop lisse, du moins au début, car le tour de force du film, c'est justement qu'elle finit par s'épaissir au fil du récit malgré un casting pas fou. Sinon ça reste du petit film d'horreur sympathique, ce n'est pas non plus la grosse claque, mais sa petite réputation est méritée, surtout grâce à ce dénouement sans concession qui tâche bien. Autre bémol, un peu plus embêtant, est ce gentil fantôme que j'aurais préféré plus ambigu et qui tranche avec le ton pessimiste de l'oeuvre. Idéal pour une fin de soirée sans trop prise de tête.

Note : 6.5/10
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2017

Messagepar Dunandan » Ven 07 Avr 2017, 04:43

TOP FILMS DU TRIMESTRE


Bon, puisque forcément je n'ai plus le temps de voir autant de films qu'avant, donc j'espace mes récapitulatifs de découvertes, et j'espère tenir ce petit journal de bord à la fin de chaque trimestre.

Donc mes 5 plus belles découvertes du trimestre sont :

1) Sing Street

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Un film musical qui donne la patate, tout simplement. J'avais bien aimé le film précédent du réalisateur, Begin again, mais là il transcende carrément la formule.


2) Le quai des brumes

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Un classique du réalisme poétique à la française qui n'a pas usurpé sa réputation. Ce sens du verbe, tout simplement sublime.


3) The Eagle Shooting Heroes

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Une comédie d'amour/WXP potache made in HK avec un casting fou. Le genre de pellicule à mater au 1000ème degré. Et certaines des chansons tournent en boucle à la maison (j'ai d'ailleurs édité ma critique, étonné qu'il ne soit pas un peu plus connu à Bkr).


4) Your Name

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À revoir pour une meilleure digestion car il faut s'accrocher au montage vers la fin, mais la love story est assez originale dans son traitement, servie par une DA au top.


5) Logan

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Incroyable que la Fox ait laissé passé un tel film entre ses filets, le film de super-héros crépusculaire par excellence qui me ferait presque réconcilier avec le genre.
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Tiger Cage 2 - 7/10

Messagepar Dunandan » Sam 08 Avr 2017, 22:58

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Tiger Cage 2, Yuen Woo-ping (1990)

Ça fait du bien de temps en temps de voir ce genre de bobine qui rentre aussi vite dans son sujet. En quelques minutes, le contexte est dressé avec cette histoire d'argent sale des triades se mêlant forcément à de la trahison sanguinaire. Alors c'est clair que ce n'est pas dans son histoire que ce film tire son épingle du jeu, mais bien dans ses séquences d'action aussi diversifiées qu'énervées comme on en trouvait tant à l'époque bénie des années 90, et son casting dont l'alchimie fonctionne bien et vite.

Plus une variation dans les thématiques (l'amitié et l'argent) et surtout l'occasion de diversifier la mise en boîte, cette suite n'en est pas une stricto sensus. D'ailleurs on retrouve Donnie Yen en chien fou contre toute logique si on connait l'histoire du premier, mais cette fois-ci en premier rôle, donnant lieu à des séquences plus que sympathiques, comme le combat où il est menotté à la pauvre Rosamund Kwan, et évidemment son duel au sabre dont on retiendra tout autant le jeu over the top (mais vraiment) de son adversaire qui confond jeu d'acteur et écarquillement des pupilles.

Au final, même si on pourrait regretter le ton radical (j'avais rarement vu autant de premiers personnages importants sacrifiés à mi-parcours) et choral du précédent opus, on gagne également un trio qui fonctionne bien, conduit par la toute mimi Rosamund Kwan, gaffeuse comme jamais (qui mine de rien apporte son lot de cascades à elle toute seule), David Yu en faux méchant, et bien sûr l'infatigable Donnie Yen. Un bon petit film d'action au spectre certes limité mais au tempo concentré, ce qui est bon à prendre en ces temps où la tendance est plutôt d'apporter un propos à l'action là où il y en a pas toujours besoin.

Note : 7/10
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Histoire de fantômes chinois III - 6,5/10

Messagepar Dunandan » Dim 09 Avr 2017, 01:52

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Histoire de fantômes chinois III, Ching Siu-tung (1991)

Pour avoir vu les trois films de la série, celui-ci est clairement le plus faible, mais il ne démérite pas pour autant. Il faut savoir pour commencer qu'il n'y a pas vraiment de rapport entre les trois au niveau de l'histoire, bien que le dernier soit une sorte de best of des deux précédents: on y retrouve le démon La Lau qui aspire la vitalité des hommes, ainsi qu'une petite histoire d'amour qui se développe entre un lettré (un moine plus précisément) et une fantôme sous l'emprise du démon et enfin un chevalier interprété par Jacky Cheung qui jouait lui aussi dans le second. Mais au fond il n'y a pas vraiment de continuité entre les trois.

On pourrait donc regretter un gros air de déjà vu, mais parmi les choses qui fonctionnent, on retient surtout le duo incarné par le moine et la fantôme (donnant l'occasion à des gags plus ou moins réussis autour de sa chasteté que les fantômes avides de chair humaine souhaitent briser avec une subtilité joyeusement peu finaude), interprétée par une Joey Wang toujours très sensuelle, et on a droit à ce titre à une poignée de séquences gentiment érotiques (la langue de Joey se glissant en vue subjective - bon ok c'est juste de la pâte à modeler le plan d'après - dans le gosier de sa proie, du grand art), et encore une fois l'alchimie fonctionne bien même si sans Leslie Cheung, forcément, on perd au change. Il y a aussi de jolis petits duels typiques de la trilogie rythmé par le son des prières taoïstes (je retiens surtout le pouvoir des oreilles vibrantes du vieux moine aux longs sourcils), le tout réalisé dans une ambiance bleutée, enfumée, et lancinante qu'on commence à bien connaître. Par contre le final avec La montagne noire est cheap à souhait et flirte avec le nanar.

Bref, à conseiller aux fans de la première heure car il n'y a pas grand chose de neuf à se mettre sous la dent mais ça ne manque pas de charme pour autant, surtout grâce à la présence toujours envoûtante de Joey Wang et à l'esprit (peut-être trop pour le coup) intact du style qui a fait le succès de la trilogie des fantômes à la beauté virevoltante (m'enfin juste Joey et certaine de ses sœurs, parce que leur boss, berk) et croqueuse d'hommes au coeur naïf mais rayonnant.

Note : 6.5/10
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Enfer des armes (L') - 7,5/10

Messagepar Dunandan » Lun 10 Avr 2017, 19:27

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L'enfer des armes, Tsui Hark (1980)

J'ai eu bien fait d'attendre un peu avant de me faire un avis plus posé sur ce film qui était pour moi une réelle déception vu la réputation qu'il s'était construite. Faut dire que la qualité du master du director's cut n'était pas fameuse (d'ailleurs obligatoire sous peine d'avoir une version bien moins intéressante et subversive), ce qui n'aidait pas mon cas, mais en même temps elle constitue la meilleure édition possible, donc c'est un cap à passer. Bon, ce n'est pas non plus la claque annoncée, l'oeuvre passe par certains raccourcis regrettables qui m'ont parfois sorti un peu du film, mais c'est clair que Tsui Hark passe ici à la vitesse supérieure.

Ce réalisateur nous avait livré deux films qui avaient leurs qualités, mais qui s'avéraient sur certains points encore des oeuvres de jeunesse. Personnellement j'en retire surtout une certaine folie dans la manière de construire ses histoires, variablement bien mises en oeuvre et inspirées par une multitude de styles qui tranchaient avec le cinéma HK d'alors, à l'époque de facture encore très classique. Mais au-delà de cette envie de transgression qui transpirait au niveau de la forme, je n'en retenais rien de mémorable. Par contre avec L'enfer des armes, pour son premier essai en terrain contemporain, Tsui Hark frappe fort. Il s'agit tout simplement de son brûlot ultime sur la jeunesse en perte de repères et les quartiers de troisième zone basés à Hong-Kong, alors en pleine effervescence socio-économique (la rétrocession n'était pas loin), et Tsui Hark ne se contente pas de les filmer en mode documentaire, mais il en capte le désespoir et la frustration à travers une caméra qui tranche dans le vif, une musique atmosphérique qui renforce ce sentiment d'étau se resserrant autour des personnages, et des compositions de plan qui confinent parfois au symbolisme mais sans perdre en intensité (notamment les scènes avec le chat et la souris).

En ce qui concerne l'histoire, c'est dense. On est juste jetés dedans, sans savoir où on va débouler, à l'image de son quatuor de jeunes qui commencent par des actes de délinquance purement gratuits et relativement sans conséquences pour ensuite être emportés, au gré des situations, vers une funeste destinée qui fait bien mal. Mais on se ficherait presque de leur sort si derrière leurs actes dignes d'un fait divers, ce n'était pas aussi une histoire d'amitié qui se dessinait en arrière, mise en tension par la venue de ce petit bout de femme téméraire, porteuse de convictions visant à briser l'ordre malsain qui règne ici-bas et désireuse de s'en sortir malgré tout, emportant ainsi le reste du groupe vers des cimes bien plus dangereuses que ce à quoi ils étaient préparés. Petite parenthèse sur le casting juvénile et inconnu au bataillon constituant ce groupe de têtes brûlées qui sont étonnamment justes dans leur rôle et nous prennent constamment aux tripes. On suit aussi en parallèle un policier, frère de la meuf, dépassé lui aussi par les événements (bien qu'il y résiste par un comportement borderline et parfois drolatique) et ajoute donc un brin d'intensité et de complexité à une histoire déjà touffue à la base.

Alors oui encore une fois, certains défauts me sautent encore aux yeux, comme la bande-son reprenant à tue-tête des morceaux bien connus (Goblin et Jean-Michel Jarre en tête) dont l'utilisation n'est pas toujours optimisée, le meilleur exemple étant les séquences de poursuite qui perdent ainsi parfois un peu de leur sentiment d'urgence. Quant au script, il n'est pas toujours très solide dans ses enchaînements (à croire parfois que Hong-Kong est un petit quartier), mais ça ne gène jamais trop car du coup ça resserre ainsi l'intensité du propos qui ne change pratiquement pas de régime d'un bout à l'autre, où se règlent finalement les comptes d'une micro-société en ébullition au sein d'un décorum à saveur mortuaire. Bref, à voir tout simplement pour assister à la naissance de tout un genre cinématographique (du moins à HK), à mi-chemin entre critique virulente d'une société en expansion galopante tendant dangereusement vers une forme de nihilisme nécrosant (ça rappelle les premiers films de Kitano mais sur un rythme plus trépidant) et polar hard-boiled, le tout tournant autour de cette histoire d'amitié furieusement contrariée et qui confère une certaine âme à l'ensemble.

Note : 7.5/10
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Dead or alive - 6,5/10

Messagepar Dunandan » Jeu 13 Avr 2017, 05:33

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Dead or alive, Takashi Miike (1999)

Il est bien souvent difficile de savoir sur quel pied danser avec les films de Takashi Miike, et celui-ci n'échappe pas à la règle. Il faut déjà voir la manière dont ce film est structuré. On nous prend d'abord d'assaut durant une bonne dizaine de minutes par un montage survitaminé où tous les mecs de la mafia bouffent, baisent, prennent de la coke montée sur un rail de 10 mètres, et enfin s'entre-tuent dans un bousin pas croyable, pour ensuite nous balancer une intrigue dramatique au tempo ralenti (le mot est faible), tout ça pour nous achever avec l'un des duels les plus WTF que le cinéma japonais nous ait proposé.

Dead or alive est donc un film malade, bipolaire, mais loin d'être inintéressant malgré quelques errances narratives dont on se serait bien passé. Car en effet, le pire c'est que l'intrigue n'est pas du tout difficile à comprendre, reposant en fait d'un côté sur une guerre de gangs sino-japonaise, et de l'autre sur le drame et les relations affectives entourant les cellules familiales d'un gangster et d'un flic, lesquels finiront par s'affronter dans une guerre totale. Mais voilà, celles qui concernent le flic, aussi touchantes soient-elles, finissent par lasser tant elles semblent redondantes dans le propos, et le montage est parfois difficile à saisir, ce qui n'aide pas non plus (pas trop compris par exemple la logique du frérot du caïd qui finit par rallier ce dernier).

Sinon on retiendra surtout le talent de Miike à nous faire sortir, hormis celles déjà évoquées plus haut, des séquences sorties de nulle part (je me demande bien comment ils ont eu cette idée du commissaire qui joue de la flûte ou celle de la mascotte japonaise qui se fait bien défoncer par la suite!), ou des trucs sérieusement gratinés en termes de glauque (il réinvente l'expression baigner dans ses fluides). Sans oublier la prestation tout simplement magnétique du badguy qui vole chacune des séquences où il apparaît même si on aimerait le voir s'énerver un peu plus souvent.

Bref, Dead or alive est un film à plusieurs vitesses, bicéphale, qui récompensera les plus patients, tout autant les plus déviants que ceux en quête d'une certaine mélancolie qui m'a surpris moi-même dans une telle oeuvre. Il faut dire que j'ai toujours apprécié les personnages marginaux, bordeline de Miike, et là on en a pour notre argent, avec donc en prime une fibre dramatique qui en anime certains. Et oui, derrière (et parfois grâce à) sa folie et ses bizarreries, ce film a une âme.

Note : 6.5/10
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2017

Messagepar pabelbaba » Jeu 13 Avr 2017, 07:26

J'étais persuadé d'avoir fait une critique...

En tout cas malgré son problème de rythme je l'avais bien aimé même à la revision. Faudrait que je revoie les suivants aussi.
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mark Chopper » Jeu 13 Avr 2017, 08:31

Pour avoir découvert ces dernières années pas mal de Miike tournés avant Dead or Alive, tous pour le v cinema, l'intérêt principal de ce film c'est de voir le réalisateur et les deux grandes vedettes du genre pousser le curseur du nawak total alors qu'on leur avait demandé d'en faire le minimum (parce que le film serait rentable de toute façon).

Ce final façon Dragon Ball dans un film de yakuza, c'est quand même un truc de dingue quand on le découvre.
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2017

Messagepar Dunandan » Jeu 13 Avr 2017, 12:57

Je me souviens l'avoir découvert au cinoche celui-là (en même temps que Versus à quelques semaines d'intervalles) et du choc "meh" qu'il m'avait procuré même si j'étais loin d'avoir tout capté ^^ - même si tout n'était pas fait pour l'être non plus (non mais sérieux le boss de la police qui s'est reclus avec sa flûte :mrgreen:) -
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Zu, Les Guerriers de la montagne magique - 7/10

Messagepar Dunandan » Ven 14 Avr 2017, 03:53

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Zu, les guerriers de la montagne magique, Tsui Hark (1983)

Le fait d'avoir vu ce film donne le sentiment d'être passé sous un rouleau-compresseur tellement le montage paraît constamment frénétique et sans pitié pour la rétine. Et pourtant, le début est largement compréhensible, mais plus ça va, plus l'enchaînement devient vif et rapide, mais bizarrement, jamais au détriment du sens de l'ensemble, ce qui fait qu'on n'est jamais totalement largué non plus. Ce qui serait dommage tant on comprend rapidement l'intérêt de ce film, véritable hommage et retour aux sources de ce qui constitue le WXP fantastique. Mais loin d'en être la copie conforme d'un genre largement parcouru sous toutes ses coupures, Zu constitue également un renouveau en proposant une oeuvre à la limite de l'abstraction tant esthétique que narrative en retraçant une ancestrale confrontation entre le Bien et le Mal en grosses majuscules dénuée de tout contexte, ou presque.

Et le comble c'est que ça fonctionne plutôt bien même s'il faut s'avouer relativement rapidement vaincu suite à un montage bien nerveux qui débite sfx sur sfx en dépit du bon sens, même s'il s'agissait d'une bonne idée que d'avoir figuré les différentes armées du début par des couleurs pour les distinguer au lieu de les nommer ou de les identifier en fonction d'un groupe bien défini. Une idée d'ailleurs bien exploitée au nom d'une réflexion certes légère mais qui constitue le coeur et l'âme du film, portant sur la vanité humaine de croire qu'on peut régler tous les conflits humains individuellement alors que seule une union (symboliquement et physiquement digérée à la fin) peut sauver le monde. On retrouve bien évidemment la naïveté de Tsui Hark dans cet arc essentiel de l'histoire (ainsi que son ironie face aux puissances autant humaines qu'héroïques incapables de régler des conflits bien simples, dixit les deux chefs de guerre qui ne s'entendent pas sur la manière de mener un assaut sur leurs adversaires), un prérequis qu'il faudra d'ailleurs prolonger jusque dans les effets pyrotechniques et chorégraphiques de tous genres tant tout est fait pour passer brusquement dans une autre dimension sans crier gare, celle de la fantasy, où il est vain d'expliquer ce qu'il s'y passe en détails.

Bref, vous l'aurez compris, ce film peut sembler hermétique à plusieurs égards, et vous aurez raison de le croire, mais il se dote aussi d'une esthétique, certes difficile à décoder tant tout va vite, simplement vivifiante et étonnante tant le moindre petit moyen est au service d'une vision qui m'a paru épique et dantesque. Encore une fois, plus largement, Zu constituera tout simplement la base et la renaissance d'un genre dont le potentiel créatif explosera tout bonnement avec Green Snake (bien qu'on renouera ici avec un conte bien connu de tous les amateurs d'histoires chinoises, ce qui aide pour suivre, tout le contraire de Zu qui est un remaniement assez original, du moins en termes de radicalité dans son traitement). Mais le fait est que Tsui Hark ne se répète pas vraiment au sein de sa filmographie, et donc on retrouve ici des effets qu'on ne reverra jamais par la suite (du moins chez lui), tels ceux qui régissent l'antique Longs Sourcils, et surtout les lumineuses attaques sur fond obscur qui ponctuent régulièrement cette oeuvre qui offrent, encore une fois, un spectacle baroque se déroulant à cent à l'heure, autant opaque que fascinant. Du coup, le final m'a semblé un poil précipité (un euphémisme) et aurait pu être plus puissant en termes émotionnels, surtout lorsqu'on connait les forces iconiques en présence (aussi kitsch soient-elles de temps à autre tant elles compensent en panache par ailleurs). Les mots de la fin : éreintant, mystique et déroutant.

Note : 7/10
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2017

Messagepar osorojo » Ven 14 Avr 2017, 08:18

Donc en gros, si par exemple moi je n'ai pas trop aimé, c'est parce que je ne suis pas suffisamment préparé à ce genre de film ? Que j'suis un noob de Hark en gros, céssa ? Et non parce que le film est tout bonnement too much ? :mrgreen:

"accessible" :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2017

Messagepar pabelbaba » Ven 14 Avr 2017, 09:25

Nan, c'est juste que t'as pas pris assez de coke.

Va bosser dans la pub bordel! :evil:
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mark Chopper » Ven 14 Avr 2017, 09:37

Il y a Power Rangers au cinéma, Pabel... ça devrait plaire à un fan de Zu :chut:
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2017

Messagepar Dunandan » Ven 14 Avr 2017, 14:52

osorojo a écrit:Donc en gros, si par exemple moi je n'ai pas trop aimé, c'est parce que je ne suis pas suffisamment préparé à ce genre de film ? Que j'suis un noob de Hark en gros, céssa ? Et non parce que le film est tout bonnement too much ? :mrgreen:

"accessible" :mrgreen:

Ouais, je n'aime pas ce mot non plus, pas vraiment ce que je voulais dire en fait: j'ai rédigé cette critique à la va vite pour vite imprimer mes impressions... alors du coup j'ai changé toute la phrase pour être plus compréhensible :chut: :mrgreen:.

Bon après je suis loin d'avoir compris tout dans ce film, mais c'est ça aussi qui m'a enivré, ce "too much" comme tu dis qui suinte de partout ^^
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2017

Messagepar Jed_Trigado » Ven 14 Avr 2017, 15:15

Je pensais que Jack et Alegas étaient les seuls a pas aimer le premier Zu, je vois qu'en fait le fan-club est bien rempli. :eheh:

A moins qu'il y ait méprise et que vous parliez en fait de Legend of Zu qui est daubé pour de vrai, sur ce, je fais mon mea culpa. :chut:
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