[Alegas] Mes Critiques en 2017

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar angel.heart » Mar 28 Mar 2017, 22:51

Mark Chopper a écrit:
Bah Godzilla n'était pas plus présent dans le (très bon) film originel de Ishirō Honda que dans la version de Gareth Edwards.


On compare le budget ? Sérieusement ?

On a fait un truc en 1954 et on fait pareil 60 ans plus tard ?


Mouais, bof... Pas convaincu par l'excuse du budget.

Sous prétexte qu'il y a + de thune, il faudrait montrer Godzilla dans une scène sur deux? Et là on aurait reproché d'avoir privilégié l'action au scénar?...

Et je ne suis pas spécialement un grand défenseur du film de Gareth Edwards que je trouve sympa mais sans plus, mais je trouve le prétexte "caméo de Godzilla" un peu lourd, sachant que c'est ce qui revient le plus souvent, de la part même de personnes qui apprécient le film de Ishirō Honda.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Waylander » Mer 29 Mar 2017, 05:03

Mark Chopper a écrit:Mais tu t'enfonces tout seul avec cette vidéo. Un film dont le personnage-titre apparaît dix minutes, c'est de l'arnaque.

J'imagine Logan avec Hugh Jackman qui apparaît dix minutes et Mangold qui défend l'idée en parlant de "choix de mise en scène" :eheh:


Rien a voir. Alien sappelle alien et ouah lalien on le voit 4 min dans le film.... predator idem ya qua la fin du film quon le voit vraiment. The revenant ya pas de revenant dans le film. Je peux dire nimporte quoi aussi.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mark Chopper » Mer 29 Mar 2017, 05:50

Je peux dire nimporte quoi aussi.


Enfin un moment de lucidité.

The revenant ya pas de revenant dans le film.


Tu n'as rien pigé au film :chut:
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Taram et le Chaudron magique - 6/10

Messagepar Alegas » Mer 29 Mar 2017, 22:29

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The Black Cauldron (Taram et le Chaudron magique) de Ted Berman & Richard Rich
(1985)


Des rares Disney que je n'ai pas encore vu, c'était celui qui me donnait le plus envie. Film à la réputation plus que mythique, puisque c'est quand même le long-métrage qui a failli couler pour de bon le studio et que Disney tente depuis d'effacer des mémoires (impossible de trouver le moindre produit dérivé ou allusion au film dans les parcs Disney, et pas de sortie HD prévue à l'horizon), comme s'il réveillait des souvenirs toujours pas assumés. A découvrir le film, on comprend rapidement pourquoi, The Black Cauldron s'imposant aisément comme le film d'animation Disney le plus atypique qui soit. C'est bien simple : on a plus l'impression de se retrouver devant un mix entre Don Bluth et Ralph Bakshi que devant un Disney :shock: , c'est dire le fossé qui sépare ce film du reste de l’œuvre du studio, et rien que pour ça, malgré tout les défauts qu'on peut lui trouver, le film mérite clairement le détour. Pour le coup, je serais curieux de connaître les réelles intentions du studio pour produire un tel long-métrage, il est évident qu'il y a une envie de casser avec l'image habituelle de Disney, et de prouver la création de quelque chose de plus mature et s'ancrant dans le genre de l'heroic-fantasy, mais le film va tellement loin à ce niveau là qu'avec le recul ça paraît clairement suicidaire pour un studio dont la réputation est totalement basée sur des films qui ne cherchent pas à heurter les sensibilités.

ImageImageImage


Dès le début du film, avec la voix-off racontant la légende du Chaudron, on sent l'influence directe de Conan the Barbarian, sorti trois ans plus tôt, et une bonne partie de l'héritage de l'heroic-fantasy se retrouve plus loin dans le métrage, et notamment, bien sûr, du Seigneur des Anneaux (et j'ai noté pas mal de similarités avec les films de Jackson sur des plans et intentions, ça ne m'étonnerait pas que ce dernier ait vu le film). Cela donne évidemment un univers sacrément sombre pour du Disney (on a quand même en bad-guy un squelette ambulant qui rêve de nécromancie, du sacrifice de personnage important et même du sang à l'écran :shock: ) et qui jure un peu avec l'écriture des personnages qui, elle, tente tant bien que mal d'altérer un peu la chose en proposant quelque chose de plus classique, de plus "Disney" (le troubadour concrètement il sert pas à grand chose, si ce n'est apporter de l'humour). On peut trouver pas mal de défauts au film, que ce soit sa menace sous-utilisée (alors qu'elle pète la classe :love: ), son rythme en dent de scie, son casting vocal pas toujours convaincant ou encore son côté fantasy pour les nuls, mais il faut bien reconnaître au film d'être une proposition sacrément intéressante et qui, je suppose, a dû fasciner pas mal de gamins geeks à en devenir, et en effrayer tout autant :mrgreen: . Si on rajoute à cela des idées de mise en scène intéressantes (même si la technique ne suit pas toujours, notamment du côté des incrustations), une direction artistique inspirée et le premier usage du scope depuis Sleeping Beauty, on a quand même un film important dans l'histoire du studio Disney, quand bien même ce dernier évite désormais de l'évoquer.


6/10
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Lost City of Z (The) - 9/10

Messagepar Alegas » Jeu 30 Mar 2017, 21:59

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The Lost City of Z de James Gray
(2017)


Enfin, après tant d'années à monter ce projet depuis huit ans, James Gray livre enfin son Lost City of Z, film forcément beaucoup fantasmé par le réalisateur et ses fans, et autant dire que le résultat valait l'attente. Durant ces huit années, le projet aura subi pas mal de changements. A la base prévu avec Brad Pitt en lice, puis avec Benedict Cumberbatch (qui a préféré faire un Marvel, chacun ses priorités...), The Lost City of Z arrive finalement avec un casting bien moins glamour et une ambition revue à la baisse, à l'instar du budget du film (bon après ça reste quand même le film le plus cher de la carrière de Gray). Mais comme les grands réalisateurs, Gray transforme ces faiblesses en qualités, dans un film qui dénote énormément avec le paysage cinématographique de 2017, pour renouer avec une certaine idée de cinéma qui se retrouve rarement sur les écrans de nos jours.

Clairement, il ne faut pas attendre de Lost City of Z un pur film d'aventure, Gray oblige c'est ici les personnages qui importent plus que l'action, et on se retrouve donc avec un film au rythme assez lent, qui n'hésite pas à prendre son temps pour faire évoluer ses protagonistes, et ce afin que le spectateur puisse adhérer à leur cause. The Lost City of Z, c'est ni plus ni moins qu'un grand film sur l'obsession, thème forcément délicat à adapter au cinéma puisqu'il est propice à la facilité (notamment le coup du héros qui tombe dans la folie), et Gray, avec toute la justesse d'écriture qu'on lui connaît, gère à merveille cet aspect de son métrage, rendant le personnage de Fawcett pleinement compréhensible pour le spectateur. Quand bien même on pourrait connaître d'avance le destin du bonhomme (ce n'était pas mon cas), on a envie de le voir réussir sa recherche d'une civilisation perdue, d'autant que Gray pose à merveille les enjeux de l'époque, notamment à travers une scène de discours qui en dit long sur une société occidentale persuadée d'être le nombril du monde. Comme pas mal de personnages de Gray, Fawcett est un personnage qui va d'abord chercher à rentrer dans un moule (sa quête d'honneur rétabli) puis va finalement se décider à le dynamiter, un destin pour le moins passionnant entrecoupé d'expéditions amazoniennes qui vont à chaque fois nourrir le personnage et le faire évoluer dans son regard sur le monde.

On pourra reprocher à Gray, malgré son budget limité, de ne pas s'attarder sur le danger de ces expéditions, de ne pas les faire durer, mais ce n'est pas à mon sens l'ambition de Gray, qui utilise plutôt ces séquences pour construire psychologiquement son personnage, ce qui explique le petit nombre de climax au sein du métrage. Visuellement, le film est à tomber, et c'est assez dingue de voir que Gray a pu conserver une ambition formelle évidente malgré les limites financières imposées. Gray démontre un réel talent pour filmer les décors naturels (car bon, jusqu'ici le bonhomme était toujours resté en terrain urbain) et la photo de Khondji (dont le talent n'est plus à prouver) sublime les intentions du réalisateur, plus encore que dans The Immigrant. Le film est bourré d'idées de mise en scène, et il suffit de voir une séquence comme celle de la voyante ou ce magnifique plan final pour constater que Gray n'a rien perdu de son talent de metteur en scène, même en passant à un genre aussi radicalement différent de ses précédents métrages.

La grosse surprise du film en revanche va venir du casting. Gray a beau être un excellent directeur d'acteurs, le trio Hunnam/Miller/Pattinson avait franchement de quoi faire peur, et finalement non, les trois acteurs sont tout simplement excellents en tout point. Hunnam tout particulièrement est assez incroyable en comparaison de ses interprétations précédentes (je l'ai jamais trouvé mauvais, mais jamais réellement bon non plus), dès qu'il parle il dégage un charisme de dingue et je serais pas étonné que ce rôle reste le plus emblématique de sa carrière. J'attendais un film à la qualité à peu près similaire à The Immigrant, et je me retrouve finalement devant l’œuvre la plus atypique de James Gray, et certainement la plus passionnante. Et encore une fois, dans le contexte actuel, cela fait du bien de voir un film qui rappelle un certain idéal de cinéma, où les personnages sont privilégiés sans pour autant renier une stylisation visuelle.


9/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar maltese » Ven 31 Mar 2017, 16:09

:super:
Et je te rejoints particulièrement sur le casting, ou plus précisément sur Charlie Hunnam, vraiment excellent. Par contre, Pattinson ne brille pas trop, mais c'est surtout son rôle qui est un peu effacé.

J'ai l'impression que c'est un film qui gagnera à être revu en tout cas, une belle épopée.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Alegas » Sam 01 Avr 2017, 10:07

BILAN MARS 2017


Films vus :

Moyenne générale : 6,28

USA : 24
UK : 3
France : 3
Hong-Kong : 1
Suède : 1
Corée du Sud : 1


54 : Split, M. Night Shyamalan, 2017, Ciné VOST : 6,5/10
55 : Dog Bite Dog, Soi Cheang, 2006, DVD VOST : 3/10
56 : Körkarlen, Victor Sjöström, 1921, TV VOST : 6/10
57 : The Aristocats, Wolfgang Reitherman, 1970, Truc VOST : 4,5/10
58 : Logan, James Mangold, 2017, Ciné VOST : 8/10
59 : Trainspotting, Danny Boyle, 1996, Blu-Ray VOST : 7,5/10
60 : T2 Trainspotting, Danny Boyle, 2017, Ciné VOST : 7/10
61 : Gravity, Alfonso Cuarón, 2013, Blu-Ray VOST : 9,5/10
62 : A Christmas Carol, Robert Zemeckis, 2009, Blu-Ray VOST : 7,5/10
63 : The Wind, Victor Sjöström, 1928, TV VOST : 7/10
64 : The many adventures of Winnie the Pooh, John Lounsbery & Wolfgang Reitherman, 1977, Truc VOSTA : 3/10
65 : X-Men Origins : Wolverine, Gavin Hood, 2009, Truc VOST : 0/10
66 : The Rescuers, Wolfgang Reitherman, Art Stevens & John Lounsbery, 1977, Truc VOST : 5,5/10
67 : The Great Gatsby, Jack Clayton, 1974, Blu-Ray VOST : 6/10
68 : X-Men : Days of Future Past, Bryan Singer, 2014, Blu-Ray VOST : 6,5/10
69 : A Close Shave, Nick Park, 1995, Blu-Ray VOSTA : 7/10
70 : Logan, James Mangold, 2017, Ciné VOST : 8/10
71 : Split, M. Night Shyamalan, 2017, Ciné VOST : 6,5/10
72 : Titan A.E., Don Bluth & Gary Goldman, 2000, DVD VOST : 6,5/10
73 : Confessions of a dangerous mind, George Clooney, 2002, Blu-Ray VOST : 6,5/10
74 : Kong : Skull Island, Jordan Vogt-Roberts, 2017, Ciné VOST : 3,5/10
75 : The Black Cauldron, Ted Berman & Richard Rich, 1985, Truc VOST : 6/10
76 : The Lost City of Z, James Gray, 2017, Ciné VOST : 8/10
77 : Oliver & Company, George Scribner, 1988, Truc VOST : 7/10
78 : Detour, Christopher Smith, 2017, Truc VOSTA : 7,5/10
79 : The Brothers Bloom, Rian Johnson, 2008, DVD VOST : 7/10
80 : Jeux d'enfants, Yann Samuell, 2003, DVD VF : 6/10
81 : U-571, Jonathan Mostow, 2000, Blu-Ray VOST : 6,5/10
82 : The Little Mermaid, John Musker & Ron Clements, 1989, Truc VOST : 7,5/10
83 : Grave, Julia Ducournau, 2017, Ciné VF : 7/10
84 : Le Professionnel, Georges Lautner, 1981, DVD VF : 4/10
85 : The Rescuers down under, Hendel Butoy & Mike Gabriel, 1990, Truc VOSTA : 7/10
86 : Chi-hwa-seon, Im Kwon-taek, 2002, DVD VOST : 2/10


Découverte du mois :

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Autres découvertes marquantes :

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Oliver & compagnie - 7/10

Messagepar Alegas » Sam 01 Avr 2017, 22:11

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Oliver & Company (Oliver & compagnie) de George Scribner
(1988)


Il y a pas mal de Disney que je sais que je les ai vus étant gosse, mais dont je ne me rappelle pas spécialement la première vision. En revanche, à ma grande surprise, j'arrive encore à me souvenir de la première fois où j'ai regardé Oliver & Company, et je me souviens même de l'achat de la VHS au supermarché du coin, sûrement parce que j'avais refusé de lâcher le boîtier pour le refiler à la caissière, et du coup j'avais fait sonner les portiques de sécurité, tout un souvenir :mrgreen: . Bref, ça a été clairement un film marquant pour ma tendre enfance, et je m'en rend bien compte avec cette revision qui m'a fait ressortir beaucoup de nostalgie. Projet un peu atypique de la part de Disney, et qui doit sûrement beaucoup au contexte de l'époque, et notamment de la situation du studio. Ainsi, après l'échec de The Black Cauldron, Disney a dû revoir de façon sérieuse les productions en lancement, et de façon assez étonnante, le studio a réussi à retomber sur ses pattes en l'espace de quelques films, pour amorcer le nouvel âge d'or des 90's. Après The Great Mouse Detective, projet qui avait déjà été lancé durant la production de The Black Cauldron, Oliver & Company est ainsi un projet entièrement né de la détresse d'un studio qui devait absolument créer une réussite financière sous peine de devoir mettre la clé sous la porte.

A première vue, le projet a tout du film opportuniste à souhait, avec un contexte contemporain à même d'attirer les jeunes (encore aujourd'hui, c'est un projet atypique pour Disney : un film en plein New-York qui sent bon les années 80 :mrgreen: ) et une ambiance à la cool pour essayer de casser l'image du studio familial (le chien qui a des mimiques de Tom Cruise 8) , l'apparence gangsta des certaines personnages, etc...). Pourtant, ce qui pourrait apparaître comme un défaut se transforme vite en réelle qualité : Oliver & Company réussit totalement son pari de dépoussiérer la production Disney, sans renier ses valeurs puisqu'on est ici dans une adaptation très simpliste du Oliver Twist de Dickens, sur lequel on reprend les grandes lignes. Chansons pop bien senties, émotion bien gérée, personnages haut en couleur et mise en scène franchement pas mal (le climax tout droit sorti d'un Mad Max, ça fait bizarre, surtout que c'est assez violent mine de rien :shock: ), le film a réellement un gros capital sympathie pour lui, quand bien même on pourrait lui reprocher son script finalement très simple et surtout une technique à la ramasse, où l'on sent que le principal était de faire un maximum d'économies pour permettre au film de rentrer dans ses frais facilement. Rien de bien méchant visuellement, mais il suffit de voir les quelques essais de plans en trois dimensions pour se rendre compte que le film ne bénéficiait pas du meilleur budget possible, ce qui ne l'empêche pas toutefois de remplir parfaitement ses objectifs. Un Disney un peu sous-estimé à mon sens, et même si je pense que la nostalgie personnelle doit beaucoup jouer (d'ailleurs, mon seul regret de la VO c'est de ne plus avoir le chien qui parle comme Bruce Willis :( ) c'est clairement un des films qui a lancé le studio pour de bon vers la meilleure période de son existence.


7/10
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Detour - 7,5/10

Messagepar Alegas » Dim 02 Avr 2017, 20:39

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Detour de Christopher Smith
(2017)


Cela faisait longtemps que j'attendais Christopher Smith de retour sur un projet digne de ce nom. Après ses deux grands films sous-estimés que sont Triangle et Black Death, il faut dire que le bonhomme donne l'impression de s'être un peu perdu depuis, sans doute à cause des résultats financiers de ces deux mêmes films. Du coup, après un passage sur une mini-série télévisée à la réputation pas glorieuse, et un film de Noël aux retours encore moins tentants, ça fait du bien de voir ce qui est sans doute le meilleur réalisateur anglais de genre contemporain aux commandes d'un long-métrage qui lui permet une nouvelle fois d'exprimer son talent. On est donc face à une sorte de road-movie atypique qui dévoile très vite une construction scénaristique assez étrange. Le propos du film portant sur les choix et ses conséquences, on nage rapidement au milieu d'un récit à base de timelines différentes, donnant lieu à un puzzle intéressant qui permet de construire au fur et à mesure la psychologie d'un personnage principal pas si innocent qu'il n'y paraît. Forcément, on pense rapidement à Triangle et son jeu de boucle infernale, mais on est ici devant quelque chose de quand même plus classique, et si le choix de narration a un sens, il pourra paraître à certains comme quelque chose d'artificiel.

Pourtant, c'est bien là la force de Christopher Smith : livrer un film de genre sur lequel la forme va influer directement sur le propos du film (c'était déjà le cas avec Triangle et ses miroirs, ou encore Black Death et sa volonté presque documentaire de filmer le Moyen-Âge), et de ce côté là Smith se fait clairement plaisir avec du split-screen utilisé de façon intelligente, et un montage qui force le spectateur à ne pas être passif devant le métrage. Le film a énormément de qualités, que ce soit dans sa mise en scène (réalisation toujours aussi élégante de Smith :love: ) ou sur son casting (le trio est excellent), mais possède néanmoins ses défauts, notamment une écriture pas toujours rigoureuse, surtout dans son dernier acte où les choses deviennent plus prévisibles qu'auparavant (le sort de l'homme de main se voit venir à des kilomètres). Néanmoins, Detour reste une proposition de cinéma sacrément intéressante, et même si certains aigris diront que c'est un énième film de petit malin, il suffit de scruter un minimum le film de façon attentive pour se rendre compte que c'est bel et bien un film ludique qui développe un vrai propos, deux choses finalement assez rares dans le cinéma de genre actuel. Encore une fois ça fait plaisir de voir Smith revenir autant en forme, surtout que vu que le film sort partout en DTV j'ai bien peur qu'on ne le revoit pas avant un moment :| . Mais qu'importe : après six ans d'attente, le résultat en vaut la peine.


7,5/10
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Arnaque presque parfaite (Une) - 7/10

Messagepar Alegas » Lun 03 Avr 2017, 17:58

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The Brothers Bloom (Une arnaque presque parfaite) de Rian Johnson
(2008)


S'il y a bien une chose qu'on pourra reprocher difficilement à la carrière de Rian Johnson, c'est bien sa capacité à livrer le meilleur de lui-même, quel que soit le genre auquel il s'attaque. En l'espace de trois films, le bonhomme a touché au film noir, à l'anticipation, au film d'arnaque, et s'apprête à livrer son space-opera. Un début de carrière qui laisse pour le moins rêveur, surtout quand on voit avec quelle efficacité chacun des films sont faits. Pour son second long-métrage donc, Johnson choisit de s'attaquer à un genre pas spécialement très répandu, ni même très populaire (j'ai pas spécialement l'impression que ça déplace les foules), à savoir le con movie et dès le début du métrage on sent toute la passion du réalisateur pour son sujet, notamment avec un sens du rythme particulièrement efficace qui ne laisse place à aucun temps mort. Contrairement à son précédent métrage, sur lequel on sentait vraiment ses influences, The Brothers Bloom donne plus l'impression d'être un film plus personnel, beaucoup plus lié à son auteur, et du coup on se retrouve avec quelque chose de bien moins froid, et à ce jour c'est clairement le plus beau film de Johnson, ou en tout cas son plus réussi du côté de l'émotion, car avant d'être un film d'arnaque, on est surtout face à une comédie romantique subtilement dissimulée.

Ainsi, c'est réellement l'évolution du personnage de Brody qui intéresse, avec son rapport à la vie qui va changer du tout au tout, puisqu'il doit passer de l'homme dans l'ombre de son frère à l'homme qui prend sa vie en main, et c'est finalement là tout le sujet du film, bien plus que l'accumulation d'arnaque qui finit par lasser (c'est peut-être là le gros défaut du film : à en faire trop, le film se noie dans son artifice, mais est sauvé par son fil rouge). Formellement, Johnson confirme tout le bien qu'on pouvait penser de lui, et en plus d'être un réalisateur avec un sens de la composition, il se révèle surtout être quelqu'un de particulièrement doué du côté de la rythmique, mais aussi du côté de la construction de gags, talent rare dans le cinéma actuel (toutes les premières apparitions de Rachel Weisz c'est du rire assuré :eheh: ). Cerise sur le gâteau, le réalisateur s'avère de nouveau être un sacré directeur d'acteur : la totalité du casting assure, de Ruffalo (superbe dernière scène) à Weisz (impossible de ne pas tomber amoureux d'elle :love: ) en passant par Brody qui trouve là un de ses plus beaux rôles. Petit film un peu trop méconnu à mon sens, et qui a pourtant assez de qualités pour emporter l'adhésion d'un large public.


7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mark Chopper » Lun 03 Avr 2017, 18:02

Johnson choisit de s'attaquer à un genre pas spécialement très répandu, ni même très populaire (j'ai pas spécialement l'impression que ça déplace les foules), à savoir le con movie


Ah je m'insurge : le film pour con déplace les foules. On en a la preuve chaque semaine.

:jesors:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Jed_Trigado » Lun 03 Avr 2017, 18:10

Facile mais efficace. :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Alegas » Lun 03 Avr 2017, 18:19

:eheh:
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Jeux d'enfants - 5,5/10

Messagepar Alegas » Mar 04 Avr 2017, 13:59

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Jeux d'enfants de Yann Samuell
(2003)


Comme je m'y attendais, la revision fait mal. J'avais pas revu le film depuis le collège, à l'époque j'avais trouvé ça mignon tout plein, et malheureusement à la revoyure le film montre très vite ses limites. D'un côté, s'il y a bien quelque chose qu'on peut difficilement reprocher à Jeux d'enfants, c'est son ambition. Le terme est relatif, mais un film de ce style dans le paysage cinématographique français a tendance à dénoter, avec son univers visuel particulièrement mis en avant (suffit de lire la critique de Télérama de l'époque pour se rendre compte que c'est mal vu :roll: ), et rien que pour ça, Jeux d'enfants a au moins le mérite d'exister. Surtout que bon, pour un premier long-métrage, c'est plutôt correct. Jamais ça annonce un réalisateur de la trempe d'un Gondry, mais il y a quand même des idées de mise en scène et des séquences marquantes. En fait, le gros problème du film va se trouver dans ses influences, car à trop vouloir imiter le style de Jean-Pierre Jeunet, Samuell livre ce qui pourrait s'apparenter en grande partie à une caricature de ce dernier. La partie enfance est d'ailleurs assez représentative du problème, et à ma grande surprise c'est finalement la partie ado avec Canet et Cotillard que je préfère, les deux acteurs ayant une véritable alchimie à l'écran (on peut pas vraiment en dire autant des seconds rôles), supportée par des dialogues plutôt sympas. Dommage que tout s'écroule dans un dernier acte, avec quelques jolis moments (le monologue où Canet liste toutes les sources de plaisir), mais qui globalement plombe bien le récit, en témoigne le final WTF qui ne s'assume même pas. Ce qui est dommage en tout cas, c'est de voir qu'un mec un minimum prometteur a fini par se faire bouffer par le système : pour le coup, entre un remake de La Guerre des boutons, un remake de My Sassy Girl et un truc avec Michaël Youn, la carrière de Samuell ressemble à rien quinze ans plus tard :eheh: .


5,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar pabelbaba » Mar 04 Avr 2017, 14:12

Tape pas sur les seconds rôles! Lellouche en footballeur des pays de l'Est de D2, c'est parfait! :eheh:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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pabelbaba
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