Il y a pas mal de Disney que je sais que je les ai vus étant gosse, mais dont je ne me rappelle pas spécialement la première vision. En revanche, à ma grande surprise, j'arrive encore à me souvenir de la première fois où j'ai regardé
Oliver & Company, et je me souviens même de l'achat de la VHS au supermarché du coin, sûrement parce que j'avais refusé de lâcher le boîtier pour le refiler à la caissière, et du coup j'avais fait sonner les portiques de sécurité, tout un souvenir
. Bref, ça a été clairement un film marquant pour ma tendre enfance, et je m'en rend bien compte avec cette revision qui m'a fait ressortir beaucoup de nostalgie. Projet un peu atypique de la part de Disney, et qui doit sûrement beaucoup au contexte de l'époque, et notamment de la situation du studio. Ainsi, après l'échec de
The Black Cauldron, Disney a dû revoir de façon sérieuse les productions en lancement, et de façon assez étonnante, le studio a réussi à retomber sur ses pattes en l'espace de quelques films, pour amorcer le nouvel âge d'or des 90's. Après
The Great Mouse Detective, projet qui avait déjà été lancé durant la production de
The Black Cauldron,
Oliver & Company est ainsi un projet entièrement né de la détresse d'un studio qui devait absolument créer une réussite financière sous peine de devoir mettre la clé sous la porte.
A première vue, le projet a tout du film opportuniste à souhait, avec un contexte contemporain à même d'attirer les jeunes (encore aujourd'hui, c'est un projet atypique pour Disney : un film en plein New-York qui sent bon les années 80
) et une ambiance à la cool pour essayer de casser l'image du studio familial (le chien qui a des mimiques de Tom Cruise
, l'apparence gangsta des certaines personnages, etc...). Pourtant, ce qui pourrait apparaître comme un défaut se transforme vite en réelle qualité :
Oliver & Company réussit totalement son pari de dépoussiérer la production Disney, sans renier ses valeurs puisqu'on est ici dans une adaptation très simpliste du Oliver Twist de Dickens, sur lequel on reprend les grandes lignes. Chansons pop bien senties, émotion bien gérée, personnages haut en couleur et mise en scène franchement pas mal (le climax tout droit sorti d'un Mad Max, ça fait bizarre, surtout que c'est assez violent mine de rien
), le film a réellement un gros capital sympathie pour lui, quand bien même on pourrait lui reprocher son script finalement très simple et surtout une technique à la ramasse, où l'on sent que le principal était de faire un maximum d'économies pour permettre au film de rentrer dans ses frais facilement. Rien de bien méchant visuellement, mais il suffit de voir les quelques essais de plans en trois dimensions pour se rendre compte que le film ne bénéficiait pas du meilleur budget possible, ce qui ne l'empêche pas toutefois de remplir parfaitement ses objectifs. Un Disney un peu sous-estimé à mon sens, et même si je pense que la nostalgie personnelle doit beaucoup jouer (d'ailleurs, mon seul regret de la VO c'est de ne plus avoir le chien qui parle comme Bruce Willis
) c'est clairement un des films qui a lancé le studio pour de bon vers la meilleure période de son existence.