Kong : Skull Island de Jordan Vogt-Roberts
(2017)
(2017)
Oh le vilain film que voilà. Qu'on réutilise King Kong dans le cadre d'une franchise entièrement basée sur les kaijus, je dis pourquoi pas, mais est-ce que ça mérite un film entier pour autant ? J'ai envie de dire non, car bon à part savoir qu'il vient de Skull Island et qu'il est l'unique descendant d'une race au bord de l'extinction, il n'y a finalement pas grand chose à connaître pour une telle utilisation. Pour autant, du côté de Legendary, on s'en bat royalement les couilles, et on produit donc un film qui a pour seule utilité de préparer le terrain pour un futur Kong VS Godzilla, tout un programme. Alors autant la première bande-annonce avait su éveiller ma curiosité, autant depuis l'excitation est largement retombée, et pour cause : tout ce qu'il y a de bien dans Kong : Skull Island se trouve dans ce fameux trailer, le reste étant l'image même de la pauvreté faite film.
On va déjà parler des bonnes idées du film, que ce soit le contexte historique choisi (à savoir la fin du Vietnam), la volonté de proposer un métrage bourré de plans iconiques ou encore le bestiaire relativement varié (mention spéciale à l'araignée-bambou). Pour le reste, c'est une toute autre histoire, à commencer par le script qui montre sans arrêt que le projet n'avait pas assez d'intérêt pour justifier un long-métrage. On a donc droit à une énième présentation de Kong, à travers les yeux de personnages insipides au possible. Pourtant, au début du film, on se dit qu'avec un casting pareil et des personnages plutôt prometteurs, il y aura de quoi faire, mais le film montre rapidement ses limites de ce côté là avec des protagonistes qui n'évoluent jamais et qui ne sont jamais intéressants à suivre. La preuve même de l'échec du film, c'est quand même la mort de personnages importants en milieu de parcours, des morts dont on a absolument rien à faire, puisqu'on ne s'y attarde jamais dessus et que les-dits personnages n'avaient pas de quoi exister à l'écran. Au final, on suit juste des clichés ambulants (Brie Larson joue une paire de seins, Sam Jackson un très méchant, Hiddleston un beau gosse débrouillard et Reilly un doux dingue) qui tentent d'aller d'un point A à un point B, pendant que Kong vient faire un coucou de temps en temps.
Kong, parlons-en, on est très loin de l'amour du personnage qu'on pouvait trouver dans le film de Jackson. Ici, le singe se contente d'apparitions aussi aléatoires qu'inutiles (le passage où il sauve un bovidé bloqué par un hélicoptère), ses combats, à deux trois plans près, ne sont jamais épiques (on est très loin du Jackson à ce niveau là qui reste encore aujourd'hui une merveille de mise en scène) et le pire c'est de constater à quel point il est visuellement raté, notamment du côté direction artistique (c'est juste un gros singe sans réelle particularité, et dont l'artificialité ressort sans cesse). Visuellement, le film alterne entre l'inspiré et le moche, la faute à des effets visuels sacrément inégaux (la tempête avant Skull Island c'est une grosse blague faite fonds verts) mais aussi à une mise en scène pleine de bonnes intentions (le coup du monstre qui a avalé un flash, c'est une bonne idée ratée) mais qui témoigne rarement d'une réelle volonté de faire du cinéma. Je ne parle même pas des citations ultra soulignées à Metal Gear Solid (dont le réal est censé signer l'adaptation), entre le gros plan insistant sur le machine-gun de Vulcan Raven et le coup du bateau baptisé Gray Fox, on nage en plein hors-sujet même pas appréciable.
Tout est oubliable dans ce film, du score musical à la direction artistique en passant par les rattachements forcés à l'univers de Godzilla et les influence pas digérées (notamment Apocalypse Now). Autant on pouvait critique le Godzilla d'Edwards pour son manque de rentre-dedans, autant il y avait une vraie tentative de mise en scène, un respect du personnage, et des moyens mis en place pour le glorifier à l'écran, ici c'est tout simplement un spectacle ennuyeux et con comme ses pieds, la preuve que même un genre comme le keiju-eiga mérite un minimum de subtilité dans son approche et conception.
On va déjà parler des bonnes idées du film, que ce soit le contexte historique choisi (à savoir la fin du Vietnam), la volonté de proposer un métrage bourré de plans iconiques ou encore le bestiaire relativement varié (mention spéciale à l'araignée-bambou). Pour le reste, c'est une toute autre histoire, à commencer par le script qui montre sans arrêt que le projet n'avait pas assez d'intérêt pour justifier un long-métrage. On a donc droit à une énième présentation de Kong, à travers les yeux de personnages insipides au possible. Pourtant, au début du film, on se dit qu'avec un casting pareil et des personnages plutôt prometteurs, il y aura de quoi faire, mais le film montre rapidement ses limites de ce côté là avec des protagonistes qui n'évoluent jamais et qui ne sont jamais intéressants à suivre. La preuve même de l'échec du film, c'est quand même la mort de personnages importants en milieu de parcours, des morts dont on a absolument rien à faire, puisqu'on ne s'y attarde jamais dessus et que les-dits personnages n'avaient pas de quoi exister à l'écran. Au final, on suit juste des clichés ambulants (Brie Larson joue une paire de seins, Sam Jackson un très méchant, Hiddleston un beau gosse débrouillard et Reilly un doux dingue) qui tentent d'aller d'un point A à un point B, pendant que Kong vient faire un coucou de temps en temps.
Kong, parlons-en, on est très loin de l'amour du personnage qu'on pouvait trouver dans le film de Jackson. Ici, le singe se contente d'apparitions aussi aléatoires qu'inutiles (le passage où il sauve un bovidé bloqué par un hélicoptère), ses combats, à deux trois plans près, ne sont jamais épiques (on est très loin du Jackson à ce niveau là qui reste encore aujourd'hui une merveille de mise en scène) et le pire c'est de constater à quel point il est visuellement raté, notamment du côté direction artistique (c'est juste un gros singe sans réelle particularité, et dont l'artificialité ressort sans cesse). Visuellement, le film alterne entre l'inspiré et le moche, la faute à des effets visuels sacrément inégaux (la tempête avant Skull Island c'est une grosse blague faite fonds verts) mais aussi à une mise en scène pleine de bonnes intentions (le coup du monstre qui a avalé un flash, c'est une bonne idée ratée) mais qui témoigne rarement d'une réelle volonté de faire du cinéma. Je ne parle même pas des citations ultra soulignées à Metal Gear Solid (dont le réal est censé signer l'adaptation), entre le gros plan insistant sur le machine-gun de Vulcan Raven et le coup du bateau baptisé Gray Fox, on nage en plein hors-sujet même pas appréciable.
Tout est oubliable dans ce film, du score musical à la direction artistique en passant par les rattachements forcés à l'univers de Godzilla et les influence pas digérées (notamment Apocalypse Now). Autant on pouvait critique le Godzilla d'Edwards pour son manque de rentre-dedans, autant il y avait une vraie tentative de mise en scène, un respect du personnage, et des moyens mis en place pour le glorifier à l'écran, ici c'est tout simplement un spectacle ennuyeux et con comme ses pieds, la preuve que même un genre comme le keiju-eiga mérite un minimum de subtilité dans son approche et conception.
3,5/10