L'Orphelinatde Juan Antonio Bayona
Plus grand succès en Espagne, 23 prix remportés de par le monde plus 27 nominations pour le moment... L'orphelinat pourrait n'être considéré que comme le cheval de course du cinéma espagnol, une bête de festival... Mais pourtant il n'en est rien, et c'est grâce à Guillermo "Dieu du fantastique" Del Toro, qui a produit et défendu le film, qu'on a aujourd'hui l'honneur de voir cette merveille.
Car oui ce film est une merveille, une sorte de fantasme de cinéphile qui se réalise. Car le jeune Juan Antonio Bayona (réalisateur issu du vidéoclip et de la pub) réussit à nous sortir un film qui comble à la fois les attentes des fans de films de genre fantastique mais aussi le grand public... Tout en étant parfois très référentiel vis à vis des maitres étalons du genre. En effet le film cite à tour de bras Poltergeist, les innocents, la maison du diable... De façon plus ou moins discrète.
Mais ce qui aurait pu n'être qu'un nouveau film fantastique sans âme se trouve être un conte macabre, un film tourné par un amoureux du genre, avec respect et délicatesse. Techniquement la maitrise frôle la perfection... C'est superbe! Que ce soit dans du plan large en extérieur (scène sur la plage où la sensation de perte et de solitude nous envahit) ou dans du plan très rapproché (le jeu de 1, 2, 3, soleil... scène qui restera sans doute dans l'histoire par sa maitrise de la terreur), Bayona étonne à chaque plan, à chaque mouvement de caméra, comme s'il avait déjà atteint sa maturité de cinéaste en un seul film!
Aidé en cela par la performance incroyable de Belén Rueda, Bayona touche au sublime dans son dosage subtil entre drame, émotion et épouvante. Le film se hisse presque au niveau des Autres ou de Fragile... Autres oeuvres fantastiques ibériques... Comme par hasard! Se rapprochant même de films comme l'échelle de Jacob pour le thème central ou encore du Labyrinthe de Pan pour le rapport de l'enfant et de l'adulte envers l'imaginaire.
Si on doit reprocher une chose, ce sont les 2 plans finaux qui minimisent l'impact émotionnel du véritable final, bouleversant.
Terreur et larmes, belle réussite que cet orphelinat qui n'a pas volé sa réputation et qui prouve une nouvelle fois que l'Espagne domine la production fantastique mondiale de la tête et des épaules. Merci!
8/10