Dans ma tendre enfance, c'était l'un des Disney que je préférais, celui que je pouvais regarder en boucle sans jamais m'ennuyer. Mais ça, c'était avant
. Le revoir aujourd'hui me permet de me rendre compte de certaines choses, et notamment de la situation précaire dans laquelle était le studio Disney, alors en deuil de son créateur et guide. C'est bien simple,
Les Aristochats a tout du projet bancal et bâclé qui cible un public large pour renflouer au maximum les caisses, et la première chose qui choque à la vue du script, c'est évidemment la filiation très proche avec
Les 101 Dalmatiens, qui a globalement la même intrigue (une famille animale kidnappée, et qui doit retrouver son chemin jusqu'au foyer, le tout sur une ambiance parfois jazzy) au point qu'on se demande si l'idée n'était tout simplement pas de recréer le succès du film original.
Surtout qu'à côté de ça, c'est pas spécialement l'écriture qui va sauver le film, entre la construction scénaristique à base de scénettes, les personnages secondaires qui n'apportent rien (les oies, le cheval, je parle même pas des deux chiens de campagne qui sont clairement une caution humoristique et rien d'autre) et surtout le bad-guy, tellement raté qu'on est limite plus de son côté qu'autre chose (le mec bosse toute sa vie pour une nana fortunée qui décide de donner son héritage à ses chats, et on en fait la menace du film, paye ta morale
). Et puis même le côté famille bourgeoise qui se retrouve à la rue est même pas spécialement exploité, ça n'apporte aucune évolution aux personnages alors qu'il y avait clairement quelque chose à faire. Visuellement, j'ai encore envie de dire que ça copie à fond
Les 101 Dalmatiens, avec un minimalisme marqué à chaque dessin, sauf qu'ici ça fait donne vraiment l'impression d'être fait par manque de budget, et le pire c'est de constater que sur certaines animations on peut voir apercevoir le layout. Le film a beau avoir quelques jolies idées visuelles (notamment sur la partie jazz, la seule scène du film qui sort du lot),
Les Aristochats donne une impression d’œuvre finie à la va-vite. A l'instar de
Robin des Bois, film suivant du studio,
Les Aristochats est un peu l'image même de ce qui n'allait pas chez Disney à l'époque.