[Jed_Trigado] Mes critiques en 2017

[Jed_Trigado]

Bon ben Alegas du coup, comme ça pas de jaloux.

[Dunandan]

Je l'avais trouvé vraiment tout moisi ce Hannibal Rising .

[Jed_Trigado]

J'ai lu ta critique avant de poster, t'as craqué grave.

[Jed_Trigado]

Scanners 2 : La Nouvelle Génération - Christian Duguay (1990)

Elle commence plutôt mal ma mini-rétro Christian Duguay puisque j'avais bien aimé a sa découverte le premier essai de sa part pour le grand écran, enfonçant même facilement le trop surestimé film de Cronenberg.

Si je pense que c'est toujours le cas, Scanners 2 n'en est pourtant pas un bon film pour autant puisque l'on sent le projet pensé pour se faire la main avant tout (chose avouée d'ailleurs par Duguay lui-même), où les rares bonnes idées sont noyées sous une inspiration en dents de scie et des interprétations fleurant bon le nanar (le mexicain télépathe ). Pourtant, on sent un talent poindre a essayer de s'exprimer le plus possible par l'image quitte a négliger le reste, car il propose parfois de belles compositions (la scène dans l'entrepôt notamment) et une mise en scène intelligente quand il le faut surtout quand il s'agit d'illustrer l’oppression ou la paranoïa (une des obsessions cardinales du réal). Sauf que le plus gros défaut de Duguay est son absence d’intérêt pour les séquences de transition, on sent qu'il s'emmerde comme jamais a ne pas pouvoir faire joujou avec sa caméra et nous le fait bien sentir en optant pour la réalisation la plus mollassonne et dépassionnée qui soit, ainsi qu'un rythme qui frôle l'encéphalogramme plat. Après difficile de lui en vouloir de ne pas réussir a changer le plomb en or, le matériau Scanners en soi est assez limité et ne permet pas grand chose en termes de folie si ce n'est de lâcher sur les explosions de tête, là encore le film est assez prude de ce point de vue.

Une suite aisément oubliable mais honnête si on la compare a son ronflant ainé et son purgesque cadet (toujours réalisé par Duguay d'ailleurs).

4/10

[Mark Chopper]

Le mec a quand même radicalement changé de registre depuis trois films

[Jed_Trigado]

Je le sais, ça me désole comme tout.

Pourtant, il n'aura jamais eu autant de thunes pour faire ses films qu'aujourd'hui.

[Jed_Trigado]

Explosion Immédiate - Christian Duguay (1992)

"Il faut apprendre a séparer vie privée et vie professionnelle.
- Touche encore a ma femme et je te séparerai de ta vie."

Rien que pour cette punchline collector débitée avec aplomb par Pierce Brosnan, ce film doit être vu.

Plus sérieusement, Duguay passe la seconde avec une histoire qui lui correspond davantage, le background politique est simple mais efficace, il peut s'appuyer sur une écriture convenable qui ne sacrifie pas tout sur l'autel de l'action (d'autant que l'idée du liquide explosif indétectable a l'oeil nu est vraiment originale, ce qui permet des séquences d'explosion bien trash parfois) et surtout les acteurs font clairement le job (Pierce est jubilatoire a souhait). Par contre, je suis étonné de voir a quel point Duguay mettait en sourdine son amour des mouvements de grue complexes pour quelque chose de plus direct dans la forme, ceci dit le bougre se rattrape sur le final McGyversque dans la maison avec un paquet d'idées en tout genre, d'autant qu'il exploite parfaitement son décor. Le seul véritable regret que j'aurais a formuler, c'est que justement le climax tombe comme un cheveu sur la soupe et quelques séquences de transition n'auraient pas fait de mal (d'autant que le film est particulièrement concis, 80 minutes), y'a t'il a eu des coupes ou est-ce un oubli scénaristique ? C'est une question qui mérite d'être posée. Néanmoins lentement mais sûrement la patte ce réalisateur s'affine et consolide son statut de petit maitre de la série B d'action, ce qui est déjà pas si mal, faut l'avouer.

7/10

[pabelbaba]

Jamais entendu parler. Mais ça fait envie, enfin surtout la punchline.

[Jed_Trigado]

Clean - Olivier Assayas (2003)

Assayas c'est pas le genre de réal auquel je goûte particulièrement, bien que je n'ai pas de mépris particulier pour son travail, je lui jalouserais toujours un truc : avoir emballé Maggie Cheung.

C'est bien que pour elle que j'ai maté Clean (et j'avais bien aimé Irma Vep où elle irradiait l'écran), d'autant qu'il etait vendu comme sa meilleure prestation ever (prix d’interprétation cannois quand même, on en avait fait tout un foin), après tout pourquoi pas. Mais très vite j'ai flairé l'embrouille, porté par une actrice plus "roots" que Maggie, le film aurait fonctionné correctement, l'écriture est pas exceptionnelle, tout le côté trauma est pas mal en soi mais faire lui jouer une junkie notoire alors qu'elle est toute pomponnée tout le long du film, niveau crédibilité ça le fait pas du tout, d'autant qu'on ressent jamais l'évolution de son perso (camée ou pas, elle joue pareil), finalement Assayas a fait l'erreur de répéter ce qu'il avait fait en bien sur Irma Vep : filmer sous toutes les coutures son actrice, quitte a virer au fétichisme et a en oublier son histoire (au bout d'un moment, t'as l'impression de voir une visite guidée de lieux touristiques parisiens par Maggie Cheung - qui nous offre pour aussi l'occasion de montrer qu'elle parle très bien le français), alors que j’espérais un portrait de femme un peu moins reluisant et "glamour". La surprise du film, vient surtout de la storyline des beaux-parents qui arrive a émouvoir (Nolte est bouleversant d'humanité) et être cruelle aussi par instants, dommage qu'elle soit si minoritaire dans le récit.

Malgré ses intentions plus que louables, Clean s'avère une fausse bonne idée, une ode maladroite qui dessert au final plus son actrice qu'autre chose.

4/10

[pabelbaba]

je lui jalouserais toujours un truc : avoir emballé Maggie Cheung.

Jaloux n'est peut être pas le terme.

[Jed_Trigado]

Je voulais rester poli.

[Jed_Trigado]

Un Flic à Chicago - John Irvin (1989)

Comme le nouveau challenge proposé par Caducia a l'air de déchainer les foules, il fallait bien que je mouille la chemise pour trouver un éventuel film avec Bill Paxton a reviewer et là en fouillant mes étagères, je retombe sur ce sympathique polar où Bill n'a qu'un tout petit rôle mais qui mérite qu'on en parle, tout d'abord par son cadre original, puisqu'il met en place une guerre de clans entre mafieux et rednecks, ce qui permet de varier les ambiances, on passe de la ville a la campagne sans ciller, le tout emballé avec cette patine 80's qui m'est si chère.

Un Flic à Chicago démarre assez vite, ça va principalement se concentrer sur le parcours des deux frères Gates (Patrick Swayze et Liam Neeson) qui réclament vengeance mais pas de la même manière, le premier étant flic, il se borne a respecter les lois, tandis que le second est plus adepte de la bonne vieille loi du Talion, chacun va parcourir son petit bonhomme de chemin et faire monter la pression chez les mafieux. L'écriture n'échappe pas a l'écueil du clicheton grossier, surtout quand le récit s'attarde un peu sur l'environnement de vie des deux clans mais c'est pas spécialement gênant d'autant ces séquences ont tendance a ralentir l'action (déjà qu'il y en a pas des masses, les fusillades sont assez brèves mais sèches ceci dit) et a accentuer le fait qu'ils sont tous de gros réacs' d'un côté comme de l'autre (chose qu'on avait très vite compris ). Le gros point fort du film, c'est clairement le casting et la réalisation, Swayze et Neeson le font grave en frères ennemis, Adam Baldwin méritait de jouer plus souvent les enculés (bien qu'il fasse pas très italien pour le coup) et on a même un Ben Stiller tout jeunot en mafieux craintif, sinon j'aime beaucoup John Irvin surtout quand il touche au polar, c'est rude, sans chichis, la violence fait toujours mal et il se permet un climax assez fendard dans ses oppositions de style sur les armements choisis (guns vs arcs). Un bon petit film un peu oublié donc, faut dire qu'a part ses multiples diffusions télé sur RTL9 a l'époque, aucun dvd n'est sorti en France, qui n'a pas a rougir des petits classiques comme les trucs de Seagal notamment en termes d'ambiance.

7,5/10

[Mark Chopper]

Jamais entendu parler... Je vais tenter, rien que pour le casting.

[Jed_Trigado]

Pulsions Cannibales - Antonio Margheriti (1980)

En 1980, fidèle a sa logique opportuniste, le cinéma italien répond a la demande du public en imaginant l'improbable cross-over de deux genres sulfureux et populaires : le film de vétéran du Vietnam et le film de cannibales.

Force est d'admettre qu'on part de loin, mais comme Antonio Margheriti n'est pas le réalisateur le moins démerdard du monde, il va réussir a trouver le liant nécessaire pour faire fonctionner le projet en optant pour une démarche plutôt rythmée, la période "Vietnam" représente la part congrue du récit, servant a poser la base de Pulsions Cannibales, celle d'un virus contagieux poussant les hommes a une soif de chair humaine et lorsque les caméras se plantent dans les contrées ricaines, dès lors on entre dans un run amplifié par une unité de temps où nos vétérans contaminés vont faire un carnage pas possible et s'attirer très vite les foudres de la populace. Malgré un érotisme des plus douteux (la scène avec l'ado qui allume John Saxon en nous gratifiant d'un plan culotte assez dérangeant), le film se tient vraiment bien dans son ensemble par sa manière de traiter sérieusement son sujet (sans le mettre au même rang que Voyage au Bout de l'Enfer ou Rambo, le perso de Saxon est quand même assez réussi en militaire traumatisé), s'avère assez généreux en termes de spectacle, il ne relâche que très peu sa bride et offre parfois de jolis moments de mise en scène, notamment avec le passage qui rendra culte le film, ce plan où Giovanni Lombardo Radice se fait trouer le ventre a coup de shotgun pour ensuite voir la caméra filmer a travers sa plaie béante (bien avant Zemeckis avec La Mort vous va si Bien), un immense moment de cinoche filmé a l'huile de coude.

Pour conclure, Pulsions Cannibales est une œuvre moins racoleuse qu'il n'y parait, essentiellement portée par le savoir faire de son réalisateur, certes moins appliqué techniquement que lors de sa période "Viet-flick" dont il fera son fond de commerce pendant toute la décade 80's, mais réellement généreuse.

7/10

[Jed_Trigado]

Kuroneko - Kaneto Shindo (1968)

Eh ben le cas Shindo et moi, c'est assez compliqué...Je reconnais sans mal le talent formel du gars mais il a une façon de structurer ses films qui est très déstabilisante, poussant les limites de l'abstraction parfois très loin (L'île Nue m'avait ennuyé comme jamais malgré la beauté des images), détail qu'on retrouve de façon plus diluée dans ce Kuroneko, un pur kwaidan eiga. La première demi-heure est probablement ce qui est de plus réussi, les dialogues sont économes, la photo et la direction artistique sont a tomber par terre, Shindo se tient a une logique de proto-slasher élégant et experimental a souhait (le montage n'a rien a envier aux délires de Misumi par instants), problème, c'est qu'au bout d'un moment l'abstraction laisse place a une intrigue un peu plus touffue avec l'arrivée d'un nouveau personnage faisant basculer le point de vue du récit, si le milieu arrive a raccorder assez bien les wagons avec la première partie, elle est néanmoins parsemée de maladresses scénaristiques qui font voler en éclats la notion de suspension d'incrédulité (euh faut quand même oser pour nous faire croire que le "héros" n'est pas capable de reconnaitre sa propre femme et sa mère, et en plus on nous fait le coup deux fois ! ), si on se laisse aller a une certaine indulgence naive pendant un moment, on nous prend carrément pour des idiots pour le final où j'ai pas bité grand chose. Pour une fois, j'aurais preferé un récit plus concis, moins explicatif et surtout plus onirique sans forcément tomber dans la gaudriole, néanmoins le résultat se laisse regarder.

6/10