Sleeping Beauty (La Belle au bois dormant) de Clyde Geronimi
(1959)
(1959)
Étrangement, quand j'étais gosse, j'avais un peu de mal avec ce Disney pour son esthétique très particulière qui en fait un film à part dans les productions du studio. Aujourd'hui, ce même argument est précisément le point qui fait que j'apprécie particulièrement le film, puisqu'il ne cherche pas à se reposer sur ses lauriers. Grosse production de l'époque (6 millions, une somme énorme pour un film d'animation), Sleeping Beauty était pour Disney le film qui devait relancer pour de bon la machine et permettre une rentrée d'argent bienvenue. Malheureusement, le destin en décidera autrement, et sans devenir un échec total, Sleeping Beauty aura provoqué une grosse remise en question du côté du studio, notamment du côté de la prise de risque visuelle (Les 101 Dalmatiens n'en fera pas les frais puisqu'il était déjà en production, mais les suivants oui). C'est bien dommage car effectivement, même encore aujourd'hui, le film reste aisément l'un des plus beaux et atypiques dans sa recherche graphique. Exit la recherche constante de réalisme qui caractérisait jusqu'ici le style Disney, Sleeping Beauty joue à fond sur quelque chose de très vertical, s'inspirant grandement des vitraux et enluminures médiévales, pour un résultat bluffant .
Que ce soit dans la conception de paysages (magnifiés par le scope, il faudra attendre ensuite près de trente ans pour retrouver un Disney dans ce format) ou dans la volonté de proposer quelque chose de plus sombre (le château de Maléfique bien sûr, mais aussi et surtout ce duel final contre un dragon), le film envoie du lourd formellement, et même du côté du son c'est un enchantement avec une musique reprenant le ballet de Tchaikovsky . On pourra pester un peu sur la construction du récit, qui offre peut-être un peu trop de scènes aux trois fées qui deviennent du coup quasiment les personnages principaux, mais d'un autre côté ça permet d'avoir un conte avec assez d'humour, ce qui équilibre par rapport au côté très sombre qu'apporte Maléfique (clairement une des meilleures menaces ever en provenance de Disney). Par contre, je suis vraiment pas fan de la storyline du père du prince, qui en fait vraiment trop, et c'est pareil pour le délire des animaux qui suivent Aurore, ça donne l'impression de voir une sacré répétition par rapport à Snow White. Un beau Disney donc, qui s'impose aisément comme une des grandes réussites du studio malgré son échec relatif.
Que ce soit dans la conception de paysages (magnifiés par le scope, il faudra attendre ensuite près de trente ans pour retrouver un Disney dans ce format) ou dans la volonté de proposer quelque chose de plus sombre (le château de Maléfique bien sûr, mais aussi et surtout ce duel final contre un dragon), le film envoie du lourd formellement, et même du côté du son c'est un enchantement avec une musique reprenant le ballet de Tchaikovsky . On pourra pester un peu sur la construction du récit, qui offre peut-être un peu trop de scènes aux trois fées qui deviennent du coup quasiment les personnages principaux, mais d'un autre côté ça permet d'avoir un conte avec assez d'humour, ce qui équilibre par rapport au côté très sombre qu'apporte Maléfique (clairement une des meilleures menaces ever en provenance de Disney). Par contre, je suis vraiment pas fan de la storyline du père du prince, qui en fait vraiment trop, et c'est pareil pour le délire des animaux qui suivent Aurore, ça donne l'impression de voir une sacré répétition par rapport à Snow White. Un beau Disney donc, qui s'impose aisément comme une des grandes réussites du studio malgré son échec relatif.
7/10