[Jed_Trigado] Mes critiques en 2017

[Jed_Trigado]

The Punisher - Jonathan Hensleigh (2004)

Ça reste quand même une belle carotte cette adaptation, en le revoyant aujourd'hui je comprends pourquoi je trouve la version 1989 avec Dolph Lundgren plutôt sympa bien qu'elles prenait pas mal de libertés. Je me rappelle encore de la campagne promo qui nous le vendait comme un parangon d'ultra-violence qui n'aurait rien a envier aux vigilantes flicks des 70's (la bonne blague), pour un film rated R déjà, c'est très soft graphiquement (le nombre de recours au hors champ, c'est la honte) et pire, un scénariste plutôt doué de la trempe d'Hensleigh (Die Hard 3 c'etait lui) en arrive a totalement aseptiser l'univers du comics avec des décors très propres et peu oppressants, ainsi qu'une galerie de perso plus bisounours tu meurs où ça vire limite en remake de Friends avec les voisins relous de Frank Castle (la scène du diner, suivi de la baston avec le gros russkov, on explose les compteurs de la gêne). Travolta inspire plus la pitié que la crainte en bad guy (je mets ça sur le compte de ses implants capillaires), seuls véritables réconforts, la présence très courte de Roy Scheider qui entre deux épisodes d'American Pie vient jouer du shotgun et surtout le trop sous-estimé Thomas Jane qui livre une interprétation convaincante du personnage, monolithique certes mais physiquement plutôt raccord avec l'idée que je m'en fais (puis je surkiffe l'acteur, ce qui me rend pas spécialement objectif ).

Une belle merde donc qui prouve qu'il n'a pas fallu attendre la naissance du Marvel Cinematic Universe pour des films de super héros daubés, un authentique cas d'école de comment saborder un matériau pourtant pas si exigeant que ça a adapter.

2/10

[Mark Chopper]

la présence très courte de Roy Scheider qui entre deux épisodes d'American Pie vient jouer du shotgun

Tu connais ce court-métrage ?



(Sinon le film date de 2004, il y a un problème avec le référencement.)

[Jed_Trigado]

Yes, très bon court d'ailleurs, il a été fait pour aguicher Marvel pour un éventuel reboot où Jane reprendrait le rôle, dommage que ça se soit fait entre d'autres mains (j'aime bien Bernthal pourtant).

[padri18]

(Sinon le film date de 2004, il y a un problème avec le référencement.)

C'est corrigé

[Mr Jack]

Clair qu'il est à chier ce Punisher. La brochette Daredevil-Punisher-Elektra-Fantastic4 c'était quand même bien daubé du cul.

[Jed_Trigado]

Daredevil en Dc, je trouve ça honnête pour ma part.

[Jed_Trigado]

Litan : La Cité des Spectres Verts - Jean Pierre Mocky (1981)

On connait Mocky surtout pour ses comédies et autres film "engagés" dont l'indigence technique était souvent compensée par une gouaille et une liberté de ton qui n'appartient qu'a lui. Pourtant Litan est une petite curiosité franchouillarde venant de sa part car il s'attelle a l'exercice du film fantastique et le bonhomme prend visiblement la chose très au sérieux, car il offre un des travaux les plus intéressants sur la forme (j'ai pensé par moments a du Fulci, toutes proportions gardées hein, avec cette photo brumeuse et l'usage abstrait du montage), il ne cherche pas véritablement la cohérence narrative, le film est irracontable en l'état et le rythme est vraiment en dents de scie. Si le film est très différent de ce que j'ai vu chez lui, il en garde finalement dans les grands traits de son cinéma : dilettante, parfois irritant, a la limite du ridicule mais aussi attachant. Pourtant l'ennui a pris le dessus sur la fin de la séance, dommage car il proposait quelque de différent et puis le genre devenait de plus en plus rare chez nous, voir un "auteur" installé comme lui s'y frotter vaut quand une certaine indulgence.

4/10

R.I.P.D. Brigade Fantôme - Robert Schwentke (2013)

Ben celui-là il aura pas volé son statut d'accident industriel, je me doutais bien que c'était pas fameux mais là c'est un truc symptomatique de ce qui ne va pas dans le système hollywoodien actuel : compenser vainement le manque d'idées par un trop plein de pognon. Et encore 130 millions pour une telle croute numérique, on est dans l'escroquerie pure (j'ai vu des films HK mieux foutus que ça, c'est dire), mais le pire c'est cette tendance a peine voilée de plagier des trucs comme Men in Black et SOS Fantômes sans jamais réussir a monter la sauce, les acteurs cachetonnent comme des gorets, surtout le pauvre Jeff Bridges qui s'est donné pour but d'être le plus caricatural possible (cet accent de plouc texan de fête foraine...), l'humour est a peine digne d'une cour de maternelle et c'est surtout plutôt chiche en action. Seul point positif, on nous impose pas une durée de deux heures.

1/10

[Jed_Trigado]

The Gate of Youth - Kinji Fukasaku & Koreyoshi Kuhahara (1981)

Lentement mais surement je continue de creuser l'immense filmo de Kinji Fukasaku et force est d'admettre que les années 80 sont une période plutôt riche comparé a nombre de ses confrères, d'une part par leur éclectisme salutaire qui tranche avec ses 70's qui étaient essentiellement portées sur le yakuza eiga, mais aussi (et surtout) par les authentiques réussites qu'elles enquillent. Gate of Youth est une œuvre assez hybride a positionner, c'est quelque part LE film passage de témoin entre deux époques, puisque que ce sera la dernière fois que pas mal de ses acteurs fétiches apparaitront a l'écran tout en annonçant un triptyque informel (constitué du film susdit, plus House on Fire et Rage of Love) qui traversera les 80's, très influencé par le cinoche de Gosha, s’intéressant a des histoires de mœurs souvent exploitées dans un contexte historique précis (ici le microcosme d'une cité minière aux début des années 40). Mais là où Gosha filmait les femmes avec une certaine forme de compassion, Fukasaku lui ne démord pas a sa réputation de cinéaste désenchanté et surtout masculin, en livrant une fresque généreuse mais surtout impitoyable sur le Japon d'alors : le film est scindé en deux parties et juxtapose énormément d'élements (de très loin son film le plus dense depuis sa période yakuza), en étant a la fois ninkyo eiga, coming of age movie et critique sociale.

Cette profusion de pistes se fait parfois au détriment d'une narration précipitée (le film dure 2h20, pourtant on se tape parfois de méchantes ellipses), ce qui fait que malgré la pertinence de la vision de Fukasaku, j'aurais bien aimé qu'il s'attarde sur certaines choses, notamment le traitement des coréens dans les mines et tous les conflits sociaux qui ne sont pas sans rappeler Germinal, ainsi que le truc le plus gonflé du film, l'aspect coming of age du récit avec ce petit garçon que l'on va voir grandir et qui va progressivement se poser la question de la sexualité non sans heurts (c'est un euphémisme que le film va très loin là dessus). Ceci dit, Gate of Youth est sans conteste une réussite qui arrive a renouveler les obsessions du cinéaste dans un contexte assez peu vu au cinéma, où il sait utiliser ses gimmicks quand il le faut et qui donne le cafard comme jamais (faut dire que le clin d'oeil au Cimetière de la Morale est particulièrement appuyé).

7,5/10

[Jed_Trigado]

Le Sang du Châtiment - William Friedkin (1988)

Ici ce sera le Director's Cut de 1992 dont je parlerais

De très loin le film de Friedkin qui pose le plus de problèmes a bien des égards, outre le fait que son auteur ne l'assume plus vraiment (il en parle rarement en interview et ne se bouscule pas trop pour éventuellement le ressortir dans une copie digne de ce nom), c'est qu'il traite du sujet épineux de la peine de mort d'une façon bien particulière, en effet il existe deux montages du film qui prônent les deux cas de figure, le premier sorti en 1988 s'avère ambigu et s'avère anti-peine de mort, pourtant 4 ans après, Friedkin change d'avis sur la question, va remonter son film et même retourner des scènes pour changer radicalement son point de vue, ce qui d'une certaine façon est plutôt malhonnête mais qui s'avère en phase avec l'idée que je me fais du cinéaste, qui m'a l'air assez réac' sur les bords (et quitte a en rajouter je suis plutôt d'accord avec lui sur le sujet ). Plus court d'une dizaine de minutes, ce "director's cut" révisionniste est interessant dans la façon dont il sait employer la force des images pour mieux nous convaincre, impossible a mon sens de ne pas prendre parti dès la première scène (inédite), où un mec très louche s'en va acheter une arme a feu lors d'une aberrante scène où le vendeur lui fait passer un questionnaire de psychologie ridicule avant de s'en aller une semaine plus tard massacrer une pauvre famille.

Dès le départ, Rampage ne nous donne aucune illusion sur la responsabilité de ses actes et leur barbarie, d'ailleurs il me semble que la DC rajoute des inserts gores sur les scènes de crime, papy Friedkin y va au burin en faisant du type un cannibale nécrophile tueur d'enfants (et adorateur nazi, le combo ultime). Mais c'est clairement la partie enquête qui va se montrer la plus insistante, a montrer le chagrin de la famille des victimes dont il est difficile de ne pas éprouver d'empathie mais surtout tout le débat autour de la maladie mentale : est-il fou ou sain d'esprit ? Et là encore, on peut s’asseoir pour avoir de la nuance, même si le tueur semble parfois brouiller les pistes par certains traits de caractère, tout le passage avec les psychologues est vraiment limite (pour le coup, c'est bien le seul truc dont Le Sang du châtiment aurait pu se passer). Mais malgré son aspect réac' très appuyé, le film parvient néanmoins a déranger son spectateur en faisant ressortir ses instincts les plus inavouables même si la conclusion remaniée de ce montage amenuise fortement le malaise que j'avais pu ressentir la première fois que j'ai vu ce film.

Si on est une Friedkin biatch, cette version s'avère un bonus regardable plus qu'une œuvre définitive.

6/10

[Jed_Trigado]

Le Dernier Diamant - Eric Barbier (2014)

Le trop rare réal de l'estimable Le Serpent nous concocte un sympathique caper movie dans la droite lignée du genre, assez bien structuré quoiqu'un peu facile dans son déroulement (les rares tentatives de twist ne fonctionnent pas des masses) et manquant peut-être d'une séquence de bravoure pour se démarquer mais c'est plutôt bien casté, Béjo est rayonnante, Attal confirme tout le bien que je pense de lui et puis JP Stévenin j'ai toujours été fan.
Quand en plus la réalisation est a l'avenant, aucune raison de bouder son plaisir.

6,5/10

Hannibal Lecter : Les Origines du Mal - Peter Webber (2006)

Contre toute attente j'ai beaucoup aimé ce préquel qui s'apparente plus a un reboot pour ma part (a un élément de fan service près, il prend vraiment ses distances avec la trilogie Hopkins pour mon plus grand bonheur), en plaçant le récit dans un contexte historique, le perso d'Hannibal est traité avec un angle bis plutôt plaisant où même les outrances les plus grossières (la tante japonaise adepte du kendo) passent bien grâce a une DA soignée. Je regretterais juste le manque de violence graphique (je pense que la version diffusée sur C8 devait être la version salles pour le coup), les nombreuses facilités qui émaillent toute la partie vengeance et le fait que Ulliel aurait mérité carrément une franchise car il campe a mes yeux un Hannibal plus appréciable et nuancé que ne pouvait l'être Hopkins.

7,5/10

[Mark Chopper]

Ulliel aurait mérité carrément une franchise

Tout ça parce que tu fantasmes Alegas en cannibale.

[Jed_Trigado]

Il a déjà mordu Scalp une fois, je le vois bien franchir le cap.

[Alegas]

Son rêve, c'est de réaliser un Cat III avec moi en lead.

[Jed_Trigado]

Le seul Cat III que j'aimerais réaliser, c'est un remake d'Ebola Syndrome avec Scalp a la place d'Anthony Wong, il aurait même pas besoin de se forcer pour le rôle.

[Mark Chopper]

Tu prévois qui dans le rôle du cadavre qui se fait violer ?