[oso] 2017, critiques de mauviette & avis express...

Modérateur: Dunandan

Horns - 7,5/10

Messagepar osorojo » Sam 25 Fév 2017, 12:06

HORNS
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Alexandre AJA / 2013 .................. 7.5/10
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Godammit, qu’est-ce que c’est ce que final ? Alors que je m’entichais de ce Horns qui avait su flirter avec les genres, en jouant avec une aisance redoutable dans la cour du polar satirique fantastico-horrifique, je vois mon enthousiasme se modérer devant la défaillance du dernier geste. Quelle tristesse, tant tout le reste, ou presque, avait su me conquérir.

A commencer par les premières poussées de cornes que l’on redoute au moment de commencer l’aventure, parfaitement gérées, à la mythologie qui les entoure, redoutable. Voir Daniel Radcliffe, —qui embrasse un vrai rôle d’adulte pour définitivement archiver le petit sorcier au lunettes rondes dans les cartons du grenier—, se régaler des déviances de tous les pauvres bougres qui croisent son chemin est délicieux, entre sketch Benny Hillien, épopée horrifique Fulcienne et farce salace à la Dino Risi, l’équilibre était difficile à trouver... Aja relève les manches et le défi avec Brio.

Le voir dessiner un charisme rageur au plus célèbre attrapeur quand il passe enfin la seconde et décide qu’il est temps d’invoquer les flammes de l’enfer donnerait presque le frisson. Les premières mutations radicales de son poulain sont franchement convaincantes, il se passe quelque chose à l’écran, à la fois dans la folie douce qui anime le crayon mais aussi dans la mise en scène, en équilibre stable entre les effets numériques nécessaires et la photographie léchée qui se met au service d’une caméra mobile. Rares sont les cinéastes qui vont au bout de leurs idées, qui mènent leur barque comme ils l’entendent sans oublier qu’il faut aussi composer avec la cohérence : Horns possède un squelette narratif bien pensé, que son statut de fable horrifique légitime certains écarts de conduite, mais joue le jeu avant tout de son genre premier, le whodunit paranoïaque. Et jusqu’à la sortie du quai d’un pot de yaourt à moteur prisonnier des flammes, tout se tient, et de belle manière.

Dès lors se pose la question du dernier acte : que s’est-il passé ? Comment la retenue qui permettait à Aja de doser ses idées, d’en retenir la partie qui fait sens, a pu s’évaporer tout à coup pour laisser place à un lâchage de bride macabre pour le moins discutable. On pourrait presque entendre le petit « fuck it » qui aurait précédé le tournage de la sérénade finale, comme si le chien fou aux commandes avait cédé à ses envies d’aller toujours plus loin. C’est bien dommage, la torture en mode serpentar est de trop, le requiem de l’ange déchu est ridicule et le dernier au revoir, sponsorisé par Tartimiel®, interminable.

C’est triste, épuré de cette dernière errance, amputé de quelques bouts de gras —quelques coupes auraient permis à l’histoire d’être plus vive, les flashbacks en mode Goonies sont sympathiques mais un peu longuets et les scènes de roucoulades traînent en longueur, même si, Juno Temple oblige, je les ai plutôt appréciées—, Horns aurait pu faire acte et s’imposer comme une référence solide en matière de polar fantastique flirtant avec le Bis non sans une certaine intelligence.

Toujours est-il qu’un bonhomme qui signe ce genre de péloche a toute ma sympathie. Il en faut du tempérament pour mener à bien un tel projet, en sachant pertinemment que le résultat ne plaira qu’à une poignée de siphonnés du caisson. Dès lors, je peux comprendre cette envie d’ouvrir en grand les vannes de l’outrance avant de dire au revoir, mais c’était peut-être sous-estimer le potentiel précédant la révérence. Pendant 1H40, Horns est à mon sens une réussite totale qui ne souffre que d’un rythme trop lancinant, une fable sérieuse qui reste légère nourrie par une bande son particulièrement bien sentie. A n'en pas douter, malgré sa sortie de route, Horns est une vraie bouffée d'air frais dans une production cinématographique souvent trop calibrée. Merci Aja et vivement le prochain.

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Aux Frontières de l'aube - 7,5/10

Messagepar osorojo » Lun 27 Fév 2017, 23:04

AUX FRONTIÈRES DE L'AUBE
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Kathryn Bigelow / 1987 ............................. 7.5/10
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Le plus gros défaut d’Aux frontières de l’aube, c’est malheureusement sa fin, en total décalage avec le côté crépusculaire du film. Sponsorisé Herta, Badoit, ou encore Nutella, déformée par tout un tas d’incohérences qui n’ont d’autres buts que de tempérer la noirceur du tableau, elle n’est pas loin de gâcher à elle seule le film dans son ensemble. Mais lui accorder autant d’importance serait oublier la récréation sous acide qui compose les trois autres quarts de la bobine.

A commencer par un duo de salopards qui ne vivent que pour relayer les mauvaises ondes. Profitez de votre dernier souffle si vous croisez leur chemin, les copains Paxton et Bishop ne sont pas là pour rigoler. Les deux bougres ont la canine facile quand il est question de se rassasier en sang chaud ! Leurs seules prestations font d’Aux frontières de l’aube un film à ne surtout pas manquer : l’apogée de leur performance étant une petite virée entre copains de beuverie dans un bar miteux où traîne du redneck bon à sucer —sic— . Paxton y est à son meilleur, en pleine représentation : le sourire se dessine à mesure qu’il sectionne les carotides. Une séquence à l’énergie contagieuse qui rappelle ce que peut être le cinéma quand il est force de proposition.

Mais c’est aussi à ce moment là, et un peu plus tard lorsque les balles traçantes apportent lumière et panique dans l’antre des chauves-souris, que Kathryn Bigelow confirme tout son potentiel, caméra au poing. Et même si le geste n’est pas encore mature —en témoigne le côté brouillon de la seconde scène justement, qui nait d’une idée géniale mais laisse en bouche un goût d’inachevé—, l’intention est bien là, l’énergie aussi. La caméra essaye de trouver sa place, y parvient parfois, manque de peu le coche le reste du temps. Car les mains qui la dirigent ne tremblent pas, les plans qui marquent la rétine se succèdent, provoquent un petit écarquillement de sourcils : pour modeler la lumière, jouer avec les silhouettes à contre jour et apporter dans l’obscurité une touche de couleur, Kathryn Bigelow impressionne.

Et finalement, cette petite défaillance dans le dernier geste fait d’Aux frontières de l’aube un film touchant, imparfait mais réellement enthousiasmant. On y sent une envie de faire plaisir, un sens du spectacle indiscutable et une vraie audace. C’est au moins le cas pendant une bonne heure d’antenne, temps pendant lequel la farce qui se joue à l’écran ne connaît que la couleur de la nuit. Quelle dommage de gâcher l’éclipse totale par un arc en ciel aux couleurs trop vives en jouant les toubibs de fortune spécialisés dans les peines de coeur.

Conseil appuyé de producteur ou bien peur d’être trop radicale alors qu’elle ne signe que son deuxième film, la réponse est certainement dans l’entre deux. Toujours est-il que le seul Paxton Show en mode Spring Break murderer fait que je suis tout disposé à pardonner l’errance finale. Histoire de ne garder en tête, de ce film de vampires pas comme les autres, que le panache de sa réalisatrice, qui offre à deux trognes habituées des seconds rôles, deux compositions particulièrement marquantes. De quoi finir la séance avec le sourire et c’est bien là le principal.

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Re: [oso] 2017, critiques de mauviette & avis express...

Messagepar Mark Chopper » Lun 27 Fév 2017, 23:12

A cette époque-là, dans le cinéma de genre (Aliens, Predator 2), Paxton était toujours on fire.
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Re: [oso] 2017, critiques de mauviette & avis express...

Messagepar Jimmy Two Times » Lun 27 Fév 2017, 23:24

"Je vais te faire cracher tes amygdales par ton cul" :eheh:
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Re: [oso] 2017, critiques de mauviette & avis express...

Messagepar Mr Jack » Mar 28 Fév 2017, 00:37

Il me branche bien celui-ci :bluespit:
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Re: [oso] 2017, critiques de mauviette & avis express...

Messagepar osorojo » Mar 28 Fév 2017, 12:41

Mark Chopper a écrit:A cette époque-là, dans le cinéma de genre (Aliens, Predator 2), Paxton était toujours on fire.


Dans celui là, je pense qu'il peut pas faire plus :eheh:

Jimmy Two Times a écrit:"Je vais te faire cracher tes amygdales par ton cul" :eheh:


Vu en VO, mais il y a de la bonnes punchlines ouais :mrgreen:

Mr Jack a écrit:Il me branche bien celui-ci :bluespit:


Franchement, ça passe tout seul et ça dure 1h30. Tente :super:
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Re: [oso] 2017, critiques de mauviette & avis express...

Messagepar Val » Mar 28 Fév 2017, 12:47

Je vais essayer de me le chopper aussi celui-là.
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El Infierno - 7,5/10

Messagepar osorojo » Sam 04 Mar 2017, 13:16

EL INFIERNO / EL NARCO
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Luis Estrada / 2010 ............................. 7.5/10
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Mise en scène de belle envergure, acteurs investis et belle gestion du rythme, El infierno est une farce macabre qui ne fait pas détails. Nappé d’une ironie mordante tantôt grasse, tantôt subtile, le film de Luis Estrada est une chouette découverte, si tant est qu’on le prend pour ce qu’il est : une parodie généreuse du film de cartel. Le réalisateur emprunte au genre sa violence sourde pour faire avancer son intrigue jusqu'à un final aux allures de symphonie funestes qui rabat les cartes pour faire un clin d'oeil coquin à la fatalité. Il ne manque pas grand chose à El infierno pour passer du stade du film sympathique à la fresque morbido-comique de premier choix : un peu plus d'idées pour faire varier les règlements de compte et une répartition plus dynamique des différentes parties : la vengeance finale est trop vite expédiée alors que les errances du fils prodigue apprenti narco-trafiquant ne sont pas loin de frôler la routine.

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Des enfants gâtés - 7/10

Messagepar osorojo » Dim 05 Mar 2017, 14:52

DES ENFANTS GÂTÉS
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Bertrand Tavernier / 1977 .................. 7/10
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Bancal mais touchant, Des enfants gâtés est en premier lieu un portrait de femme à la belle subtilité dont la force est paradoxalement tirée de la faiblesse relative du film. A savoir le parallèle fait par Tavernier entre les pauvres adultes qui hantent tout un tas de cage à lapin louées aux plus dociles d'entre eux et les enfants qui tentent de grandir dans un monde vaporeux, qui semble par moment contre-productif, notamment aux moments où les sessions de pédopsychiatrie coupent l’intrigue sans crier gare.

Et pourtant, dans un second temps, c’est bien ce parallèle qui donne au personnage de la jeune Anne sa complexité. Son physique de femme enfant, son caractère taciturne et changeant, enjoué puis méfiant dans le même instant, font d’elle un être insaisissable, un cœur pur qui cherche sa place, dans le même état de mutation perpétuelle que l’espace où elle vit et qui la dévore.

C’est le second effet de la charge menée par Tavernier, l’état des lieux saisissant qu’il livre sur le marché de la location immobilière en île de France dans la fin des années 70. Une époque de matraquage financier si abusif que des locataires pris au collier n’hésitent plus à mener leur enquête jusqu'aux cahiers de compte de ceux qui les escroquent ni même à défigurer leurs balcons en y placardant des banderoles agressives, leur unique moyen de trouver l’attention, et encore, jamais de ceux dont ils aimeraient chatouiller le complexe de supériorité.

Un côté frondeur qui fait penser à Boisset ici, tant il est assumé par moment et qu’il ne s'embarrasse d'aucune nuance. L’approche est intéressante, le bilan noir dressé ne manque pas de passionner, mais il se fait rapidement éclipser par les performances conjuguées de la fausse apathie portée par Piccoli et la rage féroce d’une Christine Pascal on ne peut plus émouvante. Ne serait-ce que pour l’alchimie née de leur rencontre, Des enfants gâtés vaut le coup d’œil. Elle m’a permis en tout cas d’entendre le cri du cœur de Tavernier jusqu’au bout, même s'il peut paraître longuet sur la fin.

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Re: [oso] 2017, critiques de mauviette & avis express...

Messagepar Val » Dim 05 Mar 2017, 17:17

En tout cas, toi qui nous annonçait des critiques torchées, ça fait plaisir de voir que tu n'as pas tenu parole. :super:
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Re: [oso] 2017, critiques de mauviette & avis express...

Messagepar osorojo » Dim 05 Mar 2017, 18:41

Pour El infierno, un peu quand même ^^

Mais ué, j'me fais rattraper par mes vieux démons, j'arrive pas à synthétiser, alors que ça me serait certainement salutaire :mrgreen:
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Re: [oso] 2017, critiques de mauviette & avis express...

Messagepar Mark Chopper » Dim 05 Mar 2017, 18:43

Perso je gère très bien ma semi-retraite.
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Re: [oso] 2017, critiques de mauviette & avis express...

Messagepar osorojo » Dim 05 Mar 2017, 18:49

T'as déjà choisi le prochain client ? :p

M'enfin, je me suis calmé quand même, je suis loin d'écrire une bricole sur tout ce que je mate (surtout qu'en ce moment, ça va j'enquille ^^). Preuve, hier j'ai maté le dernier Lam, j'ai rien dit dessus :)

Mais j'aime tellement suivre ce que regardent les autres, m'en inspirer, que j'ai du mal à me détacher de cette habitude de partager ce que je viens de regarder, surtout quand c'est pas très connu ^^
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Re: [oso] 2017, critiques de mauviette & avis express...

Messagepar Mark Chopper » Dim 05 Mar 2017, 18:51

Je ne mate pas beaucoup de films et comme je ne compte pas écrire sur Logan tout de suite, non, je ne connais pas mon sujet pour mars.
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Re: [oso] 2017, critiques de mauviette & avis express...

Messagepar Jed_Trigado » Dim 05 Mar 2017, 18:52

J'ai mes périodes, dès fois je peux enchainer critique sur critique alors que je mate peu de trucs, tandis qu'en ce moment je me goinfre comme jamais et j'ai envie de parler de rien ou presque.
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