Logande James Mangold (2017)
Le crépuscule des héros
Alors que presque tous les mutants ont disparu de la Terre, Logan vit clandestinement tout en s'occupant d'un Charles Xavier grabataire et n'ayant plus aucun contrôle de ses pouvoirs. Wolverine a vieillit, n'est plus qu'un corps meurtri abimé par le temps dont le pouvoir de régénération est au bout du rouleau. Débarque alors Laura, une gamine mutante qui a tout d'un Wolverine jeune, poursuivie par les sbires du labo qui l'ont engendrée...
Alors le trailer promettait un film âpre et violent, mais c'est pour une fois en dessous de la vérité.
Logan est un des films de super-héros (bien que ce terme ne s'applique plus du tout ici) les plus violents jamais vus, gore même, du genre avec têtes et membres tranchés en gros plan. Mais il est aussi très dark, crépusculaire, marqué par la mort.
Mangold est certainement ce qui est arrivé de mieux aux X-men et dérivés. Après son
Combat de l'immortel de très haute volée, voilà qu'il récidive en signant un opus dont la violence exacerbée est aux antipodes du ton décalé et nauséabond d'un
Deadpool. Bien que le film soit très basique scénaristiquement: un labo avec des enfants mutants armes de guerre, une gamine en fuite poursuivie par des hordes de commandos, l'espoir d'atteindre un refuge... c'est dans le ton, le traitement et la réalisation qu'il se démarque fortement, et ne laisse finalement pas une impression de déjà-vu.
Hugh Jackman signe ici ce qui sera sûrement sa dernière prestation sous les griffes de son personnage culte, et sa déchéance n'a d'égale que son animalité qui refait surface le moment venu. A ses côtés, Patrick Stewart livre lui aussi un Xavier mémorable, déliquescent et aux portes de la mort. Quant à la nouvelle venue, Dafne Keen, véritable petit animal sauvage, elle s'avère aussi marquante dans ses scènes de tuerie que Chloe Moretz à l'époque de Hit-Girl, le côté décalé en moins.
Un film qui marque la fin d'une époque, et dont les moments de violence pure alternent avec des moments de pure émotion.