[Alegas] Mes Critiques en 2017

Modérateur: Dunandan

Peter Pan (1953) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 23 Fév 2017, 14:43

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Peter Pan de Clyde Geronimi, Wilfred Jackson & Hamilton Luske
(1953)


Après le film un peu étrange qu'est Alice in Wonderland, Walt Disney se tourne vers un projet qu'il envisageait de longue date, à savoir une adaptation animée de Peter Pan, personnage d'éternel enfant dans lequel Disney, de toute évidence, se retrouvait énormément. Il en résulte le film le plus plaisant du studio depuis Bambi, un film qui souffre évidemment de sa production compliquée (plus le projet avançait, plus Disney prenait ses distances) mais qui reste encore aujourd'hui un divertissement d'aventure plaisant, avec sa dose de dépaysement et de rebondissements. Clairement il ne faut pas rechercher plus dans cette adaptation qui se révèle très simpliste sur pas mal de thématiques pourtant intéressantes. Ainsi, la nécessité de grandir tout en conservant en son for intérieur son âme d'enfant, propos principal que dégage le personnage de Peter Pan, est ici expédié en quelques lignes de dialogues, et c'est donc plutôt l'affrontement Pan/Crochet qui prédomine sur la majeure partie du métrage, malgré des enjeux pas spécialement intéressants (ça reste quand même très basique sur l'écriture, il faut sauver la princesse puis il faut sauver les enfants, point barre, et je parle pas des facilités du style Clochette qui est à l'agonie puis qui va très bien cinq minutes plus tard).

A côté de ça, le film a quand même pas mal d'intérêt, du côté de l'action tout d'abord avec des combats plutôt ludiques mais qui malheureusement se ressemblent un peu tous, l'humour fonctionne bien (le crocodile) avec notamment une approche plus osée du côté de Clochette et sa jalousie presque sexualisée. Par contre, la représentation des indiens c'est un peu du gros nawak, pas étonnant que Disney ne commercialise rien sur ces personnages depuis des années. Un film avec pas mal de défauts donc, mais un capital sympathie certain, il faut clairement pas en attendre plus qu'un petit film d'aventure simple et élégant, sous peine d'être déçu.


6,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Dunandan » Jeu 23 Fév 2017, 14:46

Deux Peter Pan en 24h, mais quelle synchro! :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Alegas » Jeu 23 Fév 2017, 14:50

:mrgreen:

Pour le coup, je préfère largement Hook, qui a plein de défauts lui aussi, notamment sa démesure, mais qui a côté de ça développe très bien les thématiques du personnage (le passage où il prend conscience qu'il a voulu grandir pour être père, c'est d'une beauté sans nom).
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Dunandan » Jeu 23 Fév 2017, 14:53

Pareil pour moi, et Hook est blindé de séquences de ce genre, peut-être pas aussi fortes mais qui font aussi leur petit effet.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Alegas » Jeu 23 Fév 2017, 14:56

Dans le même genre, cette scène me fait fondre à chaque vision :

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Dunandan » Jeu 23 Fév 2017, 15:03

Effectivement, c'est aussi l'une de mes scènes préférées :super:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mr Jack » Jeu 23 Fév 2017, 18:53

La musique est tellement sublime :cry:
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John Wick - 6,5/10

Messagepar Alegas » Ven 24 Fév 2017, 21:05

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John Wick de Chad Stahelski & David Leitch
(2014)


Seconde vision et ça passe toujours aussi bien, quand bien même je continue de garder mes réserves sur une partie du métrage qui n'est clairement pas au niveau du reste. On aura beau dire ce que l'on veut, le problème du film d'action actuel ne tient pas que dans l'aspect formel, mais aussi dans la façon de raconter l'histoire. Aujourd'hui, tout est soit très premier degré, soit dans la dérision à outrance, et c'est précisément ce manque d'entre-deux qui manque aujourd'hui. John Wick fait donc partie de ces rares films récents qui tente une recette généralement laissée à des productions fauchées, sortant souvent en direct to video, avec une approche de l'action sérieuse, mais dans un univers à l'influence comic-book telle que cela donne un décalage des plus appréciables. Surtout que dans le cas de John Wick, c'est totalement assumé : le personnage principal est assimilé ni plus ni moins qu'au croque-mitaine, et on évolue dans un univers où le business underground des tueurs à gages est florissant (le coup de l'hôtel, c'est quand même la meilleure idée du film, au point qu'il devient un élément central de la suite). C'est précisément ça qui fait de John Wick plus qu'un énième actioner un peu idiot, et qui le transforme en défouloir assumé des plus recommandables.

Premier film d'un duo de cascadeurs, le film fait preuve d'une intention formelle louable : livrer un film d'action visuellement chiadé et qui, malgré le peu d'expérience en réalisation des bonhommes, tente au maximum de mettre en valeur les différents fights du film, qu'ils soient à mains nues ou flingue à la main. Il en résulte non pas un film parfait côté formel (la lisibilité de l'action, quand bien même cette dernière est globalement compréhensible, n'est pas toujours présente), mais qui fait le job de façon plus honnête, mettant en valeur un personnage qui en impose (j'adore la façon dont on rend le perso de plus en plus mythique à l'image, tout en gardant le secret le plus longtemps possible), campé par un Keanu Reeves qui fait oublier son jeu d'acteur limité avec sa folie furieuse physique. Malheureusement, il y a un gros point noir au tableau, qui empêche John Wick d'être constamment plaisant du début jusqu'à la fin : une fois passée la meilleure scène (celle de la boîte de nuit), le film sombre peu à peu dans un dernier acte paresseux et qui tire en longueur, au point de terminer sur un climax final franchement honteux vu la teneur de la première moitié du métrage. Rien qui rende le film désagréable, mais c'est quand même dommage de constater une telle erreur, surtout pour un film d'action. Heureusement, le film a connu un joli succès d'estime à sa sortie, au point de faire du personnage un nom d'ores et déjà plutôt connu dans les cercles d'amateur d'action, et qui a permis la création d'une suite à la mythologie encore plus poussée.


6,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar francesco34 » Sam 25 Fév 2017, 08:16

je comprends bien la filiation avec les comics dont tu parles, mais ce que tu portes en qualité: l'entre-deux, je crois que c'est ça qui m'a gêné dans le 2. Le mélange entre action vénère et sérieuse, et l'univers décalé. C'est trop au milieu des deux pour moi justement. Le 1 penchait davantage vers le côté sérieux avec des touches de décalage, mais le 2 est vraiment au milieu, et je suis pas fan du mélange. Je préfère franchement sérieux, ou franchement 2nd degré en fait.
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Walk the line - 6,5/10

Messagepar Alegas » Sam 25 Fév 2017, 20:41

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Walk the line de James Mangold
(2005)


J'en gardais un souvenir pas génial (pas mauvais non plus, mais pas génial), et du coup je le revois un poil à la hausse même si ça reste clairement du biopic bien consensuel qui brosse les fans du chanteur représenté dans le sens du poil. La plupart des forts du film repose sur trois aspects : tout d'abord la mise en scène de Mangold, jamais incroyable mais qui fait le job de façon très classe, avec un scope et une photographie travaillée, par rapport à un biopic comme Ray sorti l'année précédente, c'est la classe au-dessus. Ensuite vient le casting, on peut trouver beaucoup de défauts au film mais le duo Phoenix/Witherspoon est difficilement critiquable. Bon après je trouve pas la prestation de l'actrice bonne au point de recevoir un Oscar, mais Phoenix lui aurait mérité plus qu'une nomination tant il arrive à faire oublier que physiquement il ne colle pas vraiment au rôle. Enfin, la musique est top, mais bon vu le sujet du film c'est pas spécialement étonnant.

A côté de ça, dommage que le film soit si classique du côté du script, avec le dernier tiers du film sur fond de combat intérieur contre la drogue qui rappelle forcément un peu le film de Hackford déjà cité plus haut. Finalement, là où le script tire son épingle du jeu, c'est dans la relation du duo principal, qui évolue vraiment au fur et à mesure du film. Pour le reste, autant la première moitié du film fonctionne bien pour moi (j'aime beaucoup le passage durant l'enfance, j'aurais pas craché sur quelques minutes supplémentaires), autant la seconde me donne l'impression de voir quelque chose de franchement moins inspiré. Pas un biopic honteux, loin de là, on peut remercier Mangold et le casting sur ce coup là, mais c'est pas spécialement le biopic récent que je retiendrais le plus.


6,5/10
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Kuzco, l'empereur mégalo - 5/10

Messagepar Alegas » Mar 28 Fév 2017, 15:18

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The Emperor's New Groove (Kuzco, l'empereur mégalo) de Mark Dindal
(2000)


S'il y a bien deux films qui ont marqué la fin de l'âge d'or 90's de Disney, c'est certainement Dinosaure et Kuzco qui seraient choisis. Le premier parce qu'il s'éloignait de façon radicale de tout ce qu'avait pu faire le studio jusqu'ici (premier film totalement en animation 3D), et le second parce qu'il signifiait la fin d'une période où les auteurs et réalisateurs possédaient un certain contrôle artistique, leur permettant de livrer des films familiaux plus denses que la moyenne. A la base, le projet est pourtant des plus prometteurs : l'adaptation d'un classique de Mark Twain (Le Prince et la Pauvre) transposé dans l'univers inca, le tout sous la direction d'un des réalisateurs du Roi Lion. Au final, suite à une production des plus chaotiques (décrite dans un documentaire intitulé The Sweatbox que Disney tente tant bien que mal de supprimer d'Internet depuis des années), le film change totalement de direction et de réalisateur, et ne garde finalement que l'univers inca qui, cette fois, sera le théâtre d'une comédie très décalée sur un empereur transformé en lama, et qui doit retrouver sa forme humaine.

Le résultat donne une impression pour le moins mitigée : bien que le film soit agréablement surprenant via son humour qui s'offre pas mal de libertés au niveau du ton, en assumant son côté gogol à fond (c'est vraiment très drôle par moment), il a clairement un problème du côté narratif avec un schéma vu et revu et des personnages insipides. A trop vouloir jouer la carte du second degré, le film n'existe que par ses gags, en témoigne l'antagoniste principal du film qui jamais n'apporte l'ombre d'une menace sur le récit, la peur pour les personnages dans des situations dangereuses n'existe pas, ce qui est un peu gênant pour un récit très typé aventure. Même du côté du character design, on sent la fin d'une époque, avec cette impression de voir le style particulier de Mulan ou de Hercule, mais à l'aspect cartoon encore plus forcé. Bref, c'est particulièrement moyen comme film, et ça pourrait même être mauvais si l'humour ne fonctionnait pas. Après une décennie d'exception, ça fait mal de la part de Disney.


5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Alegas » Mer 01 Mar 2017, 21:37

BILAN FÉVRIER 2017


Films vus :

Moyenne générale : 6,68

USA : 21
France : 4
Espagne : 1


28 : Rogue One : A Star Wars Story, Gareth Edwards, 2016, Ciné VOST : 7,5/10
29 : Billy Lynn's Long Halftime Walk, Ang Lee, 2016, Ciné VOST : 6/10
30 : Alice in Wonderland, Clyde Geronimi, Wilfred Jackson & Hamilton Luske, 1951, Truc VOSTA : 6/10
31 : Jackie, Pablo Larraín, 2016, Ciné VOST : 5,5/10
32 : Moonlight, Barry Jenkins, 2016, Ciné VOST : 7/10
33 : L'Air de Paris, Marcel Carné, 1954, Truc VF : 7,5/10
34 : Don't Breathe, Fede Alvarez, 2016, Truc VOST : 7,5/10
35 : De Palma, Noah Baumbach & Jake Paltrow, 2016, Truc VO : 7,5/10
36 : Peter Pan, Clyde Geronimi, Wilfred Jackson & Hamilton Luske, 1953, Truc VOSTA : 6,5/10
37 : John Wick, Chad Stahelski & David Leitch, 2014, Blu-Ray VOST : 6,5/10
38 : Walk the line, James Mangold, 2005, DVD VOST : 6,5/10
39 : The Wolverine, James Mangold, 2013, Blu-Ray VOST : 7/10
40 : The Emperor's New Groove, Mark Dindal, 2000, Blu-Ray VF : 5/10
41 : Lady and the Tramp, Clyde Geronimi, Wilfred Jackson & Hamilton Luske, 1955, Truc VOST : 7/10
42 : Sleeping Beauty, Clyde Geronimi, 1959, Truc VOST : 7/10
43 : Toro, Kike Maíllo, 2016, Truc VOSTA : 6/10
44 : Le Pays d'où je viens, Marcel Carné, 1956, Truc VF : 3,5/10
45 : Mad Max : Fury Road, George Miller, 2015, Ciné VOST : 10/10
46 : Seuls, David Moreau, 2017, Ciné VF : 2/10
47 : One Hundred and One Dalmatians, Clyde Geronimi, Wolfgang Reitherman & Hamilton Luske, 1961, Truc VO : 7/10
48 : Loving, Jeff Nichols, 2016, Ciné VOST : 6/10
49 : A Cure for Wellness, Gore Verbinski, 2016, Ciné VOST : 5/10
50 : John Wick : Chapter 2, Chad Stahelski, 2017, Ciné VOST : 7/10
51 : Rumble Fish, Francis Ford Coppola, 1983, DVD VOST : 7/10
52 : The Sword in the Stone, Wolfgang Reitherman, 1963, Truc VOST : 5,5/10
53 : Delicatessen, Jean-Pierre Jeunet, 1991, Ciné VF : 8,5/10


Découverte du mois :

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Autres découvertes marquantes :

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Belle et le Clochard (La) - 7/10

Messagepar Alegas » Mer 01 Mar 2017, 23:56

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The Lady and the Tramp (La Belle et le Clochard) de Clyde Geronimi, Wilfred Jackson & Hamilton Luske
(1955)


En voilà un Disney dont je ne gardais pas spécialement un bon souvenir, et qui s'avère être une des belles réussites du studio, au beau milieu d'une décennie où les productions à gros budget se sont suivies, avant que la réalité financière du studio ne rattrape ce dernier. La première chose qui frappe avec ce film, c'est sa beauté visuelle indéniable. D'une part le coup de crayon est magnifique, mais c'est surtout l'utilisation de format Cinemascope qui étonne ici, puisque c'est la première fois que le studio l'utilise pour un film d'animation (et il semblerait que l'on doive remercier Richard Fleischer pour ça, puisqu'il avait conseillé à Disney ce format sur le tournage de 20 000 lieues sous les mers). Encore aujourd'hui, le scope chez Disney est quelque chose d'assez rare, et c'est bien dommage car il est évident que cela apporte un cachet cinématographique évident (les compositions de plan sont généralement bien foutues, à l'image de ce plan d'escalier en pleine nuit avant le climax final), ce qui finit de rendre ce Lady and the Tramp le plus beau film d'animation du studio depuis Bambi. Et puis, mine de rien, c'est l'un des quelques Disney où les héros sont des animaux parlants, sont pour autant être anthropomorphisés, ce qui est clairement appréciable vu qu'on ressent un très gros travail d'animation en amont, notamment pour ce qui est de la fidélité des mouvements canins, parfaitement retranscris quelle que soit la race représentée à l'écran.

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Cela colle en plus au script, qui se veut être une analyse/critique des classes sociales à travers les chiens sur fond d'histoire d'amour. Sans être spécialement révolutionnaire, on remarquera que l'histoire est plus travaillée qu'à l'accoutumée, tout en restant parfaitement accessibles aux plus jeunes : le film est clairement, de ce côté là, un divertissement hautement appréciable pour n'importe quel âge. Il y a bien quelques défauts au film, avec des scènes qui donnent l'impression d'être un peu isolées du reste du métrage (la séquence du castor notamment aurait pu être bien plus écourtée, idem pour la chanson à la fourrière dont je suis pas fan), mais à côté de ça le visuel réussi, le script solide et le climax final composé de deux beaux morceaux de bravoure (le combat contre le rat, bien violent pour l'époque, et la course-poursuite au flair) fait rapidement oublier ces petits écarts. Un Disney recommandable, à l'instar des productions qui le suivront quelques années plus tard.


7/10
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Toro - 6/10

Messagepar Alegas » Jeu 02 Mar 2017, 16:39

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Toro de Kike Maíllo
(2016)


Cinq ans après Eva, petit film de science-fiction intimiste qui malgré son côté très perfectible possédait néanmoins beaucoup de qualités, Kike Maíllo revient avec un film d'un tout autre genre puisque l'on est cette fois bien plus du côté du film d'action teinté d'une mythologie gangsterienne. Un choix étonnant qui laisse, durant le premier tiers du métrage, espérer une petite claque en provenance du cinéma ibérique. Malheureusement, comme Eva, il y a cette impression de voir un gros potentiel qui s'écroule à cause d'épaules pas assez solides pour le supporter. Le début de Toro laisse vraiment espérer le meilleur, que ce soit dans son prologue nerveux ou dans sa façon d'afficher un univers très comic-book dans l'esprit. Tout ce qui tourne autour du parrain mafieux fonctionne vraiment, que ce soit la prophétie lue à travers des cartes de tarot ou encore le délire de la lame dissimulée sur l'avant-bras, et participe grandement à une ambiance particulière, magnifiée par un côté très poseur sur la forme, à base de ralentis et d'une photo léchée qui cite le cinéma de Refn. Malheureusement, dès que la partie action commence, Toro montre rapidement ses limites. Formellement d'abord, le film a beau être particulièrement bien enrobé, on sent que Maíllo filme pour la première fois ce genre de séquences, et c'est flagrant dès la première course-poursuite où la lisibilité est plutôt limitée. Rien qui rende le film désagréable à regarder, mais vu les intentions qu'affiche le film du côté de l'action (le climax final c'est presque The Raid avec cette construction de un étage = un combat) on était en droit de s'attendre à mieux.

Même du côté de l'écriture c'est franchement perfectible, la relation fraternelle manquant singulièrement d'émotion, et puis on se tape des passages un peu WTF (le coup du "on retourne au QG du bad-guy qui nous poursuit pour lui voler ses millions dans un coffre qu'on déverrouille en quelques secondes", ça a un peu de mal à passer). En revanche, le fait d'avoir un récit condensé sur peu de temps à cause du fait que le héros soit en conditionnelle fonctionne bien, et c'est même plutôt original pour le coup. Sur le casting, pas spécialement de remarques à faire puisque tout le monde est bon, par contre je suis pas spécialement convaincu par le fait de donner le rôle des frères à contre-emploi, et je pense que Tosar en premier rôle aurait largement été meilleur (car bon Casas je l'aime bien dans les comédies mais là il manque vraiment de charisme). Bon après ça fait toujours plaisir de voir ce genre de pellicule venir d'Espagne, ça nous rappelle quand même que le cinéma français est incapable de produire quelque chose de ce genre, mais comme Eva ça reste juste un petit film sympathique qui s'oublie rapidement, malgré ses bonnes idées et intentions.


6/10
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Pays d'où je viens (Le) - 3/10

Messagepar Alegas » Sam 04 Mar 2017, 17:58

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Le pays d'où je viens de Marcel Carné
(1956)


En voilà un projet bien étrange dans la carrière de Marcel Carné : une comédie de Noël à la gloire de son interprète principal, chanteur de son métier. Bien que je n'ai pas réussi à trouver beaucoup d'informations sur la genèse du film, ça pue le film de commande à plein nez, la question étant pourquoi le réalisateur est parti se compromettre là-dedans. Jusqu'ici, c'est clairement l’œuvre de Carné la plus impersonnelle de sa filmographie, et il suffirait qu'on enlève son nom du générique pour que ça donne l'impression d'être réalisé par un nobody. Sorte de comédie familiale étrange entre le familial (les enfants, Noël, la légèreté de l'ensemble) et le potache (le délire autour de la pharmacienne, les nombreux moments où l'on dévoile les sous-vêtements de Françoise Arnoul), Le pays d'où je viens donne surtout l'impression d'être un projet uniquement bâti sur et pour Gilbert Bécaud, qui interprète un double rôle donnant lieu à un récit basé sur des quiproquos. Le film se suit globalement sans déplaisir, mais sans passion non plus, la faute globalement à une volonté d'en faire d'en faire trop. Que ce soit la storyline autour de la chasse à l'homme, l'humour de répétition ou les interprétations over the top, ça donne un résultat très artificiel, ce qui achève de donner à l'ensemble une impression de film opportuniste.

Pire encore, le film donne l'impression parfois d'être une parodie de films précédents de Carné, en témoigne le rôle de Brasseur, ce dernier jouant une pâle copie de son personnage dans Le Quai des Brumes. Quand à l'aspect musical, même s'il n'est finalement que peu présent, c'est égal à la majorité de ce qui peut se faire dans le genre en France : sans idées et jamais intéressant. Formellement, c'est le film le plus pauvre de Carné, et ce n'est pas le tournage en couleur (une première pour le réalisateur) qui va changer la donne. D'ailleurs, la gestion du Technicolor donne l'impression que Carné se fout royalement du procédé : le film est visuellement très fade, avec aucune couleur qui ne ressort à l'écran. Soit c'est une volonté de Carné pour se rapprocher au maximum du travail qui faisait en noir et blanc, soit personne ne savait gérer la technologie, dans les deux cas ça donne un film pas spécialement intéressant. Je mentirais si je disais que le film est vraiment mauvais, comme dit plus haut ça se regarde, mais de la part d'un bonhomme comme Carné, c'est tout de même une bien mauvaise surprise.


3/10
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