Moonlight de Barry Jenkins
(2016)
(2016)
Il fait bien plaisir ce petit film qui ne paye pas de mine au premier abord, mais qui s'avère mine de rien assez ambitieux au final (globalement ça me fait pas mal penser à The Place beyond the pines dans l'approche). Pour un second long-métrage, c'est même sacrément encourageant, et c'est vraiment cette approche de narration qui transcende le film car la même histoire sur un déroulement plus classique aurait donné quelque chose de finalement assez anecdotique. Plus qu'un plaidoyer sur l'homosexualité comme certains le qualifient de façon assez simpliste, Moonlight est surtout un beau film sur la vie, en suivant le même personnage à trois étapes-clés de son existence, où il apprendra au fur et à mesure à se détacher des malheurs que lui a imposé la vie pour choisir sa propre voie. Un film simple, mais pas simpliste donc, qui s'avère éloigné de ce que l'on pouvait redouter, à savoir un énième produit approuvé par le public Sundance.
Ici, on est finalement assez loin des clichés du cinéma indépendant américain, que ce soit à travers le choix de narration mais aussi à travers la forme visuelle du métrage, bourrée d'effets de style, notamment du côté du montage (cuts au noir, une sorte d'ambiance lumineuse à l'écran avant chaque nouvelle partie, désynchronisation entre image et son, etc...), qui apportent une vraie identité à Moonlight, et qui laissent à penser que Barry Jenkins est le genre de bonhomme qui veut raconter une histoire à sa façon (et tant mieux car j'ai beau ne rien connaître du réalisateur, il est évident que ce récit possède quelque chose de très personnel). A la limite, si je devais faire un reproche au film, ça serait du côté du rythme, où ça prend un peu trop son temps par moment (la séquence du restaurant sur le dernier acte notamment). A côté de ça, la grande force du film tient dans son casting. C'est bien simple : tout le monde est bon, des trois acteurs jouant le héros à Naomie Harris en passant par Mahershala Ali (sacré acteur ce mec d'ailleurs), il n'y a pas de fausses notes et on sent une aisance peu commune dans la direction d'acteurs. Enfin, la musique est franchement jolie, mon premier coup de cœur musical de cette année. Un film très encourageant, et qui prouve qu'on peut marier un récit simple et une façon de le raconter ambitieuse tout en arrivant à quelque chose d'extrêmement cohérent.
Ici, on est finalement assez loin des clichés du cinéma indépendant américain, que ce soit à travers le choix de narration mais aussi à travers la forme visuelle du métrage, bourrée d'effets de style, notamment du côté du montage (cuts au noir, une sorte d'ambiance lumineuse à l'écran avant chaque nouvelle partie, désynchronisation entre image et son, etc...), qui apportent une vraie identité à Moonlight, et qui laissent à penser que Barry Jenkins est le genre de bonhomme qui veut raconter une histoire à sa façon (et tant mieux car j'ai beau ne rien connaître du réalisateur, il est évident que ce récit possède quelque chose de très personnel). A la limite, si je devais faire un reproche au film, ça serait du côté du rythme, où ça prend un peu trop son temps par moment (la séquence du restaurant sur le dernier acte notamment). A côté de ça, la grande force du film tient dans son casting. C'est bien simple : tout le monde est bon, des trois acteurs jouant le héros à Naomie Harris en passant par Mahershala Ali (sacré acteur ce mec d'ailleurs), il n'y a pas de fausses notes et on sent une aisance peu commune dans la direction d'acteurs. Enfin, la musique est franchement jolie, mon premier coup de cœur musical de cette année. Un film très encourageant, et qui prouve qu'on peut marier un récit simple et une façon de le raconter ambitieuse tout en arrivant à quelque chose d'extrêmement cohérent.
7/10