[Francesco] Mes critiques en 2017

[Alegas]

Ah bah c'est clair que la scène reste magistrale malgré ça. Puis bon, moi qui suspectait du CG, Chazelle a bien dit à sa masterclass parisienne que la scène avait bien été tournée sur une bretelle d'autoroute bloquée sur deux jours. Je n'ose même pas imaginer le boulot de préparation que ça a dû prendre.

[Dionycos]

A propos de cette scène d'ouverture :

[Mr Jack]

Autant dès les premières secondes de Whiplash j'ai su que j'allais adorer, là j'ai vite compris que j'allais pas adhérer

[osorojo]

Oh merde, j'vais mettre 2 à ce truc, Mark doit être dans le vrai

[Mark Chopper]

Mate une vraie comédie musicale :

[Alegas]

Silence
de Martin Scorsese (2017)



Scorsese a longtemps galéré avant d'adapter ce roman japonais de Shusaku Endo, sur la tentative d'évangélisation du Japon au 17ème siècle.
Entre le sujet, la durée (2h40), le style contemplatif, on est très loin des thrillers ou films de gangsters récurrents dans la filmo de Scorsese. Mais on est pas pour autant éloignés des préoccupations du cinéaste, la religion ou le côté spirituel ayant toujours tenu une place prépondérante dans son oeuvre.
Le film est assez beau visuellement sans jamais être clinquant ou tape à l'oeil niveau photographie. Le rythme est lent comme on s'y attendait, mais suffisament régulier pour qu'on s'y adapte. Malgré tout la longueur même du film peut être difficile à digérer. Bien que je n'ai pas eu à regarder ma montre, de nombreux portables s'allumaient régulièrement dans la salle pour vérifier l'heure... Le film ne captivera donc pas tout le monde.
Le sujet est traité du point de vue des missionaires et des fidèles convertis. Il faudra attendre la fin pour que le film argumente le point de vue des autorités japonaises de l'époque. Rien ne justifie évidemment les exactions commises à l'encontre des chrétiens (tortures, tueries, abjurations forcées...), mais force est de constater qu'une fois encore les occidentaux détenant la "vérité" absolue tentaient d'imposer leur mode de vie au reste du monde, sans même chercher à comprendre ces pays dans lesquels ils allaient: ils ne comprenaient pas leur culture, ne cherchaient pas à connaitre la religion locale, ou même apprendre la langue. Ces pratiques font certainement écho à notre propre actualité, à un moment où beaucoup de voix chez nous s'élèvent pour défendre les racines chrétiennes de la France face au prosélitisme des extrémistes islamistes. Il est dès lors facile de comprendre la réaction japonaise de l'époque.
Andrew Garfield, après avoir joué un fervent chrétien dans le film de Gibson, rempile dans un rôle animé par la foi. Pour moi c'est le maillon faible du film, j'ai pas vraiment été touché ou accroché par son personnage (et j'ai une grosse dent contre son doubleur dont la voix m'insupporte, dommage que mon ciné ne me propose pas la VO). Adam driver est plus intéressant, avec sa tête vraiment bizarre et ses feuilles de chou, je l'ai trouvé davantage investi. Quant à Liam Neeson, après avoir déjà été missionnaire il y a plus de trente ans (Mission de Roland Joffé), le voilà à nouveau au service de Dieu. Hélas il ne tient qu'un rôle très court.
Un Scorsese sur un sujet qui lui tient à coeur, mais qui ne captivera pas forcément autant que ses opus mafieux ou films plus dynamiques.

[Mark Chopper]

Rien ne justifie évidemment les exactions commises à l'encontre des chrétiens

Je ne sais pas si on peut parler de "justification", surtout d'un point de vue moral... Mais d'un point de vue politique, ça se comprend.

C'était une époque où la religion avait une importance capitale et où il était nécessaire d'unifier le peuple pour garder le contrôle de tout un pays... La France a connu la même problématique à l'époque de la montée du protestantisme (d'où l'idée : "Un Roi, une foi, une loi").

[Mr Jack]

Post pavé de Way dans 3...2...1...

[lvri]

"Un Roi, une foi, une loi").

C'est le slogan de campagne de Fillon ou de Le Pen ?

[Waylander]

Post pavé de Way dans 3...2...1...

Hein ? Je m'en branle là pour le coup.

[Dunandan]

Wolverine, le combat de l'immortel
de James Mangold (2013)



Après un premier opus en solo de triste mémoire, Wolverine rempile et décolle pour le Japon. Autant dire qu'entre les 2 films, c'est le jour et la nuit.
Le premier était fade et factice, probablement le pire film de toute la saga x-men (ouais même le Brett Ratner est mieux!), et celui-ci si'impose comme un des meilleurs, si ce n'est le meilleur à ce jour (en attendant la sortie imminente de Logan). Si Hugh Jackman n'a jamais démérité dans son rôle fétiche, on pouvait imputer les faiblesses du premier à un scénario bidon et une réalisation approximative. Ici c'est tout le contraire. Quelle bonne idée d'avoir confié les rênes à James Mangold, un vrai cinéaste, pourtant pas forcément spécialiste de l'action ou du très gros budget. Pourtant ça change tout. A l'instar de Sam Mendes sur la saga Bond avec Skyfall, Mangold transcende son sujet et livre un film très abouti, qui ne s'éparpille pas et colle de plus près à son personnage et ses failles. Un film très humain en somme, qui parle pourtant de super-humains.
Ca ne l'empêche pas non plus d'être extrèmement à l'aise lors des multiples scènes d'action, impeccablement bouclées, toujours lisibles, spectaculaires et rythmées, avec leur lot de moments forts et marquants. Le combo idéal il semblerait pour un film du genre.
Jackman vieillit mais s'investit à fond dans son rôle, et ça se voit à l'écran: un Wolverine puissant et imposant, désabusé et hanté par la mort de Jean Grey, mais aussi vulnérable et usé. Le reste du cast majoritairement Japonais n'est pas en reste, particulièrement les deux rôles féminins, Rila Fukushima impressionante de virtuosité, et Tao Okamoto plus fragile mais diablement belle.
Bien que tourné seulement partiellement au Japon alors que l'action s'y déroule presque entièrement, Mangold et son décorateur Français, François Audouy, restituent un Japon formidable, sans jamais sombrer dans les clichés ou la facilité occidentale. D'ailleurs les comédiens Japonais ne parlent anglais que lorsque ça a une logique scénaristique, autrement ils s'expriment dans leur langue.
On pourrait aussi souligner la très belle photo, reste seulement la musique de Beltrami qui fait le taf mais ne se démarque en rien des autres productions du genre.
Un excellent film de super-héros sans super-héros, âpre et violent à l'image de son personnage principal.

8.5/10

[padri18]

D'accord avec toi sur tous les points sauf sur la soundtrack de Beltrami qui à mes yeux vaut bien mieux que la plupart des compos qu'on peut entendre en général dans les x-men (autant dans ces derniers je retiens rien niveau musique, autant il y a pas mal de morceaux de ce Wolverine que j'aime beaucoup)

[Alegas]

John Wick 2
de Chad Staheski (2017)



Et bien... autant le premier John Wick avait été une belle surprise, autant celui-là, à recycler la même recette, finit par flirter avec le nanar. Alors certes ça reste cash et bien shooté, mais au bout de la 5 ou 6ème fusillade qui ressemble à toutes les autres qui ont précédé, la dragée finit par être dure à avaler (ça m'a rappelé le côté répétitif de The Raid, spectaculaire mais lassant).
On aurait pu espérer un scénario au moins solide à défaut d'être original, mais là on part dans un délire qui oublie toute vraisemblance, et tente de développer une étrange "mythologie" abordée dans le premier, celle autour de l'organisation secrête de l'hôtel Continental qui n'abrite que des tueurs (à propos ils font quoi des vrais clients qui pourraient entrer demander une chambre?). Ca devient tellement excessif et ridicule que ça finit par arracher des rires, de même que la plupart des scènes de l'acte final, notamment toute la partie où John revient à New-York après son escale en Italie. Il affronte une série de tueurs tous plus nuls les uns que les autres, protégé par sa veste anti-balles qui le rend invulnérable aux tirs de pistolets, dans des scènes qui m'ont déclenché pas mal de rires involontaires. Pourtant pas de second degré, le tout se veut très sérieux, on n'est pas dans le débile assumé d'un Commando avec Schwarzy.
Si c'est ça l'étendard du nouveau film d'action, je passe mon tour...

[pabelbaba]

Les scènes d'action toujours identiques c'était un des problèmes du premier, c'est vraiment toujours le cas? Genre enchaîner l'adversaire avec trois coups de pied/poing, clé, bastos dans la tête?

[Jed_Trigado]

Dit comme ça, c'est pas différent d'un Steven Seagal et pourtant ça t'empêche pas de surnoter ses bouses.