Kate & Leopold, de James Mangold (2001) L'histoire : Leopold, un duc anglais et inventeur qui vit à la fin du XIXème siècle, se retrouve parachuté dans le New York du début du XXIème. Il y rencontre Kate, une femme moderne qui connaît le succès dans sa vie professionnelle mais qui ne semble plus croire au grand amour...Cher James Mangold,
Je me suis engagé, dans le cadre d'une
rétrospective organisée par le site
http://www.bekindreview.fr, à critiquer l'un de tes longs-métrages. Comme j'apprécie ton travail depuis la fin des années 1990, je les ai tous vus hormis
Heavy et
Kate & Leopold... Un choix limité donc dans un contexte de découverte et, va savoir pourquoi, entre un drame avec un obèse et une comédie romantique avec Hugh Jackman, j'ai privilégié la seconde. Je devrais peut-être analyser mon côté "
Hugh Jackman biatche", mais je préfère ne pas t'embêter avec ça.
Si je t'écris, c'est à cause de
Caducia. Telle que je la connais, elle va tweeter ma critique et tu vas imaginer que je suis un vieil aigri.
Bon, tu n'auras pas tort.
Mais sache que tu es pour moi l'un des cinéastes américains les plus sous-estimés de notre époque. Je pense que tout le monde a apprécié, un jour ou l'autre, l'un de tes films, sans pour autant retenir ton nom. L'une des tes qualités reste, sans doute, l'un de tes handicaps sur le chemin qui mène à la reconnaissance : ton œuvre a beau se révéler cohérente, tu travailles en artisan polyvalent, capable d'aborder des genres distincts... Si distincts que bien des gens ne peuvent pas s'imaginer que le même homme a tourné des réussites comme
Cop Land,
Walk the Line et
Wolverine, le combat de l'immortel.
Ceci étant dit, j'espère que tu me pardonneras cette critique mitigée... Parce que, franchement,
Kate & Leopold, ce n'est pas terrible. Ce n'est pas pourrigolo comme
Night and Day, mais ça ne vole pas très haut quand même.
Il est intéressant de découvrir, dans la
director's cut du film, une scène où tu joues le rôle d'un cinéaste qui se voit dépossédé de son travail par un groupe de costards cravates. Après les échecs commerciaux de
Cop Land et
Une vie volée, tu avais sans doute besoin d'un succès commercial... Et avec une comédie romantique et Meg Ryan en vedette, tu as dû faire, je suppose, quelques compromis.
Meg Ryan reste d'ailleurs le principal point noir du film. A l'époque, à force de laisser des chirurgiens esthétiques user et abuser de leurs scalpels sur son visage, elle commençait déjà à ressembler à une peinture cubiste. Comment réussir une comédie romantique avec une actrice qui joue comme une savate et paraît antipathique ? Là encore, la scène ajoutée dans la
director's cut prouve que tu n'étais pas dupe au moment du tournage : tu étais de toute façon très mal barré.
C'est dommage parce que Hugh Jackman, lui, assure... On aurait pu craindre, avec son personnage anachronique, des recyclages des gags des
Visiteurs, façon Christian Clavier qui boit l'eau des toilettes mais, à une ou deux scènes près (la découverte de la télévision et du grille-pain), tu nous as épargnés. Il est intéressant de découvrir cet homme bien élevé et cultivé dans le New York moderne et il est curieusement plus agréable de le voir interagir avec Breckin Meyer, qui interprète le frère du personnage de Meg Ryan. La bromance, finalement, fonctionne mieux que la romance pour une simple raison : l'alchimie entre Jackman et Meyer est réelle ; celle entre Jackman et Ryan, en revanche, est inexistante.
Ceci dit James, je ne t'en veux pas. Malgré ses lacunes,
Kate & Leopold reste un film bien réalisé, parfois tiré vers le haut par une photographie élégante et il a le mérite de ne jamais ennuyer... Tu t'es rattrapé depuis et, après tout, ce film t'a permis de rencontrer un acteur avec qui tu as tourné, par la suite, un grand film. Peut-être même deux.
Réponse le 1er mars 2017,
Mark Chopper
Note : 4/10
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