La Sanction aka
The Eiger Sanction de Clint Eastwood - 1975
J'appréhendais un peu de revoir ce film dans la mesure où, connaissant l'identité du personnage mystère, le suspens allait en prendre un coup. Mais en fait, mes souvenirs s'arrêtaient à l'ascension de l'Eiger et pas du tout aux scènes qui précèdent.
Et ces scènes, elles sont bien cools.
Clint fait du Clint, la joue décontracté dans son rôle complètement nawak de professeur d'art à l'université, dont les passe-temps sont l'alpinisme et la collection de toiles de maîtres, qu'il peut se payer avec ses économies sur le fric gagné en étant tueur d'espions dans une vie précédente.
Faut adhérer eu délire quand même. Mais en fait, il sort sa partition habituelle, à base de punchlines, de bourre-pifs et d'une kyrielle de nanas rêvant de finir dans son lit, du coup on s'en branle que l'histoire soit invraisemblable.
Au delà de ces éléments qu'on retrouve très souvent dans ses films, on a aussi droit à de magnifiques images des USA. Je ne sais pas si Cimino lui a donné le goût de tourner dans des grands espaces à l'occasion du
Le Canardeur, mais la partie "entraînement" est un putain de régal pour les yeux, avec des prises de vue magnifiques sur Monument Valley et le parc de Zion.
En revanche la partie thriller est plutôt faiblarde, elle se concentre sur l'ascension, qui est plutôt bien mise en boîte, mais qui ne propose pas vraiment de surprise alors qu'on voyait poindre des retournements de situation en cascade. En plus les scènes d'escalades sont entrecoupées de micro-scènes où George Kennedy y va de ses punchlines. C'est assez marrant, mais ça réduit en miette tout sentiment de peur.
Au final, ça donne un film atypique, qui joue assez peu la carte du thriller et penche davantage du côté du Clint flick avec des bons mots, des grosses couilles et du machisme en pagaille, au milieu de décors naturels de toute beauté.
6,5/10