[Pabelbaba] Mes critiques en 2017

[pabelbaba]

L'Union Sacrée d'Alexandre Arcady - 1989

Découvrir la filmo de Richard Berry, c'est un peu se prendre pour un Stanley ou un Livingstone des temps nouveaux. Rien ne nous prépare à ce que l'on va voir. En effet, après avoir appris qu'on pouvait aller en taule en poussant un caddie de supermarché sur un vigile, passons au rôle de composition du flic maghrébin musulman et français, qui est en fait une taupe de la DGSE et qui donne la réplique à Thierry Beccaro.

Ce mec n'a aucune limite.

Et le film est un peu à son image. Ca démarre d'ailleurs bien avec un duo improbable mais plutôt fun à base de flic juif et de flic arabe qui se balancent des punchlines religieuses en courant après les trafiquants de drogues dans Paris. Bruel et Berry n'ont pas du tout la carrure pour ça, mais les dialogues fonctionnent. Et comme ils sont chapeautés par Crémer, ça passe tranquilou.

En revanche, ça se met à coincer sévère quand l'ex-femme de Bruel entre en jeu. Sa storyline est bien faisandée et ralentit le rythme comme c'est pas permis (la scène entre elle et Bruel dans sa baraque... ZZZzzzz).

On est sauvés par la partie terrorisme du film. Enfin sauvés, faut le dire vite, même si les faits relatés rappellent l'actualité, c'est du nawak complet et bien mou du genou. Les gros méchants s'en prennent quand même à Amidou, Mouss Diouf et Marthe Villalonga. Et la fin du film est méga radine en action alors qu'on pouvait s'attendre à quelque chose d'un peu saignant.

Au final, le film reste quand même un jolie curiosité, avec de chouettes plans sur Paris et dans Paris.

5/10

[Mark Chopper]

donne la réplique à Thierry Beccaro

Sinon, minute people : je connais un mec qui a bossé sur pas mal de films et, pour lui, l'acteur le plus infect du cinéma français, du genre à user une tonne d'assistants, c'est Richard Berry.

[Alegas]

Berry se tape globalement une réputation pas terrible dès qu'il s'agit de parler de l'homme derrière l'acteur.

[Jed_Trigado]

Je confirme aussi ces dires.

Edit : d'ailleurs pabel, si tu veux prolonger la "Berry Experience" comme je l'appelle, je te conseille ce formidable album :

[pabelbaba]

Hum... J'ai ma dose pour l'instant. Mais je le garde sous le coude.

[Dunandan]

The Assassin de Hou Hsiao Hsien - 2016

Le cinéma taïwanais, c'est quelque chose!

A côté des délires visuels ultra-cheap et testostéronés des Robert Taï et autres Joseph Kuo, il y a tout un pan de ciné indé intimiste dont Hou Hsiao Hsien est un des fers de lance depuis un petit bout de temps.

Ici, il s'attaque au film de sabre et quand on sait ce que son aîné King Hu a pu réaliser sur l'île, on se dit que ça peut envoyer du pâté. Contrairement à Hong Kong, Formose propose de magnifiques paysages. Mais apparemment ça n'a pas suffit car d'après imdb, le film a aussi été tourné au Japon et en Chine. Peu importe, triple H pose sa caméra dans des endroits somptueux.

Magnifiques même.

On en prend plein les yeux dans les scènes d'extérieur.

Enfin quand l'image du bluray n'est pas gâchée par un bruit parasite assez relou.

En tout cas ça fait une jolie carte postale.

Parce que le reste c'est vraiment un grosse louche de néant matinée d'une pincée de rien. Genre vide intersidéral à la sauce rien à foutre.

Pèle-mêle on a : des persos inintéressants, une intrigue toute bête racontée de la pire des manières, des plans fixes qui durent 100 plombes, des chèvres qui broutent, des dialogues rares et déclamés à deux à l'heure, des combats foireux, une héroïne autiste.

Vala, on m'avait prévenu.

2/10

[Mark Chopper]

Vala, on m'avait prévenu.

[pabelbaba]

Je ne sais même pas comment on a tenu jusqu'au bout.

[Mark Chopper]

Perso il m'a fallu dix minutes pour comprendre.

Je me suis déjà tapé en entier un des somnifères tournés par Hou Hsiao Hsien avec Shu Qi, ça m'a suffit. Elle a beau être belle, deux heures de rien c'est long

(je vois qu'il a des bonnes notes dans la base )

[pabelbaba]

J'avais juste vu Goodbye, South, Goodbye et je ne me souviens pas d'un tel sentiment de néant pourtant... Et sinon c'est sympa de mater les bonus, ni le réalisateur, ni le critique ciné qui présente ne parlent vraiment du film.

[Mark Chopper]

J'ai vu Millennium Mambo qui était magnifique, mais vide.

J'ai également vu son hommage à Ozu : Café Lumière, que j'ai regardé comme je regarderais une vidéo touristique du Japon centrée sur le quartier des bouquinistes.

Pas envie d'en tenter d'autres maintenant.

[angel.heart]

Des films vus en salle l'année dernière, c'est de très loin la séance qui m'a semblé la plus longue. Madame avait bien souffert également...

J'avais dans l'idée de lui donner une seconde chance un jour, mais ta critique me fera économiser du flouse...

[pabelbaba]

La Sanction aka The Eiger Sanction de Clint Eastwood - 1975

J'appréhendais un peu de revoir ce film dans la mesure où, connaissant l'identité du personnage mystère, le suspens allait en prendre un coup. Mais en fait, mes souvenirs s'arrêtaient à l'ascension de l'Eiger et pas du tout aux scènes qui précèdent.

Et ces scènes, elles sont bien cools. Clint fait du Clint, la joue décontracté dans son rôle complètement nawak de professeur d'art à l'université, dont les passe-temps sont l'alpinisme et la collection de toiles de maîtres, qu'il peut se payer avec ses économies sur le fric gagné en étant tueur d'espions dans une vie précédente. Faut adhérer eu délire quand même. Mais en fait, il sort sa partition habituelle, à base de punchlines, de bourre-pifs et d'une kyrielle de nanas rêvant de finir dans son lit, du coup on s'en branle que l'histoire soit invraisemblable.

Au delà de ces éléments qu'on retrouve très souvent dans ses films, on a aussi droit à de magnifiques images des USA. Je ne sais pas si Cimino lui a donné le goût de tourner dans des grands espaces à l'occasion du Le Canardeur, mais la partie "entraînement" est un putain de régal pour les yeux, avec des prises de vue magnifiques sur Monument Valley et le parc de Zion.

En revanche la partie thriller est plutôt faiblarde, elle se concentre sur l'ascension, qui est plutôt bien mise en boîte, mais qui ne propose pas vraiment de surprise alors qu'on voyait poindre des retournements de situation en cascade. En plus les scènes d'escalades sont entrecoupées de micro-scènes où George Kennedy y va de ses punchlines. C'est assez marrant, mais ça réduit en miette tout sentiment de peur.

Au final, ça donne un film atypique, qui joue assez peu la carte du thriller et penche davantage du côté du Clint flick avec des bons mots, des grosses couilles et du machisme en pagaille, au milieu de décors naturels de toute beauté.

6,5/10

[Mark Chopper]

L'un des rares Clint de l'époque que je trouve tout pétés et chiants.

[pabelbaba]

L'histoire ne ressemble pas à grand chose, ça dure plus de 2h, mais la magie Clint opère sans mal sur moi.