Criminal Woman : Killing Melody / Atsushi Mihori / 1973 -- 7/10
Quand Reiko Ike couve sa vengeance au fond de la cellule qui lui a été réservée pour avoir voulu dégommer un parrain local, elle ne le fait pas à moitié. Retournements de cerveaux en série, manipulations perverses de yakuzas teigneux bien décidés à ne succomber qu'à l'appel de la chair mais également crochets du droit redoutables et refroidissements cliniques à bout portant, la demoiselle ne lésine pas sur les moyens.
Qu'on se le dise, les mâles alphas qui pensent avoir le pouvoir ne sont pas au bout de leurs surprises. Emballé à un rythme d'enfer, Killing Melody se déguste comme un lait fraise : cul sec, avec gourmandise, tout en regrettant de n'avoir pas pris son temps d'apprécier les saveurs du breuvage quand il n'en reste plus qu'une écume laissant espérer un nouveau remplissage.
Si la mise en scène de Atsushi Mihori manque clairement de panache, son envie d'aller à l'essentiel est appréciable. Bien conscient que son public cible aime ce genre de bobines parce que tout y est décomplexé, il n'hésite pas à jouer à fond la carte de la surenchère sans toutefois en faire trop. Ni grandiloquence, ni jeu de petit malin, le dosage entre action girl surréaliste et jeux de gangsters tout droit sortis d'un bon Fukasaku est clairement réussi. Et comme le bonhomme n'oublie pas de faire danser les courbes de tout son casting féminin, il n'y a finalement pas grand chose à lui reprocher tant la séance sait être divertissante.
Une petite bobine enthousiasmante donc, qui se place directement dans le sillage de Female Yakuza Tale, Sex and Fury ou même les meilleurs Meiko. Un titre à rajouter en tout cas dans sa wishlist pour quiconque apprécie ce genre de bisserie généreuse.
Promis, vos attentes seront comblées !