The Nice Guys de Shane Black - 2016
Shane Black écrit un buddy movie... C'est ouf non? Et le réalise en plus!
C'est son truc, il sait faire et le fait bien. Là il se fait bien plaisir en déplaçant ses persos dans les 70s. Période bénie pour les histoires de voyous et de privés, sans internet ni portables, mais avec des bagnoles qu'on avait envie de conduire. Ca sent donc un peu la revanche sur un genre qui a émergé une décennie plus tard et qui, hormis
Les Anges Gardiens, n'a pas vraiment de représentant notable à cette époque. Du coup, on en prend plein les mirettes côté reconstitution. Affiches publicitaires, mobilier, fringues et surtout caisses, c'est la fête du slip, on est bien en 77. Cerise sur le gâteau, la BO est de qualité et millésimée comme il faut.
Le décor est donc parfaitement planté. Mais qu'en est-il du reste? Ben le reste on dirait un gros mix du
Dernier Samaritain et de
Kiss Kiss Bang Bang... Une solide histoire d'enquêtes qui se croisent, avec faux-semblants, gros sous et de situations incongrues. La Shane Black touch... Cependant l'histoire est moins faussement alambiquées que dans
Kiss Kiss Bang Bang.
Le sel du truc, ce sont les dialogues et les situations à la con. Et dans les deux cas on est servis. Surtout en situations à la con! Entre la scène des chiottes, l'envoi de cadavre au-dessus de la barrière, l'ascenseur, les sauts dans le vide, l'interrogatoire du gamin à vélo, ça ne s'arrête jamais.
En plus on est régulièrement cueilli à froid par des rebondissements tordus ou bizarres, qui donnent au film toute son originalité. Pour ne rien gâcher, le duo Gosling/Crowe est parfait. Crowe en mode John Goodman (parfois ça fait peur...) et Gosling en loser, ça dépote. D'ailleurs Gosling devrait arrêter les rôles dramatiques pour ne faire que de la comédie. Il pourrait surpasser Ben Stiller! Il a son style à lui, et les dialogues, pas vraiment en mode punchlines, lui vont très bien.
Malheureusement, au milieu de ce cadre idyllique se trouvent quelques nuages noirs, comme certains dialogues un peu longuets et cette omniprésence de la gamine de Gosling... C'était déjà pas super dans
Le Dernier Samaritain, mais là ça fait trop, en plus ça rajoute en facilités de scénario et coups de bol qui sont déjà trop nombreux.
7/10