par Waylander » Sam 24 Déc 2016, 20:04
Je peux comprendre ce style d'avis sur le film.
Pzr contre, concernant le fond, ok l'histoire est simple mais le fond, le sous texte, le message, il est juste parfait même si c'est souvent très subtil, pas besoin d'exposer clairement le truc.
Enfin perso j'y vois tout un discours sur l'empathie, l'entraide VS l'instinct (de survie ici) et l'individualisme. Et c'est pour rien qu'on a aussi tout un trip christique + un trip spirituel animiste avec les amérindiens et le gosse métisse de Glass + pleins de petits plans subtils avec notamment le compagnon d'Hardy qui laisse de la bouffe à la vieille et qui ne veut pas laisser Glass mourir seul ni mentir (il ne fait que suivre les ordres d'un mec dont il a peur). Il n'accepte pas non plus l'argent.
A l'inverse Hardy c'est le survivant ok mais qui n'a aucune humanité, aucune morale, aucune empathie (enfin non un peu quand même au début lors de la bataille il sauve le jeune justement , et il aurait pu tuer Glasse bien plus tôt, de plus il tue le fils parce qu'il est sous pression, qu'il gueule etc...) et il ne pense qu'à la survie sauf qu'il le fait toujours mal (quand il veut descendre le fleuve et que Glass refuse bah il avait raison puisqu'on voit que les mecs qui ont pris le fleuve sont morts tués par les indiens). Pour moi Glasse et Fitz sont aussi intéressants l'un que l'autre puisqu'ils sont les facettes opposées de l'Homme : l'animal, la survie, la sauvagerie, la violence, l'individualisme contre l'empathie, la morale, l'entraide, le spirituel (pas pour rien que Fitz annonce clairement qu'il s'en fout de la religion).
En gros le film évoque une partie de l'histoire américaine ultra violente, les trappeurs, les tueries forestieres, les massacres d'animaux, le massacre des indiens etc...on connait tout ça donc le mec a sans doute préféré le raconter essentiellement par des images et le silence plutôt que par un truc bavard pour rien, comme tous les films historiques en général. Là c'est fait différemment, c'est ultra intense et dense. Le film qui parle de comment on peut passer de cette époque pourrie à une civilisation , la vraie, en mettant de côté la survie parce qu'elle nous rend violents et sauvages donc Glass (le civilisé) contre Fitz (le sauvage).
On peut s'identifier aux deux mais clairement, Fitz ne vit que pour lui alors que Glass ne vit que pour son fils, il sait donc ce que c'est de devoir penser à quelqu'un en plus de soi. Mais Fitz souffre justement de cette solitude (pas pour rien qu'il veut le jeune avec lui et qu'il ne le tue pas alors qu'il aurait pu le faire en prenant son fusil juste après avoir constaté que celui du jeune ne marchait pas). La scène qui te montre bien la différence entre les deux mecs c'est quand Glass sauve l'indienne prête à se faire violer. Fitz n'aurait jamais fait ça.
Et j'ai adoré les plans symboliques de la renaissance de Glass qui , de mémoire, renaît 4-5 fois : quand il sort à moitié de terre, quand il sort de la hutte de sudation, quand il sort du cheval mort , quand il sort de la rivière puis du bain à la fin....à chaque fois, il retrouve des forces, il change, il se met à mieux marcher etc.... C'est juste une interprétation mais pour moi c'est évident. Pour moi le film possède un bon lot de plans symboles, toute un sous lecture spirituelle et un gros message que j'aime décortiquer à chaque vision. Le coup de l'histoire qui raconte pas grand chose ok mais c'est tellement riche niveau ambiance, mise en scène, acting , musique et références visuelles, spirituelles etc...ça tue.