[Dunandan] Mes Critiques (ré)éditées en 2016

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Re: [Dunandan] Mes Critiques (ré)éditées en 2016

Messagepar Mr Jack » Jeu 15 Déc 2016, 12:10

A part notre modo "peace and love" ici présent on est tous des cyniques, sur BKR, et ça empêche pas l'énorme majorité d'aimer la saga encore aujourd'hui. :wink: Ceux qui l'ont vu, quoi. :eheh:
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Re: [Dunandan] Mes Critiques (ré)éditées en 2016

Messagepar Mark Chopper » Jeu 15 Déc 2016, 12:54

Mr Jack a écrit:on est tous des cyniques, sur BKR


C'est là où tu fais erreur.
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Re: [Dunandan] Mes Critiques (ré)éditées en 2016

Messagepar Alegas » Jeu 15 Déc 2016, 12:57

J'ai pas spécialement l'impression d'être un cynique perso. :eheh:
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Re: [Dunandan] Mes Critiques (ré)éditées en 2016

Messagepar Scalp » Jeu 15 Déc 2016, 14:45

J'ai d'autres adjectifs pour toi.
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Re: [Dunandan] Mes Critiques (ré)éditées en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Jeu 15 Déc 2016, 14:47

:eheh:
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14 Amazones (Les) - 7/10

Messagepar Dunandan » Jeu 15 Déc 2016, 21:22

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Les 14 amazones, Kang Cheng et Tung Shao-yung (1972)

On a affaire ici à une fresque héroïque dans toute sa splendeur, hautement divertissante mais qui manque un peu d'envergure, faute principalement à un défaut de caractérisation (difficile de distinguer plus de 4 personnages au sein de ce groupe d'amazones malgré leur charisme flamboyant), et un récit qui n'évolue guère dans ses enjeux. On se contente de suivre d'un point A à un point B ce groupe de guerrières accompagné de leurs fidèles aides et soldats, tous unis par un désir rageur communicatif d'en découdre avec leurs ennemis, qui leur rendent d'ailleurs bien la pareille.

Malgré tout, difficile de résister à ce spectacle généreux (du sadisme, du sang, des membres arrachés... on dirait du Chang Cheh), rythmé malgré une durée de 2h (ce qui est peu typique pour une production de la SB), et épique, le tout valorisé par une belle utilisation du scope. Ainsi, on suit avec attention les obstacles qui se dressent sur la route de ces femmes-soldats et leur manière de les contourner ou de les affronter, donnant régulièrement lieu à des séquences d'action assez impressionnantes pour l'époque, comme le pont constitué d'humains, ou la destruction du barrage, et à des affrontements bien chorégraphiés, où on retiendra surtout le combat opposant mère et fils (incarné par une fille histoire de féminiser encore plus le groupe, avec une exacerbation du sentiment de courage du plus bel effet), et celui opposant la mère au 5ème Prince (un bad guy plein de classe avec son arc qui rate rarement sa cible).

Bref, ce péplum à la chinoise offre un divertissement efficace, se permettant même quelques touches fun et légères qui certes, tranchent avec sa forte dimension tragique, mais offrent justement un contre-point sympathique contribuant à rendre cette oeuvre réellement attachante.

Note : 7/10
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Invasions barbares (Les) - 5/10

Messagepar Dunandan » Sam 17 Déc 2016, 00:58

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Les invasions barbares, Denys Arcand (2002)

Mouais, ce n'est pas avec ce film que je vais me réconcilier avec le ciné québécois de manière générale. Alors que le premier opus de ce diptyque avait pour lui une certaine légèreté avec cette sorte de banquet platonicien qui se serait acoquiné avec des épicuriens, le premier plan annonce avec raison, via un parallèle évocateur, qu'on quitte cette atmosphère faussement bon-enfant qui caractérisait Le déclin de l'Empire américain (on passe d'une marche au trot à travers une large place évoquant l'ouverture et la connaissance, à l'étroit couloir de la mort des hôpitaux) pour un ton autrement plus pesant.

Et en effet, vas-y que je te balance un fils que la vie a éloigné de ce père certes concupiscent mais ayant mordu la vie à pleines dents, qui bien sûr fera tout pour se rapprocher de ce dernier, ce qui tombe bien car des biftons il en a, et donc toutes les portes du soulagement lui sont ouvertes. Et c'est dingue comment une infirmière, un policier, et une junkie, et qui sais-je encore, rompent toutes les codes, et qui en passant perdent toute crédibilité aux yeux du spectateur, pour le salut de cet homme. Et l'arrivée de ce cercle d'amis, la clé de voûte du film précédent, n'arrange pas les choses, elle s'avère forcée au point que leurs envolées verbales, retrouvant parfois une certaine grâce et intelligence qu'elles pouvaient avoir avant, semblent désormais bien désuètes, en plus de paraître toujours bien condescendantes, se recevant comme une leçon à apprendre un peu balourde.

Finalement, c'est surtout du côté de cet homme mourant qu'on doit se tourner pour retrouver, pénétrant progressivement dans son intimité, une certaine tendresse, comme ses souvenirs de jeune adulte évoquant toutes ces jeunes femmes auprès desquelles il s'endormait imaginairement en faisant ce que vous pensez qu'il faisait, ou plus touchant, cette petite trace qu'il n'a pu imprimer à la face du monde (à l'image de ces vieilles ruines chrétiennes sans valeur que l'on découvre au détour d'une estimation archéologique), et cette crainte du rien ou de la crétinerie qu'il aura pu professer au nom des soit-disants grands de ce monde, que finalement la proximité des amis parvient à atténuer tout en lui restituant une certaine valeur.

On pourrait reprocher, encore une fois, le geste grossier de l'entreprise, qui est finalement à l'image de pas mal de films québécois, qui veulent prendre à bras le corps et avec une certaine naïveté certains problèmes nobles de notre société, tout en mobilisant toutes nos forces émotionnelles pour qu'on se rallie à leur cause. Du coup, on n'échappe pas à la caricature et aux bons sentiments, et on a tendance à prendre de la distance alors que l'intention est bonne. Mais on retiendra quand même malgré tout ce au-revoir sur fond d'une chanson de Françoise Hardy, et la découverte de cette bibliothèque bourrée de petits trésors littéraires. Des petites choses qui font toujours plaisir tout en se faisant une modeste place dans notre conscience du mal-être lié à notre époque. Également, l'interprétation est plutôt juste. Mais encore une fois, les violons et les grosses lignes dessinées autour de cette réalité, ainsi que la petite couleur auteurisante un brin prétentieuse que cette oeuvre se donne, m'ont tuer.

Note : 5/10
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Exils - 7/10

Messagepar Dunandan » Sam 17 Déc 2016, 20:22

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Exils, Tony Gatlif (2004)

Ce film porte bien son nom. Exilés, Zano and Naima le sont assurément. À peine remis d'une petite sauterie sous la couette, ils prennent leur barda en quittant tout, Paris et son environnement grisâtre, pour se mettre en quête de leurs racines en Algérie, en passant par l'Espagne et le Maroc, sous oublier les tziganes chers à Gatlif (une scène qui débouche sur un truc bien marrant d'ailleurs, moins pour les protagonistes...). Sur une idée aussi simple et folle que celle-ci, ce film est une sympathique invitation au voyage, sauf que loin de faire du tourisme, Exils empruntent des chemins de traverse. Ainsi, il en ressort une certaine authenticité dans les images, et un sentiment d'étrangeté libérateur via ces lieux inconnus, bien qu'on pourrait reprocher au cinéaste d'en faire parfois un peu trop. Car oui, cela sert bien son propos, mais du coup ça regorge d'endroits paumés comme pas possible.

En cours de route, sans explication superflue, plus par l'image que par le verbe, les blessures se révèlent, celles du corps comme celles de l'esprit, fruits d'un exil forcé. Ce qui donne corps aux prestations des protagonistes. Romain Duris, on est habitué, il joue les bohémiens au poil (particulièrement touchant lorsqu'il renoue avec ses origines), donc la palme revient surtout à Lubna Azabal (qu'on retrouvera dans Incendies), une furie dont les énergies sont difficiles à canaliser, comme en témoignent certaines séquences véritablement "autres" (le cache-cache avec les moustiques, ou celui dans les champs à arbres fruitiers, tous deux aux relents érotiques, ou encore son réveil dansant tous azimuts). Et comment ne pas parler d'un film de Tony Gatlif sans la musique, qui insuffle aux images une force inouïe rempli d'ethnicités diverses. Il arrive même que le tout prenne corps de manière à la fois chorégraphique et sauvage, comme si cette énergie réveillée avait parfois de la difficulté à se domestiquer sous le regard de la caméra.

Comme on le peut le voir, difficile de critiquer ce film de Tony Gatlif tant tout semble y être à sa place, que l'on pense à ce répertoire fourni d'images picaresques filmées à l'épaule, ou à la candeur de ces deux là qui partent au gré du vent, avec la musique comme seule religion, dépendant bien souvent de l'accueil généreux des personnes rencontrées (alors oui, on n'est pas loin du cliché, mais il y a une telle générosité et simplicité derrière que ça passe tout seul). Je pourrais à la limite reprocher la durée indigeste de cette dernière danse ressemblant par bien des aspects à un exorcisme de ces tensions trop longtemps demeurées à l'intérieur, finalement le seul moment du film où les libertés de chacun (cela se passe en Algérie, donc ça prend tout son sens) peuvent s'exprimer, au rythme entêtant de ces tambours et de cette voix féminine et des cheveux qui s'extirpent par le mouvement des corps des voiles qui les emprisonnaient. Une scène certes puissante et significative mais une petite coupe au milieu, ça n'aurait pas fait de mal.

Note : 7/10
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Trahir - 6/10

Messagepar Dunandan » Dim 18 Déc 2016, 19:54

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Trahir, Radu Mihaileanu (1992)

Petite désillusion à la revoyure de ce film. Déjà, celui-ci n'est pas aidé pas une réalisation proche d'un téléfilm (à l'image de cette introduction de la honte en dépit d'une intention tout à fait noble, mais elle se rattrape par ailleurs par un cadrage soigné et certains plans significatifs qui ne manquent pas de symbolique), doublé du fait que les dialogues sortent parfois de la bouche des acteurs avec un air faux, probablement parce qu'on les fait parler en français alors qu'ils sont roumains d'origine pour la plupart (et certaines répliques sont trop littéraires pour convaincre).

Mais derrière ces maladresses qu'on retrouve jusque dans certains aspects du script, on ne peut s'empêcher de trouver le sujet beau et touchant (comme l'ensemble des films du cinéaste à ma connaissance), surtout que peu traité au cinéma, à savoir le régime de dictature en Roumanie, d'autant plus par le prisme de l'écriture, ce qui donne lieu aux meilleures séquences du film avec un traitement qui rappelle un peu Le pianiste lorsque le protagoniste essaie de se rappeler comment écrire, avec en prime une scène d'amour brève mais tendre en raison des tristes circonstances qui l'entourent.

On y suit donc l'histoire d'un écrivain poète qui a été enfermé dans une prison pour avoir distribué avec des amis un tract désobligeant contre Staline. Il sera libéré et ses écrits publiés à la condition expresse qu'il divulguera tous les noms associés aux ennemis du régime. Mais là où c'est intéressant, c'est qu'il n'a qu'à divulguer que les éléments inconnus, créant ainsi une certaine ambiguïté par rapport au statut de traître, d'autant plus que l'homme avec qui il travaille occupe lui aussi une zone grise.

Dommage ainsi que cette relation conflictuelle entre ces deux hommes, à la fois amis et ennemis, selon moi le pilier du film, ne soit pas le fil ténu de cette histoire. En effet, celle-ci s'égare souvent vers plusieurs directions, qui bien que parfois intéressantes (comme la difficulté à faire tenir ensemble vie de famille affectueuse et vie exigeante d'écrivain, ou le questionnement quant à l'implication de ses amis), forment un tout un peu désordonné (je pense surtout au lien nébuleux avec les tziganes comédiens de cirque. Représentent-ils un contraste avec le trop plein de sérieux de l'écrivain ? Une manière de toucher un public plus large ?), mais sans pour autant que ça nuise à la compréhension de l'ensemble qui demeure toujours simple sans être simpliste (c'est quoi trahir ?). Bref, un film plutôt riche, engagé, et intéressant, surtout pour un premier essai, mais plombé par plusieurs maladresses de traitement.

Note : 6/10
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Re: [Dunandan] Mes Critiques (ré)éditées en 2016

Messagepar Mark Chopper » Dim 18 Déc 2016, 20:23

Tu vides tes étagères ? :chut:
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Re: [Dunandan] Mes Critiques (ré)éditées en 2016

Messagepar Dunandan » Dim 18 Déc 2016, 20:34

Oui... :mrgreen: (vu que je pars en France durant mes congés de fin d'année, j'en profite pour faire de la place)

Bon, parfois je tombe sur de bonnes surprises en exhumant des films que j'avais depuis trop longtemps ^^ (L'anguille, Exils, 14 Amazones, Piège mortel)
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Two Days in Paris - 7/10

Messagepar Dunandan » Dim 18 Déc 2016, 23:20

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Two Days in Paris, July Delpy (2007)

Très sympathique cette com rom réalisée par l'interprète en titre de la trilogie Before, où on retrouve d'ailleurs certaines de ses qualités (des dialogues bien écrits, un solide duo d'acteurs, une dualité de caractères basée sur la langue et la culture), sauf que l'humour ici est plus cassant. Ainsi, les clichés autour de la France prennent chers (les français qui draguent tout ce qui bouge, ou ce chauffeur de taxi présenté comme un sociopathe raciste), à commencer par cette famille dont les membres (avec papa et maman interprétés par les vrais parents de July Delpy) se relancent de bon coeur au cours d'engueulades charnues qui fleurent aussi bon l'amour.

On suit donc Marion, une française, et Jack, un américain, de passage à Paris. Ils vont se retrouver dans une diversité de situations basée en grande partie sur leurs différences et principalement axées autour du sexe et des relations amoureuses, qui frappent par leur fraîcheur, leur pertinence (tellement vrai le truc sur la photographie), et leur franc-parler. Et c'est ce trait tout simple qui va faire la différence, le tout avec des personnages bien écrits (et bien interprétés encore une fois), entre elle, une grande gueule au passé sexuel bien fourni qu'elle a bien du mal à cacher (la soirée avec ses exs est en ce sens collector), et lui, un paranoïaque fini qui craint que la ville va lui tomber dessus (syndrome 11/09) en plus de penser que tous les gars rencontrés veulent coucher avec sa copine.

Bref, un film au naturel non forcé qui fait plaisir, qui n'a nulle autre intention que de nous divertir, mais qui a aussi ce petit truc en plus, car mine de rien on y rencontre des séquences qui sentent le vécu, avec en prime un final qui, bien qu'il s'apparente à un happy-end, annonce déjà le romantisme certes préservé en dépit des temps durs, mais aussi désenchanté de Before Midnight.

Note : 7/10
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Re: [Dunandan] Mes Critiques (ré)éditées en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Dim 18 Déc 2016, 23:28

:super:
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Summer Wars - 9,5/10

Messagepar Dunandan » Lun 19 Déc 2016, 20:29

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Summer Wars, Mamoru Hosoda (2009)

Summer Wars ne faillit pas à sa belle réputation, certainement l'un des films d'animation les plus importants et intéressants toutes nationalités confondues que j'ai pu voir à mon sens. Car à la différence des studios Ghibli (pour ne citer qu'eux) qui, bien qu'ils assuraient toujours le steak côté technique, en dépit d'une baisse de qualité depuis Le voyage de Chihiro, s'étaient toujours un peu enfermés dans un certain style de fantasy nippone (seul Le vent se lève a changé la donne, mais du coup optait pour quelque chose de beaucoup plus classique), et après un premier coup d'essai ma foi très sympathique mais néanmoins assez limité en termes d'ambition, Hosoda flanque ici un gros coup de pied dans la fourmilière avec une intrigue parfaitement ancrée dans notre époque, reflétant non moins que l'évolution du monde dans lequel on vit et ce, par le prisme, plutôt original pour le coup (surtout dans la manière dont ils sont utilisés comme on le verra), du monde communautaire du tout-connecté et des avatars.

Contrairement à Paprika (qui s'attelait au même sujet bien que dans une perspective un peu différente), offrant quelque chose de bien plus éclaté dans la narration et fantasmagorique sur un plan esthétique, Summer Wars suit un déroulement plus linéaire et posé, ce qui se prête bien à son propos vu qu'au fond, il est à prendre un peu comme un retour aux sources (par cette virée à la compagne au sein d'une famille traditionnelle prônant le courage et l'entraide) et ce choix artistique permet aussi de développer un univers virtuel riche et cohérent. Ainsi, lorsqu'on quitte durant un certain temps Oz, ce système OS mondialement utilisé (et magnifiquement représenté à l'écran), cette parenthèse dans l'arrière-pays n'en est pas vraiment une, car non seulement cela apporte au récit un cadre dramatique très touchant (cette grand-mère d'un autre temps chapeautant une famille nombreuse sur le bord de l'implosion), mais cela permet aussi de développer le noyau du film, à savoir que contre un virus menaçant les vies tant virtuelles qu'IRL, les compétences individuelles (quand bien même sont-elles importantes) ne sont rien sans l'encouragement des uns et des autres (en passant par un retour à la communication directe) et l'union de tous (avec un formidable climax à la manière de DBZ et de Yu-Gi-Oh!).

C'est là que réside pour moi la plus grosse réussite du film, car au lieu de simplement opposer d'une part tradition et modernité, et de l'autre réel et virtuel, on montre plutôt ce qui est commun et profitable aux deux dimensions, le tout dans des séquences follement ludiques à suivre (comme lorsqu'on les voit tous connectés à l'aide de diverses sortes d'appareils). La direction artistique est aussi de qualité, avec un trait certes réaliste pour le monde réel, mais doté ici et là de touches mangas rigolotes du plus bel effet, à l'instar des oncles ou cousins qui viennent apporter leur aide de manière ultra abusée ou ces petits détails graphiques accompagnant la petite idylle qui se fait en parallèle. Mais évidemment, la meilleure partie est tout ce qui touche à l'univers d'Oz, avec ces avatars très nippons dans l'âme et tout mignons (reflétant au passage la personnalité de leurs propriétaires), et cette mise en scène au top du réseautage et des affrontements entre le virus et un lapin amateur de la tape.

Bref, Summer Wars est tout simplement le summum du genre de ces dernières années, s'avérant une relecture originale et passionnante de notre époque mariant les genres avec talent (à la fois comédie romantique, fable sur les interactions humaines, film d'action). D'autant plus que son aspect intergénérationnel, ses personnages loin d'être parfaits et le message positif (simple mais loin d'être niais) qu'ils portent, apportent une véritable plus-value émotionnelle à l'ensemble.

Note : 9.5/10
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Re: [Dunandan] Mes Critiques (ré)éditées en 2016

Messagepar Alegas » Mar 20 Déc 2016, 12:25

Comment tu fais plaisir là, putain de grand film. :super:
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