[Alegas] Mes Critiques en 2016

[Alegas]

Je vais tenter ça alors.

Sinon pour American Sniper, clairement je peux pas être objectif sur ce film, la seule chose que j'y vois c'est un tract républicain de 2 heures qui est l'opposé total des films humanistes que Eastwood avait pu livrer par le passé. Dans le portrait qu'il dresse du perso, j'y vois pas du tout un homme banal (sauf en civil), mais vraiment une glorification.

[Jed_Trigado]

Le problème avec American Sniper, c'est qu'en bons français aimant toujours critiquer la politique américaine, on arrive jamais a se défaire d'une grille de lecture qui m'apparait ici hors de propos. Il n'y ni critique, ni glorification dans ce film, juste une peinture d'un mec qui fait son taf, il y a pas mal de scènes qui insistent sur le fait que Chris Kyle semble toujours gêné par sa stature de héros comme l'est Sully par exemple, du coup, j'ai dû mal a y avoir un tract politique. Je pense qu'il faut vraiment comprendre la mentalité ricaine pour accepter ce film.

Si je ne devais faire qu'un reproche a American Sniper, c'est son générique commémoratif en fait.

[Alegas]

The Fury (Furie) de Brian De Palma
(1978)

Pas grand chose à dire sur le film si ce n'est que c'est pour le moment le seul De Palma 70's qui m'a déçu. Après le succès de Carrie, De Palma se voit offrir la possibilité d'un plus gros budget (quatre fois le budget de Carrie tout de même), sur un script qu'on lui offre pour le rapprochement thématique avec son précédent film, à savoir la télékinésie. Malheureusement, ça donne un film où on sent De Palma moyennement impliqué, plus soucieux de livrer quelques scènes bien marquantes plutôt que de livrer un récit irréprochable. Un résultat plutôt mitigé donc, qui donne en plus une grosse impression de redite si on a vu auparavant le Scanners de David Cronenberg, qui sortira trois ans plus tard (reste à savoir si Cronenberg avait vu le De Palma avant de faire son film, car côté effets visuels on note pas mal de ressemblances troublantes). Manque de bol, c'est plutôt le Cronenberg que j'ai tendance à préférer pour le coup, développant des pistes thématiques plus pertinentes que son aîné.

Pour autant, malgré son rythme en dent de scie, le De Palma offre des séquences assez marquantes, à l'image d'une introduction bien cash, d'une évasion filmée au ralenti (mais qui dure peut-être un peu trop longtemps, dans le même genre la séquences des escaliers de The Untouchables est nettement plus réussie) ou encore d'un final sans concession et bien sanglant. Rien que pour ça, le film mérite tout de même le coup d’œil, quand bien même c'est un film que je conseillerais uniquement aux amateurs du réalisateur. Puis bon, là où Scanners embrasse le premier degré complet, l'intrusion de l'humour dans The Fury fait un peu tâche, et autant le personnage de Kirk Douglas pète la classe par moment (l'évasion de son appartement), autant il est traité un peu n'importe comment dans d'autres (la suite de la dite évasion, où Douglas se fait draguer par une vieille). En somme, pas un film désagréable, mais pas réjouissant non plus, ce n'est clairement pas l'un des De Palma que je reverrais de ma propre initiative.

5/10

[Mark Chopper]

Inside Men, Woo Min-ho, 2015, Truc VOST : 6/10

Du coup tu as vu quel montage ?

[Alegas]

Celui de trois heures, et je regrette pas car autant je suis pas totalement convaincu par le film, autant je vois mal ce qui a pu être coupé sans que ça se ressente sur l'écriture des personnages.

[Alegas]

Fantastic Beasts and where to find them (Les Animaux Fantastiques) de David Yates
(2016)

J'ai beau être un grand fan des aventures d'Harry Potter, je dois avouer être plutôt mitigé en ce qui concerne leurs adaptations cinématographiques, allant du bon (le film de Cuaron) au mauvais (La Coupe de Feu) dans l'inégalité la plus totale. Du coup, la volonté de créer une nouvelle saga dans l'univers des sorciers sous forme de spin-off ne m'enchantait guère, d'autant que tirait toutes les sonnettes d'alarmes du projet opportuniste à souhait (ou comment tirer d'un petit guide de quelques dizaines de pages une saga de cinq gros films surbudgetés), et c'est donc avec peu d'enthousiasme que je suis allé voir ce premier épisode, censé donner le ton qualitatif de ce qui suivra dans les années à venir. Autant dire que le résultat fait peur à voir, et que quasiment toutes mes craintes se sont révélées fondées, et c'est bien dommage de voir à quel point un bel univers à la base, plein de possibilités, peut donner lieu à un film aussi paresseux et mal foutu.

Déjà, la première chose qui choque, c'est évidemment l'écriture. Que ce soit les personnages ou l'intrigue, tout est traité n'importe comment dans ce film censé être une base solide pour une histoire plus complexe à venir. Impossible de prendre au sérieux un film qui grille son twist dès les premiers plans (tiens, le méchant a la même coiffure que Colin Farrell, comme c'est étrange... ), et encore plus impossible de le faire quand le personnage le mieux écrit s'avère être le seul qui ne fait pas partie de l'univers des sorciers. Puis bon, cette histoire où s'entremêle recherche d'animaux perdus et enquête sur des morts mystérieuses a quand même bien du mal à passionner, franchement pas aidé par un montage aux fraises qui donne l'impression de regarder Kamoulox (c'est dingue le nombre de séquences qu'on pourrait enlever sans que ça ne change rien à l'histoire). J'ai beau avoir un avis un peu tranché sur la plupart des films Harry Potter, il fallait reconnaître qu'il y avait un vrai attachement au personnages. Chose ici totalement absente, et ce malgré la volonté louable de présenter un groupe déconnecté de leur propre monde, chacun d'eux ayant visiblement des problèmes de sociabilisation, cela aurait pu donner un beau film sur les gens qu'on a tendance à juger trop vite, mais au final cela donne des personnages principaux maniérés un peu agaçants à suivre, faute de consistance.

C'est dommage car cette nouvelle facette de l'univers ne manque pas d'enchantement, mais ni la reconstitution de New-York (bien mieux foutue dans le King Kong de Jackson qui a plus de dix ans) ni la mise en scène impersonnelle de Yates n'aide vraiment à mettre ça en valeur. Résultat : une jolie (et encore, je passe sous silence pas mal d'effets visuels ratés) coquille vide, pleine de promesses rarement tenues, et qui au passage gâche le potentiel énorme d'une partie de l'univers qu'on avait jamais vu jusqu'ici (l'histoire de Grindelwald et de Dumbledore a de quoi donner quelque chose de fort, mais avoir ça avec Johnny Depp c'est un peu se tirer une balle dans le pied d'emblée). Au final, Fantastic Beasts est un peu la synthèse de ce qui ne va pas avec le cinéma à licence d'aujourd'hui : à force de trop vouloir en montrer d'un univers, on finit par en enlever toute la magie qu'il avait jusqu'ici.

4/10

[lvri]

Autant ma note est sûrement trop gentille, autant je te trouve très très dur avec ce film. Bon, oui, il a des défauts, mais 4/10 c'est violent....

Le fait de comprendre dès la première image qui est le méchant n'est pas forcément gênant (le principal étant son nom, tout comme on se doute que, dans le premier HP, c'est le professeur Quirrell qui pue le méchant à plein nez mais dont on ne soupçonne pas que Voldemort est derrière).

Après, oui, le mélange recherche d'animaux et enquête est bancal, mais l'univers est bien respecté, pas mal d'idées sympa (notamment sur le fait de contenir ces pouvoirs, la condamnation à mort, les différences entre les vies de sorciers aux US et au UK....), et je trouve les acteurs très bon (et pourtant Colin Farrell me faisait peur, mais c'est réussi).

Va falloir que je ponde une critique pour rattraper ça

[Waylander]

Les acteurs très bon faut pas abuser non plus. D'ailleurs on peut pas dire que ce soit une saga avec de supers acteurs (enfin si, mais leurs perf bof quoi). Non ce qui est vraiment bon dans HP c'est la caractérisation , le chara design etc...mais les acteurs c'est pas un truc de fou et les animaux fantastiques c'est pire. Le héros il est tout pété, pas attachant, on dirait un autiste, impossible de bien cerner ce mec, le jeu de l'acteur est chiant d'ailleurs le perso le dit lui même 'les autres s'ennuient avec moi" bah ouais clairement du coup va kiffer ce film toi. Colin Farell il fait ce qu'il a toujours fait, sa tronche, son haussement de sourcils et c'est tout.

Depp est déguisé façon film de Burton....bref, le film est trop long , mal rythmé, l'ambiance et l'époque sont pas super bien retranscrites, il n'y a qu'une seule scène vraiment magique et qui invite au rêve, franchement je suis fan du délire à la base mais là putain, je l'attendais et c'est une super déception. Les enjeux sont bidons, mal exposés...le seul bon truc c'est que ça verse à peine voir quasi jamais dans le fan service à l'inverse de Star wars.

[Mr Jack]

Comme Ivri je te trouve bien sévère sur celui-ci. Quand tu dis que c'est mal foutu ou qu'il y a une absence totale d'attachement aux persos, je trouve que c'est au contraire les deux points vraiment positifs du film. Après c'est moyen dans l'écriture et c'est forcé dans l'installation de l'ambiance/univers, c'est sur.

[Alegas]

Le seul perso attachant, c'est le Moldu, le seul qui possède une vraie évolution dans le film, le reste n'existe pas à l'écran et se contente d'être là.

Sinon Ivri, félicitations, tu es l'une des rares personnes qui suspectaient Quirell dans le premier HP.

[lvri]

Quirrell il est louche dès sa première apparition à l'écran ! On tombe pas de sa chaise d'étonnement quand on le retrouve à la fin tout méchant. C'est peut-être moins flagrant que dans Fantastic Beast, mais c'est pas le truc le plus important au final. Ce n'est pas un Cluedo

[Mr Jack]

Le seul perso attachant, c'est le Moldu, le seul qui possède une vraie évolution dans le film, le reste n'existe pas à l'écran et se contente d'être là.

Non justement je trouve que tout le quatuor autour du Moldu est bon, leur dynamique est bonne et le couple avec la blonde est plutôt touchant. Après les bad guy c'est la cata mais j'ai vu pire, perso.

[Alegas]

Quirrell il est louche dès sa première apparition à l'écran ! On tombe pas de sa chaise d'étonnement quand on le retrouve à la fin tout méchant. C'est peut-être moins flagrant que dans Fantastic Beast, mais c'est pas le truc le plus important au final. Ce n'est pas un Cluedo

Mouais, Quirell, que ce soit dans le bouquin ou dans le film, est traité comme un personnage secondaire et rien hormis son look improbable ne laisse penser qu'il puisse être un antagoniste. A côté de ça, Les Animaux Fantastiques et la coupe de cheveux improbable qu'on voit à l'identique sur deux personnages...voilà quoi.
Après oui, c'est pas le but du film que de découvrir ça, mais quand même, la finalité du climax final est bien centrée sur cette révélation, donc bon, le fait de la découvrir au bout de deux minutes c'est un peu la loose.

Non justement je trouve que tout le quatuor autour du Moldu est bon, leur dynamique est bonne et le couple avec la blonde est plutôt touchant. Après les bad guy c'est la cata mais j'ai vu pire, perso.

Bah tu vois tu parles de dynamique, mais au final on les voit ensemble seulement cinq minutes, c'est un peu con-con tout de même. Pour moi c'est un quatuor plein de potentiel, le côté "autiste" cité par Way y est pas étranger car ça donne réellement l'impression de voir des personnages atypiques, pas confiants, bref des êtres humains bourrés de défauts, mais concrètement le script en fait strictement rien. Ça sent la réserve pour exploiter ça sur les autres films (si les mêmes héros sont utilisés).

[Mr Jack]

mais concrètement le script en fait strictement rien

Bé si justement le film se passe quasi que sur eux. Après que t'accroches pas, pas de soucis, mais on voit qu'eux tout le long, et moi c'est les bad guys que je trouve totalement survolés et pas du tout exploités. Après on a apparemment vu le même film donc bon on sera forcément pas d'accord.

[Alegas]

Non mais là c'est pas question d'aimer ou pas le film, il n'y a qu'un seul perso qui évolue dans le groupe, c'est le Moldu. Le reste le seule changement qu'il y a c'est "cool je me suis fait des amis", tu parles d'une écriture...
Donc non, le côté hyper asocial des héros est même pas bien exploité, c'est juste une base qui évolue à peine.

Rien que dans le premier HP, le trio évolue vraiment : Harry en apprend plus sur ses parents, son passé etc..., Ron, derrière son apparence un peu bête, se révèle courageux et fait preuve d'un sens du sacrifice, Hermione se sociabilise et met ses connaissances au service d'autrui. Dans ce nouveau film, rien de tout ça, t'as femme 1 qui tombe amoureuse, femme 2 qui tombe amoureuse, et machin qui retrouve ses animaux. Super, 2H20 pour raconter ça.