The Devil's Rejects - Rob Zombie - 2006
Il n'y a pas photo, c'est clairement deux crans au dessus de ce que Rob Zombie a pu proposer dans la Maison des 1000 Morts. L'histoire reprend peu ou prou là où le film précédent nous avait laissé. La famille déglingo sévit toujours et se fait la malle malgré le canardage en règle de son taudis rempli de cadavres. Oubliez les erreurs inhérentes à un premier film, Zombie affirme son style avec hargne et ne fera aucune concession sur l'autel de la bienséance. Côté victimes, les geeks neuneus laissent place à une bande de roadies un peu plus mûrs en apparence, mais tout aussi novices face à la folie de leurs bourreaux.
The Devil's Rejects séduit davantage par sa forme, bien moins tape à l'oeil, et par son amour indéfectible pour le cinéma des années 70. On pense à Peckinpah et à tout ces réalisateurs de caractère de cette époque bénie au cours de laquelle la transgression était une religion. L'humour noir, indispensable pour ce genre bobine, fait régulièrement mouche et contrebalance la brutalité des images. Le film n'est pas un summum du gore, mais il fait mal, souvent. Quand une pauvre fille croit échapper aux griffes du diable, elle se fait littéralement exploser par un camion qui passait par là. Elle n'avait qu'à regarder à gauche et à droite avant de traverser cette conne.
C'est également l'occasion de retrouver ce cher Capitaine Spaulding, bien plus présent à l'écran, et qui ne fait pas dans la retenue quand il s'agit de participer au massacre. Là où le bas blesse un peu, c'est sur le côté revenge movie. Le shérif Wydell, frère d'une des victimes des Firefly, fait illusion au début mais la façon dont il bascule dans la même folie que ceux dont il a juré de se venger prête un peu trop à sourire. Un flic au langage de charretier, qui va évidemment abandonner assez rapidement l'idée de respecter la loi pour mieux l'outrepasser. Heureusement, tout se finit bien avec une dernière bobine rageuse et encore une fois parfaitement accompagnée côté soundtrack. Quand Zombie clôt la folle cavale des Firefly avec Freebird en toile sonore, ça a autrement plus de gueule que la scène de la honte dans Kingsman. Toute la différence entre un cinéma qui se croit irrévérencieux mais qui en fait se fout de la gueule du spectateur et un cinéma qui se fout de l'avis du spectateur en lui en mettant plein la gueule.