The Fugitive (Le Fugitif) de Andrew Davis
(1993)
Parmi les films à grand spectacle américains que j'ai pu découvrir dans ma jeunesse, certains, comme les Terminator, Die Hard ou Speed, ont confirmés à la revision tout le bien que je pensais d'eux jusque là. Malheureusement, ce n'est pas un cas de figure inévitable, et forcément certains films que je tenais en plutôt haute estime auparavant me font subir une bonne grosse désillusion, et c'est exactement ce qui arrive avec The Fugitive. Pourtant, je savais à peu près à quoi m'en tenir, n'ayant jamais considéré le film de Davis comme un film dénué de tout défauts, mais je gardais tellement en tête l'idée d'un spectacle très bien mené que je suis tombé de haut. Déjà, la première chose qui m'a choqué, c'est tout ce qui touche au visuel du film. Là encore, je ne gardais pas le souvenir du film le mieux shooté du monde, mais je ne me souvenais pas d'un visuel digne d'un téléfilm, que ce soit vis à vis du choix du format ou de l'absence de directeur photo (ça s'améliore dans la seconde moitié, mais clairement le début du film est éclairé avec les pieds). Puis bon, autant Andrew Davis emballe le film de façon à peu près correcte, de façon efficace mais sans génie, autant il n'y a rien d'intéressant côté lisibilité de l'action, car si on met de côté le déraillement du train, le reste des poursuites est monté un peu n'importe comment, notamment dans le climax final où une simple laverie d'hôtel paraît aussi complexe qu'un labyrinthe, du coup on regarde ça de façon hyper passive, sans jamais chercher à comprendre où sont les personnages car il n'y a rien à comprendre.
Bon après il faut bien avouer que le film possède ses qualités, notamment dans les quelques scènes d'action qui ont fait sa renommée, de passage du barrage à la poursuite en plein Chicago fêtant la Saint Patrick (d'ailleurs, je crois que c'est l'un des premiers gros films qui met vraiment en avant Chicago, ville qui rend à merveille au cinéma), mais aussi du côté du casting, avec un Harrison Ford (à qui la barbe va très bien) qui fait le job à défaut d'être exceptionnel. Par contre, grosse hallucination collective sur la prestation de Tommy Lee Jones, qui a clairement volé son Oscar à l'époque. Ok, le bonhomme joue bien, mais il n'y a rien dans la performance qui fait que ça pourrait être considéré comme la meilleure de l'année, surtout qu'en face à l'époque il y avait quand même Ralph Fiennes pour Schindler's List, DiCaprio et Pete Postlethwaite, du gros n'importe quoi donc. Le petit plus qui fait plaisir côté casting, c'est Joe Pantoliano en second rôle, mais aussi Julianne Moore qui fait sa première apparition dans un gros film. L'intrigue, je ne m'étend pas dessus, c'est plutôt correct dans l'ensemble même si l'identité du bad-guy se voit venir des kilomètres à l'avance, et la BO de James Newton Howard est fonctionnelle. Un divertissement que j'avais surestimé donc, après ça se regarde sans trop de problèmes mais il faut vraiment pas en attendre le summum du film de poursuite comme j'ai pu le faire.
6/10